🌸 v.

Ils marchèrent jusqu'à la fleuristerie et pénétrèrent à l'intérieur. Le père de Peony était à l'intérieur. C'était un homme au teint légèrement bronzé et à l'air fatigué. Les rides sur son front témoignaient de son âge un peu plus avancé que celui de May.

— Bonjour, Papa ! lança Peony.

Il ne prit pas la peine de répondre, fixant Peter de ses yeux noirs, les mêmes que ceux de sa fille.

— Euh... Bonjour Monsieur, je suis, euh, je suis Peter Parker...

— Je t'ai déjà parlé de lui, Papa, tu te rappelles ?

La seule réponse qu'il offrit fut un reniflement dédaigneux.

— Ne fais pas attention, conseilla Peony à Peter qui était devenu livide, il est toujours ronchon quand il fait chaud comme ça.

Peter n'était pas sûr que le comportement du père de son amie était dû à la chaleur mais hocha la tête.

— On va juste ranger les courses et on repart, Papa, prévint Peony.

— Fais, ma fille, fais, répondit l'interpellé avec un geste las de la main.

Peony se tourna vers Peter, l'incitant à la suivre, et alla ouvrir une porte dissimulée dans le fond du magasin. Derrière, il y avait un grand escalier en colimaçon.

— Je te préviens, il est assez fatiguant, dit Peony en s'y engageant la première. L'escalier, je veux dire.

Peter la suivit sans dire un mot. Arrivé en haut, il put constater qu'elle n'avait pas tort. Il tâcha de reprendre son souffle tandis que Peony déverrouillait la porte de son appartement à l'aide de ses clés. Elle ouvrit la porte et désigna l'intérieur pour laisser Peter entrer. Celui-ci s'engouffra dans le hall d'entrée, encouragé par Peony qui le poussa légèrement pour qu'il avance. Elle déposa ses clés sur un meuble peint en bleu dressé dans le couloir.

— Viens, je vais te faire visiter ! fit-elle en passant devant Peter.

Elle se dirigea vers la cuisine, posa les sacs de courses sur une petite table et ressortit, suivie par Peter.

Tout était blanc dans l'appartement. Les murs, les placards. Les seules choses apportant une touche de couleur étaient les meubles que Peony et son père avaient gardé de leur ancienne habitation, à savoir : une grande bibliothèque rouge dans le salon, assortie au meuble télé, le vieux canapé gris et usé, ainsi que la table et les chaises en bois. Les murs étaient recouvert de photos et de posters en tout genre.

— Comme tu peux le voir, on n'a pas encore terminé de vider les cartons.

— Vous avez déjà bien avancé, c'est bien !

En effet, tous les livres étaient placés dans la bibliothèque, ainsi que quelques vinyles rangés dans l'étagère la plus basse. Un tourne-disque était posé sur le meuble télé.

— Le nombre de vinyles que vous avez !... s'extasia Peter.

— Oui, mon père adore. Moi aussi, je dois dire.

Peter s'accroupit pour mieux regarder.

— AC/DC, Nirvana, Guns N' Roses... Amateurs de rock ?

— Ça oui ! affirma Peony.

— C'est quoi ton groupe préféré ?

Peony sourit.

— ... Muse. Mais je dois dire je voue aussi un énorme culte à AC/DC, même si ce n'est pas très original.

— C'est un peu la base du Hard Rock.

— C'est vrai. Tu peux... regarder un peu, si tu veux. Je vais aller préparer mon sac.

— Ok.

Peony jeta un dernier regard à son ami et disparut dans sa chambre. Elle chercha un maillot de bain dans les tiroirs de sa commode. Elle en dégota un jaune une pièce laissant les épaules nues. Elle soupira.

— Pourquoi est-ce que j'ai acheté ça, déjà ? marmonna-t-elle pour elle-même.

Elle chercha un peu plus au fond des tiroirs mais celui qu'elle cherchait, le turquoise qui avait appartenu à sa mère, avait disparu. Elle finit par abandonner et remplit un petit sac à dos avec son maillot jaune, une serviette de bain et une paire de lunettes de plongée. Elle revint dans le salon. Peter était en train de regarder les étagères de livres.

— On y va ? fit Peony.

— Ouais !... C'est une super bibliothèque que vous avez.

— J'ai toujours aimé lire, confia Peony en haussant les épaules. Ça vient de ma mère. C'était une très très grande lectrice. La plupart des livres de cette bibliothèque lui appartiennent.

Peter hocha la tête, intéressé.

— Tu as... rassemblé tout ce qu'il te fallait ? demanda-t-il à son amie.

— Oui, répondit Peony. Tu veux qu'on emporte un paquet de gâteaux pour la sortie ? J'ai toujours faim quand je vais à la piscine.

— Ouais ! Ouais, si tu veux.

— Je reviens, fit alors Peony en se dirigeant vers la cuisine.

