8
" Je devais être patiente pour recevoir ce qui m'était dûe"
Irma
J'avais finis de boucler ma valise et je me dépêchais d'attacher les cheveux. Marco m'attendait depuis près de dix minutes devant la porte de ma chambre d'hôtel. Je lui avais indiqué que je voulais faire un tour dans des boutiques avant de retourner à la maison.
Je regardais mon reflet dans la glace, étais-je un peu plus apprêtée que d'habitude ? Cette robe, puis ce maquillage...Qu'allait-il penser de moi ? Je prenais un mouchoir et enlevais l'excès de blush sur mes joues.
Marco avait déjà fait le check-out à l'accueil et ses affaires étaient bouclés depuis bien longtemps.
- Irma, dépêche-toi, on doit encore passer à la librairie !
J'avais complètement zapé ce détail. Marco voulait acheter un livre. Je sortais de la chambre, mes sacs dans mes mains et il m'aidait à les porter jusqu'à la voiture. L'atmosphère entre nous était étrange, je ne savais pas si nous étions encore amis ou plus que cela. Nous n'avons rien officialiser et cela m'effraie. J'aurais aimé lire ses pensés, est-il attiré par moi ? M'aime-t'il ? Ou est-ce qu'une erreur, ce qui s'est produit la nuit dernière ?
- Irma, tu ne m'entends pas ? Il disait.
Je le regardais.
- Je te demandais d'attacher ta ceinture.
Il avait remarqué que j'avais la tête dans les nuages. Il tentait de venir m'aider en se baissant à ma hauteur mais je l'arrêtais.
- Je peux l'attacher moi même.
Il souriait mais son regard de semblait pas aussi brillant que la nuit dernière.
Au moins, ça, je l'avais remarqué.
Nous nous sommes baladés dans les rues, en parlant et en rigolant. Il me racontait quelques anecdotes et la raison pour laquelle il n'aimait pas la ville, et toutes ces raisons étaient louables.
- Un moment, je travaillais loin de chez moi. Je n'avais pas les moyens de me prendre un appartement, donc je faisais les aller/retour en train ou en voiture. Jusqu'à ce que je déménage chez mamie.
Je serrais ma veste un peu plus contre moi, il faisait froid.
- Tu sais, puisque tu restes près d'elle, elle se sent moins seule. Nous avons discuté, elle est vraiment heureuse.
- Elle n'est pas très différente des autres femmes de son âge, elle est têtue et bosseuse. Parfois, il lui arrive de bouder, elle ne me parle pas pendant des jours, vraiment ! Mais elle reste une femme merveilleuse.
Nous marchons toujours côte à côte et nos pas étaient comme synchronisés. On marchait à la même allure, j'admirais vraiment Marco. Qui de nos jours passe du temps avec ses grands parents ou emménage chez eux ?
On s'installait dans un restaurant et on commandait deux cafés avec des pâtisseries.
- Tu aimes la vie en ville ? Il me demandait soudainement.
Je jettais un regard dans la rue et prenais une grande inspiration.
- J'imagine que oui, j'ai toujours aimé la ville mais cela ne signifie pas que je n'aime pas la nature au contraire, je l'adore. Le soucis c'est que...
Mes souvenirs revenaient, je sentais mes larmes venir alors, je balayais d'une main ma frange et souriais à pleine dent. Au même moment, le serveur nous apportait notre commande et nous l'avons remercié.
- Tu n'avais pas terminé ta phrase. Il m'indiquait, curieux.
Je regardais le gâteau à la fraise qui me faisais face, la crème chantilly coulait dans l'assiette.
- Le soucis, c'est que je n'aime pas le silence, ni le noir. Il m'arrive de ne pas pouvoir dormir.
Il attendait la suite mais j'entamais ma pâtisserie, qui paraissait très bon.
- Et la ville est beaucoup plus bruyante...
Je prenais une gorgée de mon café.
- Parfois, il m'arrive de m'ennuyer là bas. Il n'y a aucune activité à faire, ni d'amis. Je me sens parfois déboussolée.
Il buvait lui aussi son café en jetant des coups d'œil à sa montre.
- Lorsque tu commences à t'ennuyer, rends moi visite, tu sais où me trouver.
