EPISODE 5
J'étais muette et je ne savais pas quoi dire. Une femme d'une cinquantaine d'années venait de m'ouvrir. Je l'ai reconnu aussitôt. C'était Park Na-ra. Elle portait un tablier de cuisine et ses cheveux étaient coiffés en chignon bas. Elle avait des traits extrêmement fatigués... Mais j'étais là, la bouche grande ouverte sans qu'un seul mot ne sorte.
« Oui ? »demande-t-elle en scrutant mon expression.
« P...Madame Park Na-ra ? » je demande.
Son visage montrait sa surprise. Une étrangère qui parlait parfaitement le coréen ? Je lis aussi de l'interrogation et de l'incompréhension sur son visage... Cette femme est très expressive. Je la vois ensuite qui me regarde droit dans les yeux avant de mener sa main libre à ses lèvres.
« Mina ? »
J'écarquille les yeux, surprise.
« Vous...Vous me connaissez ? »
« Tu as ses yeux... Entre, je t'en prie. » me dit-elle en ouvrant un peu plus grand la porte.
C'était les yeux des Jennings. On avait tous les mêmes couleurs de yeux. Je balaie la pièce du regard. C'était un appartement simple et propre.Il y avait beaucoup de couleurs chaleureuses. J'ai très vite remarqué une photo de mon oncle.
« Je...J'ai reçu votre colis et j'ai trouvé... »
La porte se ferme et je sens une main aimante sur mon épaule. Elle m'invite à m'asseoir. Je lui obéis et je la vois préparer le thé devant moi.
« J'ai cru que le colis s'était perdu et j'ai... J'ai perdu tout espoir. »
Après avoir servi le thé, elle pose sa main sur la mienne avec un tendre sourire.
« Je suis si heureuse que tu sois là... Que je te rencontre enfin. »
Je ne savais pas trop quoi dire. Voyant mon silence, elle tire une boite à côté d'elle et pose plusieurs photos devant nous. Il y avait des photos de moi et de mon oncle, mais aussi de mon père et de lui.
« Je t'ai aussi reconnu par rapport aux photos. Tu as gardé le même visage. »
Je relève le regard vers elle en lui souriant.
« Pardon de ne pas être venue plus tôt... Mais avec le déménagement, vous retrouvez vous et mon oncle s'est fait en trois semaines et... »
« Trois semaines ? » » répète-t-elle sous le choc.
Je serre sa main.
« Oui...Trois semaines, pour... »
« Il s'en est allé en Janvier... »
« En Janvier... ? Mais... On est en Juin ! »
Je...Je me sens pas très bien là tout de suite.
« Oh mon enfant ! Bois ça vite, tu es toute pâle ! »
Elle me sert une tasse de thé et me la met dans mes mains. Je la remercie puis je bois quelques gorgées. C'est vrai que ça faisait extrêmement de bien.
« Je...Je pensais que c'était très récent... »
C'était sûrement un problème dans la livraison. C'était ça oui... Mes mains s'entourent autour de la tasse chaude. Mon regard se lève vers ma tante. Son visage montrait son inquiétude.
« Que...Que s'est-il passé ? »
Elle fait une petite moue et avant que sa main n'atteigne la théière, je lui sers à son tour une tasse de thé. Je la vois qu'elle hésite.Peut-être ne voulait-elle pas en parler ?
« C'était un homme qui se préoccupait plus des autres que de lui-même... Il avait un cœur généreux. Mais, avoir un cœur bien trop grand peut parfois.... Être un défaut. Il est tombé malade et il a perdu beaucoup de poids. Ses cheveux sont devenus très vite blancs... Je ne sais pas vraiment ce qu'il s'est passé ou ce qu'il a pu voir. Il n'aimait pas me parler de ses problèmes. Il préférait préserver notre couple... » explique-t-elle.
Il avait à peine la cinquantaine... Il s'était épuisé mentalement par sa bienveillance et sa gentillesse... Je ne savais pas que ça pouvait nous tuer. Ma tante boit une grande gorgée de thé. Je ne sais pas quoi dire... Je me pince les lèvres et mon regard se pose une nouvelle fois sur les photos. J'en prends une dans mes mains et l'observe quelques secondes... Il y avait une seule photo de ma mère où l'on pouvait voir un ventre rond. Je ne pense pas que mon père ait donné des nouvelles après ça...
« Maman a accouché d'une fille. Elle s'appelle Léna et elle me ressemble beaucoup physiquement. » j'explique.
