Chapitre 74


[ Lire avec la chanson en média mes chéris ❤️😘😋]

J'étais dans la voiture avec Sean, et nous venions d'arriver devant chez moi. Enfin, chez mon père, je devrais dire. Je suis sortie de l'hôpital hier à peine, et comme j'avais déjà
manqué un an de la vie de mon fils, il était hors de question pour moi de le laisser, alors je suis allée dormir chez Sean. Il a un appartement dans l'immeuble au père de Nicole. Il y vit avec notre fils. C'est un appartement simple et chic à la fois. Il y a deux grandes chambres, et une petite qui sert de chambres d'amis. Il y a aussi un grand salon, une cuisine reliée à une salle à manger, un balcon et une petite salle qui sert de bureau à Sean.

J'ai appris qu'il travaille maintenant dans une des boîtes au père de Nicole, et il a l'air de s'en sortir. Je sais tout ce qu'elle a fait pour lui et pour mon fils, et je lui serais toujours reconnaissante pour tout cela. Elle me l'avait promis, et elle a tenu sa promesse mieux que je ne l'aurais cru. C'est vraiment une amie en or, je me dois de l'apprendre.

J'ai aussi appris que Gabriella avait quitté la ville. Je n'en reviens toujours pas qu'elle soit allée aussi loin. Je pensais que c'était mon amie, mais je me suis bien tromper. Elle a faillit me tuer, elle m'a séparer de mon fils pendant un an. Je n'arrive toujours pas à croire que ce soit elle. J'aurais pu m'attendre à cela de plusieurs personne, mais pas d'elle. C'était mon amie, j'avais une confiance totale en elle. Mais bon, comme on dit, le mal ne vient jamais de loin. Elle pensait m'avoir vaincu, mais non, elle a eu tord.

Nicole ne voulait pas me le dire, mais elle a fini par m'avouer que Farah avait très mal vécu tout ce qui s'était passé. Elle m'a dit que ma soeur avait fait une tentative de suicide, et qu'elle était tombée en dépression à cause de moi. Je m'en veut tellement, et je regrette de lui avoir fait subir cela. Elle souffrait déjà tellement avec la mort de maman, et son viol. Elle m'avait pas besoin de ça.

Et mon père, il a fait un arrêt cardiaque. C'est pour ça qu'il est encore en fauteuil, parce qu'il ne s'en est pas encore totalement remis. Le pauvre, tout est à cause de moi. Si seulement je pouvais reculer le temps, j'aurais fais en sorte de ne jamais aller dans ce couloir, de ne jamais avoir connu Gabriella. Tout serait tellement bien aujourd'hui si rien de tout cela n'était arrivé.

Je sais aussi que mon père a rejeté mon fils pendant tout le temps où j'étais à l'hôpital. Vous ne pouvez pas savoir à quel point ça me blesse de savoir ça. Je peux comprendre qu'il en veuille a Sean, mais mon fils n'avait rien fait dans tout ça. Il était innocent, il ne méritait pas de se faire rejeter de la sorte. Je sais que je n'ai pas le droit, mais je lui en veut quand même un peu. Ça me fait beaucoup de peine.
Imaginez que je ne m'étais pas réveillée et que j'étais morte ? Qu'est-ce qu'il aurait fait ? Il aurait continuer de renier et de rejeter Rayane ? Il aurait fini sa vie sans jamais accepter mon enfant ? C'est difficile à accepter pour moi.

Techniquement je devais avoir mon diplôme il y a quelques semaines. Mais malheureusement, ce n'est pas le cas. On m'a dit que j'avais tout de même valider ma première puisqu'il ne restait que trois semaines de cours lorsque j'ai eu mon accident, et que les examens s'étaient déjà déroulés à ce moment là. J'ai eu pile la moyenne, alors que d'habitude j'ai d'assez bonnes notes. Mais bon je ne suis pas surprise, puisque j'avais pas mal de soucis personnels qui m'empêchaient de totalement me concentrer sur les cours et tout ça.

Je vais avoir dix-neuf ans dans exactement trois moi. Oui, trois mois après mon accident j'étais censée avoir dix huit ans, et j'ai passé mon anniversaire à l'hôpital, dans le coma. Nicole m'a dit que Sean était venue me voir avec un bouquet de fleur, un gâteau et un ours en peluche ce jour là, et qu'il était resté dans ma chambre toute la journée. Je trouve cela très mignon de sa part, mais vraiment.