Je souriais et hochais vivement la tête.
- Ce gâteau est délicieux ! Je murmurais la bouche encore un peu pleine.
Il avait rit, il m'observait manger avec un sourire scotché aux lèvres. Il avait posé son coude sur la table et avec sa main il soutenait sa tête.
Dans le restaurant, les clients commençaient petit-à-petit à se présenter auprès d'un employé pour trouver des places. Nous étions de plus en plus nombreux et pourtant, Marco ne bougeait pas d'un poil.
- Marco, dépêche-toi de finir ta pâtisserie, on devrait y aller avant qu'il n'y ait trop de personnes. On a encore tellement à faire.
Il prenait sa première bouchée et grimaçait.
- Il y a trop de citron dans ce gâteau. Je ne peux pas le finir seul.
Je soupirais d'exaspération.
- Tu as pris une tarte au citron je te rappelle, biensûr qu'elle va doit acidulée.
- Madame je sais tout, peut-tu m'aider ?
Je baissais les yeux et attrapais ma fourchette et nous mangeons ensembles.
Après cette pause, j'avais fais quelques courses et j'avais même prise des cadeaux pour mes parents et la mamie de Marco.
Avec l'arrivée impromptue de l'averse, lorsque nous avons mis les pieds dans la librairie, celle-ci était déjà pleine. La librairie avait servit de refuge aux passants.
Nos cheveux et vêtements étaient mouillés, heureusement j'avais laissés les sacs cabas dans la voiture.
On parcourait les rayons en se faufiler entre la foule de personne qui barrait le chemin.
- Tu cherches un livre particulier ? Je demandais en essayant de l'aider.
- Je cherche le livre de Kafka, il me semble qu'il était intitulé "lettre au père" ou quelque chose de ce genre.
Il m'éclairait en cherchant l'écrivain par classement alphabétique.
- J'ai déjà lu des livres de Kafka, je trouve qu'il a un talent pour décrire des faits de manière imagée. Il est souvent indirecte dans ses propos mais il parvient à nous faire prendre conscience de certaines réalités.
Je mettais placé à côté de Marco et je l'aidais.
- J'ignorais que tu lisais.
- J'adore lire, mais seulement quand j'ai le temps.
Il paraissait très concentré mais j'étais plus efficace que lui. Je trouvais le bouquin et le prenais entre mes doigts. Au même moment, je trouvais l'œuvre.
- Regarde comme c'est beau ! Je lui montrais la couverture du livre.
Je me sentais bousculée et je perdais l'équilibre, je cherchais quelque chose à laquelle me rattraper mais rien n'était sous ma main. Je tombais contre Marco qui me rattrapait par la taille mais il se cognait contre la bibliothèque.
Notre distance s'était réduite et je sentais son souffle mentholée sur mon visage. Il avait laissé échapper une injure, puis se concentrait sur moi en me demandant si j'allais bien.
Je me détachais de lui en affirmant que je n'étais pas blessée.
— Va dire pardon ! Maintenant Timothy !
J'entendais une dame crier et on se retournait vers elle, c'est son fils qui nous avait poussé.
En grimaçant, l'enfant venait auprès de nous et partait après nous avoir présenté ses excuses.
Après avoir terminé de payer, je partais dans une boutique pour acheter quelques souvenirs à mes parents et à la mamie de Marco. Mais ce dernier ne voulait pas m'accompagner et préférais rester dans la voiture. En marchant dans sa direction, je remarquais qu'il tentais de s'assoir sur son siège mais qu'il changeait de positions, inconfortable.
Je fis demi-tour et payais un dernier produit que j'embarquais dans mon sac.
— Qu'est-ce que tu fais ?
Il me demandait alors que j'avais ouvert la porte de sa portière.
— Je vais conduire.
— En pleine nuit ? Tu es sérieuse, c'est bien trop dangereux.
Je soupirais.
— Tu peux arrêter de sous-estimer les filles et m'écouter pour une fois ? Je sais que tu as mal.
Il détachait sa ceinture à contre cœur et se tenait la hanche en se plaçant côté passager.
Je bouclais ma ceinture en posant mes sacs sur les sièges arrière et je prenais la route pour rentrer à la maison. Durant le trajet j'avais donné un médicament à Marco pour ses douleurs et à présent, ayant allongé son siège, il dormait.