Le regard de ma tante se pose sur moi. J'essayais de la réconforter du mieux que je pouvais...
« Vraiment ? »
Je hoche la tête lentement en lui souriant tendrement. Puis j'observe une nouvelle fois les photos...
« Est-ce que... Est-ce que vous avez des photos de vous deux ? »je demande.
Elle pose la tasse et fouille dans un autre tiroir. Elle me tend un album que je saisis délicatement.
« De notre rencontre à sa mort, en passant par notre mariage... J'ai pris beaucoup de photos. »
J'ouvre l'album et découvre les photos. Je tardais beaucoup sur celles du mariage. C'était dingue... Mon oncle n'avait pas changé. C'était le même homme que dans mes souvenirs et il semblait très heureux.Les pages et les années changeaient mais son sourire restait le même.
« Comment vous vous êtes rencontrés ? »
Elle se met à rire doucement, peut-être à cause de la nostalgie.
« A l'aéroport. Il était chargé de bagages et semblait perdu. Il ne parlait pas un mot coréen. Je suis aussi du genre généreuse alors je l'ai aidé à trouver son chemin et après on ne s'est plus quitté... D'ailleurs, tu parles très bien le coréen. »
« Oui,Papa, enfin, mon père nous a préparé un an à l'avance avant qu'on emménage ici... »
Je prends une gorgée de thé.
« Vous avez dit que c'était un homme qui se préoccupait beaucoup des autres... Qu'est ce que vous entendez par là ? »
« Mh...Il s'occupait des jeunes à la rue, des futurs délinquants. Il essayait de leur trouver un bon avenir et de bonnes influences... Il avait même monter une association. Mais il disait que c'était son combat. »
« Je vois... »
Pourquoi ça semblait ne pas me surprendre toute cette générosité ?Je vois ma tante m'observer en penchant la tête lentement sur le côté.
« Ton père et lui étaient comme ça avant. C'est pour ça qu'il a voulu les aider... Il sait ce que ça fait. »
Mon regard se pose sur elle. Oui... C'est vrai. Il me semble que c'était un sujet devenu tabou dans la famille. Je sais que ma grand-mère est morte très tôt et que mon grand-père était très autoritaire.C'est pourquoi, pendant un moment, ils se sont rebellés contre lui.Mais alors pourquoi j'ai l'impression que c'est mon oncle qui a le mieux tourné ? Est-ce que c'était le sujet de cette dispute ?
« On n'en parle très rarement. Même jamais. J'ai entendu mon grand-père en parler avant sa mort mais... Ça fait des années qu'il est parti. » je lui explique songeuse.
Je me redresse.
« J'ai vu tous les petits mots sur la pierre tombale... Il semblait très apprécié par ses collègues... Il travaillait dans quoi ? »
« Il était sur des chantiers et moi j'étais assistante dans cabinet dentaire. On n'était ni trop riche, ni trop pauvre. Mais on a eu une belle vie... Je ne l'oublierai jamais. »
Je l'observe. Elle semblait si amoureuse de lui... J'aurais aimé connaître ce genre d'amour.
« J'aurais aimé le connaître d'avantage,je lâche, mais j'ai trouvé une nouvelle famille en même temps. »
Son regard se pose sur moi. Elle me sourit à nouveau.
« Tu es chez toi ici. Viens avec ta petite sœur la prochaine fois,d'accord ? »
Je hoche la tête. Mais j'étais curieuse sur quelque chose...
« En fait, ma tante... Auriez-vous une adresse ou quelque chose du genre par rapport à son activité ? J'aimerais bien savoir avec quels jeunes il travaillait pour en apprendre plus sur lui. »
Elle regarde autour d'elle et sors un bout de papier chiffonné dans un livre. Elle me regarde quelques secondes, hésitante, avant de me le tendre.
« Je l'ai trouvé en rangeant ses affaires après sa mort... Je trouvais cette adresse bizarre et je n'ai jamais osé y aller. Après tout, c'était ses affaires...»
Je prends le papier et lis l'adresse. Ça... Ça semblait être au abord d'un port ? Je fronce des sourcils, intriguée puis je note l'adresse dans mon portable pour m'en souvenir. Je prends ensuite un stylo, que j'ai trouvé non loin de moi, pour lui noter mon numéro.
« Appelez-moisi vous avez le moindre besoin ou soucis, d'accord ? Je passerai vous voir souvent désormais.»
