EPISODE 15

Je n'arrive pas vraiment à décrire le regard de Yoo-jung. Elle traîne une chaise à quelques centimètres de la table et tapote dessus.

« Assis-toi. » me dit-elle.

Mon regard se pose sur la chaise. Est-ce c'était une bonne idée ? Est-ce que je signais mon arrêt de mort ou quelque du genre ? Je fais le tour pour m'asseoir sur la chaise. Yoo-jung s'assoit sur celle d'en face. Mon regard se pose quelques instants sur la tasse brisée en mille morceaux au sol. Quelqu'un allait se couper si...

« Mina. »

Mon regarde se lève vers elle. Je commence vraiment à m'inquiéter. Je peux voir que ses yeux brillent. Est... Est-ce qu'elle va pleurer ? Mes yeux se posent sur les papiers. J'approche mes mains vers eux mais Yoo-jung pose sa main sur l'une des miennes pour stopper mon élan. Mon regard se pose alors encore sur elle. Je m'interroge et elle semble le lire dans mes yeux.

« Il y a des choses que les enfants ne devraient pas savoir. Je sais que tu es bientôt adulte et que tu as encore beaucoup de chose à apprendre dans ta vie. J'aurais aimé que ce genre de chose ne t'arrive pas...Surtout pas toi. Mais, je ne peux plus dire que tu es une enfant.Désormais, tu es une adulte. Les choses que tu as vécu ces dernières semaines t'ont rendu plus mature. » explique-t-elle doucement.

Qu'est ce qu'elle voulait me dire au juste ? Je... Je ne comprends pas.

« Yoo-jung, qu'est ce que c'est ? » je demande en désignant les papiers.

Un long soupir sort de ses lèvres et elle prend les papiers dans ses mains.

« On a découvert ça en voulant rechercher ta famille. »

Elle me tend les papiers.

« Tu devrais le lire par toi-même mais... Saches que je serais toujours là. »

Je fronce des sourcils puis je prends les papiers dans ma main. Mon cœur se met soudainement à battre dans ma poitrine. J'ai l'impression que Yoo-jung peut même l'entendre. Je les lis un à un. Évidemment, ils étaient écrits en coréen. Je ne comprends pas certains mots.C'était un papier médical et ça parlait de mon oncle. Mes yeux se lèvent lentement vers Yoo-jung.

« manseong sinbujeon ? » je lis littéralement.

« Insuffisance rénale chronique. » me répond Yoo-jung dans ma langue natale.

Face à mon incompréhension, elle décide de reprendre le relais.

« C'est une maladie des reins. L'un d'eux cessent de fonctionner peu à peu à cause d'une altération du système de filtration. On peut guérir cette maladie avec un traitement important ou, pour notre cas, une greffe. »

Elles'arrête à ce moment là et je la vois déglutir.

« Ton oncle n'a eu aucune greffe... Je pense que sa femme n'était pas au courant de sa maladie. Il lui a caché. »

« Impossible, il... Je sais que pour les greffes en général c'est la famille et... »

Quelque chose change dans le regard de Yoo-jung. Je... Non.

« Non...Il... Il n'aurait pas... Il n'aurait pas fait ça, pas vrai ? »

Je sens mon regard s'embuer. Qui était le seul à savoir qu'il était ici ? Qui était le seul membre de sa famille encore vivant ?

« Yoo-jung... Ne me dis pas que mon père a... Ne me dis pas qu'il a refusé de lui sauver la vie ? »

Je lâche les papiers et je mène mes mains à mon visage pour me frotter les yeux. Je sens que Yoo-jung se lève. Elle vient me serrer dans ses bras. Après une heure, je me suis enfin calmée. Cette nouvelle m'avait profondément choqué. Mon père était si monstrueux que ça ? Yoo-jung pose une tasse de thé chaud devant moi. Elle s'assoit dans un soupir. Je porte la boisson à mes lèvres et je bois quelques gorgées. La chaleur me faisait du bien.

