Chapitre 5 : Martes
L'aube pointait le bout de son nez et le soleil venait à peine de se lever. Jack ouvrit les yeux et eut un sourire amusé lorsqu'il découvrit alors la belle endormie à ses cotés. Il sourit de plus belle en entendant sa profonde respiration. Il s'étira puis se mit debout :
- Allez, debout ! Une longue route nous attend, commença le pirate en lui donnant un petit coup de pied.
Un grognement lui informa qu'elle s'était bien réveillée, mais il valait mieux commencer à marcher. Il sentait que la religieuse n'était pas du matin. Lui qui pensait que les nonnes se levaient en pleine nuit pour faire leurs fameuses prières envers le chef de l'au-delà... Il se retourna pour voir si la belle le suivait bien. En effet, elle le suivait, mais ses yeux étaient à peine ouverts et sa démarche était hésitante. Ce fut seulement lorsqu'il passa devant une petite rivière qu'il eut une idée.
- Jack ? JACK, s'écria la jeune femme quand elle vit que le pirate avait disparu, hé ! CE N'EST PAS DRÔLE, hurla-t-elle.
Elle commençait à paniquer jusqu'au moment où un jet d'eau l'éclaboussa de plein fouet.
- MAIS ! Mais ça ne va pas ?, cria-t-elle, furieuse.
Elle s'arrêta soudain de hurler lorsqu'elle le vit plié de rire. Un rire franc et éclatant. Il avait la tête basculé en arrière et riait à gorge déployée. Il ne pouvait pas s'en empêcher. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas rit ainsi. A cette pensée, il sortit de sa torpeur et reprit la marche.
-Vous vous croyez drôle ?, l'entendit-il grommeler alors qu'elle tentait d'essorer sa robe tant bien que mal.
Après un certain temps, il remarqua qu'elle marchait près de lui. Cette vision lui arracha un sourire. Alors c'était vrai. Elle avait vraiment confiance en lui.
- J'espère que notre destination en vaudra le coup...
- Ca sera toujours mieux que la prison que tu appelles "église", lui répondit le pirate, sarcastique.
Il ignora le petit cri indigné que poussa la jeune femme.
- Et vos hommes ? Vous les laissez ainsi ? Et votre navire à leur merci, demanda-t-elle.
- Je fais confiance à mon équipage. Même si Hector me fait parfois grincer des dents. Un gars nommé Bill pourrait de toutes façons dissuader n'importe quelle personne voulant fomenter une quelconque mutinerie. Bien qu'il n'y en ait pas lieu. Je suis un capitaine exemplaire.
- Mhm..., lâcha-t-elle, sceptique, je n'arrive toujours pas à croire que vous soyez le capitaine du Black Pearl.
- Je sais, trésor. Impressionnant, n'est-ce-pas ?, déclara-t-il avec fierté.
- Et bien...
- Il n'y a pas de questions à se poser, ma belle ! Je suis le capitaine Jack Sparrow, s'exclama-t-il en faisant de grands gestes tout en souriant.
A cette vue, la jeune femme ne put s'empêcher de rire, ce qui élargit le rictus du pirate.
- Dis-moi, trésor... Tu es toute seule ?
- Pourquoi cette question ?
- Tu es... différente.
- C'est compliqué, murmura-t-elle en détournant le regard.
Jack sentit que quelque chose n'allait pas et se tut. Laissant une légère tension entre eux.
Après une heure de marche, ils arrivèrent enfin à Cadix. Du haut de la colline, ils pouvaient voir toute la ville, ainsi que les maisons de différentes tailles, blanches, qui faisaient ressortir le bleu éclatant de la mer. Et ils pouvaient apercevoir au loin le port, une cathédrale avec une architecture trompeuse. Aux premiers abords, le bâtiment semblait être une mosquée, mais la croix sur le toit disait le contraire. Une ville magnifique aux rues étroites, mais aux couleurs splendides. Ils descendirent la colline. Jack remarqua qu'Angelica se dépêchait, émerveillée. Il essaya de la rattraper avant de la perdre de vue à cause de la foule. Et il y avait de quoi être émerveillé ! On avait le sentiment d'être chez soi dans cette ville, tout le monde était chaleureux. Une fois qu'il fut à ses côtés, il passa un bras autour de ses épaules pour la garder auprès de lui et fut étonné de ne pas la voir se dégager. Ils marchèrent ensemble. Le décor changeait au fur et à mesure de leur progression mais la beauté restait présente. Ils aperçurent le marché. Le pirate lâcha un petit rire ironique quand il vit la jeune femme fixer une pomme rouge. Il s'avança vers le marchand tandis que Angelica l'observait, intriguée.
- Excuse-moi l'ami, c'est à toi ça ?, demanda le pirate en pointant du doigt le mur derrière le vendeur.
Alors que celui-ci se retournait, Jack attrapa la pomme tant désirée, puis s'empara du bras de la jeune femme.
- C'est le moment de courir, ma belle, la pressa-t-il en souriant alors qu'ils s'enfuyaient.
Chose inutile car le vendeur n'avait même pas compris la situation. Les deux voleurs se retrouvèrent dans une ruelle à l'abri des regards.
- Mais comment avez-vous osé !, s'écria la religieuse, les sourcils froncés.