« Avec plaisir. »
En tout cas... D'après ce que je voyais sur ses photos et sur ce que me disait ma tante, mon oncle parlait souvent de nous. A mon avis... Son autre famille lui manquait beaucoup. Je suis déçue que Léna ne le connaisse pas. Elle ne sait même pas qu'elle a un oncle d'ailleurs... Je sentais que j'allais devoir régler des comptes avec mes parents. Mais d'abord, je dev...
« Qu'est ce que c'est ? » questionne ma tante.
La table basse vibrait violemment. J'ai attrapé mon téléphone envoyant le nom de ma mère affiché sur mon écran.
« Excusez-moi. »
Je décroche et colle l'appareil à mon oreille.
« Est-ce que c'est toi qui a pris mon polaroid ? »
« Bonjour à toi aussi Maman. »
« Mina,je ne plaisante pas, j'avais promis de le prêter à Madame Hua, la femme du collaborateur de ton père. Elle est fan d'objet ancien et elle voudrait l'ajouter à sa collection quelques temps. »
« Maman...Tu l'as acheté à Best Buy celui-là. » je soupire.
« Quoiqu'il en soit, dépêche-toi de rentrer, ton père veut vous montrer les photos qu'on a prises à Macao. »
Elle raccroche.
« Oui je vais bien, merci de me le demander aussi. » je dis avant de ranger mon téléphone dans ma poche.
Je pousse un long soupire puis je me tourne vers ma tante. La laisser seule me brisait le cœur. Surtout, je ne me voyais pas parler de son existence à mes parents. Je ne voulais pas qu'ils gâchent encore tout. Je m'assois devant la table en lui prenant la main.
« Ma tante, désolé de partir si vite mais je dois m'en aller... Je reviens très bientôt. »
Elle fait le tour pour me prendre dans ses bras et honnêtement... Ça m'avait surpris. Ma mère ne me prenait plus dans ses bras depuis des années et une présence maternelle me faisait énormément de bien à cet instant. Timidement, je la serre contre moi en souriant.
« Merci d'être venue jusqu'à moi Mina. » murmure-t-elle.
« Prenez soin de vous. » je lui dis en me détachant.
Je lui souris avant de bien remettre mon manteau et prendre mon sac de cours. Je lui fais un petit signe avant d'ouvrir la porte et de sortir de l'appartement.
Je suis restée plantée devant la porte de chez moi. Je réfléchissais à un plan pour me sortir de cette galère de photos souvenirs. Je prends mon courge à deux mains et je rentre. Aussitôt, je porte la main à mon front en me lamentant.
« Oh mon dieu, qu'est ce que j'ai mal... Ouille... Oulala... »
Je sors de mon sac le polaroid et je le pose sur la table. Mon père avait déjà préparé le diaporama sur la photo. Pour sauver mon propre sang de se désastre, j'ai attrapé le poignet de Léna pour l'entraîner avec moi.
« Aaaah ma tête, que c'est horrible ! Elle va exploser. »
Je monte les marches à une vitesse folle sans saluer mes parents. Je lâche Léna une fois en haut.
« Merci. »me souffle Léna avant de s'enfermer dans sa chambre.
En rentrant dans la mienne, je m'étale sur mon lit en soupirant. Je reste de longues minutes comme ça avant de me redresser pour fouiller mon sac. Je sors le guide et les photos pour les observer.Puis je range toutes les photos dans le guide et le remet dans mon sac, ne sachant pas trop quoi en faire. J'entends quelques toquer à ma porte. Je range mon sac derrière moi.
« Entrez. »
C'était Madame Johnson. Elle portait dans un petit plateau un verre d'eau et un cachet blanc. Trop adorable...
« Pour votre tête mademoiselle... »
« Merci...Mais restez ici, ça va vous sauver également. »
L'air coupable, elle pose le plateau sur ma table de chevet puis jette un coup d'œil dans ma chambre. Je la vois alors qu'elle commence à ranger un peu partout.
« Avez-vous fait vos devoirs mademoiselle ? »
AH ! MES DEVOIRS ! Depuis quand je ne les avais pas fait. Je me pince les lèvres et secoue la tête... Puis je me punis intérieurement.Je me lève d'un bond et me rapproche de Madame Johnson. Je pose une main sur son épaule.
« Vous savez quoi Madame Johnson ? Lâchez tout ça, je vais m'en occuper. Allez plutôt sur mon lit et... Mh... Détendez-vous ? Venez... J'ai pleins de livres ! »
Elle lâche sous le choc tout ce qu'elle avait dans les bras. Je l'amène gentiment vers mon lit. Je prends mon sac et le pose au sol pour faire de la place puis je cherche dans ma bibliothèque et lui tends un livre au hasard.
