Chapitre 2 Partie 1

Ganesh restait figé dans un état second, observant l'office ravagée, le regard vide. Ashe lui prit le bras, l'entraînant vers l'issue de secours. Ils avaient gagné du temps, mais il lui fallait encore les emmener en sécurité. L'homme pouvait ramener ses maîtres à tout moment. Il les conduisit en plein centre-ville dans les tours d'immeubles, il en choisit un semblant n'être fait que de bureau et descendit dans les parkings, Ganesh sur les talons, ce dernier avait suivi sans poser de question, trop choqué de ce qui venait de se passer. Une fois au dernier sous-sol, il ouvrit ce qui semblait être la porte d'un local technique. Ils débouchèrent dans un duplex. L'endroit contenait un espace recouvert de tatami où pendouillait un sac de frappe et reposait du matériel d'entraînement, un peu plus loin se trouvait un pc et un laboratoire. À gauche de l'entrée, on trouvait une petite cuisine et on devinait, au fond, un espace détente. À l'étage, majoritairement ouvert, on devinait au moins deux portes et une coursive donnant sur le rez-de-chaussée.

Ashe entraîna Ganesh vers le canapé rond de l'espace détente, il le fit s'asseoir et l'engloba dans sa fumée verte pour le libérer de son armure. Ganesh resta immobile, complètement hagard alors qu'Ashe allait leur chercher une bière, ça les aiderait peut-être à affronter le moment à passer. Il lui donna une bouteille et s'assit un peu plus loin, ne tenant pas à risquer un coup quand l'autre homme reprendrait conscience de son environnement. Il n'osa parler qu'après que l'indien ait commencé à boire une gorgée à même la bouteille.

- Je... Tu me crois maintenant ?

- Très drôle ! Comment, putain de bordel de cul, je pourrais nier ça ?

- Au temps pour moi, ma question était stupide.

- Ces trucs-là ! C'était quoi ?

- Des nécrophages, mais je préfère les appeler hommes de boue. Ils leur servent de chair à canon, c'est le bas du bas de l'échelle chez eux, ils sont tous identiques, stupides, gloutons, agressifs et surtout nombreux. On pourrait croire qu'ils sont produits à la chaîne. Celui avec le masque en deviendra peut-être un, c'est un aspirant, un humain, il doit faire ses preuves pour obtenir du pouvoir, s'il échoue il deviendra un homme de boue.

- Pilier ?

- Le Pilier Rouge pour être précis. Pilier, c'est le nom donné aux gens comme toi, ils sont généralement nommés par la couleur de leur casque et de leur aura, mais ils furent aussi nommés par des noms de pierre ou d'émotion. Dans un autre temps, tu aurais eu le nom très poétique de Pilier de Rubis. Cette époque manque de poésie. Il y a aussi un Pilier Turquoise, un Pilier Pourpre et un Pilier Violet. Je pense qu'il existe aussi un blanc, mais ce n'est pas encore vérifié.

- J'suis... Différent ? Pas humain.

Ashe lui mit une frappe derrière la tête.

- Tu es infiniment humain, parfaitement imparfait, divinement humain. Pour les différences, tu n'en auras que peu vis-à-vis des autres Piliers, tu pourrais toutefois acquérir une capacité particulière, c'est rare, mais ça arrive. Après ne nous faisons pas d'illusion, il n'existe pas deux Piliers identiques, vous êtes aussi semblables que dissemblables, comme deux humains. Par contre, pour ce qui est des humains qui nous entourent, tu connais la réponse, n'est-ce pas ?

- Ouais...

- Tu es plus rapide, plus résistant, plus puissant, ton armure et ta chaîne ne sont que des détails. Ce que tu as et qu'aucun autre n'a, c'est ton Ancêtre, il te protège, il fait partie de toi, il se battra pour toi, t'ouvrant des voies que tu n'aurais jamais pu imaginer.

- Mon ancêtre ?

- Le dernier Pilier Rouge avait un éléphant, c'est cocasse non ?

- Putain, laisse-moi deviner, tu te crois drôle ?

- Avoue Ganesh, c'est drôle non ?

Ganesh le fusilla du regard, il avait clairement fait le tour des blagues sur les éléphants depuis son adolescence et ne les avait de toute façon jamais trouvée bien drôle.

- Retente une blague du genre et je te frappe compris ?

- Bien chef. Pour en revenir à ton Ancêtre, je pense que c'est un Aigle de Bonelli, mais un aigle de manière sûr pour l'espèce, il n'y a qu'en le voyant qu'on pourra être sûr, ils refusent parfois de se montrer.

- Pff, je méritais au minimum un Aigle impérial.

- Je suis sûr que tu visualises un Pygargue comme toutes les andouilles qui regardent trop de séries américaines.

- T'es un putain d'emmerdeur. Qu'est-ce que tu vas faire pour moi ?

- Beaucoup de choses, mais tu vas aussi devoir y mettre du tien. Tu dois apprendre à concentrer ton aura, à appeler ton armure et ton arme, tu ne peux pas rester sans défense quand je ne suis pas avec toi. Je vais aussi t'entraîner physiquement, t'apprendre de nouvelles techniques de combat, faire n'importe quoi ne te sauvera pas toujours les fesses. Bon, je ne suis pas le plus doué en combat, je n'ai pas les capacités requises, mais j'ai les connaissances et je sais les transmettre. Tu auras accès à tout le duplex. En haut, il y a un cabinet médical, une douche et des lits, si un jour, tu as besoin d'un refuge. La porte là-bas donne sur un garage. Il y a une place pour ta voiture. Tu es ici chez toi, la porte te sera toujours ouverte.

Il lui tendit une carte magnétique.

- Les autres ?

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