Au-Delà des Interdits


Salut à tous😊 !
Je reviens pour le troisième défi du concours de apprenti0auteur avec enthousiasme. L' objectif est de tisser une scène romantique, tirée soit d'une image soit de l'émotion qu'elle évoque. J'espère sincèrement avoir relevé ce défi avec succès et je vous souhaite une bonne lecture ;-)


Le jour mémorable de ma vie fut lorsque nos chemins se sont croisés. Originaire d'Afrique, ma peau noire témoignait de mon périple pour poursuivre mes études en France. J'avais débarqué dans ce magnifique pays, une terre que je découvrais pour la première fois. Un mélange de bonheur et de tristesse m'envahissait. Heureux de rendre ma mère fière, celle qui s'était tant battue pour moi, mais triste de la quitter, elle, ma seule famille depuis l'abandon de mon père.

Mon premier jour à l'université était une vague de stress, ignorant totalement le système et affichant un mois de retard. Demandant de l'aide à un étudiant voisin, il m'a ignoré, confirmant mes appréhensions en tant que nouvel étudiant noir. À la fin du cours de communication, tu t'es approchée, témoin de la scène avec cet étudiant.

- « Salut, moi c'est Sylvia. J'ai vu ce qui s'est passé avant le cours, et je suis vraiment désolée. Ici, beaucoup d'étudiants ne sont pas très accueillants envers les nouveaux. Mais je suis là pour t'aider si tu en as besoin, m'as-tu dit.

- Oh, merci beaucoup. Je suis Mustapha. Merci sincèrement pour ton aide.

- Non, ne t'inquiète pas. C'est avec plaisir. Si ça te va, après le deuxième cours, retrouvons-nous à la bibliothèque. Je pourrai t'expliquer un peu le système.

- Pas de problème. À plus tard, Sylvia.

- À plus.

Tu t'es retournée, et je ne pouvais détacher mes yeux de toi. Ta beauté était saisissante, et tes yeux bleus éclataient de magnificence. J'aurais pu te représenter sur une toile, l'accrocher fièrement sur le mur de ma chambre. En plus d'être belle, tu étais d'une grande gentillesse. Mon visage s'illuminait d'un sourire. Après les cours, nos chemins se sont croisés à la bibliothèque. C'est là que tu m'as guidé à travers les cours et le déroulement des matières. Ton éloquence et ta voix m'ont véritablement éblouie, une heure suffisait pour que je saisisse pleinement le système. Nous avons ensuite partagé une glace.

- Je ne sais pas comment te remercier, Sylvia. Sans toi, j'aurais été un peu perdu, et je ne savais pas comment m'en sortir.

Tu as esquissé un sourire... Oh, ce sourire ! Et tu as répondu :

- Arrête de me remercier autant. Nous sommes à l'université et devons apprendre à nous entraider . Ça ne me dérange pas d'aider les autres. C'est toujours un plaisir. Dis-moi, pourquoi venir si tard ?

- Je viens d'arriver il n'y a pas longtemps. J'étais au Sénégal, ma terre natale.

- Ah, je comprends mieux. Ne t'inquiète pas, tu devrais te plaire ici. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là pour t'aider.

- C'est agréable de savoir qu'il existe des personnes comme toi ici... Je ne m'y attendais vraiment pas.

- Bon, il faut que je rentre, mon chauffeur m'attend. Tiens, je te donne mon numéro.

Après m'avoir confié ton numéro, tu t'es éloignée à bord d'une imposante voiture. J'étais surpris. Non seulement nos teints différaient, et tu n'appartenais pas à ma classe sociale, mais tu avais tout de même tendu la main vers moi. C'était un geste que je n'oublierais jamais. Au fil des jours passés ensemble pour les cours, notre amitié s'est épanouie. Après les sessions de révision, nous explorions d'autres lieux, et je découvrais davantage qui tu étais. Tu partageais des détails sur ta famille, qui était véritablement aisée. Tes rêves et projets se mêlaient aux miens dans nos discussions. Tu étais bien plus qu'une beauté généreuse; tu étais aussi ambitieuse. C'est là que mes sentiments ont commencé à évoluer vers l'amour. Grâce à toi, mes notes se sont améliorées, et la compréhension des cours devenait évidente.

