1


« Tu as survécu à l'expérience; mais tu as changé ».

Cette phrase tourne en boucle dans ma tête pendant que j'essaye de comprendre ce qui se passe. Assise sur un vieux lit double étage en métal qui grince, les coudes posés sur mes genoux écartés, j'attends.

Dans la chambre aux murs de métal, plusieurs lits à étage sont alignés mais ils sont tous vides. Je suis seule dans la pièce.

Soudain, une voix percute les parois du couloir, résonnant dans les différentes pièces d'acier.

- Krrrr tous les cobayes sont priés de sortir des chambres et de se rendre au fond du couloir krrrr.

Je fini par me lever après quelques minutes d'hésitation. J'ouvre la lourde porte en acier et regarde dans le couloir métallique. Plusieurs autres personnes marchent déjà vers le lieu de rendez-vous. Je me faufile discrètement hors de la pièce où je me trouvais et je suis les autres personnes.

Mon corps, maigre et lourd suit instinctivement les autres silhouettes aussi cadavériques que le mien. Je me demande même comment nous pouvons tenir debout, seuls les os semblent former ces enveloppes corporelles qui devraient être nos membres, nos corps, nous.

J'arrive dans une vaste salle, ressemblant  à un gigantesque réfectoire, rempli de bancs et de tables. Les autres personnes, s'installent. Je reste néanmoins debout, ne voulant pas me joindre à la masse. Je m'appuie contre le mur à côté de la porte d'où nous venions tous et j'attends.

Des groupes se forment gentiment et un brouhaha commence à s'intensifier. Les voix s'élèvent toutes plus fortes les unes des autres. Je reste en retrait, n'ayant pas la tête à faire connaissance avec les personnes.

Après plusieurs minutes, un garçon aux cheveux blonds-dorés et bouclés s'approche de moi. Il s'appuie également sur le mur, à côté de moi mais en laissant une distance raisonnable entre nous deux. Il tourne la tête vers moi et commence à se présenter.

- Salut, moi c'est Koen. Et toi ?

Je le regarde sans sourire ni affection dans mon regard. Je le dévisage de haut en bas et je réponds d'un ton monocorde en voyant qu'il n'a pas l'air d'être une mauvaise fréquentation.

- Je m'appelle Nox.

Il hoche la tête avec un petit sourire. Trop jovial celui-là me dis-je dans ma tête.

Une voix métallisée s'élève dans la pièce, rompant les conversations des autres cobayes. C'était la même voix que celle qui nous avait convoqué. Une voix féminine d'un âge mûre je dirais, métallisée par le mégaphone grisaillant.

- krrrr Bonjour jeunes gens. Krrrr vous ne savez pas où vous êtes et je vais tout vous expliquer ne vous en faite pas, Krrrr mais pour l'instant nous allons nous occuper de vous renommer. Krrrr vous serez appelés par des nombres, ils ne servent que à vous différencier et à vous repartir dans certains groupes, Krrrr nous vous expliquerons plus tard. Krrrr Sur ce, je vous laisse retourner dans vos chambres et nous viendrons donner vos noms. Krrrr vous pouvez disposer. Krrrr.

Les cobayes se regardent, surpris et perdus. Des gens en uniforme de combat noir et masqués par ce qui semble être des masques à gaz viennent vers nous. Forçant à lever certains des jeunes présents, un des garde lève la voix. Un homme à la voix puissante même si elle est étouffée par cet étrange masque.

- Retournez tous dans vos dortoirs.

Sans discuter, presque tout le monde se lève. Certains rebelles veulent enfreindre cette décision mais ils se font vite remettre à leur place. Retournant enfin de le couloir d'acier, ils disparaissent de ma vision.

Un garde noir tourne le regard vers Koen er moi. Sûrement pour voir si on va essayer de résister. Je le regarde dans ce qui semble être ses yeux sans les détourner. C'est Koen qui me dit.

- Nox, on devrait y aller nous aussi.

Partant en me regardant, je fini par le suivre en croisant mes bras sur ma poitrine et en levant un peu la tête pour regarder le garde de haut. Celui-ci ne tourne pas le regard et il disparaît de ma vue quand je m'engouffre dans le long couloir métallique.

Le garçon aux cheveux dorés me regarde, un air désapprobateur dans les yeux. Il me dit voyant que je ne réagit pas à sa tête de bouffon.

- Pourquoi t'as fait ça ? Tu veux te prendre une raclée ?

Je le regarde en levant un sourcil.

- Faire quoi ?

Dis-je en tournant mes yeux pour regarder de nouveau devant moi.

- Le provoquer voyons ! Imagine s'il t'avait remis à ta place.

Je le coupe.

- Il ne l'aurait pas fait.

Fin de la discussion, Koen me regarde avec des yeux surpris et perdus. Je ne dis rien, ne voulant plus parler.

Arrivant devant le dortoir où je me trouvais plutôt, je m'arrête et me tourne vers le jeune homme. Il s'est également arrêté.

- Je te laisse là.

