- Narration : Sean -

Deux jours étaient passé depuis.
Deux jours s'étaient écoulés depuis que je savais que je n'allais plus être père.
Deux jours s'étaient écoulés depuis que j'avais fait ce que j'avais fait à Naya.

Je devrais regretter ce que j'ai fais, mais ce n'est pas le cas. À vrai dire, il y a quelque chose au fond de moi qui m'empêche de le regretter.

Je sais que j'y suis allé un peu fort, mais vous n'imaginez pas à quel point est-ce que je la déteste. Elle m'avait déjà privé du plaisir d'avoir un enfant une fois, et elle l'a fait une deuxième fois de la manière la plus cruelle qui soit.

Je savais qu'entre elle et Gabriella ce n'était pas le grand amour. Mais était-ce réellement une raison pour faire ce qu'elle a fait ? Agresser une femme enceinte, c'est franchement la pire chose qu'on puisse faire, et jamais, au grand jamais, je ne lui pardonnerais cela. Surtout que toutes les deux, elles ont été amies.

Gabriella est sortie de l'hôpital hier, et elle est vraiment mal psychologiquement, chose que je peux comprendre. Du coup, je regrette un peu d'avoir été aussi dur avec elle. Je me dis que peut être que si j'avais été là pour elle, au lieu de la snober et de la narguer avec Naya comme je l'ai fait, rien de cela ne serait arrivé et mon fils serait encore en vie, dans son ventre.

Vous n'imaginez pas à quel point je me sens coupable. Deux enfants, vous imaginez ? Une fois on peut comprendre, mais deux ?! Deux fois. Ce n'est pas rien.

C'est le genre de chose qui me fait penser que ma mère avait raison à mon sujet. Je crois que tout ce qu'elle disait à mon sujet était vrai, et que je ne suis qu'un incapable et un bon à rien. Je fais toujours le mal autour de moi, et je détruit tout ce que je touche.

J'essaye d'être le plus calme possible mais je vous assure que dans ma tête, c'est Bagdad. Je pense à tellement de chose en même temps que j'ai souvent l'impression que je vais devenir fou. Je ne voulais pas que les choses se passent comme cela. Je ne voulais pas que ma vie prenne le tournant qu'elle a prit.

Je soupirais, avalant rapidement une gorgée de la bière qui se trouvait sur la table de chevet en face de moi. Je ne suis pas allé au lycée aujourd'hui, ni même hier. En fait, je n'ai même plus envie d'y aller. J'ai envie de tout arrêter tellement ça me soule. Mais je sais que si je le fais, mon père me créera encore plus de problème que je n'en ai déjà. Surtout que je suis en dernière année.

D'ailleurs en parlant de lui, il n'est pas encore au courant pour Gabriella et la perte du bébé. Je ne sais pas si je dois lui dire ou pas, et de toute façon je sais déjà ce qu'il va me dire. Il dira que tout est de ma faute et que je suis un bon à rien. Il dira que je fais toujours tout de travers et qu'il a honte que je sois son fils alors que je suis totalement tout le contraire de lui.

J'ai l'habitude de toute manière, alors la plupart du temps, ses mots ne me touchent même plus. Ils rentrent par une oreille et ressortent par l'autre sans que je n'ai vraiment eu le temps de les assimiler ou de réaliser ce qu'il avait dit.

Je soupire, me passant la main dans les cheveux. Je venais de finir toute la réserve de canabis que j'avais, me retrouvant donc sans rien. J'allumais donc une cigarette, laissant la nicotine prendre contrôle de moi., et réfléchissant à ce que je devais faire.

Mon téléphone vibrait.
Je le prenais et regardait l'écran qui affichait que j'avais deux messages non lus.
Je les regardais donc.

Le premier était de Austin.
" mec, on doit parler."

Le second était était de DMX.
" tu m'évite ? Ça ne durera pas très longtemps, je sais où te trouver"

Je jurais et attrapais ma bière avant de la boire intégralement.
Putain, pourquoi à t-il fallut qu'il revienne, lui ?

