Mardi : L'Utilité Citoyenne.
Ce matin-là, comme tous les matins, le réveil sonna à quatre heures et demie.
Ace se leva machinalement et descendit les escaliers pour rejoindre le salon, où le reste de sa famille ne tarda pas à le rejoindre.
Luffy s'affala sur le canapé et souffla bruyamment.
"C'est trop tôt ! Pourquoi faut-il que ce soit toujours si tôt ?!
_L'avenir de la cité dépend des citoyens utiles. Et les citoyens utiles se lèvent tôt, petit frère, affirma Sabo.
_C'est le même cinéma tous les matins, soupira Garp, dépêche-toi de te préparer, tu vas en classe dans une heure."
Ace n'ajouta pas un mot, car il était assez d'accord avec son petit frère. Le travail d'usine, c'était très épuisant, et il faisait ça depuis plusieurs années déjà. Certes, il était habitué, mais le matin, c'était toujours difficile.
La famille se prépara en silence, troquant leurs pyjamas blancs pour leurs uniformes de jour, de la même teinte.
Ace prit sa boîte bleue de comprimés, suivi de près par Sabo, Luffy et enfin Garp. Les quatre avalèrent leur pilule du matin sans un mot et s'installèrent dans le salon, attendant que sonne cinq heures et quart.
Le vieil homme ouvrit son journal et salua ses petits enfants lorsqu'ils quittèrent la maison.
Le bout de chemin qu'ils parcouraient ensemble avant de se séparer était court, et c'était là une chose que regrettait Ace. Il était très proche de ses frères et depuis qu'ils n'étaient plus tous les trois à l'école, il se sentait un peu perdu.
La famille, c'était important. Ça, il l'avait bien appris, à l'époque où il était encore à l'école. Les devoirs d'un citoyen vis à vis de sa famille sont clairs :
«Lui apporter l'honneur, la protéger, la respecter et la chérir.»
Et Ace la chérissait. C'était son point de repère, sa famille. C'était tout ce qu'il connaissait et tout ce qu'il avait.
"Bonjour, Nami. Je te souhaite une belle journée de travail.
_Bonjour, Ace. Je te souhaite également une belle journée de travail."
Ace savait qu'il ne ressentait rien. Il l'avait appris à l'école : les humains avaient évolué pour ne plus éprouver de sentiments, car ces choses là étaient inutiles. Pourtant, "chérir sa famille", c'était important. "Chérir" ne signifiait pas "aimer", car aimer était proscrit, c'était tout bonnement impossible, c'était ainsi.
"Chérir" signifiait "être attaché". Il fallait être attaché à sa famille pour lui apporter l'honneur et la protéger.
Oui, la famille, c'était important. Mais ce qui était encore plus important, c'était de se rendre utile. Être utile à la société, c'était lui permettre de fonctionner. Et pour cela, il fallait obéir aux règles et suivre les directives, car c'était la seule façon de faire fonctionner la cité.
Ace avait bien intégré, à l'école, qu'il fallait absolument un équilibre pour que la société fonctionne. Il savait qu'avant, le monde était chaotique, car les citoyens ne suivaient pas les règles.
Il avait appris que le secret d'une société qui fonctionne était l'harmonie. Si chacun contribuait comme il le fallait à la cité, elle ne tomberait jamais. Et pour que chacun puisse contribuer à la cité comme il le fallait, il était impératif de suivre les règles, car les règles étaient bonnes.
Et ainsi, ils étaient tous heureux. Il n'en pouvait être autrement. Cela, il l'avait aussi appris à l'école : comme l'humain avait évolué en supprimant les émotions inutiles, la seule façon de trouver le bonheur était d'être utile. Le bonheur dans l'utilité, c'était ça, le seul sentiment qui était resté dans l'évolution de l'humanité. Et si c'était resté, c'était que c'était utile.
En bref, l'utilité, c'était la clef.
Et Ace en avait donc déduit qu'il était sûrement heureux. Il ne voyait pas de différence avec d'habitude, alors il avait toujours été heureux, c'était bien clair. La cité fonctionnait, c'était la seule voie au bonheur.
Il était également fortement conseillé de suivre les directives.