« Pourquoi ne pas demander un jour de congé pour votre anniversaire ? Je sais que vous êtes fan de massage de pieds en plus ! Je pourrais facilement prendre rendez-vous dans un SPA pour vous,non ? »
« Oh mademoiselle, je... »
J'agite ma main en lui souriant pour qu'elle se détende. Puis je m'assois à mon bureau et sors mon travail à faire... Mince, mince, mince...Avec toutes ces histoires, j'avais pris énormément de retard. Je retire mon manteau et je me concentre pour travailler au maximum.
Après deux longues heures, toute la famille se réunit pour un dîner bien silencieux. J'observais par moment mon père pour voir une possible réaction... Mais il ne semblait pas avoir écouté mon message.J'observais ensuite Léna, Madame Johnson et puis ma mère. Est-ce que je devais leur parler d'oncle James et de Tante Na-ra ? Non,non... Je me l'étais promis. Maman et Papa pourraient tout gâcher.Quant à Léna... Il serait difficile de lui annoncer l'existence d'une tante sans qu'elle ne le sache... Et puis, elle était bien trop jeune pour être confrontée à mes histoires... Qu'est ce que je devais faire ?
Je me couche, épuisée par cette journée remplie en émotion. Pour reprendre un peu du poil de la bête, je décide de prendre mon vélo,mon casque et de me rendre au lycée avec ce moyen de transport. Je suis arrivée quelques minutes avant la sonnerie puis j'ai garé rapidement mon vélo. J'ai même couru avec le casque sous le bras jusqu'à ma salle de classe. Que dire de plus ? Ma journée était la même et je ne voyais plus du tout Woo-jin dans les parages.
En sortant des cours, je sens mon portable vibrée. J'étais proche du garage à vélo mais je m'étais arrêtée sur mon chemin. Le nom de la « Fabuleuse Yoo-jung » apparaissait sur mon écran. Je décroche aussitôt.
« Tu ne m'as pas appelé ! »
Je recule le téléphone de mon oreille en grimaçant.
« Yoo-ju... »
« Tu m'avais dis que tu m'appellerais... Alors, elle est comment ? »
Je souris lentement. Yoo-jung était la seule à qui je pouvais parler désormais.
« Elle est très gentille mais surtout seule... Je pense que mon oncle lui manque beaucoup... J'ai l'impression qu'ils étaient comme les deux doigts de la main. » j'explique d'un ton triste.
J'entends Yoo-jung émettre un petit soupir compatissant.
« Et alors... Pour ton oncle ? » demande-t-elle avec des pincettes.
« La maladie l'a emporté... D'après tante Na-ra, il se préoccupait beaucoup des autres et ironiquement ça l'aurait tué à petit feu...Elle m'a d'ailleurs donné une adresse de... »
« Quoi ? Dis-moi ? »
L'adresse...Et si... Et si j'y allais aujourd'hui ?
« Une adresse où on vend de bonnes épices. » je mens.
« Ah bon ? » grogne-t-elle.
Même à distance elle savait que je mentais. J'entends derrière du grabuge dans son bureau... Et je reconnais la voix de Soo-ri.
« Mina,je dois y aller, on en reparle plus tard. »
Puis elle raccroche. Aussitôt, je regarde l'adresse sur mon portable et la met dans Google Map. Je monte sur mon vélo, mets mon casque puis je suis le chemin. A l'arrivée, je m'étais arrêtée d'un coup.C'était étrange. J'étais sur un port... Ou plutôt ce qui semblait être un géant quai d'embarcation pour les conteneurs. Je descends lentement de mon vélo. Mh... Je ne le sentais pas. Pas du tout. Et si je rebroussais chemin... ? Tout ça avait l'air plutôt...Abandonné ? C'est pour ça que ça me semblait bizarre... Je me retrouvais sur un ancien port. Je marche à coté de mon vélo tandis que ses cliquetis me rassurent. Au loin, j'aperçois du mouvement. Je m'arrête et pose mon vélo contre un conteneur vert moisi avant de retirer mon casque tout en marchant vers le bruit. Je m'arrête devant un étrange spectacle : il y avait un conteneur ouvert avec trois jeunes devant. Il y avait même plusieurs affaires...Est-ce qu'ils vivaient ici ? L'un d'eux me remarque puis vient se mettre en face de moi.
« Qui es-tu ? » me demande-t-il menaçant.