« Comment tu sais que... »

« Chan me doit plusieurs services maintenant. »

Chan ?Je fronce des sourcils et je bois de nouvelles gorgées. Que faisait cet enfoiré dans cette histoire ?

« Il est responsable de plusieurs choses. »

Je pose la tasse.

« Il travaillait pour ton père quand vous étiez encore aux États-Unis. »

Mon regard se pose directement sur elle. Yoo-jung se tourne légèrement vers la porte.

« Fais-le entrer. » ordonne-t-elle.

La porte s'ouvre et Chan apparaît aux côtés de Jung-gi. Je me lève d'un bond. Comment osait-il venir ici ? Après ce qu'il m'avait fait et ce qu'il avait fait à Yoo-jung ? Cette dernière se lève pour libérer sa chaise et se rapproche de moi. Elle pose une main sur mon épaule et la presse légèrement.

« Calmes-toi. »

Elle se tourne ensuite vers Chan.

« Dis à la jeune fille quelles genre de bêtises tu as fait. »

Chan peste dans sa barbe. Jung-gi le fait asseoir sur la chaise. Chan était blessé au visage. Soit il s'est battu, soit il s'est pris une grosse branlée.Mais de qui ? Je m'assois lentement et je croise les bras contre ma poitrine. Ce gars devrait aller en prison jusqu'à la fin de ses jours.

« J'ai moucheté ton oncle. » murmure-t-il.

Yoo-jung se rapproche de lui et lui donne un grand coup derrière la tête. Chan se redresse avec un regard noir en sa direction.

« J'ai balancé à ton père que ton oncle s'occupait de personnes,disons... Pas de son rang social, de sa nationalité. Ça l'a mis dans une rage noire et c'est pour ça qu'il a laissé ton oncle crever. »

Cette fois, c'est Jung-gi qui lui donne un autre coup. Le front de Chan a même tapé sur la table. Ce dernier se met à rire puis se redresse. Il avait une énorme trace rouge sur le front. Ce gars était dingue.

« C'est aussi à cause de moi que le gang s'est séparé en trois et c'est aussi à cause de moi que ta famille n'est plus avec toi. »

Je me lève de ma chaise et manque de le gifler mais Jung-gi me tient fermement le poignet. Je me rassois sur ma chaise. Respires Mina, respires.J'étais trop en colère pour demander des explications et les détails. D'où mon père payait des gars pour espionner sa propre famille ? C'était le Parrain ou quoi ? N'importe quoi...J'hallucine complètement.

« Tu as aussi kidnappé et séquestré deux femmes en à peine un mois. » je lance.

« Oui. »

Il étai fier en plus ? Un sourire en coin s'affiche sur mes lèvres.

« Tu vas pourrir en taule. » je lâche.

« Espèce de.... » dit-il en se levant d'un bond.

Jung-gi le fait asseoir et un sourire satisfait se colle aux lèvres de Yoo-jung.

« C'est prévu, il est si gentil qu'il a voulu se confesser avant d'y aller. » explique-t-elle.

Jung-gi ressort de la pièce avec lui et dès qu'il ferme la porte je me lève d'un bond.

« Ok, alors, où elles sont ? Où sont Léna, Tante Na-ra et Madame Johnson ? »

Je ne voulais pas savoir ce qu'avait fait Chan pour dissoudre tout le monde. Je ne voulais pas savoir comment il avait été en contact avec mon père.Je ne voulais pas savoir comment il avait trouvé l'adresse de ma tante... Je voulais juste les retrouver toutes les trois. Yoo-jung se rapproche de moi.

« Mina...On ne les a pas encore retrouvé. »

« Alors...Est-ce qu'il t'a fait du mal ? Comment ils t'ont retrouvé ? » je demande.

Yoo-jung me fait asseoir.

