Wheel of Fortune
Angelina monta dans l'Adventure Galley la première, aidée par son équipage. Les jeunes gens avaient l'air mal en point après la violente explosion qui avait surpris tout le monde : la chemise d'Henry était en lambeaux, dévoilant une bonne partie des muscles de son dos et la robe que Teague avait offert à la jeune fille avant son départ s'était salée, trouée et abîmée par endroit à cause de la vie en mer.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? S'inquiéta-Jack.
- Rien, répliqua la moinelle sombrement. Une erreur de parcourt. Augmentez la voilure et maintenez le cap de Gibbs vous autres !
Elle se dirigea dans sa cabine en notant mentalement d'arrêter définitivement les robes et de prendre quelques vêtements à son père.
- Mais, Capitaine ! Intervint le Second de Jack en la suivant. Avec ce brouillard qui n'annonce rien de bon, aller aussi vite...
Les yeux charbonneux de la pirate firent rapidement le tour de l'équipage.
- Vous avez peur de quoi , maître Gibbs ? Répondit-elle, agressive. De vous faire aborder par des pirates ? Il n'y a aucune âme à des lieues à la ronde à part nous, vous n'avez aucune raison de vous inquiéter. Donc exécutez mes ordres.
Henry cependant, fut trainé jusque dans la cale qui servait aussi de dortoir, par ses camarades. On le fit assoir sur une caisse en lui tendant une nouvelle chemise, celle qu'il portait étant à moitié brûlée. Le jeune repoussa gentiment la bouteille de rhum qu'on lui tendait.
- Merci, mis je ne bois pas, sourit-il.
- T'en as besoin, gamin, insista le marin borgne qui lui faisait face.
Le fils de Will hésita avant de prendre la bouteille de liquide ambré dans sa main. Il en avala une petite gorgée qui lui brûla la gorge et grimaça. Comment Angelina pouvait apprécier ce genre de boisson ?
La dite jeune fille s'était changée. Habillée comme Jack, elle savourait de nouveau le confort d'un simple fut et d'une chemise, confortablement assise devant ces cartes qui n'indiquaient absolument pas l'île qu'ils cherchaient. Le triangle des Bermudes se trouvait au nord est. Mais où précisément, nul ne le savait. Heureusement que Jack avait son compas et que Gibbs connaissait sa carte mouvante par coeur...
Trois coups discrets sur la porte la déconcentrèrent.
- Quoi ? Grommela-t-elle.
- C'est moi, répondit la voix étouffée d'Henry. Je peux rentrer ?
La moinelle se leva et alla lui ouvrir. Elle ne prit même pas le temps de resserrer le col de sa chemise et se contenta de prendre la bouteille de rhum entâmée que la jeune avait dans une main et de retourner à sa place. Sans se démonter, il la suivit en lui montrant le livre qu'il tenait dans l'autre main.
- Regarde ce qu'ils ont trouvé dans la cargaison.
La pirate observa l'ouvrage. Un exemplaire de L'Odyssée d'Homère, bleu, en lettre dorées.
- Ils est en anglais, précisa-t-il. Si ton grand-père t'as un peu parlé des légendes de la confrérie, ça devrait t'intéresser...
- Je connais parfaitement les légendes de la confrérie, merci, siffla-t-elle en examinant l'objet sous ses doigts.
Les premières lignes parcourues, Angelina referma le livre, son regard noir brillant se planta dans celui de son camarade. Non, elle n'avait toujours pas digéré la façon dont il lui avait parlé plus tôt. Peut-être qu'il l'avait vraiment blessée... Mais pour qu'elle raison ?
- Merci, Henry. Je m'y pencherai plus intensément plus tard, répliqua-t-elle sèchement.
Voyant qu'il ne bougeait pas, la brune reprit.
- Cette discussion est close.
Le dieu de la mer déambulait dans la partie abyssale de son domaine. Toutes les créatures marines le craignaient et s'écartaient sur son chemin. Il cherchait déséspérément une solution pour remédier au problème qui était le sien. Angelica Teach était restée pendant des années prostrée au même endroit, en vain. Il n'était pas question qu'il subisse le même sort qu'une humaine.
Soudain il la vit. Non pas sa solution, mais son regain de vie. C'était comme si son frère l'avait froudroyé. En un éclair, il s'était enchainé à une créature. Non, ce n'était clairement pas la première fois. Mais l'espérance de vie de ses conquêtes étaient assez limitée. Il en changeait donc régulièrement.
Enfin, ses vagues avaient un sens, un but. Une jeune fille sombre et farouche qui vivait sur la surface. Il n'était plus qu'un bouillon de sentiments, un tourbillon d'émotions. Son plus grand désir à présent, s'appelait Angelina. Et ce, jusqu'à la prochaine.
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