EPISODE 8

Mon dos se cogne violemment contre le service puis j'atterris au sol. Le service, quant à lui, roule vers l'autre mur et se cogne contre ce dernier.

« Oh bordel ! » s'écrie l'un des hommes.

Je retrouve la fraîcheur du sol... Mais une vive douleur au dos m'empêche de respirer normalement. Je n'arrive même pas à me relever toute seule. L'un des gardes s'agenouille à côté de moi.

« Merde elle s'est fait mal ! »

Il se tourne vers son collègue.

« Nettoies-moi tout ce bordel avant que quelqu'un arrive ! »

Ahla la la laaaaa.... J'avais tellement mal. Je me redresse douloureusement pour m'asseoir tout en passant une main dans mon dos. Je pousse l'homme qui voulait me toucher puis je me relève en m'aidant du mur avec ma main.

« Il faut que je regarde si tu ne saignes pas... »

En soupirant, je retire ma veste noire d'uniforme pour qu'il regarde mon chemisier blanc. Normalement, si je saignais, ça se verrait. Pas besoin de retirer le moindre vêtement.

« Non,je ne vois rien... »

Je me retourne face à lui avant qu'il ne me touche. Je lui lance un regard noir. C'était aussi de leur faute si j'étais tombée... Il me fait asseoir sur la chaise et je passe toujours une main dans mon dos, souffrante. L'homme passe une main sur sa nuque, embêté par la situation. Mon regard se plante en face. La porte était grande ouverte. La liberté me tendait les bras. Seul problème :comment sortir sans que les deux géants ne me voient ? Et surtout sans faire du bruit à cause de la douleur ? Je devais le tenter... A tout prix. J'observe le garde en face de moi. S'il se tourne pendant quelques secondes c'est bon puisque le deuxième est en train de nettoyer le sol...Je prends une grande inspiration mais la douleur se ravive et je me pince les lèvres. Le garde semble remarquer que je vais mal et panique encore plus. Il fait les cents pas avant de s'arrêter et de pointer un doigt sur moi.

« Situ dis à Nam-hyuk ce qu'il s'est passé, on zigouille ta sœur. »

Je l'ai pris au sérieux. Vraiment. Je ne voulais pas mettre en danger Léna pour une histoire de chute et de service à bouffe. Il lâche un grand soupire puis il rejoint son collègue pour l'aider plus vite. Il... Il n'avait pas vu la porte ou quoi... ? Tant pis...C'EST LE MOMENT. Je prends alors mes jambes à mon cou en ignorant la douleur. Je serre les dents et je cours aussi vite que je peux,prenant des virages à droite ou à gauche. Mais j'étais vite perdue. Où était cette sortie ? Que.. Que faire... ? Je continue de courir tout en réfléchissant... La lumière et la fraîcheur... S'il y avait une quelconque porte menant à la sortie,je devais alors suivre un courant d'air ou quelque chose comme ça !J'entends plusieurs pas qui résonnent derrière moi et des voix. Je sens finalement un courant d'air. J'ai d'ailleurs faillis passer à côté... Mais j'ai rebroussé chemin et je suis entrée dans un grand hangar. Mes pas résonnaient encore plus. C'était quoi cet endroit ? Je pousse une porte et la lumière du soleil m'aveugle presque. Je mets ma main au niveau de mes yeux pour voir où je me trouvais. A plusieurs centaines de mètres, je vois Nam-hyuk,accompagné de plusieurs de ses membres puis de l'autre côté Jung-gi, tout aussi accompagnés. J'ai même reconnu mon agresseur.Les deux semblaient avoir une conversation fort intéressante mais tendue.

« AIDEZ-MOI ! »

Je m'avance de quelques pas et tous les visages se tournent vers moi. Je vois de la surprise dans le regard de Jung-gi et de Nam-hyuk. Je sens quelqu'un m'attraper par derrière et me coller quelque chose au niveau de la tempe. Aussitôt, le gang de Jung-gi sort des armes à feu et les pointes à la fois sur moi (et mon nouveau agresseur) mais aussi sur les gangs de Nam-hyuk.