« Mina, calmes-toi. Saches juste que maintenant je suis là. Tu n'as pas à tout savoir. »

« Mais il y avait la police hein ? »

« Oui. »

« D'accord,d'accord.... »

Je me lève à nouveau.

« Où se trouve l'Ambassade des États-Unis ? Je veux y aller. »

« Pourquoi faire ? »

J'étais déterminée. Triste oui mais déterminée. C'était sûrement la meilleure solution.

« J'ai une idée... Et après ça, si ça fonctionne, je vais avoir besoin de tes conseils et de ta badass attitude. »

Je sors de la cuisine en trombe. Je vois Woo-jin et Soo-ri qui se lèvent d'un canapé. Je ne leur laisse même pas le temps de me parler. Je marche vers les escaliers. Je voulais remonter dans la chambre pour prendre certaines affaires. Je me stoppe net et je me tourne pour parler àYoo-jung. Elle était juste derrière moi ça tombe bien.

« En fait Yoo-jung. »

« Oui ? » me dit-elle d'un air à la fois paniqué et fatigué.

« Trouves-moi un avocat américain s'il te plaît. »

Il a fallut plusieurs jours pour ton régler mais... Il était temps. Le jour J était enfin arrivé. Plusieurs voitures étaient garées devant l'immeuble. Je respire un grand coup puis je sors finalement de la voiture de Yoo-jung. Elle me suit aussitôt mais je m'arrête. Je ne voulais que personne ne rentre avec moi... C'était une affaire entre mon père et moi.

« Tu es sûre que tu ne veux pas que je vienne ? » me demande-t-elle.

Je vois Jae-min qui nous rejoint avec Seok-woo. Je secoue la tête.

« Non je dois y aller seule. »

« C'est l'immeuble de ton père ? » questionne Jae-min.

« Non, il a seulement quelques étages. »

« Seulement. » répète-t-il ironiquement.

Yoo-jung soupire.

« S'il te plaît... Fais attention à ton ventre. Tu as les documents ? »

« Oui, ne t'inquiètes pas. » je réponds pour les deux.

Je sens une main prendre la mienne et je me tourne. Woo-jin était là évidemment. Je sais qu'il sera toujours à mes côtés. C'est peut-être niais de dire ça mais c'est ce que je ressens à cet instant. On était Samedi et j'avais repris les cours il y a quelques jours. Je reprenais une vie normale. Aujourd'hui sera peut-être mon nouveau départ. Je serre sa main avec un sourire puis je regarde mes amis un à un.

« Je vous appelle s'il y a un soucis. »

Je pars ensuite en direction de l'immeuble. J'entre par les grandes portes vitrées et je suis tout de suite perdue. Pleins de personnes entraient et sortaient. Le hall d'entrée était pleins de vie. On aurait dit le métro à New-York. Je réussis à me faufiler jusqu'à l'accueil. Une femme raccroche le téléphone pour venir vers moi.

« Bonjour,que puis-je faire pour vous ? »

« Bonjour,je viens voir mon père. »

« Votre père ? »

Son regard curieux juge gentiment mes habits. C'est vrai que je ne ressemble sans doute pas à une lycéenne. Je ne portais pas mon uniforme scolaire. Yoo-jung m'avait habillé. Je portais un tees-shirt blanc et une jupe rose qui m'arrivait jusqu'aux genoux. Je portais aussi une veste rose et de petits talons blanc. Il y avait juste mon sac à dos qui pouvait faire un peu tâche.

« Oui, c'est Frank Jennings. »

Je désigne du menton les logos derrière elle. Ils étaient énormes et je les avait vu dès mon arrivée malgré le monde. L'un d'eux était« Jennings'auto ». La voix de Yoo-jung me parvient soudainement dans ma tête. « Tu dois avoir l'air sûre de toi et avoir un air légèrement supérieure. Si tu veux rentrer,tu dois jouer la fifille à Papa. Tu dois avoir l'air d'être une petit garce riche. » D'où aussi mon accoutrement.Maladroitement, je frappe le comptoir et je jette mes cheveux en arrière, comme le fait souvent Yoo-jung.