Des mois ont passé, marqués par l'émergence d'une relation entre nous. Lorsque tu as décidé de me présenter à tes parents, une lueur d'appréhension te traversait, même si tu ne l'avouais pas. De mon côté, ma mère se réjouissait pour nous, tout en exprimant des inquiétudes, désireuse avant tout de mon bonheur. J'espérais que tes parents réagiraient de la même manière, particulièrement ton père et ton frère. Malheureusement, la réalité fut tout autre. Lors du dîner de présentation, ton père m'a humilié, me qualifiant de parvenu et jugeant non seulement ma religion mais aussi ma couleur de peau. Sa colère était palpable à ma vue. À partir de ce jour, tu as été interdite de me fréquenter, plongeant ma vie dans un cauchemar.

Durant des semaines, nos rencontres se faisaient rares. À la sortie des cours, ton chauffeur venait te chercher, t'interdisant toute sortie tant que tu n'avais pas retrouvé la prétendue "raison", c'est-à-dire ton amour pour moi que tu refusais d'effacer. Puis sont arrivées les fugues. Après une dispute avec ton père, tu as quitté la maison et t'es rendue chez moi cette nuit-là. La peur m'envahissait, redoutant des ennuis, mais tu as su me rassurer. Tu affirmas que jamais tu ne te séparerais de moi. Tu étais déçue de ton père et fatiguée de ses décisions omniprésentes dans ta vie. Cette fois, tu n'étais pas prête à le laisser dicter ta destinée. Cette nuit, tu as trouvé refuge dans mes bras. Il était impensable de te laisser partir, impossible de te laisser t'éloigner de mes bras. Mon amour pour toi émanait du plus profond de mon cœur. Tu étais mon âme sœur, et la vie reprenait son cours.

Nous avons décidé de ne plus fréquenter les cours, prenant le risque de nous faire prendre. Nos journées se déroulaient dans l'appartement, élaborant le projet de fuir loin de tout. Puis un jour, on sonna à la porte. C'était la police. J'ai été arrêté sous l'ordre de ton père, pour des raisons qui m'échappaient. Il t'a enlevée, promettant de me libérer à une seule condition : que nos chemins soient désormais séparés.

Par amour, tu as consenti. Tu as rédigé une lettre que tu as confiée à l'un de nos amis communs.

« Mustafa, mon amour,

Tu me manques cruellement. Supporter de te voir si loin m'est insupportable, mais je ne peux rien y changer. Entre toi et moi, c'est terminé. Ne me demande pas pourquoi. C'est nécessaire pour nous. J'espère que tu trouveras une fille qui t'aimera autant que moi. N'oublie pas tes rêves et bats-toi pour ta mère. Elle le mérite tant. Merci pour ces moments. Merci pour tout.

Je t'aime, je t'aimerai toujours.

Sylvia »

J'étais bouleversé, pris d'une envie de crier. La colère m'envahissait. J'en voulais au monde, aux parents, à tous ceux qui refusaient de nous voir ensemble. Je n'allais pas rester là, les bras croisés. Je me suis rendu chez toi, forçant l'accès, me battant avec les gardes. En croisant le regard de ton père, je lui ai exprimé toutes mes vérités et lui ai assuré qu'il ne réussirait jamais à nous séparer.

Ensuite, je fus éjecté de cet endroit. En me rendant chez moi, j'éclatai en sanglots. Soudain, une sonnerie retentit. Lorsque j'ouvris la porte, un homme me poignarda. Mon corps gisait sur le sol, enveloppé dans une mare de sang. Mon dernier souffle s'échappa, et ainsi je m'en allai. J'étais mort. Les ambulances arrivèrent peu de temps après, te contactant également. Là, tu me vis étendu au sol et un cri déchirant s'échappa de ta gorge. La haine habitait chaque fibre de ton être. Tu savais que c'était ton père, et ton cœur débordait de ressentiment. Après avoir bu, tu retournas dans ta chambre et, avec l'aide d'une corde, tu mis fin à ta vie. Tu me rejoignis.

Tu as perdu tout espoir, et ton cœur ne bat plus. Tu as abandonné ta famille, tes proches.

J'attends avec impatience le jour où nous nous retrouverons... Mon amour.

D'être à nouveau ensemble. Mains dans la main, debout, échangeant des baisers. Pour l'éternité. Les humains n'ont pas voulu nous voir unis, mais là où nous nous retrouverons, notre amour sera infini, affranchi de tout statut social et de toute contrainte... Pour l'infini, mon amour.

Nombre de mots : 1200 mots

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