🌸 xi.

— J- Je peux tout t'expliquer, P... En fait, tu, tu vas trouver ça bizarre m- mais-

— C'est toi, Spider-Man ??

Peter s'arrêta et ferma les yeux. Il prit une profonde inspiration.

— ... Je vais t'expliquer. Mais je t'en supplie, ne crie pas !! ajouta-t-il rapidement.

Peony fit non de la tête, lèvres pincées. Elle n'allait alerter personne. Elle regarda autour d'elle. Ne trouvant aucun support pour s'asseoir, elle se laissa tomber au sol. Peter termina de ranger ses affaires. La jeune fille le regarda faire, les yeux toujours exorbités.

— Q- Qu'est-ce que tu fais là ? demanda Peter.

— C'est, euh... May m'a ouvert, répondit Peony.

Aucun autre mot ne pouvait sortir de sa bouche. Elle était dans un état de choc trop important.

— May est là ??? questionna Peter, les yeux grands ouverts.

Peony hocha doucement la tête.

— Oh, merde, soupira Peter en posant une main sur son front. Je suis désolée, Peony, c'est entièrement de ma faute, j'ai pas fait attention à l'heure.

La jeune fille réitéra son geste, les yeux fermés. Voyant qu'elle était profondément choquée, Peter vint s'asseoir à côté d'elle, contre le mur.

— Euh... Ça va ?

Peony rouvrit les yeux et tourna la tête vers Peter. Elle le fixa longuement, les yeux plissés.

— À ton avis ?

Peter sembla surpris par sa réaction.

— Tu... Tu es en colère ?

Peony baissa les yeux vers ses jambes repliées contre sa poitrine.

— Non, répondit-elle. Je ne crois pas.

Peter fut soulagé.

— Tu... Tu veux bien m'écouter, du coup ?

— Oui.

Elle laissa tomber sa tête sur l'épaule de Peter, qui resta immobile.

— D- D'abord, je voulais t'en parler plus tôt. Mais je pouvais pas. Je savais comment aborder le sujet. Je savais pas comment t'aurais réagi. J'étais content de t'avoir comme amie, je m'en serais voulu de tout gâcher pour ça. Et quand bien même, je pouvais pas. J'y arrivais pas.

— Ned n'est même pas au courant ? demanda Peony d'une voix détachée.

Elle avait refermé les yeux.

— Non, personne ne le sait. Enfin, à part toi maintenant. J'avais pas envie de confier ce secret à quelqu'un, de lui infliger le fait de devoir le garder. C'est pas juste. Et au fond de moi, j'avais aussi envie de le garder juste pour moi. Mon oncle Ben m'a dit un jour "un grand pouvoir implique de grandes responsabilités". C'était ma responsabilité de garder le secret. Tu vois ?

Peony hocha la tête.

— ... Je me suis fait piquer, reprit Peter. Par une araignée génétiquement modifiée. C'était lors d'une visite des labos d'OSCORP Industries avec ma classe, l'année dernière. Après, il s'est passé plein de changements bizarres dans mon corps. Déjà, j'avais plus besoin de lunettes. Du jour au lendemain, comme ça. Et puis, je me suis découvert une sorte de force surhumaine. Ça m'a beaucoup étonné, parce que je n'avais jamais été quelqu'un de sportif ou d'endurant. Ça, c'était les trucs les moins bizarres. Après, j'ai découvert que je pouvais  grimper au murs, tisser des toiles, des trucs comme ça. Et mes sens s'étaient ultra-développés. D'ailleurs, je crois que j'ai récolté un sixième sens, un genre de "sens de super-araignée" qui m'avertit d'un danger imminent. Tout ça, tous ces trucs, c'est des changements énormes dans la vie d'un garçon comme moi. Avant j'étais juste Peter, un mec insignifiant, doué en sciences, je passais inaperçu. Remarque, c'est toujours le cas... Mais à côté je suis aussi Spider-Man. C'est déstabilisant parfois, si je ne me concentrais pas à fond, il m'arriverait des dédoublements étranges de la personnalité.

Il marqua une pause.

— J'aurais pu ne jamais exploiter ces supers-pouvoirs, ou les utiliser pour moi seulement. Mais il y a plein de gens dehors qui ont besoin d'aide, qui ont besoin qu'on les protège. Alors je fais ce qui me semble juste : j'agis, pour leur sécurité, et pour améliorer ne serait-ce qu'une partie de leur vie. Je ne peux pas les rendre parfaites, mais si je peux leur enlever une épine du pied en combattant le crime dans les rues de mon quartier, alors je le fais. Et j'en suis vraiment fier. C'est la seule chose qui me rend fier, et je ne peux la partager avec personne.

Peony resta silencieuse. Elle sentait que Peter avait besoin de parler, de vider son sac. Alors elle le laissa faire.

— C'est arrivé juste avant la mort de mon oncle. C'est un peu à cause de ça que j'ai décidé d'enfiler ce costume quotidiennement.

