Chapitre 64
J'ai passé toute la soirée à l'hôpital avec Farah. Les médecins ont insisté pour la garder une nuit, le temps de faire des examens complets et voir si tout allait bien pour elle.
Je n'arrive pas à croire que je n'ai rien vu. C'était pourtant évident, mais moi, je n'ai rien vu. J'aurais dû faire le lien depuis le début, mais au lieu de cela, je me suis occupée que de mes problèmes et je l'ai délaisser.
Je me rend compte que je suis quelqu'un d'horribles. J'avais promis à ma mère de prendre soin de ma soeur, mais je ne l'ai pas fait. Elle avait tous ces problèmes, et moi, je n'étais pas là pour elle comme j'aurais dû l'être. Je m'en veux tellement. Si vous saviez à quel point est-ce que je me sens coupable. C'est juste horrible.
Mon père à Peter un cable quand il a su. Il est devenu complètement fou de rage lorsque la police lui à expliquer ce qu'il s'était passé. Il faisait confiance à Patrick, il le considérait presque comme un frère et lui, il a osé faire cela à sa fille.
Ma soeur est mineure, alors mon père a insisté pour porter plainte à sa place. Il a dit que Patrick devait payer pour ses actes et je suis complètement d'accord avec lui. Patrick doit payer pour les atrocités qu'il a fait à ma soeur. Il doit payer pour tout le mal qu'il lui a fait endurer. Il doit payer pour toute la douleur qu'il lui a infligé. Il doit payer pour tout ce qu'il a fait.
Je fus réveillée alors que je sentais quelqu'un bouger contre moi. Je m'étais endormie sur le fauteuil que j'avais rapproché du lit, la tête posée sur les jambes de ma soeur, et ma main liée à la sienne.
Je relevais donc la tête, et c'était elle qui venait de se réveiller. Ses yeux étaient mi ouvert, malgré les rougeurs qui ornaient leur contour. Mais malgré cela, elle avait l'air d'aller mieux, et elle ne tremblait plus. Je forçais un sourire pour la rassurer, puis je regardais rapidement l'heure sur ma montre, il était huit heures et demi du matin.
Moi : co...comment est-ce que tu te sens ?
Farah : je suis désolé.
Elle allait se remettre à pleurer, alors je la serrais rapidement dans mes bras. Je caressais doucement ses cheveux tandis qu'elle s'aggravait à moi.
Moi : tu n'as pas à être désolé Farah, ce n'est pas de ta faute.
Farah : si, c'est à cause de moi. J'aurais dû te le dire depuis le début, j'aurais dû te dire la vérité.
Moi : arrête de culpabiliser, s'il te plait.
Farah : je ne fais que de te créer des problèmes.
Moi : tu ne me crée pas de problème, ne dis pas ça. C'est moi l'aînée, et c'est moi qui aurait dû voir que époque chose n'allait pas, mais au lieu de cela, je t'ai négligée et je suis vraiment désolé, je te jure que je le suis.
Farah : ne pleure pas, s'il te plait.
Je me retenais de pleurer, mais intérieurement j'étais complètement détruire de savoir tout ce que ma soeur endurait alors que je ne voyais rien. Parce que j'étais tout simplement trop aveuglée par mes histoires au lieu de m'occuper d'elle. Elle était censée passer avant tout dans ma vie, et je l'ai fais passer au second plan. Je regrette.
Farah : je peux te poser une question s'il te plait ?
Je hochais la tête tout en essuyant les quelques larmes qui roulaient sur son visage. Je ne voulais plus qu'elle pleure.
Farah : hier quand tu es arrivée à la maison, pourquoi est-ce que tu as cru que c'était Sean qui m'avait fait ça ?
Je ne répondit pas et me contentait de baisser la tête. J'avais été horrible avec Sean hier, alors qu'en réalité, c'était lui qui avait sauvé ma petite soeur. S'il n'était pas arrivé, tout ça aurait continué et croyez moi, je lui serais toujours infiniment reconnaissant pour ce qu'il a fait. Mais comprenez ma réaction...après ce qu'il m'a déjà fait à moi, je m'étais dit qu'il aurait pu faire la même chose à ma soeur juste pour me faire souffrir. En fait, je suis complètement perdu avec lui. Je ne sais plus ni quoi penser, ni que croire venant de lui et ça m'énerve vraiment. Je suis juste trop surchargée mentalement.