Bref donc comme je le disais, nous venons d'arriver chez mon père. Je détache ma ceinture avant de me tourner vers le siège arrière ou était installer Rayane, dans un siège pour enfant. Je lui dis un sourire tendre auquel il répondit rapidement en me regardant avec ses beaux yeux. Il a exactement les mêmes yeux que moi, mais tout le reste, il le tient de son père.

Moi : tu vas aller faire un tour avec papa mon bébé, maman doit parler à papy.

Il me regardait avec des yeux ronds en souriant, sans vraiment comprendre ce que je lui disais. Je déposais un bisou sur ma main, avant de déposer celle-ci sur son petit bras. Il riait aux éclats avant de se concentrer sur la tétine qu'il avait dans la bouche et la petite figurine qu'il tenait dans ses petites mains.

Je me tournais ensuite vers Sean qui souriait d'un air inquiet. Il me regardait intensément, avant de me caresser la joue.

Sean : tu es sure que tu ne veux pas que je vienne avec toi ?

Je hochais la tête en lui prenant la main.

Moi : oui, j'en suis sure. Je dois parler à mon père seul à seule. Va au parc avec Rayane comme convenue, et ensuite tu reviendra me chercher.

Sean : bon, d'accord ma puce. Mais si il y a le moindre problème, appelle moi.

Moi : promis.

Il posait délicatement ses lèvres sur les miennes en me tenant les deux jours. Je souriais avant de me détacher de lui et d'ouvrir la portière.

Sean : fais attention à toi, d'accord ?

Moi : ne t'inquiète pas. Amusez vous bien tous les deux.

Il me fit un clin d'œil.

Sean : appelle moi quand tu as fini, et je reviens te chercher ma puce.

Moi : d'accord.

J'allais refermer la portière, mais il se penchait en me tenant la main.

Sean : Naya ?

Moi : oui, Sean ?

Sean : je t'aime.

Je souriais timidement.
Sa voix était juste tellement sexy lorsqu'il a dit cela.

Moi : je t'aime aussi.

Je refermais vraiment la portière cette fois-ci, avant de marcher lentement vers la porte d'entrée. Je ne peux pas encore marcher normalement, parce que mon corps est resté un an sans mouvement et je n'y suis plus tellement habitué. Je fais de la rééducation depuis une semaine et demi, que je suis sortie du coma, et ça avance plutôt bien.
J'arrive à parler, mais il y a certaines choses que je n'arrive pas encore à faire comme crier, ou parler à haute voix. Les médecins ont dit que ça viendrait avec le temps, il faut juste que je m'y habitue. J'espère que ça viendra vite. Ils m'ont aussi dit que je devrais nager souvent, et que ça m'aiderait à me détendre.

Psychologiquement parlant, je crois que je vais bien. C'est vrai que des fois quand je dors j'ai encore du mal, parce que j'ai peur de ne pas réussir à me réveiller, comme si j'étais encore dans le coma. Mais ils ont dit que c'est normal, et que je ne devais plus y penser...au bout d'un moment ça cessera. Ils ont aussi dit que si j'avais besoin de parler, je pouvais voir un médecin en particulier, c'est à dire un psychologue. Je vais très bien, je n'en ai pas besoin. En tout cas, pas pour le moment.

J'appuyais sur la sonnerie et la porte s'ouvrait. C'était Farah. Elle esquissait un énorme sourire avant de me prendre dans ses bras. Je souriais et je la serrais à mon tour tandis qu'elle me laissait entrer dans la maison.

C'est bizarre de revenir après tout ce temps.
Un an.
Ça fait un an que je n'ai pas remis les pieds chez moi.
C'est étrange.
Vraiment étrange.
J'ai l'impression d'être une inconnue, alors que ce n'est pas le cas.

Farah : je suis trop contente de te voir.

Elle guettait à l'extérieur avant de froncer les sourcils.

Farah : t'es venue toute seule ? Ou est mon neveu adoré ?

Je suis heureuse que Farah se soit occupé de mon fils.
Je sais qu'elle le gardait lorsque Nicole ou Sean n'en avait pas l'occasion. Rayane l'adore, je ne la remercierai jamais assez je crois bien.

Moi : lui et Sean sont allés au parc. Je ne voulais pas qu'il vienne parce que je voulais parler à papa.

Farah : oh.

Je lui prenais les bras, et remarquais des marques violettes sur ses poignets. Elle baissait immédiatement la tête, retirais ses poignets de mes mains et les cachais derrière son dos.
Je pris un air triste.

Moi : je suis désolé, Farah.

Elle souriait tristement en secouant la tête.

Farah : c'est du passé, n'en parlant plus, d'accord ?