Je décidais donc de rappeler Austin, histoire de savoir ce qu'il me voulait. C'est un de mes meilleurs potes, et quelqu'un en qui je peux vraiment avoir confiance. Comme vous le savez, on se connaît depuis pas mal de temps déjà.

Il répondait à la première sonnerie.

- yo.

- Sean ?

- salut Austin.

- t'es où là ? Il faut qu'on se voit, j'ai besoin de te parler...

- je suis chez moi, mais je ne vais pas tarder à sortir.

- est-ce que tu peux me retrouver, chez moi ?

- ça dépend, j'allais acheter de l'herbe, tu en as ?

- chez moi, dans une demi heure.

Il raccrochait.
Je soupirais.

Il avait l'air vraiment sérieux au téléphone, et je me demande bien ce qu'il veut me dire d'aussi important. Le son de sa voix était vraiment sec. Et quand il réagit de cette manière en général cela signifie que ce qu'il veut dire est vraiment important.

J'écrasais le mégot de cigarette dans le cendrier, puis je parti prendre rapidement une douche, enfilant un simple jeans et un polo gris foncé. Je me coiffais les cheveux puis mît du déodorant et du parfum avant de prendre mes clefs de voiture et de descendre.

Avant de démarrer, je connectais mon téléphone à l'appareil audio et bloquait de longues secondes sur la photo de fond d'écran qui s'y trouvait. C'était une photo d'elle. Une photo de Naya que j'avais prise moi même.

Elle est tellement belle sur cette photo. Son sourire est si pure et son regard tellement innocent. Je me demande comment est-ce qu'une fille au regard si noble et innocent peut avoir fait quelque chose d'aussi horrible. Je la connais, et ça ne lui ressemble tellement pas. Mais maintenant que le mal est fait, je me rend compte que je ne l'ai jamais vraiment connu.

Bref, je démarre en direction de chez Austin. Quand j'y suis je descend de la voiture et il m'ouvre directement. On se tchèque rapidement puis il me laisse entrer. Nous allons dans son salon, il y a personne chez lui.

Austin : pourquoi tu ne viens pas en cours ?

Je haussais les épaules.

Austin : qu'est-ce qui se passe mec ? Je ne te reconnais pas.

Moi : mais enfin, de quoi est-ce que tu parles ?

Austin : ne te fiche pas de moi, mec ! Qu'est-ce qui t'as pris de faire ça ? Tu as perdu la tête ?!

Je fronçais les sourcils.

Austin : n'essaye surtout pas de faire comme si tu ne savais pas de quoi est-ce que je parle parce que tu te fiche complètement de moi. Je sais ce que tu as fais.

Je le regardais neutre.

Moi : et qu'est-ce que j'ai fais ?

Austin : tu as failli la tuer ! T'es complètement tapé toi, ma parole ?! Nicole m'a raconté dans quel sale état est-ce qu'elle était. Tu l'as battue comme un lâches, Sean ! Je pensais que tu l'aimais, je pensais que vous étiez ensemble alors pourquoi est-ce que tu as fais ça ? Et en plus de ça tu l'as menacé, hein ? Nicole a vu le message que tu as envoyé et elle sait que c'est toi qui lui a fait ça, mais elle n'arrête pas de nier et de dire qu'elle est tombée dans les escaliers.

Moi : elle le méritait.

Austin commençait à perdre patience.

Austin : elle le méritait ? Elle méritait que tu la batte comme un chien comme tu l'as fait ? C'est ça ? Putain je ne te reconnais pas ! Ce n'est pas mon pote ça...ce n'est pas toi. Depuis quand tu bat les filles, toi ?! Merde Sean tu as vu ce que tu as fait ? Elle est méconnaissable, tu l'as complètement défoncée. Elle a refusé d'aller à l'hôpital, Nicole était obliger de faire venir quelqu'un chez elle pur la soigner. Tu as de la chance que son père n'ait pas été la. Si elle porte plainte contre toi, est-ce que tu sais que tu ira en prison ? C'est de la violation de domicile.

