La théorie du Blobfish

-Tu es sûr que c'est mangeable? me demanda ma mère.

-Je sais pas. Ce n'est pas toi, normalement, qui a réservé les billets.

   Elle sembla un instant en profonde réflexion. Elle avait même porté sa main à son menton, en rajoutant ainsi d'avantage à sa mine concentrée.

-Mais oui c'est vrai! s'exclama-t-elle finalement après quelques instants. Même que ce jour là, j'avais fais un thon snacké à la sauce soja.

- Je peux connaitre le lien être les billets d'avion et du thon?

-C'est simple pourtant ma chérie. Le thon snacké à la sauce soja: c'est bon, c'est mangeable, c'est un aliment comme les autres, rien de bien fantastique.

  Je l'ai regardé plutôt mitigée. Si je voulais avoir un cour de cuisine, je  serai allée chercher une recette sur Internet.

-Ça, continua-t-elle en pointant la boîte en aluminium devant elle. Ça ne ressemble à rien, ça à un goût répugnant, c'est immangeable, et même des scientifiques se demandent comme c'est possible de créer ce type de spécimens. Tu comprends mieux le rapport?

   Désolé maman, mais toujours pas. Regarde la en hochant la tête et en  faisant genre que tu as tout compris.

-Évidemment maman! Pour qui me prends tu?

-Pour ma fille, enfin je crois. Jusqu'à preuve du contraire, je pense pas qu'il se soit trompé à la nurserie.

  Je l'ai étonné avec mes yeux plein d'incompréhension. Elle était sérieuse lorsqu'elle disait ça?

-Tu as réellement un doute? risquais-je.

-Non. Tu as hérité de mon génie mathématique, de la maladresse de ton père, et de la connerie familiale.

-La connerie familiale? répétais-je complètement blasé.

-On ne dit pas de gros mot jeune fille! s'exclama ma mère. On t'a pas éduqué comme ça!

-Mais c'est toi qui viens de le dire.

-Oui, mais moi c'est différent, répondit-elle en gonflant ses joues vexée comme un petit enfant.

-Bon appétit maman, soufflais-je désespérée par le manque immédiat de maturité que pouvais être capable ma famille.

-Bon vomi, me dit-elle en me désignant de la main le direction des toilettes. Je crois que tu connais déjà le chemin.

-Malheureusement.

-Essaye de bien visé la cuvette, et de tiré la chasse correctement. J'aurais besoin de l'utiliser après toi.

  Elle avait dis ça comme si c'était une explication extrêmement scientifique et intelligente. Je crois qu'elle paraissait plus sérieuse en me prononçant ces mots, que lorsqu'elle explique des cours à mon frère.

-J'aime tellement ton sérieux et ta délicatesse, ma maman d'amour.

-J'adore quand tu me fais rire en te cassant la figure royalement en publique ma chérie d'amour.

   Ma dignité est morte.

-Commençons notre repas ma chérie d'amour. Tu sais ce que c'est dans notre assiette?

   J'ai levé au niveau mes yeux la barquette grise, et j'ai tenté d'identifier ce qui pouvait bien se trouver devant moi. Mes doigts étaient entrain de brûler. C'est chaud, je vais mourir, c'est brûlant, je crame. J'ai du me faire du mal pour reposer doucement la barquette et ne pas la lâcher violemment.

-Alors? me demanda-t-elle prudemment.

-C'est brûlant.

-Non! Pas possible! Un truc entrain de fumer et qui dégage de la chaleur c'est chaud! Ma fille, tu es vraiment un génie.

-En cour de formation seulement. Soyons précis, veux-tu?

-Pas très envie. Bon. C'est pas tout, mais on a un machin non-identifié à avaler.

  J'ai regardé la sorte de bouillie en face de moi, placé sur le plateau du dossier du siège de devant.

-Je crois que c'est du poulet curry, avec du riz.

-Ce truc? me demanda-t-elle en pointant le plat du doigt et avec une voix pleine de soupçon.

-Oui, c'est marqué sur la boîte.

-C'est pas parce que c'est marqué sur une boîte, que ça ne l'est vraiment. À ton avis, comment je fais pour cacher les gâteaux pour éviter que ton frère les mange tous en une heure?

-Et bien tu...

-Pas la peine de répondre, je connais déjà la réponse. Je les cache dans une boîte ou j'ai noté mort aux rats.

-Pauvre petit rongeur...

-Il y a pire que de ce faire chassé à grand coup de cookies au chocolat-nougatine.

-À coup d'épinard par exemple.

-Ou de navet.

  Méchant ça.

-De poireau.

-De courgette.

  Beurk...

-D'expérience culinaire de ta provenance.

-Tu te rappelle le gratin de courgettes, tomates, pastèque, poireaux, camembert, banane?

