Chapitre 5

Quand il se réveilla, Auguste se rendit compte que le soleil était déjà levé depuis longtemps. Charles criait et frappait à sa porte. Il avait tellement bien dormi qu'il n'avait pas entendu son ami l'appeler.

« Auguste, lève-toi ! Vite ! on va être en retard ! on a un trésor à trouver ! »

Il se leva en vitesse et s'habilla en deux temps trois mouvements puis se précipita vers la porte à bout de souffle.

« Eh beh, enfin, c'est pas trop tôt ! s'exclama Charles, Il est midi, le soleil est à son zénith.

Auguste bailla et s'étira.

-Mais aller, viens, ils savent où est caché le trésor ! »

Ils sortirent de la cabine et se dirigèrent vers la pièce où était presque tout l'équipage. Quand ils entrèrent, tous les yeux se posèrent sur eux. Le Capitaine leur fit des signes pour qu'ils la rejoignent. Elle leur montra une carte et leur expliqua :

« Savez-vous pourquoi personne n'a jamais trouvé la bague aux mille reflets ? leur demanda-t-elle.

-Parce que ce ne serait plus un trésor à chercher sinon, tenta Auguste en baillant.

-Bien tenté mais ce n'est pas cela, lui dit le Capitaine. En fait c'est parce que la carte n'indique pas sa position. Elle indique seulement celle du miroir de diamant.

-Le miroir de diamant ? demanda Charles qui n'y comprenait absolument rien.

-Oui, le miroir de diamant, confirma le Capitaine, et heureusement pour vous, comme nous étions déjà à la recherche de la bague aux mille reflets depuis longtemps, nous avons résolu tous ses mystères. Mais cela nous a demandé énormément de temps.

-C'est plutôt vous qui avez résolu ces mystères, la coupa le vieux général.

Elle lui lança un regard qui signifiait beaucoup de choses.

-Et donc, ce miroir est la véritable carte qui nous permettra de découvrir la position de votre trésor. Il ne reste donc plus qu'à l'utiliser.

Elle sortit un petit miroir de sous la table et le posa sur la table.

-Si nous avons vu juste, nous devrions être sur le point de trouver la bague. Finit-elle. Des questions ?

La Capitaine était aussi excitée d'avoir résolu le mystère qu'un enfant à qui on aurait donné des tonnes de friandises.

Comme personne ne semblait s'interroger sur cette quête, Auguste leva sa main.

-Donc, si je comprends bien, nous ne sommes pas sûr que ce miroir nous mène jusqu'à la bague aux mille reflets, dit Auguste.

-Non, mais il n'y a qu'un moyen de le savoir et c'est d'essayer, lui répondit-elle avec le même enthousiasme. Et puis, où pourrait-il nous mener si ce n'est à la bague aux mille reflets ?

-A une mort certaine peut être, s'exclama-t-il.

Elle ne l'écouta pas et partie, le miroir dans la main. Tout l'équipage la suivit sauf Charles qui rejoignait son ami.

-Ils doivent savoir ce qu'ils font, le rassura Charles qui n'avait pas franchement l'air convaincu.

-J'espère bien » lui répondit Auguste.

Ils sortirent de la pièce et rejoignirent les pirates sur le pont. La Capitaine faisait un discours :

« Bande de marins d'eau douce, regardez attentivement ce qu'il va se produire. Grâce à ce miroir nous allons retrouver la bague aux mille reflets et rentrer dans l'histoire. Et si ce n'est pas le cas alors, que le grand Cric me croque ! »

Elle leva le miroir haut dans le ciel. Tout à coup, celui-ci se mit à briller. Un point rouge apparu dans le miroir puis ce fut toute une bande lumineuse qui en sortit. Le miroir les conduisait vers le Nord.

Le Capitaine partit aux commandes de la Valencia, cria des ordres et le navire partit pour sa conquête vers la bague aux mille reflets, que personne, semblait-il, n'avait jamais trouvé avant.

La Capitaine resta presque toute la journée occupée avec le gouvernail. Le lendemain matin, elle fit réunir tout l'équipage dans la grande salle pour les informer :

« J'ai évalué la trajectoire et je crois savoir où nous mène le miroir de diamant. Les dangers seront nombreux à nous guetter. Il y aura d'autres pirates, c'est certain, des corsaires, des sirènes, l'île du plaisir, et le pire de tous : les rats.