Je hochais la tête, et elle me serrait fort dans ses bras. Je caressais doucement son dos, et elle me faisait plein de petits bisou dans le creux du cou.

Moi : fais moi une promesse !

Farah : laquelle ?

Moi : promet moi de ne plus jamais faire ça, s'il te plaît.

Elle resserrais son emprise sur moi.

Farah : Wallah okhti, plus jamais.

Je m'écartait d'elle et lui embrasais le front en souriant.

Moi : ouhibouk Farah.

Farah : je t'aime mille fois plus, grande soeur.

Elle me fit un clin d'œil et embrassait gentiment mes mains pendant de longues secondes.

Farah : dit, tu compte rester chez Sean ?

Moi : je crois bien, pourquoi ?

Farah : même après ce qui s'est passé ?

Moi : c'est du passé. Je l'aime, il m'aime et nous avons le plus merveilleux des petits garçons du monde entier, notre petit Rayane.

Elle souriait.

Farah : tu sais, j'ai appris à le connaitre et ça se voit qu'il t'aime et qu'il regrette vraiment.

Moi : je sais.

Farah : bah bonne chance avec papa hein, et s'il te plait, ne vous disputez pas. Il est encore fragile et toi aussi...je ne veux pas de problèmes.

Moi : ne t'inquiète pas mon coeur, tout va bien se passée.

Farah : je te fais confiance. Hum bah puisque c'est les vacances d'été, je pourrais venir chez vous un moment ? Je veux passer du temps avec Rayane et toi. Je suis tout le temps seul ici...papa va quand même au travail alors que le médecin a dit qu'il devait se reposer, et Anwar n'a plus vraiment le temps de venir, avec ses parents qui déménagent.

Moi : bien sure que tu peux venir ma puce, il y a une petite chambre d'amis et je crois que ça ne dérangera pas Sean que tu sois à la maison, au contraire. Et puis Rayane sera très content lui aussi. Si tu veux, prépare tes affaires le temps que je parle à papa.

Farah : oh merci beaucoup Naya, j'y fonce.

Seize ans.
Mon petit bébé a déjà seize ans et dans quelques mois elle va en avoir dix-sept.
Une vraie petite femme.
La plus forte de toute 🙏.

Elle montait les escaliers en courant tandis que je me rendais dans le bureau de mon père. Il était sur son fauteuil, derrière celui-ci, en train de fumer du tabac dans sa pipe.

Moi : bonjour papa.

Il levait les yeux vers moi en posant sa pipe.

Papa : Omri.

Je souriais et m'avançait tout doucement de lui, avant de m'agenouiller pour lui embrasser les mains. Je ne vous cache pas que ce n'était pas facile de m'agenouiller.

Papa : comment tu te sens ?

Moi : bien papa, très bien même.

Papa : tu es sure ?

Moi : oui, je suis sure.

Papa : bien.

Je me relevais, et il me demandait de m'asseoir pour ne pas que je me fatigue. Je ne me faisais pas prier et m'asseyais sur un des fauteuils gris.

Moi : tu as demandé à me voir.

Papa : oui.

Il déposait sa pipe complètement sur une coupelle en métal avant de réajuster ses lunettes pour mieux me regarder.

Papa : ma fille sort de l'hôpital après un an d'hospitalisation, et ne daigne même pas rentrer chez elle, ou ne serait-ce que passer sa première nuit dans la maison de son père.

Moi : mais papa, je voulais passer du temps avec mon fils.

Papa : ton fils, il faut qu'on en parle.

Je baissais la tête.
Même si ce qui est fait est fait, j'ai conscience que ce que j'avais fais était très mal. Tomber enceinte à dix-sept ans, ce n'est pas normal. Je suis peut être américaine et tout le reste, je n'en oublie pas moins mes origines et mes convictions.
Mais malheureusement, je ne peux pas revenir en arrière, et je ne le souhaite pas. J'aime mon fils plus que tout, et j'aime Sean aussi.

Moi : je suis désolé papa, je sais que j'ai fais une erreur mais je ne peux plus faire marche arrière.

Papa : avoir un enfant à cet âge la, et me le cacher, tu trouve que c'est normal ?

Moi : papa, je te jure que j'ignorais que j'étais enceinte...ils ont dit que c'était un déni total de grossesse. Je ne l'ai su qu'en allant à l'hôpital.

Mon père n'est pas au courant de toute l'histoire et je préfère que cela reste comme ça. Il croit que c'est mon accouchement prématuré uniquement qui m'avait mise dans cet état, il ne sait pas ce qui s'est passer avec Gabriella.