Les directives, ce n'étaient pas comme les règles : Les règles, c'était obligatoire et impératif de les suivre. Alors que les directives, c'était fortement conseillé. Quand on suivait les règles on était un citoyen, et quand on suivait les directives, on était un bon citoyen.
Aujourd'hui, Ace avait décidé d'être un bon citoyen.
Un bon citoyen, il en était déjà un certes. Mais, aujourd'hui, il allait tout faire pour être un citoyen encore meilleur que d'habitude.
Une fois arrivé, Ace se dirigea vers l'ascenseur.
Et, comme tous les matins à la même heure, Marco prit l'ascenseur avec lui.
"Salut, Ace.
_Salut, Marco.
_Comment ça va ?
_Je vais bien. Et toi, comment ça va ?
_Je vais bien."
Le silence régna dans la cabine jusqu'à ce que Ace demande :
"Comment se passe ton travail ?"
Marco haussa un sourcil. Ça, c'était nouveau. Un nouveau sujet de conversation. De nouveaux mots dans l'ascenseur.
"Hum... Et bien... Ça se passe bien."
Ace hocha la tête. Ce matin-là, il avait décidé que Marco était le citoyen parfait pour l'aider à suivre une directive apprise à l'école : "être poli avec ses amis"
Il fallait évidemment être poli avec tout le monde, mais la politesse amicale était encore différente.
Et Marco et lui étaient forcément des amis, à partir d'aujourd'hui. Après tout, ils partageaient tous les matins et tous les soirs le trajet de l'ascenseur.
Ace avait déduit, grâce à tout ce qu'il avait appris à l'école, qu'un citoyen devenait l'ami d'un autre citoyen après environ trois ans à se côtoyer. Trois ans, c'était raisonnable. Trois ans, c'était ce qu'il fallait pour qu'un collègue devienne un ami. Et, ce jour-là, ça faisait pile trois ans qu'ils partageaient l'ascenseur, car ça faisait pile trois ans qu'Ace avait été affecté à ce travail, donc, ça faisait pile trois ans qu'ils se côtoyaient.
Il savait qu'un ami, c'était quelqu'un avec qui on avait des points communs. Et ils partageaient tous les deux ce point commun : l'ascenseur. La politesse, c'était donc de demander à Marco : "comment se passe ton travail ?".
Ace était donc très fier de lui. Ce jour-là encore, il était un bon citoyen. Il avait bien suivi une directive apprise à l'école.
Marco saisit assez vite la situation, alors il s'empressa d'ajouter :
"Et toi, comment se passe ton travail ?"
Ace sourit. Marco venait officiellement de confirmer qu'ils étaient passés de l'étiquette "collègues" à celle "d'amis".
Il se dépêcha de répondre :
"Ça se passe bien !"
Marco réfléchit un instant avant de dire :
"C'est ton anniversaire, aujourd'hui, non ?
_Oui ! Tu t'en es souvenu ?
_Oui, parce qu'on est tous affectés au travail le jour de notre dix-septième anniversaire. Étant donné que nous avons une discussion d'amis, cela fait donc trois années que nous nous côtoyons, alors il est logique d'en déduire qu'aujourd'hui est ton anniversaire.
_Effectivement. C'est logique. J'apprécie le fait que tu possèdes cette qualité de déduire des choses grâce à la logique, car cela t'a permis de te souvenir de mon anniversaire.
_Il faut avoir cette qualité, dans mon travail.
_Oui, c'est vrai. Ton travail est tellement utile, tu dois en être si fier !
_J'en suis très fier, c'est vrai."
Ace hocha de nouveau la tête, satisfait de cette conversation. C'était un très bon début. Ace était très fier de lui. Cette discussion avait très bien commencé et elle s'était très bien terminée.
Enfin, le jeune homme pensait qu'ils avaient terminé, mais Marco ajouta cependant :
"Au fait, je te souhaites donc un joyeux anniversaire."
La porte de l'ascenseur s'ouvrit au cinquième étage, à l'étage d'Ace. Le garçon sortit de la cabine en disant :
"Je te remercie beaucoup de me souhaiter mon anniversaire, Marco. C'est très gentil de ta part. Moi, je te souhaite une très bonne journée.
_Très bonne journée à toi aussi, Ace."