-J'ai une question, demanda Auguste avec un grand sourire dirigé vers le Capitaine, les sirènes, sont-elles jolies ?

-Oui, admirablement belles, lui répondit l'un des pirates.

-Plus belles que la beauté je dirai même ! s'exclama un autre.

-Leur beauté est si grande qu'elle ne peut exister !

-Irrésistibles !

-Les plus belles choses qui puissent exister en ce monde, dit encore un autre.

-Ce sont aussi celles qui attirent les pauvres marins comme nous pour faire couler leur navire ou bien les noyer pour les manger dans les profondeurs, voilà ce que sont les sirènes, des monstres ! s'exclama la Capitaine énervée.

-Mais nous allons tout de même devoir passer par là, non ? demanda Charles.

-Malheureusement oui, lui répondit le Capitaine, pour cela, nous allons prendre du coton, beaucoup de coton, que vous allez tous vous enfoncer dans les oreilles jusqu'à ce que vous n'entendiez plus rien. Il vous faudra aussi des bandages pour couvrir vos yeux. Pour les pirates et les corsaires, ne vous en faites pas.

-Donc le véritable danger est les sirènes, conclu Charles.

-Non, ce sont les rats, le contredit le Capitaine, lorsque nous accosterons dans des ports, il est probable qu'ils s'infiltres à bord.

-Ne me dites pas que vous avez peur des rats, la taquina Auguste. Ce ne sont rien d'autre que de grosses souris !

-Je n'ai pas peur des rats, seulement de ce qu'ils sont capables de faire, la peste, la rage, et bien d'autres maladies encore. A eux seuls ils pourraient anéantir tout notre équipage donc il faut s'en méfier. »

Ses explications terminées, le Capitaine renvoya tous ses matelots et en profita pour ranger ses affaires.

Cette nuit-là était plutôt claire. Il n'y avait pas de nuages, ce qui annonçait un beau temps pour le lendemain. La lune était presque pleine. Le jeune homme regarda les étoiles, pensif.

Il repensait à sa longue vue, disparue. C'était le seul souvenir de son père. Il avait réussi à le conserver des années et on avait réussi à lui voler en quelque secondes seulement. Il ne pouvait s'empêcher de penser que tout ce qu'il lui était arrivé avait un lien. Cette série de circonstances ne pouvait pas être un hasard.

Sa mère lui répétait une phrase qu'auparavant son père lui répétait à elle : « Regarde la lune, elle seule pourra te conduire au chemin de la vérité. ». Mais dorénavant, sa mère était morte, son père était sûrement mort lui aussi, et lui ne tarderait peut-être pas à l'être.

Charles le sortit de ses pensées en l'approchant.

« Tu ne dors pas ? lui demanda Charles.

Il ne prit même pas la peine de répondre.

-A quoi est-ce que tu penses ? lui demanda à nouveau Charles.

A nouveau, aucune réponse ne sortit de la bouche d'Auguste.

-Tu te souviens le premier jour de notre rencontre, on était au marché, je m'étais enfuis du palais après m'être disputé avec mon père. Dans la rue, tu as essayé de me voler mon argent mais tu n'étais pas très discret.

-Parle pour toi, lui répondit Auguste.

-Bon, au début on s'était disputé et on a même failli se battre mais après c'est aller assez vite et on est devenu meilleurs amis, raconta Charles.

-Tu parle d'une histoire, dit Auguste à qui Charles avait redonné le sourire.

-Assez rigolé, maintenant, tu peux me rendre ma boussole, elle a disparue depuis hier et je sais que tu l'as toujours bien aimée. Lui dit Charles. De toute façon je ne vais pas aller accuser un pirate.

-Mais je n'ai pas ta boussole, lui dit Auguste.

-Trêve de plaisanteries, rends-là moi, continua Charles.

-Je te dis que je ne l'ai pas ! se défendit Auguste.

-Mais si ce n'est pas toi, alors qui est-ce ?

-Je pense que c'est la même personne qui a volé ma longue vue,

-Mais ça veut dire...commença Charles.

-...Que l'un des pirates ici présents sur la Valencia était à l'auberge la veille où nous sommes partis et donc que le voleur est toujours sur le bateau. »

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