Nuage=Barbe à papa

  Je regardais, à travers le hublot, nombreux avions prendre leurs envols.

  Une petite musique classique se mise en route dans tout l'avion. J'ai questionné du regard ma mère. Elle finit par me pointer du doigts, une petite télévision, qui se situait en hauteur quelques rangs au loin.

  Les explications habituelles sortirent des hauts parleurs. Je ne pris pas vraiment la peine de les écouter. Je les connaissais presque par cœur, alors ce n'était pas vraiment utile de tenter de les comprendre en anglais.

  Je regardais seulement amusé les hôtesses de l'air gesticuler au rythme de ces explications. Cela me rappelais une vidéo youtube, sur avant le vol d'un avion. On y voyait sur les sièges occupés par des aigles royals, et les hôtesses entrain de montrer les gestes à faire en cas d'accident... Aux volatiles.

  Cette pensée un peu folle me donna un instant le sourire​ avant d'être ramenée à la réalité par la mise en mouvement de l'appareil. Il commençait à partir en direction de la piste de décollage, et je me suis crispée sur mon siège. Je n'apprécie pas réellement les avions. Cela m'angoissait, et principalement lors du décollage et de l'atterrissage.

  Je commençais à me raidir d'avantage sur mon siège, mais je sentis une main se poser doucement sur la mienne, et me calmer immédiatement. J'ai tourné la tête vers ma mère. Celle-ci me souriait tendrement, et cela m'apaisait. Elle m'embrassa doucement la joue avant de fermer les yeux pour dormir un peu.

  Je me suis retournée vers le hublot. L'avion s'apprêtait à prendre son envol. Je le sentis prendre de la vitesse avant de décoller. J'étais pétrifiée, et je ne pouvais qu'observer la scène de l'intérieur par la vitre.

   Je restais collée à mon siège en tremblotant comme une feuille. Puis après de longue minutes qui me semblèrent être une éternité, l'avion se stabilisa dans le ciel bleu. Je me  sentis comme revivre et j'ai soufflé un bon coup. Je pouvais décerner mon rythme cardiaque ralentir, et devenir  moins intense.

  J'ai reporté mon attention autour de moi. Mon frère s'amusait avec un coussin pour la nuque. Mon père, dans la rangée d'à côté, semblait extrêmement concentré sur un jeu vidéo sur sa tablette. Ma mère, à mes côtés, continuait d'essayer de dormir. Je me suis penchée pour prendre mon téléphone et mes écouteurs. La musique m'aiderait sûrement à passer l'angoisse qui me restait.

   J'ai finit par tourner la tête vers le hublot de nouveau, I want to live de Skillet dans les oreilles (chanson au titre parfaitement adapté à la situation). J'ai laissé divaguer mes pensées.

  J'observais minutieusement les nuages un par un, associant leur  forme à une histoire.

  Je voyais l'un d'eux en forme de licornes gambader à travers une vaste plaine. Je me l'imaginais de tout les   couleurs, comme un arc-en-ciel. Au loin, un dragon apparut et fondit sur la pauvre bête légendaire. Ce dernier lui cracha du feu dessus et fini par la brûler, style brochette sur un barbecue. Une fin tragique pour cette pauvre bestiole.

   Mais pas le temps de respirer, qu'une princesse sortie de nul part, brandit une épée également venue  de je ne sais où et l'abattit violement sur la terrifiante bête. Un véritable carnage. La tête du dragon fut sectionnée de son corps, et celle-ci roula sur un petit coussin de nuages, avant de s'envoler vers d'autre cieux. Une victoire bien mérité pour la meurtrière princesse.

  On pouvait même voir dans le coin d'un cumulus, une équipe de cheerleaders qui faisait des pyramides et pirouettes pour félicité la sauveuse.

  Il y eu ensuite une commémoration, en l'honneur de la défunte licorne arc-en-ciel. Ce fut vraiment émouvant, surtout lorsqu'un crocodile fit un petit discourt d'adieu. J'en avais les larmes aux yeux. C'était beau ce qu'il disait.