Papa : mais avoir des relations sexuelles avec un garçon a cet âge la, ce n'est pas bien et tu le sais. Et sans protection en plus ! Ou avais-tu la tête ma fille ?!

Je ne répondais pas et me contentait de rester tête baisser.
Je n'ai pas envie de me disputer avec lui.
La vie m'a donné une seconde chance, je ne veux pas de négativité.

Moi : je te demande pardon.

Il appuyait un bouton sur son fauteuil et s'approchait de moi.

Papa : je ne te blâme pas ma puce, je veux juste comprendre.

Moi : je l'aime papa.

Papa : tu l'aimes ? Un garçon qui couche avec ma fille sans même daigner se présenter une seule fois à moi.

Moi : il vous lit le faire, mais....mais j'avais peur de ta réaction. Écoutes papa je suis désolé. Je sais que j'aurais dû faire les choses bien...

Papa : chérie, ne...ne pleure pas.

Il me prenait le visage pour que je le regarde dans les yeux.

Papa : je sais que je n'ai pas été un grand exemple pour toi et ta soeur. J'ai abandonné ta mère alors qu'elle avait besoin de moi, mais c'est parce que j'avais peur. J'avais peur de ne pas supporter le fait de la voir malade, et le fait de vous voir souffrir en la voyant ainsi. C'était son idée. C'est elle qui voulait partir, c'est elle qui préférait être dans cet hôpital plutôt qu'auprès de vous. Elle ne voulait pas vous perturber, et je me rend compte que j'ai agis comme un lâches en acceptant simplement sa décision et en m'éloignant d'elle. Elle avait besoin de moi, et moi je l'ai laisser tomber.

Moi : c'est bon papa...c'est bon n'en parlons plus.

Papa : pardonne moi.

Moi : c'est moi qui te demande pardon papa.

Il m'embrassait sur le front en me tenant la main.

Moi : mais j'aimerais savoir, pourquoi tu n'aimais pas mon fils ? Qu'est-ce qu'il avait de mal pour que tu ne veuille pas de lui ?

J'essuyais la larme qui roulait sur ma joue.

Papa : j'avais l'impression que c'était de sa faute si on me retirait ma petite fille. Te voir dans cet état à cause de lui m'avait rendu fou de rage.

Moi : mais c'était un bébé, papa !

Il baissait la tête.

Papa : je sais, et crois moi j'en ai bien honte. Je regrette, wallah ma fille, si je pouvais retourner en arrière j'aurais agis autrement, j'aurais fais les choses biens.

Moi : si j'étais morte, tu...tu l'aurais détesté toute ta vie alors ?

Il secouais la tête.

Papa : non, ma fille. Je me serais excuse auprès de lui et je l'aurais aime de tout mon coeur parce que ce serait la dernière chose qu'il me resterais de toi.

Je souriais faiblement avant de le serrer dans mes bras.

Moi : je t'aime papa, pardon pour tout.

Papa : je t'aime encore plus ma fille, et c'est moi qui te demande pardon.

Moi : alors ça veut dire que je peux rester chez Sean ? Je te jure que je vais rattraper le temps perdu. Je prendrais des cours à domicile pour finir le lycée et pouvoir m'occuper du petit. Je m'occuperais toujours de Farah, et de toi. Mais s'il te plaît, ne me sépare pas de lui. Et ne me dit pas de le prendre ici avec moi parce que je ne veux pas le séparer de son père. Et moi non plus je ne veux pas me séparer de Sean. Pas encore une fois.

Il essuyait mes larmes, puis il secouait la tête.

Papa : tu l'aime vraiment beaucoup hein ?

Je hochais la tête.

Moi : de tout mon coeur, papa.

Il souriait.

Papa : alors va, et sois heureuse ma fille.

Je le serrais à nouveau dans mes bras.

Moi : merci merci merci mille fois papa, je t'adore. Baaraka allahu fik, papa.

Papa : moi aussi je t'adore mon amour, et qu'il te bénisse et t'accorde ses bénédictions aussi ma fille. Mais s'il te fais le moindre mal, wallah il verra ce que je vais lui faire.

Je souriais.

Moi : ne t'inquiète pas papa, il ne le fera pas.

Je l'embrassais une dernière fois avant de me lever et de rejoindre ma soeur qui finissais de préparer son sac dans la chambre.
J'envoyais ensuite un message à Sean pour lui dire que c'était bon, et il me répondais qu'il arrivait me chercher dans pas longtemps. Je lui avais alors dit que Farah venait, et il m'avait fait comprendre que ça ne lui posais aucun problème.
C'était une magnifique journée.
Subhan Allah ! (Gloire à dieu !)

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