- Tu voulais une pomme, n'est-ce-pas Angie ? Et bien la voilà !
Il lui lança la dite pomme tout en la frôlant afin de reprendre sa marche. Mais elle le retint par la manche de sa chemise.
- Mais... Mais... M-
- Ecoute, je trouve que tu as vraiment un problème pour placer des mots dans une même phrase. Ca t'arrive souvent, trésor ?, demanda-t-il avec sarcasme.
- Mais vous avez péché !, s'écria -t-elle, indignée.
- Ne peux-tu pas mettre ta religion de côté et voir que j'essaie de te faire plaisir ? Et arrête de me regarder comme ça, les tonnerres des cieux ne vont pas s'abattre sur moi, protesta le pirate.
"Surtout que je ne fais pas ça pour toutes les filles que je croise, pensa-t-il". Il l'entendit soupirer puis la vit croquer timidement la pomme. Ils reprirent la marche sans encombres, en silence, qu'Angelica finit par briser.
- Ne m'aviez-vous pas promis une robe ?, demanda-t-elle, une pointe de malice dans la voix.
- En effet trésor, viens, suis-moi.
Ils arrivèrent sur une place circulaire aux maisons colorées, parfois même avec des motifs en mosaïque. Des petites boutiques étaient collées côte à côte, dont une boutique de vêtements. Ils durent monter sur un pont pour traverser un petit cours d'eau, car la boutique se trouvait de l'autre côté de la place. Angelica s'arrêta comme une enfant pour voir une famille de canards qui nageait ou pour apercevoir des poissons. De loin, on aurait pu méprendre le duo pour un jeune couple se promenant. Cela pouvait être plausible. La jeune femme appuyée sur la rambarde du pont, Jack avait posé sa main sur son dos, au cas où elle déciderait de se pencher un peu trop. Après qu'Angelica lui ait offert un de ses beaux sourires, ils entrèrent dans la boutique. Une vieille dame aux cheveux noirs vêtue d'une robe simple rouge les accueillit.
- Bonjour ! Que désirez-vous mademoiselle ?, demanda la vieille espagnole en ignorant totalement le pirate.
- Bonjour... Et bien...
- Attendez, laissez-moi voir ! Une belle épouse comme vous ne doit pas s'habiller en guenille !Mhm... Voyons voir..., marmonna-t-elle en s'éloignant dans une autre pièce.
- Elle a raison, déclara Jack en la fixant.
- Au sujet de ma robe ?, répondit Angelica en riant.
- Non... Que tu es belle, dit-il comme si c'était une évidence.
Il ne remarqua pas que la jeune femme rougissait violemment.
- Ah la voilà ! Qu'en pensez-vous ?, demanda la petite dame en dévoilant toutes ses dents.
Elle portait dans sa main une robe pourpre en dentelle, mais simple malgré tout. Lorsqu'Angelica revint, la robe enfilée, Jack n'avait de yeux que pour elle... Elle illuminait la pièce rien que par son sourire. Après avoir acheté la robe, le soleil s'apprêtait à se coucher. Il proposa alors d'aller manger sur la plage. Ils descendirent vers la mer, Angelica qui courait devant, Jack qui tentait de la calmer derrière. Lorsqu'ils arrivèrent sur la plage, le soleil leur offrait un magnifique crépuscule. Aucun mot ne fut prononcé.
Jack se remémorait silencieusement la journée. Il se sentait étrange. Toute une journée avec une femme, une femme qu'il aimait bien qui plus est... Il lui avait acheté une robe. Pour elle. Acheter ? Ce mot lui semblait étrange. Mais son but n'était-t-il pas de la ramener dans son lit ? Une fois qu'elle serait amoureuse de lui, évidemment... Maintenant, il en doutait. Il s'allongea sur le sable et se laissa bercer par le son des vagues. Et s'endormit un sourire au lèvres.
¤¤¤
Au milieu de la nuit, il se réveilla en sursaut. Quelque chose venait de se lover contre lui. "Ou plutôt quelqu'un", se dit-il lorsqu'il vit la femme à ses côtés qui s'accrochait désespérément à sa chemise.
- Angelica ? Réveille-toi !
Le tonnerre résonna dans la nuit. "Décidément le chef de l'au-delà ne m'approuve pas, se dit-il".
- Angelica, par ma barbe, arrête de me déchirer ce vêtement !, s'exclama-t-il pour couvrir le bruit de l'orage.
Elle s'écarta brusquement de lui, le visage baigné de larmes. Larmes qui se confondaient aux gouttes de pluie qui s'abattaient sur eux.
- Viens par là... Chut, ça va aller, trésor. Ca va aller, la rassura le pirate qui cherchait un endroit où s'abriter.
Ils se glissèrent sous un ponton en bois. Le bruit était assourdissant.
-Ca va aller, ma belle, lui chuchota encore le pirate jusqu'à ce qu'Angelica s'endorme dans ses bras.
Et Jack tomba de sommeil lui aussi, épuisé, en soufflant une dernière fois le prénom de la jeune religieuse qui tremblait.
"Angie..."
-PrettyHistory-
Désolé pour cette longue attente, nous étions (enfin surtout moi) assez débordées ! En espérant que ce chapitre vous plaise !
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