🌸 iv.
Peter n'avait jamais raté une occasion pour sortir son costume de Spider-Man. Il déambulait entre les immeubles la nuit, veillant sur son quartier. Parfois, il se perdait dans ses pensées. Cela lui permettait de se retrouver lui-même.
Malgré les messages et les appels récurrents de Peony, Peter se sentait terriblement seul. Il avait hâte qu'elle rentre pour qu'il puisse la revoir. Elle était censée arriver à l'aéroport dans l'après-midi.
Durant ces nombreuses conversations téléphoniques, les deux amis avaient appris pas mal de choses l'un sur l'autre. Cela les avait beaucoup rapprochés.
Peony envoya un message à Peter pour lui dire qu'elle partait aux alentours de 9 heures 30. Il ne le vit qu'une heure plus tard en se réveillant. Il ne lui envoya qu'un seul message, lui demandant de l'appeler quand elle aurait atterri.
Aujourd'hui, malgré sa solitude, Peter sortit. Les cours reprenaient dans trois jours. Il comptait bien profiter de ses derniers moments de vacances. Ned rentrait demain. Ils s'étaient appelés plusieurs fois durant la semaine, mais Peter avait toujours omis de parler de Peony. Pour l'instant il avait envie de la garder pour lui seul. C'était égoïste, peut-être même étrange, mais il voulait être le le seul à connaître la jeune fille, à pouvoir jouir de son existence. Jusqu'à la rentrée, du moins.
Peter marcha longtemps, ses écouteurs dans les oreilles. Lorsqu'il passa devant la fleuristerie Chez Valerie, il remarqua qu'une feuille blanche avait été scotchée à la porte.
《Fermée jusqu'au 01/09 pour cause de congés》
Les parents de Peony avaient fermé le magasin. Peut-être étaient-ils partis en vacances quelques temps aussi. En tout cas, si Peony revenait aujourd'hui, ils l'attendaient sans doute à l'aéroport.
Le jeune homme rentra chez lui au bout d'une heure et demie de promenade. Il était presque seize heures. Peony devait être en route pour revenir.
En effet, à presque dix-sept heures, Peter reçut un appel de sa part.
— Allô ? répondit-il immédiatement.
— Hey, Peter Parker, fit la voix fatiguée de Peony au bout du fil. Comment tu vas ?
— Moi ça va, mais toi ?
— Ça va aussi. Je suis juste claquée à cause des cinq heures d'avion mais sinon ça va.
— C'était pas trop dur de repartir ?
— Un peu. On s'était bien retrouvées avec Willow.
— Oui, c'est ce que j'ai cru comprendre... Ça veut dire que tout n'était pas perdu et, peut-être, vous vous reverrez bientôt.
— J'espère. En attendant, il faut que l'on se revoit tous les deux ! C'est pratique d'habiter à cinq minutes.
— C'est clair ! J'imagine qu'aujourd'hui ça ne va pas être possible, par contre.
— En effet, pouffa Peony. Il faut que je range mes affaires et je sens que je vais m'endormir très tôt. Je ne voudrais pas que tu me traînes alors que je ne serais pas du tout apte à discuter. Demain en fin d'après-midi, ça te va ?
— C'est parfait.
— Ok, on fait ça alors. À demain, Peter Parker.
— Salut, Peony, à demain.
Ils raccrochèrent. Peter sourit devant l'écran de son téléphone. Il allait enfin revoir la jeune fille.
🌸💛🌸
Le lendemain, Peony le recontacta pour lui donner rendez-vous aux alentours de quinze heures devant chez lui, avec ses affaires de piscine. Peter prépara un petit sac à dos avec son maillot et une serviette de bain. Il prévint ensuite tante May qu'il passait l'après-midi avec Peony.
— Oh, très bien, salue-la de ma part !
— Ok !
Et il quitta l'appartement. Il descendit les escaliers rapidement. Arrivé dans le hall, il vit immédiatement la petite silhouette de Peony qui attendait juste devant. Il sourit malgré lui et se dépêcha de sortir.
— Hey, Peter Parker ! s'exclama la jeune fille en le voyant. Ça fait plaisir de te voir !
Elle vint embrasser sa joue. Peter essaya de dissimuler le rouge qui lui montait aux pommettes et se gratta la nuque.
— Hey, Peony, je suis content de te revoir aussi.
Il remarqua rapidement qu'il n'avait pas grand chose à lui demander, étant donné qu'elle lui avait déjà tout raconté sur son séjour chez son amie d'enfance.
— Je pensais, tu veux bien m'accompagner au market ? demanda Peony, brisant le silence. J'ai quelques courses à faire pour la fin de la semaine.
— Oui, pas de soucis ! C'est pour tes parents ?
— Non, pour moi. Je vais être seule de vendredi à dimanche, mon père rend visite à sa sœur qui est très malade...
— Ta mère part avec lui ?
Peony eut un rictus.
— J'aurais bien aimé, mais malheureusement ma mère ne peut plus vraiment bouger d'où elle est.
Peter fronça les sourcils.
— Comment ça ?...
— Ma mère est décédée il y a cinq ans. Elle repose tranquillement sous terre, maintenant. Elle est au Calvary Cemetery, à quelques minutes d'ici. En réalité, c'est pour ça qu'on a déménagé. Avant, on habitait à Manhattan, près de la famille de mon père. Mais ma mère avait passé toute sa vie dans le Queens alors mon père a tenu à ce qu'elle soit enterrée ici. Il a aussi prit la décision de déménager à la fin de mon collège pour être au plus près d'elle. Enfin, je sais aussi que la fleuristerie ne marchait plus très bien à Manhattan et que ça faisait très longtemps que Papa voulait changer d'air, alors c'était l'occasion. C'est elle, Valerie, confia Peony en se tournant vers le jeune homme.