« Petite pute, tu fous la merde. » j'entends à mon oreille.

C'était cet enfoiré de Chan. Nam-hyuk tend les bras des deux côtés pour essayer de calmer le jeu.

« C'est quoi ce bordel Nam-hyuk, qu'est ce qu'elle fout là ?!»demande Jung-gi en le pointant avec son arme.

« Tout le monde se calme, commence Nam-hyuk, Chan pose cette arme abruti ! »

Les hommes, qui me poursuivaient, arrivent enfin derrière nous. Le leader des Verts se tourne ensuite vers l'autre gang.

« Jung-gi,posez vos flingues... Je ne sais pas où il a eu cette arme. »

« Dites-le à la police ! » je supplie.

Chan serre un peu plus l'emprise qu'il avait sur moi. Je manque presque de m'étouffer déjà à cause de la douleur dorsale mais aussi à cause de sa force à lui. Les membres du gang Vert essaient de dissuader leur collègue mais il les repousse. Nam-hyuk se tourne vers Jung-gi.

« D'ailleurs les gars, on avait dit pas d'armes... Je le note pour le prochaine fois. » siffle-t-il.

« Donnes-la nous et on les range. » ordonne Jung-gi.

« Donner » ?Je suis un objet maintenant ? Nam-hyuk tique et secoue lentement la tête.

« Restez en dehors de ça toi et ton gang, c'est une histoire qui ne vous regarde pas. »

« Pauvre idiot, tu ne sais même pas qui elle est. »

En vérité, tous les gangs m'avaient vu parler à ce groupe là. Pour eux c'était une histoire de drogue ou quelque chose qui se rapprochait de l'illégalité. Je commençais à comprendre qu'avec toutes ces histoires... Je m'étais mise dans un sacré pétrin. Tout ça... C'était de ma faute et j'étais entrée dans leur guerre sans merci.

« De quoi tu parles ? » demande Nam-hyuk en fronçant des sourcils.

Jung-gi lâche un soupir amer.

« Bizarrement je n'ai aucune envie de te le dire... Mais lâches là. »

Nam-hyuk reste immobile et je vois des membres de son gang arriver par derrière et encercler le gang discrètement. Oh oh...

« C'est donc elle dont on parle aux infos ? La lycéenne qui a disparu dans une voiture ? »

Ma disparition était passée aux infos ? Il n'y avait donc pas de photo de moi sinon Jung-gi m'aurait reconnu aussitôt aux infos. Il y a un étrange silence entre les deux chefs avant que Jung-gi ne pointe son arme droit sur Chan. Je sens ce dernier me coller encore plus l'arme sur la tempe.

« Si tu tires, je tire. » lâche-t-il.

« De plus... Vous n'êtes pas en position de force. » conseille Nam-hyuk avec un air sérieux.

Jung-gi se tourne pour observer autour de son gang et lui... Oui, ils étaient pris au piège comme des rats. A contre cœur, il jette son arme à terre et ses membres l'imitent.

« On reviendra. » siffle-t-il.

Il me jette un regard avant de partir en courant. Chan attend qu'il soit tous partis avant de me jeter comme une chaussette par terre etde pointer l'arme sur moi.

« Ne touchez pas à leurs armes et préparez-vous à partir. »ordonne Nam-hyuk.

Mon regard était fixé sur celui de Chan. On se défiait du regard. Oses tirer. Je voyais tant de haine dans ses yeux... Mais soudain, un poing s'écrase sur sa figure et il tombe à son tour à terre.

« Idiot ! »lui crache Nam-hyuk.

Il attrape ensuite son collègue par le col et le soulève.

« Je ne veux pas savoir où tu as eu cette arme mais tu sais que ce n'est pas le genre de la maison. »

Ille lâche puis le pousse avant de se tourner vers moi. Il lâche un soupir puis il prend mon bras pour me relever. A cause de la douleur dans mon dos, je lâche un petit cris.