Les portes de l'ascenseur se refermèrent et le jeune homme hocha la tête. Il marcha dans le long couloir gris pour rejoindre la pièce réservée à la production numéro douze.
Ace commença à préparer les cartons de livraison de rations pour le quartier 12. Il travailla dur toute la journée, mais il aimait son travail. Il aimait savoir qu'il était utile à la société et qu'il contribuait à nourrir les gens de son quartier.
À la fin de la journée, Ace reprit l'ascenseur, épuisé mais satisfait.
Comme chaque soir, il partagea la cabine avec Marco.
"Bonsoir, Ace.
_Bonsoir, Marco.
_Comment s'est passé ta journée ?
_Ça s'est bien passé. Et toi ?
_Ça s'est bien passé."
Un moment de silence s'installa entre eux, avant que Marco n'engage une nouvelle conversation amicale :
"Que fais-tu dans ton travail ?
_Oh, c'est assez simple. Je déplie le carton, je met du ruban adhésif sur le carton, je forme le carton et j'ouvre le carton. Après je regarde mon registre, je compte le nombre de membres de la famille à laquelle est destinée le carton. Puis, je prend la ration, j'emballe la ration, je met du ruban adhésif pour fermer l'emballage de la ration, puis j'en range exactement quatorze par membre de la famille dans le carton. Après je mets du ruban adhésif sur le carton et je colle une étiquette avec le numéro de la maison. Tout simple. C'est parti pour une semaine de nourriture.
_Ah, je vois. Et tu fais ça toute la journée ?
_Exactement.
_N'est-ce pas fatiguant, à la longue ?
_Si, mais je suis très fier de mon travail.
_Tu peux l'être, c'est un travail très important.
_Très utile.
_Oui, exactement."
Ace hocha la tête. Il allait en rester là, mais il finit par se dire qu'il serait poli de retourner la question à Marco, et il était aussi assez curieux de savoir ce qu'il faisait exactement dans le service des naissances.
"Et toi, que fais tu dans ton travail ?
_Oh, c'est assez simple, répondit Marco. Comme tu le sais, je fais partie du service des naissances, alors je m'occupe des naissances.
_Oui, je suis au courant de ton affectation. Comment ça se passe, exactement ? Ça m'intéresse beaucoup, en fait. Ça fait quoi, de donner la vie ? Ça doit être tellement gratifiant !
_Oh, oui, ça l'est ! Je vais t'expliquer. Alors... Tu sais que la division du quatorzième étage s'occupe des formations des couples ?"
Ace acquiesça, alors Marco continua :
"Et bien, lorsqu'ils ont assigné un couple compatible génétiquement, notre service convoque le couple lorsque le moment de procréer est venu. Ensuite, nous prélevons des gamètes des deux citoyens et nous nous occupons de la fécondation in vitro. Une fois que l'embryon devient un fœtus, nous le plaçons dans une couveuse spéciale. S'il est viable, nous le remettons à la famille lorsqu'il a terminé de se former, après neuf mois. Les deux citoyens vont alors élever leur bébé qui grandira, ira à l'école et alors il deviendra un futur citoyen à son tour !
_C'est tellement incroyable !
_Mon travail à moi est de leur apporter les soins lorsqu'ils sont encore en couveuse, et c'est aussi moi qui les remets aux familles.
_Ton travail est sûrement le plus utile de tous !
_Toutes les professions de ce bâtiment sont utiles. Sans toi, nous ne mangerions pas, donc à quoi servirais-je si tu n'étais pas là ? Les bébés, il faut bien qu'ils se nourrissent pour grandir et devenir des citoyens !
_Oh, ça me fait vraiment plaisir que tu me dises ça, Marco."
Ace hocha la tête. Il se sentait encore plus fier, désormais. Marco venait de lui dire qu'il était tout aussi utile que lui, et c'était très gratifiant.
Il avait discuté tellement longtemps avec Marco qu'Ace ne s'était même pas rendu compte qu'ils avaient marché et étaient déjà arrivés dans la rue. Le médecin demanda :
"Tu viens du quartier numéro douze, n'est-ce pas ?
_Exactement ! Tu as une super mémoire !
_En fait, c'est écrit sur ton badge."
