Plaisir Coupable
Tokyo, métro, heure de pointe.
Harasser par ma journée de travail, j'attends patiemment mon métro pour rentrer chez moi. Comme d'habitude c'est la folie mais rien d'étonnant puisque c'est l'heure de pointe. Chacun patiente en file bien rangée. La petite musique nous annonce l'arrivée de la rame. On se presse un peu plus contre son voisin mais sans pousser. Les portes s'ouvrent et dégueulent un flot presque continu de personnes anonymes et fatiguées. J'essaye de me frayer un passage dans un coin. J'échoue et je me retrouve au milieu, le visage sur la chemise de la personne en face de moi, sa cravate à moitié défaite venant me chatouiller le bout du nez. Etait il jeune ou vieux ? Je ne lève pas les yeux, ça ne m'intéresse pas de le voir mais il est grand, très grand par rapport à moi. Je dois lui arriver aux pectoraux peut être. Il sent bon malgré l'heure tardive et je dois avouer que ça ne me déplaît pas. Pour une fois que je ne me retrouve pas sous les aisselles d'un vieux en nage, je me dis que ce soir, j'ai de la chance. Pour l'instant nous ne sommes pas encore trop serrés mais il suffit de l'arrêt suivant pour que nos deux corps se retrouvent collés. Ma poitrine contre son ventre et mon visage presque reposant sur lui. Un peu plus et je pourrais faire la sieste dans ses bras. Je n'ai aucune paroi, ou barre pour me retenir. Je suis donc soumise aux caprices du conducteur de cette rame et il semble vouloir me mener la vie dure ce soir. Un coup d'accélération me fait me retenir par la taille de l'inconnu, que je m'empresse de relâcher dès que j'ai repris mon équilibre. L'aperçu fut court mais il était athlétique. Ses muscles contractés pour garder son équilibre tout en me maintenant, étaient incroyablement fermes. Il est donc plutôt jeune ou bien conservé. Quelqu'un de sportif. Ma déduction fait vagabonder mon esprit. Je rougis et essaye de trouver quelque chose d'autre à regarder que ce corps devenu si attirant, devant ma face. Il faut que je change de position, ça devient gênant. Et pourtant, je n'étais pas vraiment gênée, plutôt tentée en vérité. Je décide de me retourner avant que mes pensées ne dérapent. Dans mon mouvement, mes hanches viennent se frotter à lui. En me mouvant tant bien que mal, je réussis à me retrouver dos à lui et face au dos d'un vieux travailleur qui me bouche toute la vue.
Le conducteur freine. Cette fois, c'est mon inconnu qui vient me percuter de son bassin. Sa main effleure furtivement mon épaule. Je frissonne sans comprendre. Il s'éloigne à nouveau. Il éveille en moi quelque chose. J'ai envie qu'il vienne se plaquer davantage contre moi. Mon voeu est exaucé lorsqu'un nouvel à-coup ébranle le métro. Mon inconnu reste alors tout contre moi. Je me mords la lèvre et me bats maintenant avec ma raison. Je le sens alors se baisser pour faire pression sur mes fesses avec son bassin. J'ai chaud. Sans que j'ai eu le temps de me demander ce qu'il m'arrivait, mon corps s'était déjà cambré contre lui. Ma fatigue eut donc raison de ma clairvoyance. Mais cette excitation, je ne me l'explique pas. Et je le sens tout contre moi, sa lourde respiration dans mes cheveux. Mes bras descendent le long de mes cuisses. Son bassin bouge maintenant discrètement contre moi. Cela devrait me dégoûter mais non, je n'y arrive pas. C'est plus fort que moi ce soir. Je ne peux raisonnablement pas me retourner encore une fois. Je n'ai même pas vu son visage mais son corps musclé m'a soumis à son désir. Ma main va calmement se poser sur son pantalon et l'agrippe avec quelques doigts. Rapproches-toi. Plus près. Enveloppe moi de ton corps. Comprenant mon appel, il pose ses mains sur ma taille et se presse un peu plus. Ça y est, je sens la naissance de son érection entre mes fesses. Je souris. Je fais rouler mon bassin et ses mains se referment plus fermement sur mes vêtements. Je baisse la tête et m'empare d'une de ses mains bronzées et puissantes. Je la guide jusqu'à ma poitrine. Il hésite une fraction de seconde avant de l'empoigner sans restriction. Je l'entends souffler de satisfaction lorsque sa main si grande vient englober mon sein. Sa deuxième vient alors rejoindre rapidement sa jumelle. Il semble aimer ce qu'il touche. Mes seins sont assez gros pour ses mains. Il les touche, palpes et les masses. Je mets rapidement la main devant ma bouche pour étouffer mes débuts de gémissements. Mon autre main desserre sa poigne sur son pantalon et vient agripper l'arrière de sa cuisse si ferme. Je ressens sa frustration que nos corps soient emprisonnés dans tous ces tissus. Je le comprends, j'éprouve la même chose. Ses mains descendent alors pour s'ouvrirent sur mon ventre, il veut les glisser sous mon pull. Je le laisse faire. Je veux sentir sa peau sur la mienne. Il s'engouffre tendrement, sans se précipiter et soulève mon soutien-gorge. Ses mains sont un peu rugueuses mais