« Ça alors... Vous ne me reconnaissez même pas ? Je suis si déçue !Papa va être très en colère. »

Quelle comédienne. Je me redresse pour paraître plus imposante.

« Papa m'a promis un déjeuné dans un restaurant chic ce midi. Il doit m'offrir ma fameuse décapotable rouge pour ma fête ! Oh !Savez-vous à quelle vitesse va ce truc ? Je ne vous raconte même pas... On va se croire dans Retour vers le futur ! »

Le visage de l'hôtesse d'accueil paraît exténué. La pauvre... Elle devait voir le comportement des enfants des PDG ici tous les jours. Je culpabilisais à mort de jouer ce rôle.

« Je ne comprends rien à ce que vous dites... »

« C'est comme ma manucure, je vais devoir la refaire c'est atro... »

« Prenez l'ascenseur au cinquième étage, il vient de sortir de réunion. » me coupe-t-elle le regard rivé sur son ordinateur.

Avec son bras, elle me montre les portiques d'entrées. Je la remercie avec un geste nonchalant, pour rester dans mon rôle, puis je passe les portiques facilement. J'entre dans l'ascenseur puis j'appuie sur le bouton de l'étage. J'en profite pour sortir de mon sac à dos les fameux documents. Je referme mon sac, le remets sur mes épaules puis je serre les documents contre moi. J'ai peur pour la suite des événements. Est-ce que j'avais bien fait ? Est-ce que j'allais le regretter ? Je prends une grande inspiration pour me calmer.Les portes s'ouvrent et j'entre lentement dans un couloir. Je marche et je passe devant tout un tas de bureaux. Il n'y avait pas seulement des coréens. Il y avait aussi des occidentaux. Je me rapproche du bureau d'un homme.

« Frank Jennings ? » je demande.

Il m'indique une direction et je le remercie. Je m'avance ensuite. Le couloir devenait de plus en plus immense et assez vide. Il y avait une grande porte au fond. Après quelques mètres, je m'arrête devant et je frappe deux fois.

« Entrez. » j'entends.

C'était sa voix.Ça me donnait déjà des frissons. J'ouvre la porte puis je la referme. Je me tourne ensuite. Mon père ne m'avait pas encore vu, il était submergé par sa lecture. Son bureau n'était pas aussi grand que celui de Yoo-jung. C'était vachement plus petit. Je m'avance de quelques pas.

« Les gars sont toujours devant la maison Chan ? » dit-il.

Je me fige dans mon élan. Chan ? Maison ? Il parlait de la maison où se trouvait les filles ? Pourquoi il n'avait rien dit à Yoo-jung ?

« Bordel. » je jure.

Le regard de mon père se pose enfin vers moi et il se lève de sa chaise, sous le choc.

« Mina ? Que fais-tu là ? Tu reviens ? »

Il me dégoûtait tellement. Un faux sourire s'affiche sur mes lèvres. Un sourire bien amer. Je me rapproche lentement de son bureau. Mes talons claquent contre le parquet. Jouer le rôle de toute à l'heure me semblerait peut-être plus facile.

« Je viens te menacer, comme tu l'as fais l'autre jour. » je lâche.

Mon père se met à rire. Je m'arrête devant son bureau. Je ne lui fais aucun sourire. Cette situation me rendait terriblement triste.

« Je suis peut-être trop jeune pour comprendre et savoir certaines choses mais je sais m'entourer des bonnes personnes. »

Je prends une grande inspiration tout en serrant les documents contre moi.

« Tu as négligé tes deux enfants. Tu as payé un sud-coréen depuis les États-Unis. Tu es entré par effraction chez une personne que tu ne connaissais pas... Tu as forcé des personnes à te suivre. »

« Je ne co... »

« Et pire, tu as laissé ton propre frère mourir. »

Un long soupir sort de mes lèvres.

