Chapitre 8 Partie 3
- Comment le pourrait-il ? Les choses ne sont pas aussi simple, et encore heureux. Tu étais très jeune, le seul à croire en ta version, ils t'ont répété maintes fois la leur, tu ne pouvais rester campé sur tes positions, au bout d'un moment à force qu'on te le répète, tu étais obligé de finir par croire que ce que tu avais vu n'étais qu'une illusion, mais tu n'as jamais oublié. Il n'y a pas plus belle preuve que tu n'as jamais cessé de croire en lui, enfant seul face aux adultes, tu n'as jamais arrêté de croire en ton père.
- Mais je...
- Non Ganesh, pas de mais, pas ici. Je vais te parler en tant que père, j'ai eut des enfants, j'ai eut tellement de vie que j'ai eut beaucoup d'enfant, je les ai tous aimé, si fort... mais eux... beaucoup m'ont haï, vraiment haït. Je n'étais pas assez présent, beaucoup, beaucoup beaucoup trop absent, ma mission était une priorité absolue, elle passait bien avant eux. J'étais et je resterais un père abominable, je ne sais pas équilibrer le plateau Piliers/Famille, de ce que tu en as dit ton père était un père fantastique, bien meilleur. Ils m'ont haï pour ça, mais aussi pour des choses dont je n'étais pas responsable. Ils m'ont insulté, bien trop souvent, traîné dans la boue aussi, je ne leur en ai jamais voulu, je les aimais malgré tout ce qu'ils pouvaient dire ou faire. Toi, tu as juste remis en cause ce en quoi tu croyais, avoir confiance...
Il soupira, il n'avait pas envie de parler de la suite, mais ça semblait nécessaire.
- L'un de mes fils me vouait une haine viscérale, sa mère était de faible constitution et si j'ai réussi à prolonger sa vie, je n'ai pas pu la sauver, il m'a accusé de l'avoir tuée, rendu malade et tuée à petit feu. Il m'a dénigré, il a fait en sorte que je sois persona non grata partout, il s'en est même pris aux Piliers, semant la zizanie entre eux et moi. Il me haïssait tellement que c'est sa haine qui le faisait se lever le matin et le tenait debout, je n'ai pas compté le nombre de fois où il s'en est pris physiquement à moi, je lui ai toujours pardonné. Je n'ai toujours souhaité que son bonheur, le voir se détruire comme ça me rendait malade, même après qu'il ait tenté de me tuer, je n'ai pas cessé de l'aimer. Ton père ne peut pas t'en vouloir pour ça Ganesh, parce qu'il t'aimait plus que tout, en se sachant perdu, il a tenté de te protéger malgré tout. Il t'aimait et t'as pardonné. Tu dois faire la paix avec toi-même et avec le monde. Korian, Mélissa et moi, nous t'aiderons pour ta vengeance, mais j'aimerais que tu y survives.
- Même Mélissa, t'en est sûr de ça ?
- Même moi, oui, t'es un sale con, mais on va t'aider, par-contre, c'est pas gratuit, tu vas faire en sorte d'aller mieux, d'être moins insupportable et moins idiot, en attendant va ramasser ta connerie, c'est pas une déchetterie ici.
Mélissa les fixait bras croisé sur les tatamis, l'air sévère, Ganesh eut un rire nerveux, il ne s'était pas attendu à ça, elle eut un petit sourire satisfait et embarqua Korian dans la cuisine, ils avaient tous besoin de se remettre de ça. Ashe frotta le dos de Ganesh, peut-être qu'enfin, ils allaient réussir à améliorer les choses. Ganesh fut moins imbuvable les jours qui suivirent. Rome ne s'étend pas faite en un jour, ils s'accommodèrent du mieux et des commentaires encore déplacés du jeune homme.
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