Mirroir de l'encre.

Mots en communs : gentillesse, casquette, violence, pomme, reflet, épine.
Mots : minimum 300
Avec : JusteUneGamine, PsychotiqueXX et TheB93
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Comme à mon habitude, je gribouille sur une feuille. Je trace divers traits de toutes formes : des courbes qui dansent, se croisent, se fuient entre elles. Malgré qu'elles parcourent l'espace blanc, elles sont figées pour laisser ainsi paraître tout ce que notre imagination nous laissera percevoir.

Je pose mon crayon et observe mon croquis : une nature morte. Classique, ce n'est qu'une simple corbeille de fruits composée d'une pomme et divers autres fruits qui l'entourent. Pourtant il faut savoir jouer avec l'ombre et la lumière pour rendre l'oeuvre la plus naturelle possible.

Aie!

En voulant saisir mon plume, je me suis bêtement piqué avec la pointe. Je soupire d'exaspération envers moi-même : «Je suis vraiment un cas désespéré...» Puis ce n'est pas non plus en secouant la mains ou en soufflant dessus que la douleur s'en ira...

Argh, ca fait mal tout de même! On dirait... Une épine ou une aiguille m'est rentrée dans la peau!

Je me reconcentre sur mon dessin et commence donc à l'encrer. Étant vraiment concentrer pour être le plus minutieux possible, je finis par oublier le temps qui passe. C'est seulement au bout d'un moments que mon cou finit par me faire mal, me sortant de ma bulle.

Je m'étire, chose que je regrette immédiatement car en faisant ça j'ai donné un coup dans le pot rempli d'encre à mes côtés. Je me lève d'un bond et lâche un juron puis me mets à paniquer à la recherche de quoi nettoyer avant de me figer instantanément.

Les larmes me montent aux yeux en voyant l'état de l'objet en face de moi. Il semblerait que l'encrier est tombé avec assez de violence pour aller jusqu'à éclabousser mon souvenir le plus cher : une casquette de mon groupe préféré...!

C'était ma père qui m'y avait amené les voir et m'a acheté ce souvenir.
Avant tout ça.
Il faisait preuve de tellement de gentillesse envers moi, tout comme ma mère.
Avant tout ça.
C'est logique après tout, ils sont mes parents.
Avant tout ça.
Ils se soucient beaucoup de moi et faisaient leur maximum pour que je sois heureux.
Avant tout ça.

Avant qu'un homme qui avait beaucoup trop bu à prit la route et nous a rentré dedans, avant que mon père en meurt et que ma mère finisse à l'hôpital. Avant que j'ai dû lutter et tout sacrifier pour payer les soins à ma mère. Après qu'elle me quitta elle aussi et que je finisse à la rue.

Je penche mon regard sur la tache d'encre qui repose sur le sol, je peux y voir mon reflet, comme dans un miroir. Je peux y voir le reflet de celui de l'homme pauvre et désespéré que je suis devenu, qui réalise des dessins à l'encre pour oublier sa conditions.

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