« Comment tu as pu faire ça Papa ? Comment tu as pu abandonner oncle James ? J'aurais donné mon rein à Léna moi.... J'aurais même donné ma propre vie pour la sauver. »

Il frappe ses deux poings sur son bureau.

« Tu te mêles encore de ce qui ne te regarde pas ? »

« Tu as tué oncle James ! »

« Au contraire, je nous ai sauvé. »

Quoi ? Je secoue la tête.

« Tu divagues. » je lui dis.

« Tu penses vraiment que j'allais laisser un membre de notre famille s'occuper des plus démunis ? On est quoi ? Des banques ? Des associations ? Je ne crois pas. »

« Où est le problème d'être bienveillant et d'aider les autres ? »

« C'est pitoyable, inutile et honteux. Tout comme ton oncle. »

« Alors... Tu l'as laissé mourir... Pour ça ? »

« La pomme pourrie ne devait pas toucher les autres pommes du panier. Il était en train de baisser la notoriété de la famille. Qu'est ce que je pouvais faire ? »

Je secoue la tête.

« Mais il était de la famille ! »

« Pfff tu parles, c'était un pauvre qui aidait des gens encore plus pauvre que lui. »

« Riche ou pauvre,qu'est ce que ça peut bien faire ? On est tous humain. On a tous un cerveau et un cœur. Peu importe la couleur de notre peau,nos origines, notre religion... On est tous pareil ! »

« Tu es pathétique Mina, réveilles-toi ! Le monde n'est pas tout rose. »

Oui, merci je sais. Je me pince les lèvres. Cet homme était définitivement une ordure. Il n'avait aucun état d'âme, aucune culpabilité. Ma décision était la bonne.

« Tu es un sacré connard. » je lui lance.

Il me gifle violemment mais je garde mon sang-froid. Je redresse ma tête et je lui fais face.

« Comment tu oses ? Je suis ton père ! » crie-t-il.

« Plus maintenant, je n'ai plus de parents. »

Je sors les documents de leur grande enveloppe et je les lance sur sa table. Il lit le document avant de relever ses yeux sur moi. Il avait l'air choqué.

« Tu veux t'émanciper ? » souffle-t-il.

« Oui. »

Il s'apprête à déchirer le document mais je le stoppe.

« Ne fais rien de stupide. Ce document est ta porte de sortie. » je conseille.

Son regard haineux se pose sur moi.

« Qu'est ce que tu as fais Mina ? »

Un sourires'affiche sur mes lèvres.

« J'ai joué à ton jeu farfelu. Ma famille avait disparu alors... J'ai contacté un avocat. »

« Tu n'as pas fait ça... »

« Je lui ai dis que mes parents nous avait toujours négligé ma sœur et moi.Que depuis 12 ans, c'était une gouvernante qui s'occupait de nous.Sans elle, on serait sans doute morte de faim à l'heure qu'il est.J'ai aussi dit que mon père avait laissé son seul frère mourir pour une histoire de race et de statut social. J'ai aussi expliqué que j'avais retrouvé ma tante par alliance mais que mon père était entrée de force chez elle pour foutre le bordel et qu'il avait emmené dans un endroit inconnu le reste de mes proches. Qu'est ce que je pouvais faire après tout ? J'étais sans parents à mes côtés pour prendre une décision toute seule... » je commence.

Soudainement, mon père se retourne et balance au sol ce qu'il y avait sur son étagère. Oulah, il n'était pas content du tout.

« Il m'avivement conseillé et il a voulu trouvé des solutions. Certaines étaient beaucoup trop violentes à mon goût... Alors, je lui ai disque je passerai un marché en échange de certaines choses avec mon père. Il a accepté. Il faut juste que j'y arrive. » je termine.