Je fais un pas en arrière pour lui montrer que je me rend dans cette pièce. Il hoche la tête et me dit.

- Alors à plus tard ou à demain, enfin à bientôt quoi.

Je me tourne avant qu'il devienne rouge tomate et j'ouvre la lourde porte d'acier. La fermant derrière moi, je retourne m'asseoir sur mon lit. Je remarque alors des vêtements couleur kaki et noirs. Avant que j'ai pu commencer à me changer, quelqu'un frappe à la porte se qui résonne dans toute la pièce. Je me dirige vers celle-ci après avoir posé les vêtements sur mon lit mais elle s'ouvre sur un garde en noir.

Je le regarde mais il ouvre la porte en grand, révélant d'autres filles derrière lui. Il les fait entrer en les poussant. Elles sont cinq et une commence à jurer contre le garde, pas assez délicat à son avis. Une autre se cache derrière une fille de grande taille qui a l'air badasse. La quatrième est par terre et faisait semblant de pleurer pendant que la dernière s'est mit en position pour se battre avec le garde. Entre la porte et l'homme en noir, j'aperçois d'autre gardes.

Ils nous surveillent.... Me dis-je en pensée.

- Sales types !

Crie presque la fille qui jurait pendant que le garde refermait la porte. On entend un cliquetis de fermeture à triple tours et la fille qui pleurait par terre saute sur ses pieds pour aller frapper le mur bloqué en acier. Elle crie de nous laisser sortir. Elle a deux tresses brunes claires qui lui descende jusqu'aux clavicules.

J'observe les cinq filles en silence, me demandant si elles vont se calmer. Soudain, la fille qui jurait avant, une fille aux cheveux châtains blonds et aux yeux bleus, se tourne vers moi et me dévisage. Je fais de même. Semblant satisfaite de ma réaction elle se présente.

- Salut, je m'appelle Calia.

Je la regarde et je vois les autres s'approcher. La pleurnicheuse ajoute.

- Moi c'est Katya.

Je regarde les trois qui n'ont pas encore parlé. Une fille aux cheveux bruns très foncé attachés en pleins de petites tresses et avec la peau de couleur métisse, me regarde et dit.

- Je suis Irina.

La fille badasse, plutôt grande comparée à nous, elle a les cheveux lisses et bruns foncés. Elle ajoute à la suite des autres.

- Nixie pour ma part.

La petite a ses côtés, cheveux boulés bruns clairs, se présente également.

- Je m'appelle Cora.

Je les regarde toutes l'une après les autres. Elles me regardent pour que je me présente.

- Je m'appelle Nox.

Dis-je en essayant de ne pas paniquer pr tous ces regards. Il faudra que je m'y fasse pensais-je en pensant au moment que nous devrons partager dans cette chambre. Je soupire et je vois que sur les autres lits qui étaient avant vide, il y a également un uniforme. Égal à celui que j'ai remarqué plutôt. Le mégaphone résonne une fois de plus dans le couloir.

- Krrrr Vos chambres ont été sécurisées et fermées. Un mégaphone respectif dans votre chambre vous annoncera votre nombre. Krrrr

Après plusieurs minutes d'attente dans le chahut de mes locataires, le mégaphone du dortoir grisaille et commence à parler.

- Krrrr. Vos chiffres vous sont repartis. Calia, numéro seize. Cora, numéro vingt-deux. Irina, numéro quatre. Katya, numéro vingt-huit. Nixie, numéro trente-six. Nox, numéro quarante. Krrrrr.
C'est tout pour aujourd'hui, vous pouvez vous reposer et dormir Krrrrr.

Les filles commencent à se regarder et à parler entre elles. M'isolant dans mon coin, je vais vers mon lit et je plie les vêtements pour les poser sur la seule petite étagère de la pièce. La fille qui s'appele Nixie si je me rappelle bien, s'est aussi un peu isolée et elle fait comme moi. Elle me regarde et commence à me parler.

- J'espère qu'elles vont se taire à un moment, si on veut dormir.

- Ouais.

Dis-je simplement. Comme si les filles avaient entendu notre petite discussion, elles viennent avec leur uniforme respectifs et les posent tous l'un à côté de l'autre.

Calia annonce qu'elle prend un lit à étage et elle saute  sur un. Katya se met sur le lit en dessous d'elle. Irina se met également sur une couchette en hauteur pendant que Cora se met sur celui en dessous. Nixie grimpe sur la structure en métal pour aller sur le lit au dessus de celui que j'ai prit. Toutes les couchettes sont à présent occupées.

Personne ne dit plus rien, étant toutes couchées, nous voyons les lumières vives s'éteindre pour laisser la place aux ténèbres. On entend seulement les grincements des lits en métal quand nous bougons pour trouver une position plus confortable. Mes yeux se ferment lentement, après de très longues minutes d'attente. La nuit enrobe nos âmes, les plongeant dans le monde des rêves.

La dernière chose à laquelle je pense ce fût le nombre que l'on m'a attribué. Quarante.

~~~~~~~~~~

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top