Moi : tu m'as fais venir pour prendre là défense de cette pute ? Si c'est pour ça je me casse parce que elle mérite amplement ce que je lui ai fais, et crois moi, j'ai été tolérant parce que j'aurais pu la tuer. Tu sais ce qu'elle a fait ? Est-ce que tu sais pourquoi est-ce que je l'ai battue comme la salope qu'elle mérite ? Parce que à cause d'elle, Gabriella a perdu notre bébé. Elle est allée l'agresser et Gabriella a perdu notre bébé. Elle a déjà avorté de moi une fois, et maintenant que j'avais une autre chance d'avoir un enfant, elle me l'a retiré. Alors oui, je l'ai battue, et non, je ne regrette pas. Je pensais que tu voulais qu'on passe du bon temps entre pote tous les deux, mais apparemment je me suis trompée alors je me casse !

Je me suis levée.

Austin : Sean attend...

J'ai claquer la porte et je suis sortie sans même me retourner. Il m'avait mis hors de moi. Mais vraiment...

Je mettais ma ceinture et démarrait.
De tout ce que Austin m'avait dit, quelque chose me restait en travers. Inaya n'avait pas dit que c'était moi qui lui avait fait cela, pourquoi ? Elle avait aussi refusé d'aller à l'hôpital, pourquoi donc ? Je ne comprend pas.

- Narration : Gabriella -

J'étais chez moi lorsque mon amie Rachel est entré.
Elle me souriait et se posait à côté de moi. Nous ne sommes pas dans le même lycée, mais nous avons toujours été de grandes amies toutes les deux.

Rachel : alors, avec ton Sean ?

Je soupirais.

Moi : ça avance. Depuis que j'ai perdu le bébé, il est au petit soin.

Rachel : ha ouais ?

Moi : oui...il prend de mes nouvelles constamment, il m'appelle deux fois par jours depuis que je suis sortie de l'hôpital. J'ai vraiment l'impression que ça va nous rapprocher...

Rachel : super alors ! C'est bon signe.

Moi : grave, je pourrais bientôt l'avoir pour moi. Surtout que j'ai réussi à lui retourner le cerveau contre cette sale pute de Naya. Il est persuadé que c'est elle qui m'a poussé et maintenant il l'a déteste plus qu'autre chose.

Rachel : ha oui ?

Moi : ouais, il ne veut même plus entendre parler d'elle, et c'est là que j'entre en action en jouant la carte de la fille déprimée après la perte de son bébé. Déjà qu'il s'en veut..ça ne peut que fonctionner. Je suis sure que je pourrais enfin l'avoir pour moi.

Rachel : mais qu'est-ce qui se passera si jamais il apprend que tu as inventé tout ça ? Je veux dire, s'il apparent que tu n'as jamais vraiment été enceinte, que tu t'es jeté toute seule des escaliers, mais surtout que tu as menti sur sa petite amie.

Je souriais en secouant la tête.

Moi : ça n'arrivera pas, parce que je sais exactement ce que je fais. Il ne saura pas que je n'ai jamais été enceinte, il ne le saura jamais. Et pour Naya, il l'a déteste tellement que jamais il ne croira quelque chose de ce genre. Ensuite pour la chute, c'est complètement impossible qu'il ne croit que je me suis jeté de mon pleins gré des escaliers, mais vraiment impossible. T'inquiète, j'ai la solution en main et je sais ce que je fais. Sean m'appartient, et je le ferais revenir. Ce qu'il veut plus que tout au monde c'est un enfant, alors une fois que j'aurais complètement regagnée sa confiance, je m'arrangerai à tomber enceinte pour de vrai cette fois.

Rachel : bah dis donc, tu as tout prévu.

Moi : bien sure.

Je lui dis un clin d'œil.

Moi : tu veux quelque chose à boire ?

Rachel : hum oui, pourquoi pas ?!