Ace baissa les yeux vers la poche de son uniforme où était accroché son insigne.
"Ah... Effectivement. Et toi tu viens donc du quartier..."
Il se pencha pour regarder le badge de Marco.
"Numéro 10. C'est pour ça que nous ne nous sommes jamais croisés à l'école, alors... Mais ! C'est à côté du mien, le numéro 10 !
_Oui, exact. Les quartiers de 1 à 10 vont à l'école numéro 1, alors que ceux de 11 à 20 vont à l'école numéro 2.
_Tu habites donc à deux pas de chez moi !
_À dix minutes, en fait.
_Oui. C'est vrai."
Marco sourit avant de dire :
"Je suppose que maintenant que notre relation de collègues s'est transformée en relation d'amis, nous devrions faire une sortie ensemble au café des amis.
_Oh, ce serait super, s'exclama Ace. Je n'ai jamais été au café des amis !
_Moi non plus ! Ce sera une première ! C'est assez excitant !
_Oui, c'est vrai ! C'est excitant de pouvoir enfin remplir la directive de bonnes relations amicales !
_Je suis totalement d'accord, acquiesça le médecin."
Ace hocha la tête. Marco demanda alors :
"Vendredi, ça t'irait ?
_Oh, et bien, oui ! C'est le vendredi soir que nous sommes censés sortir entre amis.
_Oui. Le dimanche est réservé à la famille et le samedi...
_...Au patriotisme !, s'empressa de terminer Ace.
_C'est exact !
_Mais pas après vingt-trois heures trente, surtout !
_Ah, non ! Il est hors de question de dépasser le couvre-feu !, acquiesça Marco."
Ace hocha la tête, satisfait, avant de reprendre son chemin en disant :
"À demain, mon ami Marco !
_À demain, mon ami Ace !"
Ainsi, ils se séparèrent et rentrèrent tous les deux chez eux.
En ouvrant la porte, Ace constata qu'il n'y avait personne dans la maison. Il appela :
"Grand père ?
_Je prend une douche, répondit une voix lointaine."
Ace s'assit sur le canapé blanc et ferma les yeux un instant. Le jeune homme était vraiment épuisé. Il se sentait très faible et avait vraiment très envie de dormir. Il regarda autour de lui, observant la maison vide et silencieuse. Seul le son de l'eau de la douche de Garp rompait ce silence. Il se sentit seul, mais il savait que ses frères rentreraient bientôt. Il décida de demander à Ava d'allumer le grand écran plat du salon pour passer le temps.
Il parcourut les chaînes de la télévision, mais il ne trouva rien d'intéressant. Il tomba sur une émission sur l'histoire de la cité. Il avait déjà vu ce reportage des dizaines de fois, mais il le regarda quand même. Il aimait se rappeler comment la cité avait été construite, comment elle avait survécu aux guerres et aux catastrophes naturelles, comment elle avait su protéger l'humanité de la maladie qui avait ravagé la planète. Ace était très admiratif de son gouvernement. Il avait su prendre en main tous les problèmes écologiques, sociaux et sanitaires qui avaient presque détruit le monde d'il y avait quatre cent ans. Il aimait aussi savoir que la cité était en sécurité grâce au gouvernement, qui avait mis en place des mesures efficaces pour protéger les citoyens.
Ses frères rentrèrent en même temps dans la maison, alors il éteignit la télévision. Luffy alla déposer un baiser sur sa joue.
"Salut grand frère !
_Salut Luffy. Comment s'est passé ta journée d'école ?
_C'était bien. Aujourd'hui, nous avons appris les différents rôles des divisions.
_Ah, c'est bien ! Est-ce qu'une profession t'attire plus qu'une autre ?, demanda Ace."
Alors que le cadet réfléchit, Ace vit du coin de l'œil que Sabo était en train de déballer leur ration de ce soir. Cela le rassura un peu, car il n'avait pas envie de préparer à manger aujourd'hui. Il était bien trop fatigué pour ça.
"À vrai dire, il y en a tellement que je ne sais pas laquelle choisir !"
