『 Pas ce soir 』

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- Kihyunnie hyung, tu restes t'entraîner un peu ? demandé-je, un sourire enfantin collé au visage

- Si tu veux, répond-il avec méfiance

- Tu peux enfiler ça ?

- T'es sérieux là ? dit-il, incrédule. Et pourquoi dans la salle de danse ?

- Tu m'as dit que tu ne voulais plus m'être redevable, et comme je suis gentil, j'ai combiné deux séances en une, continus-je de sourire

- Je te méprise, conclut-il simplement en partant vers les vestiaires

- Moi aussi je t'aime hyung

Il n'a pas l'air de m'en vouloir pour la dernière fois. Ça me soulage énormément.

Il m'apprécie trop pour m'en vouloir de toute façon. Il ne peut jamais résister longtemps à ma bouille d'ange.

Je connais ta faiblesse Yoo Kihyun. Elle s'appelle Im Changkyun.

- Ça y est ? demandé-je après un long moment

- Je ne sors pas comme ça, claque-t-il

- Ne fais pas l'enfant, plus vite tu sors, plus vite c'est fini

Résigné, il sort finalement, vêtu de ma tenue de maid, le regard énervé et désespéré, alors que moi je tente difficilement de m'empêcher de sourire comme un idiot.

- Tu es adorable mon cœur, le titillé-je un peu plus

Les autres diraient que je ne tiens pas à ma vie, mais moi, je sais pertinemment que je ne risque rien. Ce petit chihuahua est plus doué pour aboyer que pour mordre. Enfin, avec son maître du moins.

- La ferme, aboie-t-il. Et je te l'ai déjà dit, c'est hyung pour toi. Bref, qu'est-ce que je fais ?

- Ce que tu veux, fais-toi plaisir hyung, personne ne les verra jamais ~

Après quelques secondes de réflexion, il se dirige vers les miroirs et se pose dessus avant de faire glisser son corps, les fesses atterrissant sur le parquet en premier. Il remonte ses jambes contre son torse, les entourant de ses bras et me sourit angéliquement histoire de commencer rapidement cette séance, sous le bonheur personnel de voir ce parfait spectacle. Il cache finalement la moitié de son visage à l'aide du bas de sa petite robe rose, ne laissant que ses yeux rieurs visibles. Une fois les clichés enregistrés dans l'appareil que j'avais toujours en ma possession, il relâche son jupon, le regard de nouveau sérieux.

- On change de style ? demande-t-il naturellement

- Faisons ça, conclus-je, le défiant du regard. Mais puisque j'ai bien voulu combiner deux séances voir plus, j'aimerais que tu m'offres davantage de choses, expliqué-je sérieux

- Tu veux que je fasse quoi de plus que la dernière fois ? Tu veux vraiment me voir à poil ? dit-il, incrédule

- Ton boxer suffira, réponds-je

Il me juge du regard, essayant de déceler le vrai du faux, et en soupirant faussement, il finit par l'enlever.
 
Il fait toujours celui qui s'énerve facilement, celui qui n'a pas de patience et qui aime donner des ordres, seulement, sans qu'il ne s'en rende compte, il est toujours plus laxiste avec moi, et me laisse toujours faire ce que je veux.

Il a toujours eu du mal à me dire non et j'ai toujours adoré ça. Je me suis toujours senti privilégié. J'ai toujours su lui faire faire n'importe quoi et aujourd'hui ne déroge pas à la règle.

Avec une lenteur horrible, il fait glisser ce bout de tissu le long de ses jambes surélevées. Il se cache directement l'entre-jambes grâce à son déguisement et sans le vouloir, ses joues rosissent, sans doute exactement comme les miennes en ce moment précis. Nos regards se croisent et la seconde d'après il glisse légèrement, la tête plus appuyée contre le miroir, le dos décollé et les fesses éloignées de celui-ci. Les jambes pliées et écartées, il remonte le bas de son déguisement, cachant simplement son intimité grâce à son bras placé entre ses cuisses. Il ferme les yeux après quelques minutes, penche la tête en arrière, entrouvre la bouche et retire sa main, dévoilant son sexe en érection, ne cachant que ses testicules. Son membre dressé touche son ventre et j'ai tout le loisir de l'observer. Je ne sais par quel miracle j'arrive encore à appuyer sur le bouton de cet appareil, mais une chose est sûre, c'est qu'il n'est plus devant mes yeux. Non, pour rien au monde je ne raterais ce spectacle.