agréables. Après avoir parcouru le duvet de mon ventre, elles viennent reprendre possession de mes seins et il agace maintenant mes tétons de ses doigts. Il semble vraiment apprécier ma poitrine et moi j'apprécie son toucher. Je voudrais plus. Je lâche un hoquet de surprise lorsque la rame sursaute encore et me ramène contre lui. Son désir maintenant complètement dur contre moi me fait perdre la tête. Mes cuisses se serrent et se desserrent pour venir frotter mon intimité. Je ne tiens plus. Pendant qu'il joue avec ma poitrine, il réussit à glisser son sexe entre mes jambes. Toujours retenu dans son pantalon, il grogne de ne pouvoir faire plus. Dans un sens, je remercie cette prison de tissus car je ne sais pas jusqu'où nous pourrions aller dans notre état. Ses mouvements se font plus insistants et je sens que mon excitation s'écoule de mon corps. J'attrape l'un de ses bras et le descends de sous mon pull. Il se laisse faire docilement. Je pose ma main par-dessus la sienne et je le guide jusqu'au bas de mon ventre. Il comprend et habilement, ses doigts se mettent à danser sur mon pantalon souillé de mon désir brûlant. Je me mords la lèvre plus fort et repose ma tête contre son torse si large. J'ai envie de relever mes yeux et de le découvrir mais je me retiens. Quelque chose me dit qu'il ne faut pas. Je ne suis pas raisonnable. Je veux le voir. Il me reste combien d'arrêts ? Trop peu. Il me semble que lui aussi se soit rendu compte que les arrêts avaient défilé à une vitesse ahurissante car son bassin accélère contre moi. Ses deux mains viennent s'appuyer sur mes cuisses pour me garder fermement contre lui. Nos deux corps se penchent alors un peu en avant. Je resserre mes cuisses sur sa virilité pour l'aider et viens poser mes mains sur les siennes. Je me durcis et bouge en cadence avec lui. Il souffle lourdement et de manière erratique, et moi je me retiens, je ne sais comment, de crier d'aise. Puis dans un dernier coup plus appuyé sur mes fesses, il se raidit contre mon dos. Il relâche un soupir de soulagement qui vient s'écraser sur mes cheveux et vient appuyer son menton sur ma tête. Est-ce qu'il a joui ? Le métro s'arrête. Peu importe c'est mon arrêt. Je le lui fais savoir en tapotant sur ses mains encore posées sur moi et nous nous rhabillons en vitesse.
Je suis emportée par la foule. Dans la déferlante de voyageur je cherche son corps, sa main, n'importe quoi pour me raccrocher à lui mais ma main ne se referme que sur du vide. Une fois sur le quai, je me retourne pour voir si je peux le retrouver, et apercevoir son visage. Maintenant je veux le voir plus que tout. Est-ce bien raisonnable ? Pourquoi ne pas garder cette fantaisie ? Ce frisson enflammé, cet instant érotique que nous avons partagé dans cette rame bondée d'inconnus nous ignorants. Est-ce qu'il a vu mon visage ? A-il seulement baissé la tête pour satisfaire sa curiosité ou est-ce qu'il en avait seulement rien à faire sur le moment, tout comme moi ? Alors que je le cherche des yeux, quelqu'un m'attrape la main et m'y glisse un papier avant de relâcher aussitôt son emprise. Je resserre le poing autour et je me retourne immédiatement. J'ai à peine le temps de l'apercevoir mais je suis persuadée que c'est lui. Je reconnais sa peau dorée. Exactement la même que ses mains qui m'avaient retenu contre lui. Je découvre donc ses cheveux bleu nuit magnifiquement ébouriffés. Il porte un sac de sport. Je ne déchiffre que la fin d'un mot "Akuen" inscrit sur ce sac noir et rouge. Je ne comprends pas. Il lève un bras en l'air et agite sa main, je suis sûre que c'est pour moi. Et puis il disparaît dans la foule comme si tout cela n'avait été qu'un mirage. Je n'aurais même pas vu son visage. Je hausse les épaules de déception et décide de continuer mon trajet. Au revoir bel inconnu, tu m'auras fait frémir et vibrer durant ce trajet habituellement ennuyeux le reste du temps. Tu as bousculé mon univers l'espace d'un simple trajet de métro. Je ne suis pas honteuse de ce qu'il s'est passé. C'est incompréhensible, je devrais ressentir de la gêne mais non. Ça a été naturel entre lui et moi. Une entente mutuelle pour un bref instant de plaisir intense et risqué. Je ne me suis pas reconnu mais j'ai aimé ça. Ce plaisir coupable qui m'a fait fléchir et dont je ne regrette aucune seconde.
Je m'extirpe moi aussi de la station et repense au bout du papier que je tiens encore fermement dans ma main. Je m'arrête alors un instant dans la rue et je déplie ce minuscule morceau chiffonné. Dessus, il y avait griffonné:
Aomine Daiki 0 xxx-xxx-xxx
Demain shibuya statue Hachikō 15 h
Arrivée chez moi et après une bonne douche, je m'allonge sur mon lit. Je souris bêtement. Voyons ce que demain nous réserve. Je m'endors finalement mon téléphone à la main. Je verrai ton visage.
Message envoyé : "À demain."
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