« Quoi ? Qu'est ce qu'il y a ? »

« Je... »

Mon regard passe sur les hommes qui étaient censés me garder. Ils secouent la tête. Une idée me vient... Je tiens ma vengeance.

« C'est lui, il m'a frappé ! » je dis en désignant Chan.

Bienfait sale connard. Chan s'horrifie et secoue la tête.

« Je ne l'ai pas frappé ! »

« Si avec son arme ! Mon dos me fait terriblement mal... »

Nam-hyuk lâche mon bras puis me retourne de sorte à pouvoir voir mon dos.

« Où ça ? Je vais regarder. »

Horrifiée à mon tour, je me tourne face à lui et je me protège la poitrine.

« Mais non, je... »

Il me retourne à nouveau et commence à soulever ma débardeur en le retirant de ma jupe.

« Je me fiches de te voir nue ou pas, tu n'es pas mon genre et tu es bien trop jeune pour moi. »

Je sens qu'il soulève légèrement mon débardeur et mon chemisier à la fois. Je sens l'air frais sur ma peau du bas du dos... J'entends des cris de surprises. Je sens ensuite que Nam-hyuk baisse tout puis je me retourne et je le vois tenir fermement la gorge de Chan.

« D'abord tu la gifles et maintenant tu la frappes ? »

« Je... »peine-t-il à dire.

Nam-hyuk le serre plus fort puis le cogne contre le bâtiment.

« Oses me dire que tu n'as rien fait, tu as vu le bleu qu'elle a ? »

Mince...Il était si gros et moche que ça ? Nam-hyuk le lâche puis il se tourne vers moi, posant ses mains au niveau de ses hanches.

« Emmenez la dans la voiture, on bouge. » ordonne-t-il.

Quoi... ? On bougeait ? Non ! Woo-jin allait venir me chercher, il...Il me l'avait dit. Deux hommes me prennent encore par le bras puis ils me poussent vers une voiture de couleur blanche. Je vois devant cette dernière le gars d'hier. Celui qui essayait de me protéger de Chan et celui qui m'a donné une couverture. On s'arrête tous devant la voiture et je profite de ce moment pour rentrer dans ma jupe mon débardeur et mon chemisier. L'inconnu gentil me montre un bandeau puis se rapproche pour me le mettre. Pourquoi lutter de toute manière ? Je n'avais pas le choix. Je suis à nouveau aveugle.J'entends la portière s'ouvrir et je me fais pousser dedans.Cette-fois si, ils me laissent m'asseoir normalement. Je sens une autre personne à côté de moi, probablement l'inconnu, puis j'entends deux autres personnes monter à l'avant. Je sens qu'on me ligote encore les mains mais je ne bouge toujours pas. La voiture démarre et après un long silence, une conversation commence.

« Pourquoi tu lui as demandé de l'argent ? On en a pas besoin. »

C'était Nam-hyuk.

« T'es fou ! Pourquoi tu parles alors qu'elle nous entend ? »

Et Chan.

« Je m'en fiche. Alors ? Pourquoi ? »

Je sens Chan hésiter.

« Je voulais en profiter un maximum... » finit-il par répondre avec un long silence.

« Et Choi Yoo-jung ? Et Mina Jennings ? Pourquoi ? »

« Je voulais faire peur à Choi mais on a trouvé la gamine à la place...Elle avait aussi des choses à nous dire. »

« Tu me saoules Chan, tu fous toujours tout en l'air... Même avec l'histoire du ferry. Tout ça, c'est de ta faute, tu le sais hein ? »

Je me redresse, attentive. La personne à côté de moi a du s'en rendre compte puisqu'elle s'est éloignée un peu devant.

« Arrêtez de parler maintenant. »

Donc c'était bien l'inconnu gentil... Bon sang. Alors... Ils voulaient faire du mal à Yoo-jung et l'histoire sur le ferry était à cause de Chan ? On dirait qu'il ne suivait jamais les ordres de son supérieur... Un rebelle ?