— Il a un charme assez différent lorsqu'il dort.
N'appréciant guère ce silence dans la voiture, j'avais actionné une petite musique classique en fond. J'adorais écouter du piano.
J'avais fait plusieurs pauses dans des stations d'essences car la pluie m'empêchait de voir clairement la route. Les feux de la voiture de Marco n'allumaient pas très bien non plus.
Marco dormait tout aussi paisiblement. Je l'observais tout en entamant ma bouteille d'eau.
— Qu'est-ce qu'on est au juste ? Je murmurais pour moi même.
Après une dizaine de minute, je reprenais la route. Les arbres dansaient grâce au vent violent, les feuilles voltigeaient et le chemin de terre menant au village était boueux.
Dieu merci, le village était quelque peu allumé par des lampadaires placé par ci par là.
Lorsque je me garais devant la ferme, c'est le frère de Marco qui venait nous accueillir, portant un grand manteau et une capuche.
Je réveillais doucement Marco qui était toujours aussi mal en point. Marco s'en allait à l'intérieur de la maison alors que son frère, Adam, m'aidait à décharger la voiture.
— Vous êtes arrivés avant qu'il y ait les inondations ! J'avais tellement peur pour vous ! La mamie de Marco m'avait enlacé lorsque je fus à l'intérieur.
— Oui, il y avait beaucoup de pluie. Je savais qu'ils prévoyaient des averses mais pas à ce point.
— Vous avez dîné ? J'avais fais un peu de soupe. Elle me disait toute souriante.
Je secouais la tête et elle s'en allait à la cuisine et je l'accompagnais. On préparait ensemble tandis que les garçons discutaient au salon. Alors que je préparais une petite salade, Adam nous prévenait que Marco ne voulait pas dîner et qu'il était allé dormir.
— Je vais aller le voir, je murmurais doucement.
Je fouillais mon sac et sortais les deux petites boîtes, puis montais des escaliers. En réalité, je ne voulais pas le déranger, il était sûrement très fatigué à cause de moi. Mais je m'inquiétais pour lui.
Je toquais à la porte mais il ne me répondait pas. Je passais une tête à l'intérieur et je le vis moitié nu. Il ne portait que son jogging et il était entrain de mettre son t-shirt gris, j'ignorais qu'il faisait du sport...Je devais cesser de regarder sa musculature mais mes yeux ne se détachaient pas de lui.
— Qu'est-ce que tu fais là ? Il m'avait remarqué.
Je détournais mon regard et bégayais.
— Je, le fais c'est que je, je voulais te donner quelque chose.
Il avait fini de se r'habiller. Et me demandait d'entrer. Ce que je fis.
— Tu ne l'as pas dit clairement mais je sais que tu as mal au dos. Tu t'es blessé à la librairie pas vrai ?
— Ce n'est rien de grave, ne t'inquiète pas, il m'indiquait en s'asseyant sur le lit.
— Je t'ai pris quelques calmant et une pommade, ça devra aller mieux avec.
Je les lui donnais et m'apprêtais à quitter la chambre mais il me prenait par la main.
— Tu...Tu pourrais me soigner ?
Mes yeux s'accrochaient aux siennes.
Ne me regarde pas de cette façon...
Je lui prenais la pommade dès mains et me plaçait derrière lui. Je lui demandais si je pouvais inspecter son dos et il m'autorisait.
Je relevais son t-shirt et faisais glisser mon doigt le long de sa colonne vertébrale mais il n'avais eu aucune réaction, cela me rassurait.
Mais lorsque je touchais sur le bas de son dos, il eu un mouvement de recul.
— J'ai mal à cet endroit, il chucotait.
Je lui appliquais la pommade sur sa peau en faisant attention à ne pas le blesser plus.
La porte s'ouvrait soudainement et un monstre apparaissait, c'était nul autre que son neveu.
— Tonton, tu......
Il ne finissait pas sa phrase, je comprenais que c'est ma présence qui l'avait surpris. Derrière lui, son père lui cachait les yeux.
— Vous pouvez continuer, ne vous préoccupez pas de nous.