Moi : c'est rien, j'ai juste eu peur parce que c'est la première personne sur qui je suis tombée en arrivant.
Farah : tu lui a dit qu'après t'avoir fait cela à toi, il s'en était pris à moi et je sais que tu n'as pas dit ça par hasard. La dernière fois, les bleus sur toi, c'était lui ?
Moi : ne t'occupe pas de ça.
Farah : répond moi, s'il te plaît.
Je baissais la tête en la hochant tout doucement.
Moi : mais c'est de ma faute, je l'avais énervé et je l'ai mérité.
Farah : aucune fille ne mérite de se faire battre comme ça, Naya. Il aurait pu te tuer...
Moi : ne pleure pas, c'est rien, je vais bien maintenant, regarde !
Farah : pourquoi on a pas de chance toutes les deux, hein ? Pourquoi est-ce que toutes les pires choses n'arrivent qu'à nous ? Maman est partie et maintenant tout s'écroule autour de nous...
Je la serrais encore plus dans mes bras, caressant ses cheveux et essayant de la calmer du mieux que je pouvais.
Moi : tout va s'arranger, tu verra. Il ne te fera plus jamais de mal, c'est promis. Et je suis désolé d'avoir été une aussi mauvaise grande soeur ces derniers temps, mais je te promet que je m'occuperais de toi comme il faut à partir de maintenant.
Farah : et moi aussi je promet de m'occuper de toi.
Moi : depuis combien de temps ?
Farah : depuis combien de temps, quoi ?
Moi : depuis combien de temps est-ce que ça dure ?
Elle baissait les yeux.
Farah : de...depuis que j'ai décidé de partir en pension. C'est pour ça que j'ai voulu partir, parce que je voulais être loin de lui.
Moi : tu subit ça depuis tout ce temps ?
Farah : je ne veux plus en parler Naya, s'il te plaît. C'est du passé, tout va bien maintenant et je ne veux plus y penser.
Je hochais la tête en la serrant dans mes bras, avant de m'écarter d'elle tandis qu'une infirmière entrait. Elle devait lui faire quelques derniers examens avant que l'on ne sorte de là vers midi.
Papa n'était pas venu à l'hôpital, il n'avait pas le courage mais surtout il était très énervé. Hier au commissariat il a faillit étrangler Patrick tellement il était hors de lui. Il s'en veut énormément et je peux comprendre. Moi aussi je lui en veux un peu, parce que c'est son ami. C'est de sa faute s'il s'en ait prit à elle. Il aurait pu s'en prendre à moi, pourquoi elle, elle n'a que quinze ans. Je ne comprend pas.
Je ne me sentais pas très bien alors je suis aller vers le distributeur automatique pour pouvoir acheter rapidement quelques chose à boire. Je n'avais rien avalé depuis que j'étais arrivée chez moi hier, et je me sentais vraiment tout drôle.
J'ai pris une bouteille d'eau et un paquet de gâteau, mais je n'arrivais pas à manger, j'avais énormément mal au ventre. Pas comme les autres fois, cette fois c'était différent, c'était plus douloureux.
Je me tenais le ventre en grimaçant alors qu'une infirmière arrivait vers moi, remarquant mon état.
Elle : vous allez bien ? Asseyez-vous.
Je me suis assise, serrant les dents.
C'était comme si je recevais des coups venant de l'intérieur de mon ventre, c'était vraiment bizarre. En plus, j'avais vraiment envie de vomir tellement tout se remuait en moi. Et comme ci cela ne suffisait pas, il fallait que j'ai mal à la tête. Géniale.
L'infirmière m'a conduite jusqu'à une salle avec un lit, me disant de m'allonger un moment. Elle voulait me faire quelques examens mais je lui avait assuré que j'avais l'habitude et que cela allait se calmer. Elle avait tout de même insisté pour me donner un cachet et je l'avais prit. Elle avait aussi ajouté que j'avais trop de stress, et que c'est pour cela que je me sentais aussi mal. Elle avait raison, je suis trop stressée.
Vingt minutes plus tard, je me sentais mieux. Je mangeais les fameux puis j'allais repartir dans la chambre de ma soeur, lorsque dans les couloirs me je tombais sur Sean. Qu'est-ce qu'il fait la ?
Sean : Naya, tu vas bien ? Tu es toute pâle.
J'allais le repousser et faire la sure, mais j'étais bien trop fatiguée pour cela. Je me suis donc contentée de hocher la tête.