« Alors gamine, tu comptes tout dire à la police ? Tu veux que ta petite sœur meurt ? » me demande Chan.

« Vas te faire voir. » j'ose dire.

« Oh oh ! Ce n'est pas de jolis mots à dire dans la bouche d'une jeune femme comme toi. »

Quel enfoiré.

« C'est étrange, j'entends plutôt les aboiements d'un sale chien. » je siffle.

Je sens mon égo monter... Peut-être parce que je me défendais ?Peut-être à cause de l'adrénaline ? J'entends Nam-hyuk et l'inconnu rire. Chan murmure une insulte et je lâche un long soupire. Je ne voulais pas rire avec eux. Ils n'étaient pas mes amis et je voulais juste me défendre parce que j'avais peur. Mais je commençais aussi à avoir peur pour Léna. Ça faisait deux fois en à peine une heure qu'on la menaçait.

« Ils savent que quelqu'un a disparu mais apparemment ils ne savent pas encore que c'est moi. Si je suis absente encore une journée, ils vont s'en rendre compte. » je lâche.

« Fermes là, laisses faire les adultes. » répond Chan.

Pitié,que quelqu'un l'assomme ou quelque chose comme ça.... Mais personne d'autre ne répond. Est-ce qu'ils s'en foutaient ou alors ils s'inquiétaient silencieusement ? Et puis de toute manière...Seule Yoo-jung et les Red Moon savaient la vérité. Le chauffeur a dû trouver et prévenir Yoo-jung après notre départ et Yoo-jung l'a ensuite sûrement dit à Seok-woo. Est-ce qu'en ce moment même,ils essayaient de me chercher ? Je l'espérais tellement...Depuis plusieurs minutes, je sens la voiture tourner plusieurs fois.Le reste du trajet se fait silencieusement. Je n'aime pas ça. On dirait qu'on s'éloigne encore plus du centre ville... Peut-être même de Séoul. Mon adrénaline de toute à l'heure redescend et maintenant j'ai à nouveau peur. Je devais me dire que j'étais encore kidnappée et que je n'étais pas du tout sauvée... On m'a giflé plusieurs fois, insulté, séquestré et pointé une arme surmoi. Ce genre de choses ne s'oublient pas... D'un coup, je sens une vive douleur au niveau de mon abdomen. Mais elle était plus forte que la dernière fois. Je me baisse pour essayer de faire passer la douleur mais ça empire. L'inconnu gentil à côté de moi le remarque puisqu'il demande à ses collègues de s'arrêter.

« Qu'est ce qu'elle a ? » demande-t-il.

Je sens que Nam-hyuk se tourne vers nous après avoir stopper la voiture.

« Elle n'a rien mangé depuis hier... Même peut-être plus, je ne sais pas dans quel état vous l'avez récupéré. Hey, petite, tu n'as pas mangé depuis quand ? »

Je serre les dents pour contrôler du mieux que je peux la douleur puis je me redresse en émettant un petit bruit.

« Je mange très peu depuis plusieurs semaines... Aie ! »

La voiture redémarre et la douleur s'évapore enfin.

« Force toi à manger en arrivant. »