« Sinon quoi ? »

« Sinon c'est la prison. Pour toi, bien sûr. »

Qui aimerait menacer ses parents ? Aucun enfant. Ça me faisait trop mal. Mais c'était pour mon bien et celui de Léna aussi. Mon père lâche un soupir frustré.

« Qu'est ce que tu veux Mina ? »

Enfin.

« Tu signeras le premier document. Je serais légalement émanciper aux États-Unis. Choi Yoo-jung deviendra ma tutrice légale en Corée du Sud. Elle ne le sera plus quand je serai majeure. » je commence.

Je fais comprendre avec mon doigt qu'il y a un autre document en dessous.

« Le second document est en fait un contrat. Je veux que Maman et toi, vous disparaissiez de notre vie à Léna et moi. Premièrement, tu vas relâcher, libérer ou laisser, peu importe, Léna, Tante Na-ra et Madame Johnson de là où elles sont. Deuxièmement, Yoo-jung va aussi devenir la tutrice légale de Léna. Troisièmement, tu vas vendre ta société et indemniser tante Na-ra et Madame Johnson avec l'argent que tu auras. Enfin tu retrouveras un travail à tous tes employés évidemment.»

Je devais rester forte, me montrer courageuse et garder la tête haute.

« Si tu ne signes aucun de ces documents, tu seras mis en examen pour violation de domicile, contrainte sur personnes vulnérables et pour avoir soudoyé un criminel. »

Je ne connaissais pas le mot pour la dernier raison. L'avocat me l'avait dit mais j'ai oublié. A toi de choisir Papa... La prison ou la vie. Il se laisse tomber dans son siège. Il réfléchit quelques instants. Il semblait bien embêter.

« Pourquoi tu fais tout ça Mina ? »

Je réfléchis à mon tour. Puis je pose mes yeux sur lui.

« Je refuse d'être dans une famille de monstres. J'ai honte d'être de ta famille. »

Ma voix s'était brisée vers la fin. Après plusieurs longues minutes de réflexion,il prend un stylo et signe les deux documents. Ça m'a surpris. Je les reprends aussitôt, avant qu'il ne change d'avis.

« Bien, tu as ce que tu as eu ce que tu veux... Où sont les caméras cachées maintenant ? »

Je reste interloquée pendant plusieurs secondes. Est-il idiot ou simplement con ?

« Ce n'est pas une caméra cachée. Tu viens vraiment d'abandonner tes filles et ta société. »

Il se lève de son siège et se rapproche de moi.

« Non, tu rigoles ! Je sais que tu rigoles. »

De mon sac, je sors mon portable qui était resté décroché depuis tout ce temps. Je lui tends et il le prend pour le coller à son oreille. J'entends légèrement une voix mais mon père se décale pour écouter attentivement. Après quelques secondes, il me rend mon téléphone portable sans me regarder.

« Tu es contente hein ? Qu'est ce que tu vas faire de ta vie maintenant ? Sans moi, sans ta mère ?»

Je reprends mon portable et le range dans mon sac. Je regarde mon père qui continue de m'ignorer.

« Je vais te dire ce qu'il va se passer pour moi. Désormais, Léna et moi on vivra avec des gens qui nous aiment. Dans deux ans, j'aurais terminé le lycée et j'épouserai Woo-jin. Je ne pense pas aller à l'université... De toute manière, ce n'est pas obligatoire, pas vrai ? Je vais sûrement créer ma propre entreprise et faire quelque chose de artisanal comme... Comme des bougies ou du savon fantaisie ? Je vois bien Léna devenir médecin ou avocate et épouser un beau jeune homme... Ou peut-être une femme, qui sait ?»   j'explique tout en me rapprochant de la porte.

 Je finis par sortir du bureau et de fermer lentement la porte. A travers, j'entends mon père qui renverse avec rage toute sorte d'objet au sol. Je me tourne et je marche le long du couloir. Est-ce que ma vie sera heureuse désormais ? 

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