Amour Et Mensonge
Salut :-)! Voici le deuxième défi du concours apprenti auteur.
La consigne : "Écrivez une scène romantique en incorporant trois mots choisis au hasard." Les mots à inclure sont Filandreux, Rocambolesque, et Lune. J'espère que vous apprécierez mon amélioration. C'est parti !
Filandreux, le voile de la nuit s'étendait sur le domaine de la fête de fiançailles, enveloppant chaque rire, chaque étreinte dans une douce obscurité. Mes yeux fatigués cherchaient désespérément un moyen de dissiper la mélancolie qui m'envahissait, tandis que je regardais ma sœur danser avec l'homme que j'aimais. Ils tournoyaient sur la piste de danse, éblouis par l'amour, inconscients de ma peine.
La musique enjouée se mêlait aux murmures de la brise, et je me sentais perdue au milieu de cette célébration qui ne m'était pas destinée. Mes pensées étaient une toile d'araignée rocambolesque, capturant mes regrets et mes désirs impossibles.
Dans les bras de Caroline, ma sœur de sang, repose André, mon amour. Le destin, cruel et ironique, s'amuse à tisser des liens inattendus. Alors que mes paupières se ferment, les souvenirs jaillissent, impétueux, de l'abîme du temps.
*********
André et moi nous sommes rencontrés aux États-Unis, alors que je m'enfonçais dans les arcanes du droit. Lui, en quatrième année, et moi, fraîchement initiée. En quête d'un guide, d'un mentor, pour me guider dans cette jungle académique, il s'est offert à moi, tel un phare dans la nuit.
Au fil des rencontres, des révisions partagées, notre complicité a grandi, jusqu'à ce que le destin, facétieux, nous pousse à franchir le seuil du premier rendez-vous. Et ainsi débuta notre histoire d'amour. Je me souviens de ce jour où, comme à l'accoutumée, je me rendais à son appartement. J'ai poussé la porte, pénétrant dans son sanctuaire, pour y découvrir André affairé à ranger ses affaires.
- « Qu'est-ce qui se passe ? » demandai-je, surpris, en m'approchant de lui. « Tu déménages sans rien me dire ? »
- « Ce n'est pas vraiment ça. Il faut qu'on parle, Alma. »
- « Je t'écoute. »
- « Je dois rentrer en France. Ma mère est gravement malade et j'ai besoin de l'aider. »
Un mélange de colère et de tristesse m'envahit. Je ne m'y attendais pas du tout.
- « Pourquoi ne m'as-tu rien dit, André ? Et tes études ? J'aurais pu partir avec toi. On s'était promis de tout se dire. »
Il s'approcha de moi et prit mes mains dans les siennes.
- « Ne t'inquiète pas pour mes études. Je les poursuivrai là-bas dès que ma mère sera guérie. Je viens d'apprendre la nouvelle hier seulement. Je ne veux surtout pas que tu me suives. Tu as un avenir radieux ici à New York. Promis, on se verra. Non, qu'est-ce que tu fais ? Je ne veux surtout pas voir des larmes couler sur ce beau visage que j'aime tant. Écoute, on s'écrira tous les jours, on s'appellera tous les jours et si possible, l'année prochaine, je reviendrai, promis. »
Il essuya délicatement les larmes qui perlaient sur mon visage avec un mouchoir en tissu finement brodé, qu'il avait toujours dans sa poche. Son regard empreint de tendresse et de compréhension me réconfortait. Je le comprenais. Si j'apprenais que ma mère était aussi malade, je ferais sûrement la même chose. Mais cela ne rendait pas la situation plus facile à accepter.
Mon cœur se serrait douloureusement à l'idée de le voir partir. Il allait tellement me manquer, mais je me sentais impuissante. Tout ce que j'ai pu dire était « Prends soin de toi, mon amour ». Nous nous sommes embrassés une dernière fois, nos lèvres se cherchant avec une passion mêlée de tristesse. Puis, il est parti de l'appartement, me laissant devant la porte, debout, au bord des larmes.
Une journée après son départ, je n'avais pas de nouvelles de lui. Mon chagrin augmentait et j'étais submergée d'inquiétude. Je lui ai laissé plein de messages et d'appels, mais il ne répondait pas. Il m'a même bloqué sur les réseaux sociaux. Je me sentais comme dans un rêve, un cauchemar dont je ne pouvais pas me réveiller. Je n'arrivais plus à manger, je n'arrivais plus à suivre le rythme de la vie. L'amour de ma vie s'était volatilisé sans me donner de nouvelles, ni de sa prétendue mère malade. Je ne connaissais aucun de ses amis, s'il en avait. Il était tellement renfermé, gardant ses secrets enfouis au plus profond de son être. Mon cœur était brisé, en mille morceaux dispersés dans l'océan de l'incertitude.
