Chapitre 3
La ville était grande, belle mais grouillait de voleurs. De tous les côtés, on pouvait admirer des broderies, des tissus rares ou bien même des tapis venant de régions reculées. En attendant de pouvoir partir en voyage, le trio se promenait dans les grandes rues de la ville. Auguste repéra un peu plus loin une bohémienne qui interpelait des passants. A côté d'elle se tenait un petit enfant qui toussait et la suivait partout. Le petit volait les bourses des passants. Le jeune homme se sépara de Charles et du chevalier pour aller détourner leur supercherie :
« Pitié, aidez-moi, mon fils est malade et j'ai besoin de beaucoup d'argent pour le soigner, donnez-en moi, je suis pauvre et malheureusement je n'ai pas assez pour aller voir un médecin, criait-elle avec un accent.
Elle était voilée de sorte à ce que l'on ne voie que ses yeux, rien d'autre. Auguste s'approcha. Il faut dire aussi qu'elle était assez bonne comédienne.
-Bonjour madame, j'ai entendu vos cris et vous disiez il me semble que votre fils était malade, lui dit-il.
-Oui, c'est ça, lui répondit-elle avec une pointe d'espoir dans la voix.
-Je suis médecin, je peux vous offrir mes services gratuitement si vous le voulez, proposa Auguste.
-C'est ce qu'ils disent tous avant de demander une somme, lui répondit-elle.
-Non, je vous promets que je ne demanderais rien, assura Auguste.
Elle avança comme si elle l'ignorait jusqu'à la place puis lui répondit :
-Vous êtes trop jeune pour être médecin de toute façon, vous n'avez sans doute aucune compétence.
-Et vous pas assez douée pour voler l'argent, répondit Auguste.
Elle se tut. Elle avait compris ce que le jeune homme faisait.
-Arrêtez votre petit manège avec moi, lui dit-elle sans accent cette fois. Allez-vous trouver un autre âne, vous n'allez pas stopper mon marché aussi facilement.
Elle fit semblant de lui donner un coup maladroit qu'il esquiva. Il lui attrapa le poignet et la femme se mit à genoux en hurlant :
-Au secours, un homme m'agresse !
Tous se retournèrent et virent la jeune femme tenue par le poignet à genoux par terre. L'enfant fit comme s'il était horrifié de voir cette scène et cria lui aussi.
-Qu'est-ce que vous faites, demanda Auguste.
-Vous montrer que je ne suis pas aussi cruche que j'en ai l'air. »
Il la fixa droit dans les yeux. C'était les plus beaux qu'il n'avait jamais vus malgré qu'ils soient noisette, couleur banale. Durant ce court instant il ne remarqua même pas qu'il l'avait lâchée et elle s'enfuit en courant. Jamais il ne l'oublierait. Il était tombé amoureux de son regard. Un regard puissant et déterminé. Un regard unique.
Plus tard, il rejoignit Charles et le chevalier avec un sourire niais. Le jeune prince se disputait avec une vendeuse à propos 'une couleur :
« Mais qu'est-ce que vous racontez, ce n'est pas turquoise mais vert canard, s'énerva Charles.
-Vous voulez dire que je suis aveugle, c'est moi qui vends ce produit et je vous dis que c'est du turquoise, s'exclama la vendeuse.
-N'importe quoi, je suis prince et je vous dis que c'est vert canard !
-C'est ça, et moi je suis la reine d'Angleterre et je vous dis que c'est du turquoise !
-Bon, Auguste, c'est du vert canard ou du turquoise ça, demanda Charles à Auguste.
-Je sais pas moi, turquoise.
Le jeune repartit avec ce même sourire niais.
-Quoi !
-J'ai gagné, c'est moi qui avais raison, dans tes dents sale bourgeois », s'exclama la vendeuse en se dandinant.
Charles rejoignit son ami avec une robe au bas blanc et un haut gris, avec une ceinture d'argent dans les mains. Finalement il n'avait pas prit le fameux "turquoise".
« T'y connais vraiment rien en couleur, dit Charles à Auguste.
Malgré que Charles soit un prince, sa rencontre avec une femme était très peu romantique.
-J'espère que vous ne vous disputerez pas pour des couleurs toi et ta future femme, lui dit ironiquement Auguste.
-Monsieur, sir, ce soir nous dormirons à l'auberge sainte Claire, la plus prestigieuse de cette ville », les informa Yvan de Pierrefort.
Les deux jeunes hommes avaient presque oublié le chevalier qui les accompagnait. En même temps il n'était pas bien bavard.
Le soir venu, ils arrivèrent à l'auberge Sainte Claire. Ils se rendirent à l'accueil pour pouvoir emprunter une chambre. Ils s'installèrent pour découvrir une grande pièce avec deux lits simples et un lit double. Etant donné que Charles était un monarque, il eut le privilège de prendre le lit double. Ils s'installèrent et se couchèrent. Plus tard, dans la nuit, ils se réveillèrent en sursaut quand ils entendirent un homme crier :
« Quelle chambre ont-ils prit, quelle chambre !
-Je suis désolé mais je ne peux pas vous le dire, c'est un secret professionnel et je me dois de garder l'identité de mes clients confidentielle, répondit le gérant de l'auberge.