Il lâcha un soupir profond et continua :

— Quand j'ai découvert mes nouvelles capacités, j'ai eu ce qu'on appelle un excès de confiance. J'ai décidé de participer à un combat de catch, qui pouvait me faire remporter 3000$ si j'en sortais vainqueur. J'ai fabriqué ce costume, et j'y suis allé anonymement. J'ai battu le champion. Mais l'organisateur n'a pas voulu me donner les 3000$ qu'il me devait. Il ne m'a laissé que 100$. J'étais en colère, alors quand j'ai vu ce gars le braquer, je l'ai laissé volontairement s'enfuir.

Sa voix se mit à trembler.

— J- J'aurais pu empêcher ce qui s'est passé. Mais j'ai été trop bête. Ce mec, celui qui a volé la caisse... c'est lui qui a tué mon oncle. En pleine rue. À cause de moi.

Il s'arrêta un instant pour reprendre contenance et ne pas fondre en larmes.

— C'est à partir de ce moment que j'ai décidé de faire le bien grâce à ces pouvoirs. Je culpabilisais trop. C'est entièrement de ma faute, alors j'essaie de me racheter comme je peux. Je sais que ce ne sera jamais suffisant, par rapport à ce que j'ai fait, mais j'espère que mon oncle me pardonnera, là où il est.

Peter ne put retenir ses larmes plus longtemps. Ses épaules se mirent à trembler, et il cacha son visage dans son bras. Peony se redressa pour lui faire face. Elle passa ses bras autour de son cou et le serra contre elle. Peter nicha sa tête dans son cou et y déversa son chagrin. Peony lui caressait le dos, se voulant rassurante.

— Quoi qu'il se soit passé, ce n'est pas de ta faute, lui murmura-t-elle à l'oreille. Ce ne sera jamais de ta faute, parce que tu es une bonne personne, Peter. Les hasards existent. Il se trouve que la route de cet homme a croisé celle de ton oncle au mauvais moment. Mais en aucun cas ce n'est à cause de toi.

Inconsolable, Peter continuait de pleurer dans son cou, agrippé à sa veste.

— Je te lâche pas. Je te lâche pas, Peter Parker. Je te le promets, je te lâche pas. Jamais. Et je ne trahirais pas ton secret. Tu peux me faire confiance.

Peter hocha la tête et essaya de se calmer, reprenant son souffle. Peony l'étreignit jusqu'à ce qu'il se calme entièrement. Il se détacha d'elle, les yeux toujours baissés.

— Merci, P, murmura-t-il en s'essuyant les yeux. Merci pour tout.

— Tu n'as pas à me remercier, c'est normal, le rassura-t-elle en souriant légèrement.

— ... Tu étais venue pour quoi, à la base ?

Peony se rappela soudainement la raison de sa venue.

— C'est vrai ! Le papier !

Elle attrapa son sac et fouilla dedans. Peter la regarda faire. Elle lui donna la feuille distribuée par Liz quelques heures auparavant. Peter se leva, lut brièvement le texte et posa la feuille sur son bureau. Peony se releva à son tour.

— J'imagine que... May n'est pas au courant ?

— Non ! Non. Personne ne l'est, à part toi.

— D'accord. D'accord, je ne dirais rien.

Peter hocha la tête.

— Merci.

Soudain, le jeune homme pâlit. Peony fronça les sourcils. La seconde d'après, tante May ouvrait la porte.

— Tout va bien, les enfants ?

— Oui, ça va, répondit Peter d'un air qui se voulait assuré.

— Peter, mon chéri, tu as les yeux rouges !

— Oh, je... Je n'arrête pas d'éternuer...

— Oh... Ça ne va pas mieux ? grimaça May.

— Si, si, beaucoup mieux ! J'ai juste quelques restes de ce matin. Mais ça va passer.

— D'accord. Peony, veux-tu rester manger ? J'ai fait un gratin !

— Oh... Ça aurait été avec plaisir, Madame, mais je n'ai même pas prévenu mon père que je rentrais plus tard... Je vais rentrer. Merci quand même, ce serait pour une prochaine fois.

— Avec plaisir, ma chérie ! Et par pitié, appelle-moi May ! Il n'y a que mon banquier qui m'appelle Madame, et j'ai horreur de ça.

Peony sourit.

— D'accord.

May quitta la chambre. Peony se tourna vers Peter.

— J'aurais aimé que tu restes... Je ne sais pas comment je vais faire, avec May.

— Tu vas faire comme d'habitude, dit-elle en prenant ses mains. Il n'y a pas de raison que ça se passe mal. On se voit demain.

Elle déposa un baiser sur sa joue et quitta la chambre à son tour. Elle salua May et sortit de l'appartement. Son sourire disparut instantanément. Cela lui brisait le cœur de laisser Peter dans cet état, mais il avait besoin d'être seul, en famille. Peony ne pourrait jamais s'incruster entre lui et May. C'était la bonne solution. Demain serait un autre jour. La pilule serait passée.

Quand même, c'était incroyable. Peter était l'homme-araignée de YouTube.

Quel garçon surprenant.

🌸🌸🌸

j'espère que ce chapitre vous a plu !! on a un peu plus d'explications, Peter se dévoile un peu à Peony :) n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé ! vos commentaires me font toujours plaisir :) je vous embrasse et vous dit à bientôt 💕

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