Chapitre 20 Partie 1
Le monstre à pince la jeta contre l'armure qui la saisit durement par la nuque. Gorel lui donna une fiole remplie d'un liquide noire qui bullait comme du goudron chaud. Alia serra les dents s'empêchant de trembler, elle ne leur donnerait pas satisfaction. Il la poussa dans les couloirs alors qu'elle retint un sanglot, c'était un véritable dédale, elle n'avait aucune chance de retrouver son chemin ici. Au détour d'un couloir, elle aperçut deux étranges orbes blancs qui se déplacèrent au rythme de leur progression et il lui fallut un instant pour comprendre que c'étaient des yeux.
L'armure la poussa dans une minuscule pièce glaciale, elle ne contenait qu'une couche, sale, mais couverte d'un tas conséquent de couvertures. Alia se figea en voyant un jeune enfant en émergeait, il cligna des yeux l'observant visiblement surpris de voir un nouvel humain, il les observa longuement assit sur son séant, son cou était enserré d'un énorme collier de cuir lié à une chaîne qui se fixait au mur, comme un chien laissé à la chaîne. L'armure lui mit le même type de collier sans lui laisser la possibilité de se débattre.
L'enfant les rejoignit pour aider leur hôte à retirer l'imposante armure, ses petites mains semblaient rodées à l'exercice, car il n'eut pas besoin de beaucoup de temps avant que l'armure ne dévoile un jeune homme uniquement vêtu d'un pagne. Il était grand et relativement fin, moins que Ganesh, il avait plus de muscle malgré tout et devait dépasser celui-ci d'une tête. Alia serra les dents, l'armure n'était qu'un homme, un homme aux longs cheveux noirs tondu sur les côtés, à la peau mâte tout comme l'enfant alors que leur teint terne ne laissait aucun doute sur le fait qu'ils n'avaient pas vu le soleil depuis des mois. Les deux garçons partageaient une caractéristique physique déstabilisante, car trop familière, d'étranges yeux ni bleu ni vert paraissant fait de stries.
Alia osa un regard au genou de l'homme, les chairs n'étaient pas belle et une odeur pestilentielle s'en échappaient, il était complètement infecté et la fine pellicule de sueur sur sa peau comme les tremblements de sa main quand il lui tendit la fiole ne laissait que peu de doute, il faisait une septicémie et n'aurait pas dû pouvoir être debout, pourtant il tenait bon. Ils ne l'avaient pas encore tué, mais ça ne saurait tarder, ça ne la réjouissait pourtant pas. Elle prit la fiole sans trop savoir quoi en faire, mais ne tenant pas à l'énerver, ses doigts frôlèrent sa peau, il était brûlant de fièvre. Elle observa la fiole puis l'homme, mais aucune réponse ne semblait pouvoir venir de lui, elle tourna donc le regard vers l'enfant.
- C'est le remède. Il faut le faire couler sur la blessure puis il doit la boire pour soigner le dedans. Mais pour que ce soit efficace, il va falloir enlever ce qui est mort. Je ne peux pas lui faire ça, mais toi, tu vas devoir le faire.
- Si je refuse ?
- Tu veux vraiment que je te jette de l'autre côté de cette porte ?
L'homme lui montra l'entrée de leur cellule, l'enfant était prisonnier ici comme elle. Le plus jeune lui tendit le petit ciseau que l'armure lui permettait de conserver sur lui au grand étonnement de la jeune femme. L'enfant lui montra le genou et elle avala difficilement sa salive, les conditions étaient abominable et elle allait aggraver les choses, aucun doute là-dessus, mais elle n'avait visiblement pas le choix. L'homme s'assit contre la porte, étendant les jambes la fixant bien plus froidement que ce que la polaire Jalai pouvait faire. Elle s'agenouilla près de lui, approchant les ciseaux de la plaie purulente, les mains tremblantes. L'odeur lui donna la nausée, elle n'avait jamais rien senti de tel à l'hôpital et elle n'avait jamais vu un telle blessure même dans ses cours.
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