Partie 2

-    On y est...

-    Tiens, regarde, c'est Nathan et Clarissa, remarque Loan en leur faisant signe de la main.

Nos amis nous aperçoivent et marchent vers nous, le sourire aux lèvres. On en fait de même et rapidement, nous nous retrouvons face à face.

-    Salut les amis, s'exclame joyeusement Clarissa, vous êtes prêts pour la meilleure soirée de votre vie?

Je roule des yeux face à son enthousiasme et échappe un petit rire. Nous nous promenons sur la terrasse Dufferin en admirant le fleuve devant nous et en discutant. Pendant que les discussions s'envolent sur des milliers de sujets, j'observe la ville animée.

En ce samedi soir de printemps, nombreuses sont les personnes qui ont décidé profiter de cette température agréable. Des vieux couples marchent tranquillement main dans la main, des groupes d'amis rient et placotent assis dans le gazon, des jeunes enfants courent un peu partout, leurs parents les surveillant plus loin. Des artistes de rues captivent les passants par des tours aussi originaux les eux que les autres. Nous passons devant un magicien qui vient de faire magiquement réapparaître du popcorn dans le pot vide d'un petit garçon et devant un jongleur talentueux qui jongle avec huit balles sous les yeux émerveillés des enfants. Devant le camion de crème glacée, une file immense attend leur tour avec impatience. Des amoureux se partagent une queue de castor en se chuchotant des mots doux, tandis que d'autres se bécotent dans les lieux plus sombres. Les sons de discussions et de musique emplissent mes oreilles et me laissent dans un état de quiétude.

-    Melody, dit Nathan me faisant revenir à la discussion, qu'est-ce que tu en penses?

-    Hein?

-    Ça te dit d'aller la Place Royale?

-    Oh, euh, oui, oui.

-    On prendrait le funiculaire, puisque Loan ne l'a jamais pris, m'explique Clarissa.

-    Je ne l'ai jamais pris non plus.

-    Quoi? S'exclame dramatiquement Clari, mais tu habites ici depuis plus d'un an, Mely!

Je rougis et hausse les épaules. Je n'avais jamais pensé à prendre le funiculaire, ça ne m'avait jamais traversé l'esprit. Nous nous dirigeons vers celui-ci et je m'implique cette fois-ci un peu plus dans la discussion.

-    En fait, je pense qu'on devrait simplement se prendre quelque chose dans un des kiosques au lieu de manger dans un resto, propose Loan, ça va être moins compliqué.

-    Je suis d'accord, je renchéris.

-    Moi aussi! Tu vois, Nathan, tu es le seul à vouloir aller souper dans un resto.

Nathan roule des yeux et grimace à Clari. Celle-ci répond par une autre grimace et ils commencent à se chamailler comme deux gros bébés. Loan et moi les suivons un peu derrière eux, les laissant à leurs niaiseries. Clari et Nathan sont comme des chiens et chats, toujours à s'agacer.

-    Tu étais plongée dans tes pensées tout à l'heure, à quoi pensais-tu? Me demande Loan.

-    Je ne pensais pas à grand-chose, je regardais plutôt la ville et ses gens. Tout le monde semble si heureux.

-    Et toi, tu ne l'es pas?

-    Oui, oui, je le suis. C'est juste que... ça me semble si naturel chez les autres. La joie déborde de leur corps.

-    Ce n'est pas naturel chez toi?

-    J'ai l'impression que peu importe à quel point je suis heureuse, une partie de moi reste triste et ne disparaît pas.

-    Je comprends. Cette sensation ne disparaîtra pas, mais tu peux apprendre à l'écouter sans lui laisser toute la place. Il est possible de se sentir heureux, même avec cette tristesse en soi. Tu n'es pas la seule, je suis sûr que plusieurs personnes ressentent la même chose que toi et même que certains ont peut-être trouvé que c'est toi qui débordait de joie.

Ces paroles me font chaud au cœur et me réconfortent. Loan sait toujours quoi dire pour me rassurer. Je lui murmure un merci et l'observe à la dérobée. Ses cheveux châtains sont en désordre dû au vent et ses joues sont colorées. Je sens son odeur épicé d'où je suis, mon odeur préférée depuis que je l'ai senti l'autre jour. Ses yeux croisent les miens quelques secondes, avant que je détourne le regard, gênée de m'être fait surprendre à le mater.

Je sens ses doigts effleurer les miens et je ne peux m'empêcher de le regarder de nouveau. Son sourire éclatant fait battre mon cœur un peu plus vite. Sa main enveloppe la mienne et j'ai soudainement chaud. Des étincelles chatouillent mon bas-ventre et je renforcis ma prise sur sa main. Je lui souris à mon tour, les joues rouges. C'est la première fois que je ressens quelque chose ainsi et je ne comprends pas ce que cela signifie. J'ai une envie soudaine de l'embrasser, ce que je repousse très loin dans ma tête.

Pourquoi est-ce que je ressens toutes ces nouvelles sensations alors que je lui ai juste tenu la main? J'ai déjà tenu la main à d'autres personnes, mais je n'ai jamais eu envie d'embrasser ces personnes-là. Sa main est chaude et douce dans la mienne. J'ai l'impression d'être dans un rêve. Je tiens la main à Loan, le meilleur homme que je n'ai jamais rencontré. Je n'aurais jamais cru cela possible. Peut-être est-ce juste quelque chose que les amis font entre eux? En même temps, Loan et moi ne sommes pas vraiment amis. Il a dit que je l'intéressais. À moins qu'il voulait dire que je l'intéressais comme amie? Je n'y comprends rien. Il faudrait que je demande conseil à Clarissa, mais cela voudrait dire que je serais obligée de lui avouer que j'aimerais être un peu plus qu'une simple amie pour Loan. Et si elle me jugeait? Ou si elle aussi appréciait beaucoup Loan elle aussi? Plus qu'un simple ami, je veux dire. Je ne voudrais pas briser notre amitié, Clarissa est si importante pour moi. Je suis complètement perdue.

-    Loan, Melody! Vous arrivez?

***

Je suis désolée!! Je voulais publier dimanche, mais je n'avais pas appuyé sur le bouton pour l'envoyer. Ce n'est que aujourd'hui en voulant publier une autre partie que je me suis rappelée 😭. L'autre partie arrive donc bientôt!

Lexa

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