Ace ricana à la remarque de son cadet. Sabo, de la cuisine, expliqua à Luffy :
"Tu ne vas pas choisir, petit frère. Ce sera le jour de ton test d'affectation que tu sauras, la veille de tes dix-sept ans. Le service de l'orientation va analyser ta personnalité et tes compétences pour te dire pour quel travail tu es fait. Avec un peu de chance, tu auras le choix entre deux professions, mais ça n'arrive pas toujours."
Ace hocha la tête pour montrer qu'il était d'accord avec la remarque de son jumeau.
"Ah, c'est dommage, quand même, souffla Luffy. Mais bon, au moins je n'aurais pas l'embarras du choix ! Il faut dire qu'il y a tellement de choses à faire dans la cité que je n'ai absolument aucune idée de ce qui me plaira !
_Oui, ta fonction sera faite pour toi, c'est ainsi, ajouta Ace. Et c'est une bonne chose, parce que grâce à ce test, tu ne peux pas te tromper dans ta voie ! Tu seras forcément utile, et tu seras forcément heureux parce que ce sera le travail parfait pour toi. Peut-être que tu travailleras dans les cultures, ou dans le maintien de l'ordre, comme Sabo, dans l'administration, ou dans les soins ou dans la justice... Ou peut-être que tu seras utile en permettant aux citoyens de se nourrir, comme moi. Seul le test te le diras.
_Je suppose que tu as raison, grand frère. Je suis satisfait de savoir que je me rendrai utile plus tard, comme toi et Sabo.
_Nous sommes tous impatients de connaître ton affectation, affirma Sabo. Ce sera un grand jour, tu verras."
Luffy sourit. Il avait hâte de rendre sa famille fière de lui, et de lui apporter l'honneur.
Garp sortit de la salle de bain, un sourire sur les lèvres.
"Sabo a raison, dit-il, nous sommes très impatients de connaître ta voie."
Le cadet alla embrasser la joue de son grand-père et s'installa sur le canapé à côté de son grand frère pour se blottir contre lui. Ace referma les yeux, profitant de ce contact. Il chérissait ce contact, car il chérissait Luffy.
Il dû cependant ouvrir les paupières quand il entendit la voix d'Ava lui rappeler qu'il devait prendre sa pilule du soir.
Ace se leva, prit sa boîte bleue et avala le comprimé. Il se sentit immédiatement mieux, plus énergique. Il savait que le gouvernement était là pour le protéger et que les pilules étaient nécessaires pour maintenir sa santé.
Une fois que tous les membres eurent pris leur pilule, ils s'installèrent à la table à manger.
Sabo servit le repas de ce soir avant de s'assoir à son tour.
Toute la famille se donna la main pour apprécier comme il le fallait le moment du repas. Garp récita :
"Pensons aux citoyens qui ont donné leur énergie pour produire cette nourriture, et à ceux qui ont donné leur énergie pour nous la remettre sans encombre."
Ace sourit à cette phrase. C'était une phrase très gratifiante pour lui dans le discours d'avant-repas. Il l'appréciait beaucoup. Son grand père termina :
"Soyons reconnaissant envers eux, et soyons reconnaissant envers notre gouvernement."
Ils se lâchèrent les mains pour commencer à manger.
Une fois le plat terminé, Garp annonça :
"Maintenant, il est temps de célébrer la venue au monde de Sabo et d'Ace."
Les jumeaux sourirent quand leur grand père sortit un gâteau du frigo. Le jour de leur anniversaire, c'était un des jours préférés d'Ace, car Garp leur ramenait toujours une pâtisserie.
C'était aussi pour cela que Luffy adorait les anniversaires, d'ailleurs.
"Cette année, je l'ai pris à la mandarine. La pâtissière de notre quartier, Nojiko, m'a dit qu'elle avait pris soin de faire pousser ses propres mandariniers avec sa sœur et sa mère.
_Quelle charmante famille, affirma Sabo.
_Oui, nous pouvons remercier ces citoyennes pour leur investissement, il a l'air très bon, ajouta Garp."
Il déposa sur le gâteau deux bougies que les jumeaux soufflèrent en même temps. Luffy s'empressa de demander à ses grands frères :
"C'était quoi vos vœux ?"
Ace et Sabo sourirent. Le premier répondit :
"Moi, c'était que ton test se déroule bien pour que tu sois comblé dans le futur.