Il s'allonge parallèlement au miroir, la robe remontée jusqu'à la poitrine, une jambe redressée pour cacher son sexe. La courbe de son corps est tout simplement grisante. Sa beauté ne laisserait vraiment personne de marbre. J'ai bien fait de mettre un jogging plus ample, parce que je ne veux pas lui montrer à quel point j'ai envie de le dévorer. Je veux qu'il remarque qu'il est excité, et sans que je ne le sois aussi, ça lui fera sûrement réaliser plus vite. Je veux le frustrer, pour lui faire comprendre qu'il est gay, mais aussi pour me venger. Pour le torturer et qu'il ressente mes années de propre souffrance.

- C'est bon tu peux te rhabiller hyung. Allons à la douche au dortoir, je veux rentrer, dis-je avec une moue triste et fatiguée, comme si tout ça semblait banal à mes yeux

Il paraît déstabilisé, le temps pour lui de reprendre contact avec la réalité et hoche enfin la tête en se changeant rapidement devant moi. Je fais de même, histoire qu'on puisse partir au plus vite.

Une fois dans la voiture, tous deux le regard vers l'extérieur, il prend parole, l'air songeur.

- Chan ? Tu es gay finalement, ou pas ? murmure-t-il, les yeux fixant toujours le dehors

- Pourquoi ? Tu aimerais savoir si tu n'es pas seul ?

Sans bouger, il ne répond rien et nous rentrons avec ce silence désagréable.

  
Je pensais qu'il allait répliquer, qu'il allait se vexer et devenir plus agressif.

Ça a toujours été son mode de défense.

Mais apparemment ce soir, il n'a pas été du même avis.
  

Nous avons soupé quelque chose de rapide, à côté d'un Minhyuk et Hoseok bavards, et puis nous avons rejoint nos chambres pour un repos mérité.

  

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Le lendemain soir, alors que j'étais dans le salon, affalé de tout mon long dans le canapé, Kihyun m'appelle depuis la salle de bain. Je prends mon temps avant d'arriver, et une fois sur place, c'est un hyung vêtu d'un essuie, à peine sorti de la douche, qui m'accueille.

- Un coup de main pour te sécher hyung ? dis-je, nonchalamment

- Non merci, claque-t-il. Mais comme tu as en tête de me faire faire tout ce que toi tu as fait, je me dit que tant que j'ai les cheveux mouillés, autant le faire pour être tranquille, conclut-il sur un ton blasé

- Tu es bien motivé hyung, remarqué-je. Mais on fera ça une prochaine fois, tu as l'air fatigué et puis je n'ai pas encore trifouillé ton appareil pour y retirer les photos, balancé-je, naturellement

- Tri-trifouillé ? dit-il, énervé. Tu veux trifouiller mon précieux bébé ?

- Calme-toi hyung, je ne vais pas lui faire de mal, soupiré-je. Bon, puisque tu insistes petit coquin ~ Je vais le chercher, bouge pas
  

- Je m'habille ? demande-t-il, une fois de retour dans la pièce d'eau

- Pour quoi faire ? Non, reste comme ça, je préfère, réponds-je sérieusement

- Tu trouves pas que tu pars un peu trop loin là ? dit-il, les oreilles rouges

- Tu trouves ? Pourtant j'ai l'impression qu'on en fait pas assez par rapport à ce que tu veux vraiment. Tu ne voudrais pas retirer l'essuie ? plaisanté-je, amusé

- Arrête ça Changkyun, s'emporte-t-il, la voix tremblante. J'en ai marre. Tu ne fais que me rabaisser depuis des jours ! Ça commence à déborder, soupire-t-il tristement. J'en ai plus qu'assez de me faire traiter comme ça ! 