  À peine ma cérémonie touchée à sa fin, qu'une petite musique classique  retentie, et des explications commençait à sortir des haut-parleurs. J'ai fait l'effort incroyable d'écouter, de peur que l'on nous annonce une information importante, comme un crash de l'avion imminente.

  Attendez. Un crash d'avion? Mais je veux pas! Je suis beaucoup trop jeune pour mourir! Je n'ai même pas put passer enfin en première S SVT, et étudier des cailloux (avouez que c'est la partie la plus pénible de la SVT). Je viens à peine d'avoir mon code, et j'aurais pas pu conduire une seul fois dans ma vie. Je ne verrais jamais la saison 2 de Miraculous Ladybug (ce dessin animé reste génial, peu importe l'âge). Je ne pourrais plus jamais massacrer mon père et mon frère sur Call of Diuty. Je ne connaitrais jamais la fin de Game of Throne. C'est trop horrible! Je veux pas mourir!

  Heureusement pour moi, c'était simplement pour nous annoncer que l'on arrivait dans une vingtaine de minutes, et que l'on allait commencer la descente. Je me sentis tout à coup soulagée. Je m'imaginais mal ne plus faire de fantastique lecture analytique pendant cinq heures (quoi que, au pire c'était pas trop mal). Mais bon, passons et reprenons-nous en main.

  Je me suis retournée vers la petite vitre ovale à mes côtés, et on a commencé notre descentes entre les nuages. Je me suis sentis fascinée. J'avais envie de les prendre et de les faire couler entre mes doigts.

-Ouvre la bouche. Les nuages sont comme dans la barbes à papa. Avec un peu de chance, si tu l'ouvre bien en grand, tu pourras en manger parfum cerise.

  Je fus immédiatement tirée de mes rêveries, et je me suis tournée étonnée vers ma mère. Cette dernière me regardais en papillonant des cils, avec un sourire​ innocent collé sur le visage.

-Sérieusement? j'ai demandé incrédule.

  Elle a hôché la tête positivement, en accompagnant ses gestes d'un petit Uhm-Uhm très significatifs. Une argumentation débordante et étonnante.

-Fais comme moi, dit-elle simplement après quelques secondes.

  Elle s'est vautré sur moi  et mon siège pour se coller au hublot, et à ouvert sa bouche en grand en faisant un grand AAAAAA, digne de lorsque l'on est chez le médecin avec la spatule de bois dans la bouche. Je ne pus m'empêcher de rire aux éclats. Mon voisin de devant c'est retourné en me jettant un regard noir.

-Excusez la monsieur, dit ma mère. Elle est actuellement en manque de barbe à papa. Soyez indulgent, c'est dure pour elle. La pauvre petite...

  J'ai redoublé d'euphorie, face à la mine abasourdie du voisin, ainsi qu'au ton très sérieux avec lequel ma mère avait dit ces propos. Le vieux​ bonhommes se retourna et se rassis sur son siège, ne cherchant même pas à argumenté quoi que ce soit.

-Tu y es allé un peu fort avec lui, non? j'ai demandé lorsque j'ai repris un peu de mon calme.

  J'avais du prendre une profonde inspiration pour dire cette phrase en entière. Je me tenais le ventre tellement je riais de nouveau, tentant d'apaiser la douleur, causé par mon excès de joie.

  Mon frère, à côté nous, regardait amusé de la situation, préférait nous observer plutôt que d'intervenir.

  Lorsque je repris mon souffle et mon calme de manière définitive cette fois-ci, je me suis retournée vers mon hublot adoré. Nous avions finit de traverser la couche nuageuse, après quelques secousses dût aux perturbations.

