🌸 TROISIÈME DÉFI : À L'IMAGE DE L'AMOUR 🌸

Contrainte : écrire une scène en s'inspirant d'une image libre 

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Après avoir tapé "Love tumblr" sur Google Images, j'ai trouvé cette photo qui m'a fait penser à une histoire que j'ai imaginée depuis longtemps dans ma tête (2019-2020), mais que je n'ai jamais eu le temps d'écrire ! 

📝 Romance paranormale / Romance dramatique / Romance multiculturelle / Slasher / Horreur

apprenti0auteur

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Mon cœur tambourine immodérément dans ma poitrine lorsque j'entre dans l'ancien bureau, poussiéreux et morbide à souhait. Je referme la porte, le plus discrètement possible, et je tente de reprendre mon souffle, malgré la situation. Mon corps entier tremble de terreur. Je baisse les yeux sur mes vêtements, et des larmes viennent aussitôt brouiller ma vue. Du sang. Je suis encore sous le choc de ce qui vient de se passer... Et le pire, c'est que je n'ai pas vu Yao pendant tout ce temps. Mais où est-il passé ? Ce n'est pas le moment de se séparer !

Ma tête se redresse lorsque j'entends le bois du couloir grincer. Je ne suis plus seule à l'étage. Mais qui approche ? Nos assaillants de cette nuit rouge, ou alors... Les esprits qui hantent ces lieux ? Une larme coule le long de ma joue. J'ai l'impression que mon cœur va sortir de ma poitrine et me faire exploser... Sur mes gardes, je me recule, tout en ne quittant pas du regard la poignée. La maison est plongée dans le noir et un silence pesant. Seul le clair de lune me donne un peu d'espoir. Sa lumière illumine particulièrement la pièce dans laquelle je me trouve... Mais, ça ne la rend pas moins effrayante.

Mes pensées reviennent vers mon mari, Yao. Est-ce lui qui rode dans les couloirs à ma recherche ? Je déglutis. C'était une mauvaise idée de venir ici pour le weekend, en compagnie de sa famille qui me déteste (détestait, à présent). J'aurais dû nous retenir à l'aéroport... J'aurais dû suivre mon instinct.

Yao ?  je chuchote.

Un objet lourd tombe au sol... Et, quelqu'un, ou quelque chose, donne l'impression de le traîner. Mon sang ne fait qu'un tour. Je comprends vite qu'il s'agit d'un des deux intrus restants. Je suis sûre que c'est celui avec la hache.

— Tu te caches par ici, ma jolie ? chante ce dernier dans le couloir.

C'est bien lui. Mon dos atteint le mur du fond, et je pose mes mains sur mes lèvres pour éviter de pousser un cri. Deux autres larmes viennent agresser ma peau.

Par la fenêtre... murmure soudainement une voix enfantine dans la pièce.

Un frisson parcourt mon corps, et je sens que les poils de mes bras se dressent. J'étais pourtant persuadée d'être seule ici... Lentement, je tourne ma tête vers l'origine de la voix. Je remarque qu'un des quatre coins de la pièce est plongé dans le noir complet... Et je suis juste à côté ! Plus je regarde ce néant mural, plus j'ai l'impression qu'un monstre s'y cache et me fixe...

Une petite balle rouge en sort, comme par magie, et roule en ma direction, suivie d'un rire enfantin. Je pose une main sur ma poitrine et je me décale, tandis qu'un cri muet entoure mes lèvres. Je ne quitte pas la balle des yeux. Je la reconnais. C'est celle qui était bloquée, sous les roues de la voiture de Yao, et que j'ai jetée dans le jardin, quand nous sommes arrivés Vendredi soir...

J'ai envie de vomir, aussi. Serait-ce de l'urine qui fuit dans ma culotte ? Mon corps est si bouleversé, qu'on dirait que je fais de l'épilepsie.

— C'est toi qui as fait ça à mon frère, n'est-ce pas ? Je l'ai vu dans la cuisine ! Espèce de connasse ! Tu vas le regretter ! menace l'intrus. 

Sa voix est si claire... Il est près de ma pièce ! J'imagine son instrument meurtrier en train de me transpercer le corps... À cette image, mon corps se réveille et je reprends son contrôle. Je m'avance vers la fenêtre, je l'ouvre et je passe ma tête en premier.