Il prend une grande inspiration, et continue.

- Oui j'aime ça... avoue-t-il, en me fixant, les joues couleur sang. Oui, j'aime sentir ton regard sur moi. Oui, hésite-t-il. J'ai aimé que tu me touches. Oui, j'ai peur de devenir gay, continue-t-il, au bord des larmes. Je peux comprendre qu'après toutes les choses malsaines que je t'ai obligé à faire, tu veuilles te venger, mais là, tu vas trop loin ! s'écrie-t-il, la voix brisée. Je n'en peux plus ! Je suis vraiment désolé d'avoir agi de la sorte, tu n'aurais jamais dû dire oui à tout ça. Je me dégoûte moi aussi, continue-t-il, les pleurs inondant son visage. Je n'arrive même plus à me regarder dans le miroir, j'ai tellement peur. Je déteste ça. Être attiré par les hommes m'angoisse. J'ai peur du jugement, peur d'être rejeté, peur que vous me repoussiez, s'effondre-t-il, accroupis, la voix de plus en plus cassée. Excuse-moi, je t'ai impliqué dans mes mauvais états d'esprit, dans mes plans absurdes et malsains. Vraiment, pardonne-moi. Mais s'il te plaît, arrêtons ça, par pitié, souffle-t-il. Ça ne fait que me détruire un peu plus. Et le pire, pouffe-t-il, tristement. C'est que même avec tout ça, je ne sais toujours pas ce que je suis. J'ai l'impression d'être un étranger pour moi-même...

- Commence par respirer calmement, osé-je enfin dire en le relevant pour le caler dans mes bras. Calme-toi trésor, tout va bien, ok ? Ne t'inquiète pas, on va en discuter, tu n'as rien à craindre, calme-toi, s'il te plaît, murmuré-je tendrement pour tenter de le calmer

La tête au creux de mon cou, je caresse ses cheveux humides le cœur douloureux. 

Je n'aurais jamais cru qu'il puisse penser à toutes ces choses. Ce n'était clairement pas une bonne idée, je n'aurais pas dû faire tout ça. J'ai l'impression d'avoir joué avec son cœur et ses sentiments.

- On a mal agi tous les deux, on aurait dû en discuter plus tôt, tenté-je. Pour rien au monde tu ne me dégoûteras hyung. Et crois-moi, personne dans ce groupe ne jugera tes choix, quoi que tu fasses ou décides de faire, on te soutiendra toujours, moi le premier, soufflé-je, en lui frottant le dos. Je suis désolé moi aussi, j'aurais dû arrêter ce petit jeu plus tôt, mais au lieu de ça, j'ai agi avec immaturité et je n'ai fait qu'empirer les choses. Pardonne-moi. Arrêtons là, mais s'il te plaît, ne te blâme pas, c'est inutile. Prends le recul nécessaire, prends ton temps pour comprendre correctement ce que tu désir, essayé-je de lui faire comprendre. Pour l'instant, tu ne sais même pas si tu es gay ou simplement attiré par un homme. Ce n'est pas la même chose, l'amour peut faire aimer n'importe qui. Ne te prends pas autant la tête, cherche déjà simplement cette information, mais ne te force pas, prends ton temps, souris-je en lui essuyant ses larmes de mes pouces. N'hésite pas à venir me parler quand quelque chose te tracasse, d'accord ? Je suis peut-être le plus jeune, mais je pourrai quand même t'aider. J'y vais, j'ai encore des trucs à bidouiller dans ton appareil, dis-je, en m'écartant de lui délicatement. Essaie de te reposer et de ne plus trop penser à ça, mmh ?

Il hoche faiblement la tête et répond à mon sourire par un faible étirement de lèvres. 

Je quitte la pièce après un dernier regard désolé en sa direction.

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