Peter eut le souffle coupé. Quelques larmes firent leur apparition au coin de ses yeux. Son oncle Ben était enterré au même endroit que la mère de Peony.
— Peony...
— Oui ?
— Je... Il y a quelque chose dont j'aimerais te parler aussi.
— N'hésite pas. Je suis là pour ça, tu sais.
— Mon oncle Ben aussi est enterré là-bas. Il est mort il y a quelques mois.
— Oh... C'est tout récent, alors... J'espère que tu tiens le coup, se désola Peony d'une voix douce en lui prenant la main.
— Avant qu'il... ne parte, nous vivions tous les trois avec May. Mes parents sont morts dans un crash d'avion quand j'étais tout petit. Mais je ne les ai presque pas connu... C'est moins triste que d'avoir perdu mon oncle, que je considérais comme mon père.
— C'est quand même un déchirement... Personne ne devrait avoir à perdre un membre de sa famille. Mais, tu sais quoi, je suis sûre et certaine que tes parents, ton oncle Ben et ma mère nous surveille de là où ils sont. Et qu'ils sont très fiers de nous. S'ils se sont rencontrés là-haut, peut-être qu'ils sont heureux de voir que nous sommes amis aussi.
Peter sourit légèrement en haussant les épaules.
— Peut-être, dit-il.
— Si tu veux, on ira les voir ensemble un jour.
Peter hocha la tête, peu convaincu. Il avait l'habitude d'y aller seul — même si cela faisait longtemps qu'il ne s'y était pas rendu. Avec un peu chance, cette idée sortirait de la tête de Peony.
— Du coup, qu'est-ce que tu comptes faire en ce dernier week-end de vacances ? demanda Peter alors qu'ils s'étaient remis en route.
— Je ne sais pas trop. Je pensais qu'on aurait pu commencer à regarder Star Wars ensemble.
Peter s'arrêta de marcher.
— Sérieusement ?
— Bah... Oui. Il faut bien que je commence à les regarder un jour !
— Tu ne pouvais pas me faire plus plaisir que ça, Peony.
La jeune fille laissa échapper un rire.
— Tu n'auras qu'à venir chez moi avec la collection complète et puis on se fera un petit marathon. Juste avant la rentrée, c'est parfait !
— Génial ! Vraiment super.
Peter pensa à Ned. Il aimerait certainement être là.
— Mon meilleur ami rentre chez lui aujourd'hui, ça te dérange s'il fait le marathon avec nous ? C'est un grand fan de Star Wars aussi.
— Non, pas du tout ! Plus on est de fous, plus on rit. Et puis, tu m'as tellement parlé de lui, j'aimerais bien le rencontrer.
— D'accord, je lui en parlerai ce soir.
Ils arrivèrent devant la supérette et y entrèrent. Peony saisit un panier à roulettes et le traîna derrière elle à travers les rayons.
— C'est Ned ton meilleur ami, c'est ça ? demanda Peony tandis qu'elle chargeait son panier de légumes.
— Ouais, c'est ça.
— Et vous vous connaissez depuis longtemps ?
— Depuis le collège. On a toujours un peu été les deux losers alors le rapprochement s'est fait naturellement... Enfin, je ne sais même pas pourquoi je te dis ça...
Peony rit légèrement.
— N'hésite pas à me parler de ce que tu veux, vraiment, assura-t-elle. Sinon, j'ai l'impression que j'instaure un malaise et que tu ne veux rien me dire.
— Non ! Non, au contraire ! C'est juste que, tu vois, j'ai l'impression que ça ne pourrait pas t'intéresser alors... Bah, je m'abstiens, quoi.
— Et c'est là où tu te trompes, Peter Parker. J'ai envie de te connaître, toi, dit-elle en appuyant sur son torse du doigt. Alors dis-moi n'importe quelle chose qui te passe par la tête. Même si ça paraît inintéressant à tes yeux, ça le sera toujours pour quelqu'un. En l'occurrence : moi.
Peter sourit.
— C'est gentil, dit-il.
— C'est surtout vrai ! Oh, attends !
— Quoi ?
— Je crois qu'il faut que je reprenne de l'eau.
— Tu n'as pas fait de liste ?
— Non... À chaque fois je pense ne pas en avoir besoin et au final si. Donc : eau, œufs, lait, farine... J'avais pensé faire des crêpes demain après-midi, donc si tu veux venir il n'y a pas de soucis !
— J'amène mes films ?
— Bien sûr ! Et demande à Ned s'il peut.
— Ouais, je ferai ça.
Ils déambulèrent dans les rayons. Peter écoutait d'une oreille distraite les réflexions de Peony qui se parlait à elle-même. Elle achetait uniquement discount mais s'autorisait quelques écarts sur certains produits, tels que les bouteilles de Coca-Cola ou le Nutella.
Après encore une vingtaine de minutes dans le magasin, ils se dirigèrent vers les caisses. La caissière scanna les articles un par un et Peony paya avant de remplir ses sacs plastiques. Peter insista pour en prendre deux. Peony lutta un instant puis, voyant qu'il ne lâcherait pas l'affaire, lui céda les deux sacs qu'il convoitait tant.
Ils quittèrent le magasin.
— On passe chez moi rapidement et on repart ? questionna Peony. Il faut que je prenne mon maillot de bain, aussi.
— Pas de problème.
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