— Je t'ai trouvée ! lance l'agresseur en ouvrant la porte.

Je hurle et, à cause de ma précipitation, je tombe de la fenêtre. L'adrénaline me fait oublier la douleur et je me relève immédiatement. Je cours avec un but précis. Je sais exactement où me cacher ! Dans ce cabanon qui fait office de cave. Yao est allé chercher du bois dedans, il y a deux jours de ça ! C'est mon seul espoir... J'espère que Yao s'y trouve aussi !

Quand j'arrive sur place, la porte est grande ouverte. Je m'avance, pour descendre les marches en bois, mais je me retiens juste à temps à la porte. Je me recule et constate les dégâts grâce à la lueur de la lune. Deux marches se sont cassées et... Quelque chose traîne au sol, mais je ne vois pas quoi... Je plisse des yeux et je reconnais une forme humaine... Plus exactement...

— Yao, oh non !

Je reconnaîtrais le dos de mon mari entre mille ! Je m'assois pour sauter dans le cabanon. Il est sûrement tombé en voulant se cacher, lui aussi ! Je fais le tour et je constate qu'il a les yeux grands ouverts. Mes sourcils se froncent.

— Yao ?

Je m'agenouille à ses côtés et le secoue, sans résultat. Je pose mon index et mon majeur au niveau de son pouls et... Rien. Je me rends compte alors que sa peau est glacée.

— Non, non, non... Tu ne peux pas... Tu... Yao, bordel !

Je le secoue, encore. J'entends à nouveau les pulsations de mon cœur. J'aurais aimé en donner quelques-unes à mon mari... Mais je dois me rendre à l'évidence. Il n'est pas mort aujourd'hui... Mais depuis plusieurs jours déjà. Ma vision redevient floue. Oh mon Dieu. Les pièces du puzzle s'emboîtent unes à unes dans ma tête. Depuis qu'il est parti chercher ce foutu bois, j'ai trouvé que son comportement était bizarre... Presque inexplicable. Mais, alors...

— Tu as deviné, Iris.

Je relève la tête. Yae sort de la pénombre du cabanon pour venir se positionner sous le clair de lune. Il est encore plus beau que dans mon souvenir... Mon souvenir... Mon menton se met à trembler violemment, suite à cette pensée. Ma gorge se noue. Des larmes chaudes et salées s'évanouissent sur mon visage.

— J'étais la seule à te voir... N'est-ce pas ?

— Oui.

— Pourquoi ? je demande, entre deux hoquets.

— Je crois... Je crois que, c'est le bébé. Et la maison aussi... Elle est spéciale.

C'en est trop pour moi. J'éclate en sanglot, la tête baissée. Je vois ses pieds apparaître dans mon champ de vision. Il s'est accroupi.

— Je l'ai su dès que je suis mort... Je suis désolé, Iris.

Je renifle et je réussis à relever la tête pour le regarder. Je lis de la tendresse dans son regard, malgré cette situation horrible. Je l'aime tellement... C'est si injuste !

— Je voulais te faire la surprise ce weekend, mais... On s'est engueulé pour cette histoire idiote de divorce juste avant de venir ici, et ta famille était...

Mais, toute sa famille est morte ce soir. Mon cœur se brise en mille morceaux. Je suis seule, dorénavant. Je secoue la tête.

— Non, tu ne peux pas nous laisser ! Je ne veux pas que tu meures ! On a encore pleins de choses à vivre !

— Iris...

Il me caresse le visage, mais je ne sens absolument rien. J'aurais aimé le serrer dans mes bras, une dernière fois...

— Tu dois vivre, Iris, pour le bébé, pour moi... Je sais que ma famille n'a pas toujours été bienveillante avec toi. Et j'ai été lâche sur ce coup... Mais tu es une Yang, quoi qu'il arrive. Tu es ma femme. Tu portes notre enfant. Je vous protégerai. À tout jamais.

Il disparait l'instant d'après et je renifle bruyamment... Un dernier gémissement, et... Je pose mon regard sur son corps. Je tends la main et ferme délicatement ses paupières. J'embrasse le haut de sa tête, priant les yeux fermés. Je me tourne ensuite pour regarder la porte du cabanon, déterminée.

— Cinq à un, bande d'enfoirés... C'est à mon tour ! 

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