La jeune fille se mit à chercher dans les placards blancs. Elle trouva un paquet de cookies au chocolat et à la noisette qu'elle fourra dans son sac.

— C'est bon, on est parés ! lança-t-elle en revenant dans le hall.

Peter sortit du salon pour la rejoindre.

— Cool, alors allons-y !

Peony sortit la première mais tint la porte pour laisser passer Peter avec un grand geste solennel du bras.

— Après vous.

Peter ricana et commença à descendre les escaliers.

Ils retraversèrent la fleuristerie.

— Shalom, Papa !

— À plus tard, metouka. Amusez-vous bien.

Peter fronça les sourcils et rejoignit Peony dehors.

— Comment il t'a appelé ? lui demanda-t-il.

— Metouka. C'est de l'hébreu. Littéralement, ça veut dire "mignonne", "jolie" mais ça peut être utilisé en surnom mignon pour une fille.

— Tu parles hébreu ?

— Oui, affirma Peony. Mes grands-parents paternels sont nés en Israël. Ils s'y sont rencontrés, s'y sont mariés et sont venus habiter à Manhattan où mon père est né. Mes grands-parents lui ont toujours parlé en hébreu, alors il a grandi avec les deux langues. Il a fait pareil avec moi. Malgré qu'il soit né ici, il est très attaché à notre pays d'origine et à notre religion. Nous sommes juifs, avoua Peony en levant les yeux vers Peter qui l'écoutait attentivement.

Ce dernier trouvait Peony de plus en plus intéressante.

— J'ai lu quelque part que la religion juive se transmettait par la mère... commença-t-il. La tienne l'était ?

— Elle a accepté de se convertir avant son mariage avec mon père. Ça lui a pris plusieurs années, c'est très sérieux ! Il faut montrer que tu es vraiment impliqué. Mais elle l'a fait, alors me voilà, dans toute ma complexité.

— C'est vrai que c'est complexe... Tu me ferais un petit résumé ? demanda Peter avec un sourire en coin.

— Si tu veux... Mais après tu me parles de toi !

— Ouais, on verra... répondit Peter, gêné.

— Donc, tu veux un résumé... Ma mère est afro-américaine. Sa famille vient de Guinée mais vit aux États-Unis depuis l'esclavagisme, alors ça remonte à loin... C'est plus simple de dire afro-américaine, si tu veux mon avis. Mon père est né à Manhattan mais est d'origine israélienne. Ma mère s'est convertie au judaïsme pour mon père. Ça fait donc de moi une métisse juive, israélienne et afro-américaine. Oy (*), que c'est compliqué !

— Je ne te le fais pas dire ! rit Peter.

— À toi, maintenant ! s'exclama Peony.

— Oh, tu sais... Je suis juste un garçon normal...

Peter aurait voulu lui dire tout : qu'il possédait des super-pouvoirs d'araignée et qu'il s'en servait pour combattre le crime. Mais quelque chose lui nouait la langue. Il avait besoin de garder son identité secrète. C'était ce que tous les super-héros faisaient. Mais c'était extrêmement dur de ne partager ce secret qu'avec lui-même.

— J'aime beaucoup les sciences, je suis même plutôt doué, mais je ne pense pas que cela me définisse entièrement...

— Cela fait tout de même partie de toi.

— Ouais...

— Et ensuite ? insista Peony. Quelles sont les choses que tu aimes, que tu détestes ?

— Hum, eh bien... J'aime Star Wars et le cinéma en général, la nourriture étrangère, les comédies musicales... Et c'est à peu près tout ce qui me vient à l'esprit maintenant.

— Ta comédie musicale préférée ?

— Euh, je ne sais pas trop... Je ne peux pas en citer qu'une... Les classiques, je dirais : Singing in the rain, Grease, West Side Story...

— Tu as vu Le Magicien d'Oz ?

— Pas encore...

— Attention, ça fait déjà deux films qu'il faut que je te fasse regarder !

— Contre environ une centaine pour moi, je te rappelle !

— ... C'est vrai.

— Donc je n'accepterai aucune réflexion de ta part, miss... Miss comment d'ailleurs ?

— Doukhan.

— Miss Doukhan. Comment tu fais ce son avec le "kh" ?

— Ça vient de la gorge, c'est un mélange entre le R et le H...

Peony fit une démonstration de prononciation et Peter tenta de l'imiter.

— Oui, c'est bien ! On y est presque.

Peter rit en secouant la tête. Peony le fixe en souriant.

— Quoi ? lui demande-t-il, intrigué.

— Rien, répondit Peony, tout en gardant ses yeux fixés sur son visage. C'est juste que... Je suis contente de t'avoir rencontré, Peter.

Peter baissa les yeux vers Peony, les joues légèrement rouges.

— Moi aussi, je suis content.

🌸🌸🌸

(voici le premier gif de notre petite Peony, c'est Nesta Cooper si ça vous intéresse haha 😊)

J'espère que ce chapitre vous a plu, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé 😘 je vous embrasse

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