Super combo de flic (2) #3
Je ne sais plus depuis combien de temps je suis ici. J'ai perdu le compte. Mais approximativement, en me basant sur le cycle jour-nuit que j'ai pu apercevoir par la petite fenêtre en hauteur, bien que je ne la vois pas très bien, je dirais que je suis enfermée depuis 6 ou 7 jours.
Je n'ai pas revu Daniel depuis qu'il est venu m'exposer son plan. C'est l'homme qui m'a enlevé, le dealer, qui m'apporte à manger et à boire.
Je n'arrive pas à croire qu'il ait fait tout ça juste pour une promotion. Il aurait aussi pu me demander de la lui laisser. Ça m'aurait embêté mais je lui aurais quand même filé, étant sûre d'avoir la prochaine.
Et dire que toute notre amitié était basée sur du mensonge. Je me demande encore comment il a pu me trahir ainsi. J'avais pourtant l'impression qu'on était de bons amis. Et moi qui lui ait raconté toute ma vie. Si j'avais su...
Soudain, la porte s'ouvre brusquement, me faisant sursauter et me sortant de mes pensées. Je ne reconnaît pas tout de suite mon sauveur. Mais lui si. Il se précipite sur moi et je me prends dans ses bras. Les deux petites secondes qu'il a passé sous la lumière m'ont permis de l'identifier. De plus, son parfum Gaultier et son odeur de fraise-rhubarbe confirment mon hypothèse.
_Ça va ? Tu n'as rien ? J'étais si inquiet !
Il se détache de moi avec presque des larmes aux yeux. Il remarque alors mes blessures et passe un doigt sur celle présente sur ma joue.
_Tu veux bien arrêter de me tripoter et me libérer, s'il te plaît ?
_Oh, oui, pardon.
Il passe derrière moi et m'enlève la chaîne qui me retenait prisonnière. Après m'être massée les poignets, je sors de la pièce qui a été ma prison durant une semaine. Dehors, appuyée contre une voiture de service, Lise lance un regard noir à Daniel, menotté et poussé par un agent pour qu'il entre dans le véhicule. Lorsqu'elle pose les yeux sur moi, elle court et se jette dans mes bras. Un peu surprise par l'élan qu'elle a pris, je recule de quelques pas, manquant de peu de me retrouver le cul à terre.
_Ça va ? Il ne t'a pas fait mal, j'espère ?
_Non, tout va bien. T'inquiètes pas, je suis plus forte que j'en ai l'air, répondis-je en souriant.
Rassurée, elle m'accompagne jusqu'à sa voiture de service. On s'y installe tous les trois et on retourne au poste. Une fois arrivés, on se dirige vers la petite infirmerie au bout du couloir. Je ne voulais pas y aller mais Ian et Lise ont insisté. Comme je m'y attendais, mes blessures ne sont que bénignes. Je leur avais bien dit de ne pas s'inquiéter. Juste après avoir été pansée, je me rends au bureau de mon chef. Il me dit qu'il est content de me voir de retour saine et sauve et qu'il est désolé de ce qu'il m'est arrivé. Il me donne aussi ma promotion. Après qu'il m'ait féliciter pour mes exploits et ma force mental, je retourne à mon box, où j'y retrouve mes collègues.
_Alors, dites moi tout: comment avez-vous fait pour me retrouver ?
_En fait, c'est grâce à Ian.
_Ah oui ?, demandais-je en le regardant.
Il est affalé dans mon fauteuil, une de ses sucettes dans la bouche.
_Ouais, c'est moi le héros de l'histoire.
_Et comment tu as fait alors ?, dis-je en m'asseyant sur ce qui était le bureau de Dan.
_Eh bien...
(PDV Ian)
_Judy ?!
Je ne la vois pas. Mais où elle est passée, bon sang ? Je soupire. Je ne peux pas rester ici alors que les deux autres sont dans la voiture sans surveillance. J'aurais dû la suivre. J'ai eu un mauvais pressentiment et je ne l'ai écouté que trop tard. Est-ce qu'il lui est arrivé quelque chose ? Merde ! Je décide de faire demi-tour et de retourner à la voiture. Les deux zigotos y sont encore. Je m'installe à la place du conducteur et décroche la radio.
_Ici unité 2. Le lieutenant Iop à disparu avec un des trois dealers. J'ai les deux autres avec moi. J'ai besoin de quelqu'un pour me ramener au poste. Terminé.
_Ici unité 1. On arrive, donne moi ta position. Terminé.
Je m'exécute et repose la radio. Normalement, Lise et Daniel devrait arriver dans quelques minutes. Je souffle et laisse aller mon dos contre le dossier. Je regarde aux alentours, au cas où ma coéquipière réapparaîtrait mais je ne la vois toujours pas.