Comment savoir depuis combien de temps j'étais avec eux ? Je ne savais pas à quelle heure je m'étais réveillée toute à l'heure. Est-ce qu'on était le matin ou l'après-midi ? Ne pas avoir la notion du temps était pire que tout. Et puis, je me sentais aussi sale. Je nem'étais pas brossée les dents hier soir et mes cheveux commençaient à s'engraisser. Je devais être horrible à voir. Après d'autres longues minutes, la voiture s'arrête enfin. On me sort de mon siège et je me pince les lèvres pour éviter de faire une réflexion sur la douleur de mon dos. Puis encore une fois, on me force à marcher pendant plusieurs longues minutes. J'entends des pas autour de nous,beaucoup de pas. Au bout d'un certain temps, on s'arrête et j'entends des chuchotements et quelque chose se casser. Puis on entre et quand je marche, j'entends beaucoup de choses se craquer sous mes pieds. Pourquoi avaient-ils besoin de moi ? J'avais déjà dit à Nam-hyuk que je ne savais rien... C'était du kidnapping et de la séquestration, ils s'en rendaient compte au moins ? On entre dans une pièce et on m'enlève le bandeau et les liens aux mains avant de me laisser seule à nouveau. Mon regard parcours la pièce.Cette fois il n'y avait pas de fenêtre. C'était une petite pièce.Les murs et le sol me faisaient penser à ceux d'un hôpital. On aurait dit une ancienne réserve ou quelque chose comme ça. Au moins... Le sol semblait plus confortable. Mais il y avait une odeur étrange... J'avais beau chercher mais je ne voyais rien. Ça sentait parfois le renfermé... Étrange endroit. Je me rapproche de la porte pour essayer d'écouter... Mais en voulant me tenir, j'ai accidentellement ouvert la porte. Tiens... ? Ils n'ont pas fermé ? Je pousse alors la porte et je passe une tête curieuse... HEIN ? C'était quoi cet endroit ? J'ouvre entièrement la porte et je fais quelques pas... Les murs étaient remplis de tags, le sol étaient jonchés d'objets en tout genre mais aussi de quelques verdures... Je me trouvais dans un couloir mais je n'avais aucun doute : on était dans un hôpital, du moins, ce qu'il en restait.

« Hey ! »

Je me tourne, vraiment apeurée par cet endroit. Chan débarque puis m'attrape le bras.

« Tu ne peux pas rester tranquille plus d'une seconde ? Comment tu as fait pour sortir ? »

Je retire mon bras et je vois Nam-hyuk débarquer avec un sac plastique noir rempli.

« C'était ouvert ! »

« Ne mens pas. »

« Mais je ne mens pas, c'était ouvert ! Je serais sortie comment sinon ? »

Je vois les deux hommes du restaurant fermé avec Nam-hyuk et ils se lancent tous des regards inquiets entre eux.

« Ça y est, ça commence. » se plaint l'un des hommes.

De quoi parle-t-il ? Nam-hyuk pousse un soupire.

« Arrêtez de dire des bêtises. »

Il prend mon bras et se met à marcher. Je suis obligée de le suivre.Mon regard se pose partout. Plus on avançait, plus je voyais bien qu'on se trouvait dans un hôpital abandonné. Pourquoi ils m'avaient emmené ici ? J'en avais la chair de poule ! Nam-hyuk finit par ouvrir une porte et on y entre. On aurait dit une chambre. Il y avait même une fenêtre.

« Ne fais pas quelque chose de stupide et manges. » me dit-il en me tendant le sac plastique noir.

« C'est quoi cet endroit ? » je demande en saisissant le sac.

« Tu n'as pas à le savoir. »

Je savais qu'il allait dire ça. Je m'assois à même le sol, évitant le bordel par terre, et je fouille dans le sac. Je n'avais toujours pas faim mais je devais me forcer, pour le bien de mon corps. Il y avait une bouteille d'eau, du samgak-gimbap, du Hotteok et du riz dans un pot. Après mon analyse, j'entends Nam-hyuk sortir de la pièce et fermer la porte. Bon j'avais compris. Fermer ou pas, je devais rester sagement dans la pièce... Je pousse un soupir et je m'assois plus confortablement. J'ouvre le samgak-gimbap et je le mange lentement. Pourquoi ça me dégoûtait tant que ça ? Je me force à avaler puis je continue. Peut-être que j'aurais besoin de force pour plus tard. Je prends ensuite plusieurs gorgées d'eau.On avait marché si longtemps... Est-ce que cet endroit se trouvait loin de toute civilisation humaine ? Et puis qu'est ce qu'avait entendu l'homme par « Ça y est, ça commence » ?Ne... Ne me dites pas que cet endroit est hanté ? Je me force ensuite à manger du Hotteok sans grande satisfaction.