Adam fermait la porte et s'en allait.
— Je ne vois pas ce qu'il y a de problématique, je disais en baissant son t-shirt.
Marco souriait sûrement car ça se répercutait sur sa voix.
— Ils sont idiots, ils ont cru autre chose, en même temps, ils ouvrent la porte, je suis torse nu.
Je sentais mes joues brûler et me dépêchait de dire que j'allais aller m'excuser et mettre fin à ces malentendus.
Je posais la pommade sur sa commode.
— C'est à renouveler trois fois par jour.
Je désirais m'en aller pour me justifier auprès des garçons mais Marco ne me lâchait pas.
Il se redressait et me prenait les mains dans les siennes.
— Tu ne m'as toujours pas donné de réponse.
— Comment ça ?
— Je t'avais demandé si tu pouvais me donner une chance de te rendre heureuse.
Je m'en souviens maintenant ! Il m'avait dit cela la nuit dernière.
— Actuellement, je suis déboussolée. Je ne sais pas si nous sommes amis ou plus, je ne sais pas si nous avons une relation ou non. Je suis perdue....
— Si tu me donne ton accord, nous sortirons ensemble. Mais quel que soit ton choix, je le respecterais.
— Essayons alors.
— Vraiment ? Il souriait
— Oui.
Ses bras m'enlaçaient et je m'y blottissais. Son odeur était unique et tellement rassurant. Je pouvais passer des heures dans ses bras.
Je sentais mon cœur léger taper dans ma poitrine. On restait quelques minutes ainsi, comme si cela nous permettait de canaliser nos énergies.
J
e décidais de me décoller de lui, je devais partir mes parents m'attendaient.
— Je dois rentrer, je murmurais.
Il ne semblait pas satisfait de ma réponse. Il s'approchait de moi et à quelques centimètres de mon visage, il plaçait une de mes mèches derrière mon oreille.
— Reste Alba... il m'avait sussurer avant de m'embrasser.
Ses lèvres se pressaient contre les miennes et j'appréciais cet échange doux, en fermant les yeux, je m'abandonnais à lui. Il me caressait la joue de son pouce tout en demandant l'accès à ma bouche. Je la lui donnais et notre baiser devenait plus langoureux, une chaleur me mettait la pression et mon cœur s'excitait.
Cet homme me rendait folle. Nos langues dansaient alors que sa main glissait doucement sur ma taille. À bout de souffle sa tête se réfugiait à mon cou où il parsemait de baisers, je tremblaient sous la sensation de ses lèvres sur mon cou, je me mordais la lèvre pour m'empêcher de pousser un gémissement, j'étais très sensible de mon cou et je ne voulais pas qu'il le sache.
— Marco, je dois y aller...
Il relevait la tête et me prenait le visage entre ses mains, rouge comme une tomate. Je faisais face à lui.
— Si tu savais combien de fois j'ai rêvé de toi, tu auras tellement pitié de moi que tu refuserais de partir.
Je posais ma main sur la sienne et embrassais sa paume.
— On est ensemble maintenant, je suis avec toi. On se retrouvera demain.
Il me souriait et déposait un dernier baiser sur mes lèvres avant de me laisser. Je lui disais bonne nuit et descendais près de sa mamie, on dînait et lorsque je m'apprêtais à partir.
Adam m'empêchait de sortir, m'indiquant de regarder par la fenêtre.
Des inondations ?
— Si tu pars maintenant, tu peux être sûre et certaine de te faire emporter par l'eau.
— Tu peux rester ici ce soir si tu veux, me proposait mamie.
— Je vais prévenir mes parents que je suis ici, je ne veux pas les inquiéter. Je les informais
— En plus on a de la place pour que tu puisse dormir, disait Adam.
Marco et son neveu nous rejoignaient devant la porte d'entrée.
— Merci, il n'y a pas de soucis, je vais dormir sur le canapé.
— Sinon tu peux dormir dans la chambre de Marco, m'avait-il assuré Adam après avoir donné une tape sur l'épaule de Marco.
Ce dernier, comme heureux de cette réponse, avait eu un sourire en coin.
D'après ce que je vois, il est moins malade maintenant !
La nuit va être mouvementée...
Avis ? ❤️
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top