Sean : tu es sure ?
Il posait sa main sur mon épaule et mon bras pour m'aider à m'asseoir, et au contact de sa peau sur la mienne, mon être tout entier s'est mît à frissonner.
Moi : c'est bon, je vais bien je te dis.
Sean : ce n'est pas l'impression que j'ai.
Je me suis séparé de lui en me relevant. Il me scrutait du regard en fronçant les sourcils et pour être honnête, la façon dont il me regardait était très déstabilisante. Beaucoup trop déstabilisante même.
Je tournais la tête.
Moi : ce n'est qu'une impression.
Sean : tu n'as vraiment pas l'air bien, tu devrais voir un médecin étant donné que nous sommes dans un hôpital.
Moi : je vais bien, je te dis !
Je ne sais pas pourquoi, mais il m'énerve.
En fait aujourd'hui spécialement, tout le monde m'énerve.
C'est étrange.
Sean : ok...ok j'ai compris.
Moi : d'ailleurs, qu'est-ce que tu fais la ?
Sean : je voulais voir si tout allait bien depuis hier.
Moi : elle va bien, merci de demander.
On est resté un petit moment silencieux. Ce moment était vraiment bizarre parce que ni lui, ni moi, ne savions quoi dire. On avait ce jeu de regard étrange...tout était assez incompréhensif.
Moi : merci.
Il fronçait les sourcils.
Sean : pourquoi est-ce que tu me remercie ?
Moi : pour ce que tu as fait pour ma soeur hier, si tu n'étais pas arrivé...
Sean : c'est tout à fait normal, ce que j'ai fais. Je te devais bien cela, surtout après tout ce que je t'ai fais.
Moi : merci infiniment.
Sean : c'est rien je te dis. Ce type était un porc, et j'espère vraiment qu'il aura ce qu'il mérite.
Il a prit un air sérieux.
Sean : tu sais, hier en voyant l'état dans lequel ta soeur était, je me suis rendu compte à quel point est-ce que j'étais un monstre moi aussi. Quand j'ai vu la souffrance, la peur et la douleur dans ses yeux, j'ai réalisé que c'était exactement dans le même état que tu devais te trouver après ce que je t'avais fais. Mais je te jure que je suis désolé Naya. Je ne sais pas ce qui m'a prit, je n'aurais jamais dû te frapper comme ça, et je n'aurais jamais dû te toucher...je t'ai fais mal, et tu as saigné par ma faute alors que tu me suppliait d'arrêter. J'ai agis comme un véritable connard, comme le pire des bâtards je dirais même. C'est toi que j'aurais dû croire depuis le début et non cette salope. Je sais qu'il est trop tard, et je sais que tu dois surement me détester au plus haut point actuellement. Mais je suis vraiment désolé. Je regrette tout le mal que j'ai pu te faire. Je regrette toutes les fois où tu as souffert à cause de moi. Je regrette toutes les larmes que tu as versés pour moi. Je ne suis pas quelqu'un de bien, j'en suis conscient. Je ne fais que de te faire du mal alors que toi tu as toujours été adorable et correcte envers moi. Je sais que je suis toujours désolé et que tu dois en avoir marre, mais cette fois, je suis vraiment sincère. Je suis perdu Inaya. Sans toi, je suis complètement perdu. Je ne fais que des conneries et je ne comprend même pas pourquoi. Tu as raison, je suis un monstre. Je fais le mal autour de moi et je blesse toutes les personnes qui comptent pour moi. Mais je te demande pardon, parce que je me rend compte à quel point je suis horrible. Pardonne moi, je t'en supplie.
Une larme roulait sur sa joue, puis une, et encore une.
Il était en train de pleurer.
Merde.
Je n'avais pas prévu cela.
Je ne savais pas quoi dire.
Émotionnellement, j'étais complètement déboussolé.
Physiquement, j'étais complètement épuisée.
Pendant son discourt, il avait posé sa main sur la mienne.
Les larmes me sont rapidement montés aux yeux.
Je ne comprenais même pas pourquoi est-ce que j'étais en train de pleurer. J'avais l'impression de ne plus rien contrôler au fond de moi, c'était comme si des choses me contrôlait de l'intérieur sans que je ne puisse m'en rendre compte.
C'est donc à contrecœur que j'ai retiré ma main de la sienne, avant de me lever et de partir en courant rejoindre ma soeur dans sa chambre.
C'était difficile.
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