Je finis par en avoir marre et je pose le tout. Je croise les bras contre ma poitrine, je me cale bien contre le mur puis je ferme les yeux. Je prends de grande inspiration et expiration. Mais je ne reste pas très longtemps comme ça, parce que je me sens étrangement observée. J'ouvre les yeux et je regarde au dessus de moi et dans la pièce, mais rien. J'étais très mal à l'aise tout d'un coup. Je me lève et je m'approche de la porte pour l'ouvrir mais cette fois-ci... Elle est fermée. Je lâche un soupir exaspéré puis je reviens m'asseoir au sol et contre le mur. Des secondes, des minute set des heures passent et personne ne vient me voir. Je tends toujours l'oreille mais... Rien. On dirait que je suis seule dans cet endroit immense et inconnu. La douleur à mon dos s'envole avec le temps et la nuit tombe dangereusement. Ça faisait déjà plus de vingt-quatre heures que j'avais disparu. J'aurais juré que ça faisait plus. Mais malgré tout ça... J'ai l'impression qu'on m'a abandonné ici. Pour de vrai. Est-ce que je peux tenter d'ouvrir la porte à nouveau ?

Je me lève, très pessimiste, et je me rapproche de la porte. Je pose une main tremblante dessus et je prie intérieurement avant de baisser la poignée. La porte s'ouvre par je ne sais quel miracle. Je la pousse puis je marche quelques pas pour me trouver au centre du couloir. Je me tourne de gauche à droite avant de prendre le chemin le plus éclairé par la lune... J'étais sans lumière et cet endroit était dangereux puisqu'il était très délabré. Je marche lentement, faisant attention au moindre bruit. Le malaise était palpable dans cet endroit. Je descends un escalier et j'arrive aurez-de-chaussée. J'essaie de chercher un plan quelconque sur le mur mais je ne vois rien à part des tas de graffitis. Je finis par trouver une sortie, ou plutôt une baie vitrée cassée. Je fais attention et je passe lentement. Devant moi, je ne voyais que de la verdure et sans lumière, on aurait dit le néant.

Mes baskets usées s'enfoncent dans la verdure et je m'aide de mes bras pour repousser les branches qui me gênent le passage. La gang avait dû trouver une entrée beaucoup plus simple toute à l'heure... Je continue mon chemin et j'arrive à sortir de ce méli-mélo vert. Je tourne sur moi-même pour analyser l'environnement. Des arbres à pertes de vue et le bâtiment abandonné. Ça faisait froid dans le dos. Je me frotte les bras pour avoir chaud puis je décide de remonter la forêt pour trouver une quelconque aide. C'était donc ici qu'on avait marché pendant plusieurs longues minutes ? Avec la nuit et seule, j'allais me perdre c'était sûr... J'allais mourir de froid ou pire manger par des loups affamés.

« Hé ho... » je dis d'une petite voix dans ma langue natale.

Je vois mon souffle se transformer en buée devant moi.

« EST-CE QUE QUELQU'UN M'ENTEND ? » je hurle.

Je rêve... Ils m'ont kidnappé puis abandonné dans un hôpital hanté ?Si la police me trouve, je ne vais pas hésiter à tout leur dire. Je connaissais leurs noms et leurs visages. Mais ma voix ne parvient pas à une oreille humaine. Pas une réponse, rien. Une chouette hulule et des frissons parcourent mon corps. J'avais lu quelque part que le cri d'une chouette annonçait un danger mortel. Mes petites jambes se mettent alors à courir toute seule et je suis le chemin marqué parle passage humain. J'arrive devant un portail au bout de quelques secondes. Je vois de nombreuses interdictions accrochées de l'autre côté. Sans hésiter je passe le portail puis je descend à nouveau la forêt. Ah, je vois... C'était en fait à partir de là qu'on a marché très longtemps. Je ne vois que la forêt et encore la forêt.Je marche alors, toute seule et dans le noir. J'avais encore plus peur que les autres fois.