_C'est vrai ? J'ai souhaité la même chose, s'exclama Sabo. Sauf que moi, j'ai pensé "heureux" plutôt que "comblé" !
_C'est un synonyme !, s'amusa Ace.
_Oui ! C'est fou !, ajouta Sabo.
_Ça, c'est bien un truc de jumeaux, ricana Garp.
_Vous êtes trop gentils, fit Luffy, touché."
Le cadet offrit une étreinte à ses frères avant de se diriger vers un placard pour en sortir deux boîte et de leur tendre en s'exclamant :
"C'est mes cadeaux !"
Les jumeaux saisirent leur paquet respectif en remerciant leur cadet avant de les ouvrir.
Ils avaient tous les deux reçu un cadre chacun, avec un dessin du plus jeune dedans. Luffy n'avait certainement pas un bon coup de crayon, mais cela leur fit très plaisir. De toutes façons, l'art n'était pas utile à la société, donc ce n'était pas grave s'il n'était pas bon dans ce domaine.
"C'est nous, expliqua le garçon. Sabo tu as eu mon dessin de nous dans notre maison sur le canapé et Ace c'est nous le dimanche dans le parc sur le banc en pierre."
Les explications de leur petit frère les aidèrent beaucoup à comprendre le dessin, et Sabo fit un sourire tendre tandis que le visage d'Ace s'illumina.
"Merci beaucoup, je l'adore, dit ce dernier.
_Oui, c'est un super cadeau, affirma Sabo."
Les jumeaux décidèrent qu'ils allaient poser leur précieux cadeaux sur leur table de chevet respective, ce soir.
Ils passèrent la soirée à discuter tous ensemble. C'était un très bon anniversaire. Au bout d'un moment, Ace annonça :
"J'ai enfin mon premier ami de travail !
_Oh, c'est vrai ? Comment s'appelle-t-il ?, demanda Garp.
_Marco.
_Ah ! Ton collègue de l'ascenseur, dit Sabo en hochant la tête. Oui, ça fait trois ans que vous vous côtoyez, c'est vrai !
_On est officiellement passés de collègues à amis aujourd'hui. Et il m'a invité au café des amis ce vendredi.
_C'est super, s'exclama Luffy.
_Et toi Sabo ?
_Moi, ma prochaine amie sera Koala : dans quelques mois, ça fera trois ans que nous nous côtoyons.
_C'est une bonne nouvelle, affirma Garp.
_Moi j'ai Zoro, à l'école, affirma le cadet."
Ace lui ébouriffa les cheveux.
"Les amis d'écoles, ils ne restent pas souvent, malheureusement. Il faut que vous vous côtoyez au travail pour cela, et le meilleur moyen est soit d'avoir la même profession, soit d'être dans le même bâtiment.
_C'est vrai ? C'est bien dommage, souffla Luffy. Je m'entends bien avec lui. J'espère qu'on aura la même affectation.
_Quand aura-t-il dix-sept ans ?, demanda Sabo.
_Dans un mois seulement.
_Ah, ce n'est pas très éloigné de toi. J'espère pour toi que vous aurez le même travail, dit Ace."
Garp le réprimanda gentiment :
"J'ai l'impression que tu n'es pas très attentif en cours, jeune homme. Tu devrais savoir tout ça sans que tes frères ne te le disent...
_Oui..., fit Luffy, coupable. C'est que j'ai du mal à rester concentré trop longtemps sur le cours. Je fais de mon mieux, je te le promet !
_C'est bien si tu fais de ton mieux, affirma le grand-père en hochant la tête."
À vingt-trois heures trente, Ava detecta que la famille était toujours dans le salon, alors elle annonça l'heure du couvre feu et verrouilla automatiquement la porte d'entrée. Il était donc bientôt l'heure d'aller au lit, il était même tard, pour l'heure à laquelle ils allaient se réveiller le lendemain. Habituellement, ils partaient se coucher deux heures plus tôt pour ne pas être épuisés. Mais aujourd'hui était un jour spécial, le jour de l'anniversaire des jumeaux, alors c'était exceptionnel. Les membres de la famille s'enlacèrent un long moment avant de monter dans leurs chambres.
Quand Ace ferma les yeux, il se dit qu'il ne pourrait jamais être plus heureux.
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