  Nous étions actuellement entrain de survoler Londres. Le panorama était vraiment magnifique. On pouvait observer la Tamise, entourait de nombreux monuments telle que l'oeil de Londres, ou encore le parlement. Un peu avant se trouvait le London Bridge avec ses quatre tours. Un peu plus loin, ou pouvait apercevoir une sorte de télécabine traverser le fleuve, juste à côté d'un énorme stade. On pouvait discerner au loin le parc Olympique des JO de 2012.

  J'étais déjà était venue à Londres et j'avais plusieurs fois eux la chance de visiter cette ville. Malgré tout, je restais à m'extasier du paysage.

-Wouah... fit ma mère. C'est dingue comme il fait toujours mauvais temps à Londres.

  Je l'ai regardais incrédule. Merci beaucoup pour ce moment cliché gratuit. C'était réellement la première chose auquel elle pensait? Je pas pris la peine de chercher plus loin, je connaissais déjà la réponse.

-À Paris aussi il fait toujours mauvais temps, fit remarqué mon frère.

-Oui mais Paris c'est mieux, répondit-elle simplement.

-Pourquoi ça? demandais-je.

-Parce qu'on a Disney Land, me répondit-elle comme ci c'était une évidence.

-Bien évidemment, répliquais-je sur un ton ironique, pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt. C'était tellement évidemment.

-Bien-sûr, continua-t-elle sur un ton très sérieux. En plus, à Paris, nous on a une super héroïne coccinelle trop cool.

  Je lui ai fait de gros yeux, tellement j'étais étonné de sa remarque. Je croyais toujours avoir l'habitude avec ma mère, mais elle continuait de sortir ce genre de remarque comme si c'était normal.

-Ce n'est pas toi, qui se moquais de moi parce que je regardais un dessin animé à 15 ans?

-Oui, mais on a de nouveau le droit à 46 ans. D'ailleurs, tu as vu ce que c'est maintenant, à la place des Totaly Spies? Ils les ont remplacé par des gamins immatures complètement nul. Un véritable scandale.

-Je te le fait pas dire, soufflais-je désespérée. Ils ont piétiné mon enfance.

-Vous faites vraiment pitié, répliqua mon frère. Vous êtes beaucoup trop vieux pour ce genre de chose.

-Dixit celui qui hier matin regardait un épisode de Scoobidoo.

-C'est totalement différent, ce défendit-il honteux.

  On s'est remise à rire avec ma mère.

-En plus, argumentais-je à mon tour, les animés sont techniquement des dessins animés. Or, je te déconseille de montrer Tokyo Goul à un enfant, à moins de vouloir absolument le traumatiser.

-Elle a pas faux, renchérit ma mère en me pointant du doigts, et en hôchant positivement de la tête pour  appuyer ses dire.

  Il finit par s'avouer vaincue, et nous faisions notre check de la victoire avec ma mère.

  Je voyais de l'autre côté de l'allée
centrale, mon père se faire secouer comme un milkshaque, par un bambin sur le siège de derrière, qui s'amuser un donner des coups violent dedans. On voyait, sur le visage de mon parternel, une profonde envie de meurtre. Mais il se retenait. C'était un gros effort de sa part. Personnellement, j'aurais déjà noyé le gamin dans mon vers de jus de tomate si j'étais lui.

   Après quelques minutes, l'avion arriva en direction de la piste d'atterrissage. L'avion commença à se rapprocher doucement du sol, et je me suis serrée contre ma maman juste avant que nous touchions le sol de la piste. C'était tout de même un peu drôle de recevoir des guilis dans le ventre dû à l'amortissement.

  L'avion commença à ralentir doucement, avant de se dirigé vers en pont de débarquement prévu pour notre vol. Une fois arrêté, j'ai détaché ma ceinture et nous sommes sortis tranquillement de l'avion, après avoir récupéré nos sacs respectifs.

  Je me sentis libérée, délivrée, lorsque mes jambes se posèrent sur la terre ferme. Le bonheur. J'ai poussé un cri de joie qui sortait du plus profond de mon coeur.

-Tu es au courant que le prochain dure 9h 10? me demanda mon père sur un ton qui se voulais innocent.

Nan!

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