-Je ne vous le répéterai pas trois fois, quelle chambre ont-ils prit ? continua à l'homme de sa voix grave. Si vous ne me le dite pas, je vous tuerai vous et votre famille, et généralement, quand je fais une promesse, de la respecte.
-D'accord, d'accord, je vais tout vous dire, s'excusa le gérant apeuré. Ils ont pris la première chambre à l'étage.
Les deux garçons occupaient la deuxième chambre, juste à côté de celle en question.
-Merci », répondit la voix.
Quelques secondes plus tard, ils entendirent la porte claquer.
« Charles, lui dit Auguste, peut-être qu'il faudrait aller prévenir les occupants. »
Il acquiesçât et aussitôt dit, aussitôt fait, ils se trouvaient sur le seuil de la porte. Charles toqua mais il n'y eu aucune réponse. Il recommença mais ça ne servit à rien. Ils finirent par entrer car la porte n'était pas fermée à clé. Au final il n'y avait personne. Les occupants étaient déjà partis. Les deux garçons retournèrent dans leur chambre.
Il devait être minuit quand la fenêtre s'ouvrit. Auguste se réveilla, il n'aimait pas les courants d'air pendant son sommeil. Il était à moitié endormi quand il partit la fermer. Il n'avait pas remarqué, mais une personne s'était introduite dans la chambre. Cette personne sortit son épée et la pointa dans le dos d'Auguste. Il se retourna très lentement et aperçu une sorte de personne toute vêtue de noir. Son visage, ses mains, tout était recouvert. Cette personne tenait un sabre dans ses mains. Il mit un doigt sur sa bouche pour faire signe à Auguste de se taire puis il remit son sabre dans son fourreau et commença à fouiller dans la pièce. Il trouva une bourse, un des colliers que Charles avait prévu d'offrir à la princesse et des perles.
Pendant que la personne avait le dos tourné, Auguste réveilla silencieusement Charles et prit la peine de réveiller le chevalier qui, dès son réveil, se mit à parler horriblement fort. L'intru se retourna, prit son sabre et se dirigea lentement vers Auguste et le chevalier. Charles qui était derrière, prit une de ses chaussures et lui lança dessus. Il le rata. Alors l'intru se dirigea cette fois-ci rapidement vers lui mais ne le tua pas. Il l'assomma seulement de la poignée du sabre. Le chevalier se précipita vers lui, mais il l'esquiva et lui fit un croche patte qui le fit passer par la fenêtre. Et dire que c'était lui le meilleur combattant de la pièce.
Il ne restait plus qu'Auguste et la personne. Auguste prit l'épée que le chevalier avait fait tomber mais d'un seul coup, avec son sabre, l'adversaire la fit voler. C'est à ce moment qu'Auguste se souvint qu'il n'avait jamais su se battre à l'épée. Le ninja lui donna un coup de poing suivi d'un coup de pied très violent qui le fit tomber au sol. Au moment décisif, où le ninja allait lui planter l'épée dans le cœur, il hésita et retira son épée. Auguste ne comprit pas tout de suite mais en profita pour se lever et plaquer le ninja au sol. Il lui enleva son épée et la jeta à l'autre bout de la pièce. Il lui plaque ses bras contre le sol de sorte à ce qu'il ne s'en serve pas pour s'enfuir. Charles se réveilla de son coma. Auguste lui demanda d'aller vite chercher une corde. Il revint avec et attachèrent l'individu sur la chaise, puis ils allèrent vite chercher le chevalier et passèrent à l'accueil.
« Monsieur, l'appelèrent Charles et Auguste, un individu est rentré dans notre chambre et a failli nous tuer !
-Je vois, dit le gérant, cette nuit un homme est venu ici même et m'a demandé à quelle chambre se trouvaient le comte et la comtesse mais...
-Nous savons, nous vous avons entendu, le coupa Auguste.
-Et la personne dans votre chambre, à quoi ressemble-t-elle ? demanda l'homme.
-Il fait à peu près notre taille, assez mince, rien d'autre, il est vêtu de noir et son visage est masqué, expliqua Auguste.
-Votre taille vous dites ? répéta l'homme. Ce n'est pas lui, l'homme qui est venu la nuit dernière était anormalement grand, et plutôt robuste, pas petit et maigrichon.
-Ça signifie qu'ils sont plusieurs, conclu Charles.
-Pourriez-vous nous aider à le transporter ? » Demanda Auguste au gérant.
Ils montèrent dans la chambre et à leur grande surprise, la chaise était vide et les cordes étaient par terre, tranchées.
« Oh non, il s'est échappé ! s'écria Charles.
-C'est mauvais signe », dit Auguste.
Quelques heures plus tard, ils se préparèrent pour partir au bateau. Leurs affaires étaient presque prêtes quand Charles demanda :
« Tu crois qu'il va revenir ?
-Non, je ne suis pas sûr, lui répondit Auguste, si ça se trouve, c'était juste un voleur de passage.
Mais au fond de lui il savait que c'était faux.
-Je l'espère », lui dit Charles.
Auguste vérifia qu'il avait tout prit mais il sentait qu'il manquait quelque chose. Il revérifia puis se rendit compte qu'il leur manquait bel et bien un objet. Le voleur était quand même parvenu à les dépouiller.
« Ma longue vue !
-Quoi ta longue vue, demanda Charles.
-Elle a disparu ! »
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