Partie 2
- Oh mon dieu, je suis vraiment désolée! Je ne regardais pas où j'allais et... je suis vraiment désolée!
Je baisse mon regard, le visage rouge et les larmes aux yeux. Bon sang que c'est malaisant. Pourquoi dois-je toujours être dans ma bulle et distraite comme ça? Je descends rapidement les marches sous le regard de mes amis et de lui pour m'enfermer dans ma chambre. J'entends la voix de Clarissa appeler mon nom de l'autre côté de la porte, sûrement pour s'assurer que je suis ok. Je lui promets d'aller la voir si j'ai besoin d'elle et elle me laisse enfin tranquille.
Une fois dans le silence de ma chambre, je laisse une larme couler avant de les chasser en clignant des yeux. Je pleure souvent pour un moins que rien, mais je ne peux rien y faire. Je suis quelqu'un de beaucoup trop émotive. Cherchant à oublier cet incident, je défais les courses et m'installe confortablement dans un pouf coloré.
Ma chambre, que je partage avec Clarissa, est simple, mais jolie. Nos lits sont collés contre les murs, le droit pour moi et le gauche pour Clari. À côté de mon lit, sur ma petite table de chevet, une petite plante que j'ai nommée Gigi est posée entourée de toutes sortes de choses inutiles, comme des crayons, des pièces de monnaies, etc. Gigi est miniature et abîmée, mais je l'aime bien. Ses feuilles vertes pâles sont toutes douces et j'ai souvent l'habitude de les caresser pendant que je lis. Entre nos deux lits, nous avons installé un gros pouf et un petit book cart. C'est l'endroit de prédilection pour lire ou relaxer.
Je sors les trois livres que j'ai choisi à la bibliothèque, à la recherche de celui que je vais commencer. J'ai pris un recueil de poèmes, un livre d'histoire de la musique et un roman de Jane Austen. Je choisis le roman et me mets à la lecture. Je lis un peu, mais je n'arrive pas à me concentrer. Mon esprit revient toujours vers lui. Je mentirais si je disais que je n'avais plus penser à lui depuis notre rencontre il y a une semaine. Je me demande toujours si on se serait revu si j'y étais retourné après. Une partie de moi l'aurait voulu. Juste une toute partie de moi... J'ai l'impression que je viens de commencer le roman lorsqu'un cognement résonne sur la porte.
- Mely? Je peux entrer? me demande Clarissa.
Sans attendre ma réponse, mon amie ouvre la porte.
- C'est l'heure du souper! Alice et Émile nous ont invités à souper pour qu'on rencontre notre nouveau coloc! D'ailleurs, tu as des choses à m'expliquer, toi! Pourquoi ne m'as-tu rien dit à propos d'une certaine rencontre au piano public la fin de semaine passée?!
- Attends, attends, de quoi tu parles nouveau colocataire?
Ça ne peut pas être lui notre nouveau colocataire, c'est impossible! Je pensais qu'il n'arrivait que la semaine prochaine, le nouveau. Pas aujourd'hui! Et certainement pas lui.
- Ben, m'explique Clari, tu te rappelles que le frère d'Alice venait habiter avec nous le temps de son stage?
- C'est lui, son frère!?
Ça ne se peut pas, c'est impossible!
- Mais oui, c'est lui. Allez, viens, ils nous attendent.
Je monte les marches, sidérée. Je vais mourir de honte, ce n'est pas possible! Pourquoi est-ce que je suis tout le temps aussi bizarre devant les gens qui m'intéressent? La première fois que je le vois, je bafouille et je suis incapable de parler. Et la deuxième fois, c'est encore pire! Je lui fonçe dedans et m'enfuie tout aussi rapidement. Quelle impression doit-il avoir de moi? Il me prend sûrement pour quelqu'un d'impolie et d'irrespectueuse, ce que je comprendrais absolument. En plus, je dois vivre avec lui?! J'ai juste envie de pleurer.
En haut, Mya joue au serpent échelle avec Nathan et l'homme inconnu pendant qu'Alice et Émile prépare le souper avec l'aide de celui qui occupe mes pensées depuis une semaine. Je l'observe avant qu'il ne remarque ma présence. Il est comme dans mes souvenirs, c'est-à-dire regard hypnotisant, corps d'athlète et sourire éclatant. Je n'ai jamais vu un aussi bel homme. Il a l'air tellement gentil, respectueux et attentionné. Je me sens encore plus mal d'avoir raté toutes mes chances avec lui. Il semble être l'un des rares hommes biens dans notre monde. Sentant que je le fixe, il se retourne et me sourit. Des papillons virevoltent dans mon ventre et je ne peux m'empêcher de lui sourire timidement en retour. Son sourire est contagieux et me fait sentir importante. Pendant quelques secondes, je me dis que je n'ai peut-être pas tout raté, mais je me rappelle qu'il ne fait sans doute qu'être poli. Je détourne le regard à cette pensée et m'approche d'Alice pour lui proposer mon aide.
- Melody! S'exclame-t-elle en me remarquant, viens, je vais te presenter mes frères!
Donc l'autre homme est aussi son frère. Peut-être est-ce ce dernier notre nouveau colocataire? Je croise mes doigts à cette idée.
- Adam, je te présente Melody. Melody, mon frère, Adam.
- Enchantée Melody du piano public, dit Adam en se levant pour me faire une accolade amicale, alors c'est toi la fameuse femme qui a tourné la tête de mon frère!
- Adam! S'écrie le principal concerné.
- Et voici Loan, mais je n'ai pas à faire de présentation, n'est-ce pas? Ajoute Alice.
Mes joues sont cramoisies et j'ai envie de disparaître. Loan se retourne vers moi, l'éclatant sourire menaçant de me causer une crise cardiaque encore sur les lèvres, et me reluque de haut en bas. Mon corps brûle à chaque endroits où son regard se pose et j'ai soudainement très chaud. Il doit m'avoir regarder qu'une seconde seulement, mais j'ai l'impression qu'une éternité vient de passer.
- Ravi de te revoir, Melody, me dit-il en me tendant sa main.
***
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