Les jours s'écoulèrent, emportant avec eux les souvenirs d'une année qui touchait bientôt à sa fin. C'est alors que l'appel de mon père résonna, m'annonçant les fiançailles imminentes de ma sœur aînée et me priant de rentrer au plus vite. Je me demandais avec curiosité qui avait conquis le cœur de ma sœur, car je n'avais jamais croisé aucun de ses prétendants. Le week-end qui suivit, je me retrouvai déjà en famille, plongé dans l'effervescence d'un dîner prévu pour les présentations.
Depuis mon arrivée, ma sœur ne cessait de me parler de son futur époux. Elle le décrivait comme un homme français, d'une beauté qui semblait lui avoir volé les mots. Pourtant, je découvris que leur union était le fruit d'un mariage arrangé entre nos familles. Les raisons qui les avaient poussés à sceller cette alliance m'échappaient encore. Ils s'étaient rencontrés quelques mois auparavant et avaient partagé des instants précieux. Mais pouvait-on réellement prétendre se connaître en si peu de temps ?
L'heure du dîner sonna enfin, réunissant toute ma famille autour de la table, dans une ambiance teintée d'excitation. Nous attendions l'arrivée du fiancé, accompagné de ses parents.
Ma mère s'exclama joyeusement :
- « Bonsoir madame et monsieur Roussel, et notre futur gendre ? » En les embrassant.
- « Merci à vous, madame Clerc. Il est déjà en train de monter. »
À l'entente de leur nom de famille, j'étais déjà intriguée, car il ressemblait à celui de mon ex. Mais je n'étais pas préparée à la surprise, car c'était bel et bien lui. Il s'approcha de nous en saluant mes parents, et nos regards se croisèrent. Malheureusement, j'ai renversé mon verre de vin sur ma robe, pendant que mon cœur se brisait en mille morceaux une fois de plus .
Je n'arrivais pas à croire que tout cela m'arrivait. Lui semblait plus surpris que moi, mais il faisait mine de ne pas me connaître. J'ai simulé un mal de tête dû à une consommation excessive de vin et je me suis enfermée dans ma chambre. Je n'arrivais pas à croire ce qui se passait. Comment avait-il pu me mentir délibérément en me regardant droit dans les yeux ? Il me disait qu'il m'aimait. Quel crétin ! Maintenant, que devais-je faire ? La soirée de fiançailles était prévue pour demain. Je ne pouvais pas partir et gâcher la fête de ma sœur. J'étais obligée de rester.
*******
Un inconnu, un Anglais aux yeux mystérieux, me tira de mes pensées avec un sourire prometteur. Il me tendit la main pour danser et je l'acceptai, déterminée à me venger du destin injuste.
Nos pas se coordonnèrent avec grâce, comme si nous avions dansé ensemble toute notre vie. L'Anglais était charmant, son accent ajoutant une touche envoûtante à notre conversation. Il semblait bien connaître le français, probablement parce qu'il avait grandi ici.
- « Vous avez l'air triste, Mrs . Vous devriez être heureuse pour le mariage de votre sœur », dit-il.
- « Je ne veux pas en parler. J'ai juste envie de quitter cet endroit au plus vite », répondis-je.
- « Comme vous le souhaitez, ma belle. Je connais un endroit magnifique à proximité d'ici. »
Il prit délicatement ma main, m'invitant à quitter la lumière crue pour nous diriger vers un coin paisible du jardin.
Sous la lueur argentée de la lune, nous avancions main dans la main, explorant un sentier pittoresque bordé de roses en pleine floraison. La nuit était devenue notre confidente, tandis que l'air était chargé de promesses. Je fis la connaissance d'Alexander, venu aux fiançailles en tant qu'ami de la famille du futur époux.
La conversation entre nous coulait naturellement, telle une rivière apaisante. Alexander partagea des anecdotes de sa vie à Londres, tandis que je lui confiais mes rêves d'exercer un jour le métier d'avocate . Les étoiles scintillaient avec une intensité particulière cette nuit-là. Alexander passa son bras autour de moi, et ensemble, nous admirâmes cette beauté naturelle. Nos regards se croisèrent, il dénoua mes boucles de cheveux attachées.
- « Vos cheveux ont une teinte châtaine magnifique, Mrs Alma. Vous avez de superbes lèvres. Je parie qu'elles sont douces. Puis-je les effleurer ? J'en meurs d'envie.»
- « Vous semblez bien charmeur. Allez-y. »
Je ne savais pas vraiment ce que je faisais. À tout prix, je voulais oublier André, et qui mieux que cet inconnu aux yeux envoûtants pourrait m'aider ? Nos lèvres se rencontrèrent, et il se montra doué dans cet art. La magie de cette nuit, la musique lointaine de la fête, tout semblait se fondre dans un moment parfait.
Dans les bras d'Alexander, je pouvais presque oublier le chagrin qui m'avait tourmentée. Nous continuâmes à rire, ensemble, comme si le monde entier s'était effacé pour laisser place à notre bonheur.
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