C'est au bout d'une bonne vingtaine de minutes que je suis arrivée au centre d'une ville. Il y avait de la lumière, une route, des bâtiments... Enfin quelque chose de vivant ! Mais il n'y avait pas un chat dehors. Au bout de quelques minutes, j'aperçois au loin un groupe de jeune arriver. Ils semblaient très enthousiastes et ils s'approchaient de plus en plus de moi. Soudain, l'un des jeunes me remarque et stoppe ses amis. Je le vois qu'il... Qu'il panique ?Son doigt se pointe sur moi.

« Un fantôme ! » je l'entends dire.

C'était des filles et des garçons. A un moment, son ami garçon ne le croyaient pas mais ce sont les filles qui ont donné l'alerte en portant leurs mains à leur bouche. Un fantôme ? Moi ?J'étais si affreuse que ça ? Je n'osais même pas me regarder... C'est vrai que je devais faire peur.

« Qu'est ce qu'on fait ? Elle est pile à l'endroit où on doit entrer... » j'entends l'une des filles dire.

« Passons à côté, elle ne peut rien nous faire... » suggère le plus grand.

Puis ils se mettent à marcher, collés les un à côté des autres. Si j'avais pu, j'aurais ris de cette situation mais j'étais trop épuisée mentalement pour ça. Malgré tout, je reste immobile surplace et je les observe passer à côté de moi. Je ne réagissais pas... J'aurais pourtant pu leur dire que j'étais kidnappée et que j'avais besoin d'aide mais... Mon corps ne voulait pas bouger.

« Oh mon dieu... Elle est morte comment à votre avis ? »

« Ses yeux me font peur... »

Mes yeux croisent ceux des filles et elles hurlent en se cachant le visage. Allez Mina... Tu dois leur demander de l'aide... Je finis parme tourner vers eux.

« Excusez-moi... »je dis tout bas.

Mais ils prennent peur et s'enfuient en courant dans la forêt. Je pousse un long soupir puis je traverse la route et m'assoit à l'arrêt de bus. Vue l'heure... Ça m'étonnerait que le bus passe. Je reste immobile à fixer le sol mais en coin, j'aperçois une silhouette. Je relève le regard. C'était le groupe de jeunes. Ils étaient revenus et m'observaient à présent. Le plus grand prend son courage à deux mains et traverse la route pour rejoindre l'arrêt de bus. Il me regarde de haut en bas... Il semble hésiter à me parler.

« Excusez-moi... »je répète.

Il sursaute puis se rapproche lentement.

« O...Oui ? »

« Votre portable... S'il vous plaît. »

Il me le tend, la main tremblante. Je tape sur le moteur de recherche la société de Yoo-jung pour pouvoir l'appeler : CHOICEES. Est-ce que quelqu'un allait encore être au bureau à cet heure... ?Mon appel tourne dans le vide. Je raccroche. Est-ce que... La police ? J'hésite vraiment... Et si à Séoul ils me pensent juste malade ? Qu'as-pu dire Yoo-jung ? Et mes parents ?Je ne savais pas quoi faire du tout... Pourquoi j'ai une si petite mémoire pour les numéros de téléphone ? Je lève mon regard vers le jeune.

« Le prochain bus pour Séoul ? »

« Ah et bien... Nous sommes venus en voiture... Mademoiselle... Vous allez bien ? »

Je secoue la tête.

« Je me suis perdue. » je lâche.

Déjà qu'il avait peur de moi... Si je lui disais que j'ai été kidnappée,il allait me prendre pour une folle. Mon regard se pose sur le portable et je tape le nom de Yoo-jung. Peut-être que j'allais tomber sur un numéro de portable ? Je cherche et fais glisser mon pouce pour descendre la page de recherche. Je trouve un numéro sur un blog de fan et je le compose. J'amène ensuite le portable à mon oreille. J'allais raccrocher sans grand espoir mais une voix masculine décroche.

« Allô ? »

Cette voix... Je relève le regard, choquée. Non... Je rêvais ? Je n'avais pas trouver aussi facilement ?

« So...Soo-ri ? » je demande. 

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