_Eh mais... C'est toi, Ian ? Ah oui, c'est bien toi. Ça alors, on m'avais dit que tu t'étais rangé mais je pensais pas à ce point là. T'as changé, mon gars. Et pas que, je t'ai même pas reconnu. Alors, ça fait quoi de faire le bien, hein ? C'est jouissif de participer à l'arrestation d'anciens collègues ?
_La ferme.
_Ah ! Je te reconnais bien, là. Toujours cet air fermé, jamais un sourire et de la vulgarité à souhait. Je me souviens, t'étais toujours très sérieux quand tu venais chercher ta marchandise.
_Je t'ai dit de la fermer.
_Ouais, très rapide en plus. Tu me payais, je te filais ta weed et basta. Même quand j'augmentais les prix, tu bronchais pas. T'étais mon client le plus fidèle ! Tu prenais quoi déjà ? De la cocaïne, de l'héroïne et même un peu de marijuana, il me semble.
_FERME TA PUTAIN DE GUEULE !, hurlais-je en me tournant vers lui.
_Pourquoi ? T'as peur de replonger ? T'as peur que je te rappelles de mauvais souvenirs ?, rétorque-t-il avec un sourire moqueur.
Fait chier ! Ce gars est non seulement chiant mais en plus, il est intelligent. Je me replace sur mon siège, priant pour que Lise arrive vite.
J'ai arrêté la drogue il y a 5 ans. Et je suis entré dans la police peu de temps après. J'ai travaillé dans plusieurs postes, en tant que stagiaire et officier, avant de me retrouver ici, où ça fait deux ans que je zigzague entre les étages pour aider d'autres officiers ou des lieutenant, comme Judy. Je ne sais pas trop pourquoi mais je l'ai apprécié dès le début. Quand on côtoie des gens qui ne vous aiment pas, on essaie de les satisfaire puis on finit par abandonner. Je ne faisais plus d'effort ensuite. J'ai retrouvé mon côté arrogant et fermé que je m'étais forcé de laisser de côté lors de mon entrée à l'école. Et puis, j'ai commencé à travailler avec elle. Je savais qu'elle ne n'aimait pas, mais pour une fois, ça ne me dérangeait pas. Je savais qu'elle finirait par m'apprécier.
Je me suis plongé dans la drogue à l'âge de 16 ans. Au début, je ne faisais qu'en vendre. J'en achetais à des dealers et je les revendais un peu plus cher. J'avais besoin d'argent. Ma mère était tombée malade et malgré les aides, on n'avait pas assez d'argent pour payer ses soins. Elle a finit par séjourner à l'hôpital. Et au final, tout ça n'a servit à rien puisqu'elle est morte. C'est là que j'ai vraiment déconné. J'avais des réserves et au lieu de les vendre, je les ai consommé. Et je suis devenu addict. J'ai arrêté une semaine après avoir fêté mes 24 ans. Du jour au lendemain. Comme ça. J'ai tout jeté et je n'en ai plus jamais repris. Mais c'est comme la nicotine, une fois que le corps est habitué, il en réclame encore plus. J'ai réussis à calmer mes pulsions en mangeant des sucettes. Avoir quelque chose dans la bouche me faisait un peu oublier mes envies. Des fois, je mangeais des bonbons ou des chewing-gum mais j'ai toujours préféré les sucettes. Mais comme j'ai arrêté d'un coup et tout seul, j'ai peur de replonger rien qu'en en entendent parler ou en en voyant.
J'entends une sirène de flic au loin. La voiture vient se garer derrière la nôtre et Lise et Daniel en sorte. Je les rejoins sur le trottoir.
_Judy n'est pas revenue ?, me demande Lise.
_Nan, je sais pas où elle est.
_Tu pouvais pas faire attention à elle ?
_On avait un plan mais quelque chose a foiré.
_Mouais. Et tu peux me dire pourquoi on doit venir te chercher ? Tu peux pas rentrer tout seul ?
_J'ai pas le permis, lui répondis-je, sur la défensive. Je sais qu'il ne va pas rater cette occasion pour se foutre de ma gueule.
_Bah tiens. Ça ne m'étonne même pas. Tu t'es fait du fric pendant des années et tu peux même pas te payer le permis, rétorque-t-il en faisant un sourire en coin.
_Va te faire foutre.
Dan va répliquer mais Lise intervient en lui disant de rentrer au poste. Il me lance un regard noir et va s'installer dans sa voiture. Je m'assieds sur le siège passager et laisse ma collègue me ramener à mon point de départ.
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