Instinctivement,je lève les bras en l'air, avec le casque qui pendouille à mon coude.
« Je...Personne... »
Un autre arrive en ouvrant un couteau devant moi mais celui là restait silencieux. Puis le dernier s'était redressé sur son siège,intrigué.
« Qu'est ce que c'est ? » demande-t-il à ses collègues.
Il plisse des yeux pour m'observer avant de les écarquiller.
« Écartez-vous bande de sauvages ! Elle est de la famille de Monsieur James, pas vrai ?»
Puis les deux changent de regard et me fixent maintenant avec des yeux heureux.
« Oh bah il fallait le dire ! »
L'autre range son couteau et il m'invite à entrer sur leur territoire.J'étais très perturbée par cet échange. Le chef montre ses yeux.
« Tu as le même regard que lui c'est dingue. »
« Donc vous... Vous connaissez bien mon oncle ? »
Est-ce que c'était les jeunes délinquants et les jeunes de la rue dont m'avait parlé ma tante ? En tout cas... Ils vivaient à la rue.
« Bien sûr que oui ! C'est lui qui nous trouve à manger et des vêtements parfois... C'est aussi lui qui nous fait la morale...D'ailleurs, comment il va ? Ça fait des mois qu'on ne l'a pas vu dans les parages. »
Choquée,je les regarde tous un par un. Ils... Ils...
« Vous ne le savez pas ? » je demande effarée.
Ils me regardent tous les trois avec des airs à la fois paniqués et inquiets.
« Il..Il est mort... Depuis Janvier. »
Le mec du couteau tombe à genoux au sol.
« Il...Je... Il lui arrivait de disparaître pendant plusieurs mois et je pensais que c'était normal... » dit le chef en se passant une main sur le visage.
Je restais comme une idiote planter à ma place. Je ne savais pas quoi faire...
« Je sais qu'il s'occupait de vous... »
Je ne voulais pas leur parler de ma tante... Mais il était fort possible qu'ils connaissent son existence. Ils restent tous silencieux pendant quelques minutes... Le chef me regarde puis se lève finalement de son siège.
« Oui c'est vrai... Il nous a beaucoup aidé. »
« Disons que nous ne sommes pas des anges. » remarque le gars du couteau.
Mon regard balaie l'environnement. En plus de leurs nombreuses affaires, je remarque des bidons d'essence remplis d'objet étrange comme... Comme des armes ou encore de la drogue. A cette vue, je recule d'un bas puis je les regarde sous le choc. Le chef se place devant un bidon en s'humidifiant les lèvres.
« Disons qu'on fait tout pour survivre... Comment vous nous avez trouvez ?»
Je réfléchis quelques instants... Avant de sortir de mon sac le guide et les photos que j'avais laissé dans mon sac. Je leur tends lentement.
« Est-ce que ces endroits vous disent quelque chose ? »
Le chef saisit le paquet de photos et les regarde quelques secondes avant de les regarder plus en détails avant un air étonné.
« Mais c'est... »
« Quoi ?Qu'est ce que c'est ? »
« Comment tu as su ? » me demande-t-il en posant le regard sur moi.
Je cligne plusieurs fois des yeux.
« Euh..C'est le guide ? » je dis en désignant le livre du menton.
Quoi ?Qu'est ce que c'était à la fin ? Le chef ouvre le guide et le regarde rapidement.
« C'était à Monsieur James. »
Oui,ça je le sais mais... Ils ont quoi de particuliers ces endroits ?Au final, est-ce que c'était ma tante ou mon oncle qui avait fait ces marques... ? Pas possible... Mon oncle n'aurait pas pus avoir son emplacement de tombe... Et puis je voyais mal ma tante faire ça toute seule... A moins que... ? Oh mais... ? Est-ce que quelqu'un d'autre savait ?
« Qu'est ce qu'il se passe ? » je demande.
Mais avant qu'ils me répondent, j'entends un attroupement arriver. En effet, il y avait des rires et des cris typiquement masculins.
« Hey !Jung-gi ! On ramène de la bière et du poulet !»
Je me tourne pour regarder le groupe. Effectivement, c'était que des garçons. Ils s'arrêtent tous en me voyant.
« Oh ? De la visite ? » demande l'un d'eux.
Ils ne semblaient pas si méchants que ça malgré leurs occupations...Disons... Illégales. Mes yeux parcourent la bande avant de... De tomber sur lui. Nos yeux s'étaient croisés et j'avais lu autant de surprise dans ses yeux. Le gars de la salle de classe... Le gars qui a essayé de me...
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