   Si je m'en souviens? Comment l'oublier. J'ai eu un mois complet d'indigestion.

-Rien que d'y penser, j'en déjà envie de rejeter de mon estomac mon repas de ce midi. Comment à tu eu l'idée de faire ce mélange?

-Ton frère me prenais la tête avec ces dérivés débiles, qu'il n'arrivait pas à comprendre. Sauf que j'ai commencé à m'énerver et au lieu de mettre seulement les courgette et les tomates, j'ai mis tout les restes.

  Elle jetais un regard du style, «l'an prochain tu continue de te débrouiller toutes seul pour les maths, et tu ne me parle en aucun cas des dérivées si tu  tiens à ta vie». Message compris chef!

-Au moins, il m'inspire de nouvelle recettes, continua ma mère.

-Pas faux. C'est pas tout, mais faudrais manger ce curry un de ces jours. Honneur au plus vieux.

-Je suis pas veille. Commence d'abord.

-Que tu es susceptible. Mais je t'en pris, prend la première bouchée. Je préfère que ce soit pas moi qui sert de crash teste. Imagine qu'ils se sont trompé de boîte. Il ont pris celles notées "poulet curry et riz", lors qu'il fallait prendre celle noté "détergent pour piscine à canard boiteux". Le risque est trop important pour moi.

-Tu préfères me sacrifier à la place.

   Quitte à se que quelqu'un meurt. Je vais être égoïste et dire que je préfère que ce soit une autre personne.

-Je le dirais pas de cette manière, mais c'est l'idée. Si tu veux on faire tester sur une autre personne, qui mange de tout et n'importe quoi sans se poser de question.

-Comme ton frère?

-Par exemple.

  On s'est tourné de manière très synchronisée vers ce dernier. Il avait terminer son repas, et continué de regarder son film, avec son sac sur  les oreilles.

-Il est vivant. On peut aller, conclut rapidement ma mère.

  J'ai pris dans ma main, la fourchette en fer mise à disposition, et je l'ai plantée dans le plat, tout restant sur mes gardes. C'est vrai, on ne sait jamais.

  Le machin qui se tenait devant moi  était plutôt dégoûtant. C'était visqueux, d'un rouge orange pétant tout sauf naturel, avec du gras qui en tombait une goûte après l'autre. Beurk!

-Tu connais la théorie du blobfish? me demanda ma mère.

  Je me suis tournée dans sa direction sans trop comprendre. Elle fixait elle aussi sa fourchette, n'osant pas non plus y mettre le contenu dans sa bouche.

-La sorte de poisson gluant qui ressemble à une coulée de boue horrible? Le truc qui à était élue «plus moche animal du monde»?

-Oui.

-Alors non.

-Pourtant c'est très simple. Si tu cuisine super mal, et que tu as foiré ton plat, par exemple. Ce serait toujours plus agréable qu'un blobfish.

   Je pris un air, comme ci je venais d'avoir une illumination.

-Hum hum. Je vois. Mais il y a une chose qui m'échappe. Tu m'as expliqué avec l'exemple de la cuisine. Tu peux l'appliquer pour d'autre situation?

-Exactement, il faut juste se dire que  c'est moins pire qu'un machin rose visqueux dégoûtant.

  Je vois le genre du truc. C'est pas si compliqué en fin de compte.

-Il y a seulement une seule situation où ça ne marche pas, déclara-t-elle solennellement après quelques instants.

  Mince. Pourtant, je ne vois pas en quel situation cela pourrait être un  échec.

-Lorsque tu manges en face de ton frère, finit-elle par déclarer solennellement. C'est une épreuve extrêmement difficile et périlleuse, car avouons le, il mange comme un porc.

  Ça c'est vrai. C'est tout simplement horrible. Tu te reçoit la moitié du repas qu'il mâche dans la figure ou ton assiette. Il a du mal avec le principe de couteau fourchette. Il ne connait pas les règles de base de savoir vivre, comme attendre tout me monde avant de manger. Ou sinon il ne l'applique pas parce qu'il est égoïste, et qu'il en a rien à faire. Je pense que c'est plus la deuxième option la bonne.

-Je ne sais vraiment pas comment tu fais pour manger tous les jours en face de lui, continua ma mère. Ce serait vraiment impossible pour moi.

-C'est pas comme-ci j'avais eu le choix, soufflais-je.

  Je disais simplement la vérité sur ce coup. Appliquons la théorie du blobfish. Je pourrais être obligé de manger devant un monstre répugnant.

  La théorie à des limites. Je mange déjà face à un monstre répugnant.

  Je finis par prendre mon mince courage à deux mains, et j'ai mis dans ma bouche la fourchette dans ma main.

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