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- Oh ! Mon ! Dieu ! Les gars, venez voir, ça y est ! hurle la voix désagréable de Minhyuk

Je sens la personne à mes côtés sursauter aussi fort que moi, et c'est en quatrième vitesse que celui-ci sort du lit.

- T'es vraiment un gamin, s'énerve-t-il en quittant la chambre, suivi de près par ledit gamin, après que celui-ci m'ait adressé un clin d'œil heureux et amusé

La tête dans le brouillard, j'essaye encore d'émerger doucement. 

J'étais tellement bien dans ce lit, avec la chaleur de Kihyun qui m'enveloppait. 

Je me lève rapidement, poussé par la curiosité, et m'assieds à table entouré du leader, Seokkie, MinMin et Kiki.

- Je ne l'ai caché à personne, idiot ! continue-t-il la conversation que j'avais ratée. D'ailleurs il n'y a rien à cach-

- Il n'aurait rien su te dire hyung, complété-je. Nous ne sommes ensemble que depuis hier soir

- Quoi ? s'étouffe le rayon de soleil. Mais je vous taquinais juste moi ! Oh j'y crois pas ! Je le savais que vous vous aimiez ! Personne me croyait ! Faut que j'réveille Joo ! Jooheonnie chéri ! Tu devineras jamais ! hurle-t-il en courant vers le couloir

- Wow, sourit Hoseok. Je ne l'avais pas vu venir honnêtement. Mais je suis très heureux pour vous ! Vous êtes tellement adorables ensemble ! Soyez heureux pour toujours et faite nous plein de beaux bébés mystérieux et maniaques ! s'emballe-t-il en tapant dans ses petites mains

- Tu vas un peu loin là Seokkie, sourit tendrement Hyunwoo. Faite attention à vous à l'extérieur, d'accord ? Je suis très content pour vous

- Merci, répond mon petit ami, en toussotant pour cacher son énorme gêne

Il n'a pas hurlé que c'était faux.

Il n'a pas ignoré et a même répondu par l'affirmatif.

Il a pris la parole à ma place.

Il aurait pu dire que c'était une blague.

Il aurait pu s'énerver et partir en courant.

Mais contrairement à ce que j'ai pu croire, pour une fois, il a agi avec originalité.

Il n'a pas fui.

Il a assumé.

Il a même confirmé qu'il voulait être avec moi.

Il a porté ses couilles et a avoué son attirance pour moi, et ce, devant tout le monde.

  
Il a dû être terrifié, le pauvre. Lui qui avait si peur de leurs avis.

Il a sûrement dû se rendre compte que j'avais raison et que personne ne le jugerait.

Finalement, je suis content que Minhyuk ait agi ainsi, parce qu'il a poussé l'homme que j'aime à sous-entendre que c'était bel et bien réciproque.
 
       
 
Après avoir déjeuné en silence, digérant difficilement tout ce qu'il venait de se passer, je file à la douche. 

  
Lorsque je retourne dans ma chambre, quelqu'un m'y attend déjà.

- Que me vaut l'honneur de ta visite mon cœur ? demandé-je, m'essuyant toujours les cheveux

- S'il te plaît, tout ce que je te demande, c'est de ne pas m'appeler comme ça devant les autres, souffle-t-il, gêné

- Pas de problème, souris-je, amusé et heureux. Mais alors donne-moi un bisou ~

- Changkyun...

- Et je veux aussi que tu me donnes un surnom ! Ose mon ange, ose tout avec moi. Après tout, je suis ton petit ami, souris-je à pleine dent

- Je suis désolé à propos de ça... semble-t-il mal à l'aise. Je n'ai pas su quoi dire d'autre, j'aurais dû t'en parler, mais j'ai paniqué...

- Tu avais envie de dire oui, tu voulais que ce soit vrai et moi aussi, souris-je tendrement. Tu as bien fait, maintenant je sais que tu es officiellement à moi, conclus-je, avec un clin d'oeil amusé

- Je n'ai pas le choix je suppose...

- On a toujours le choix bébé ~

- Allons-y, on va être en retard, lève-t-il les yeux au ciel

- Mon bisou ! réclamé-je

- Tu es un véritable gosse, soupire-t-il, en s'approchant de moi, collant ainsi ses lèvres sur ma joue, pour la décoller rapidement

Je souris bêtement, et le regarde quitter la pièce dans laquelle je suis à présent seul.

Je voulais un bisou sur la bouche, mais tant pis, il était tellement mignon que je n'ai rien osé dire.

Une fois habillé, je quitte à mon tour la chambre, et nous passons une journée de travail comme toutes les autres.

  
Chaque fois que l'occasion se présentait, je voulais le tirer dans un coin à part, pour lui voler un rapide baiser, mais je me suis retenu du mieux que je pouvais. On ne sait jamais si quelqu'un en dehors du groupe nous avait grillés, et puis surtout, je ne sais pas du tout si mon Kihyun est déjà prêt pour ce genre de chose.

Enfin, après le patin qu'il m'a roulé hier soir, c'est à se demander.

  
Les membres sont restés plutôt calmes durant la journée, même si des regards amusés et timides se tournaient toujours vers nous. Une fois habitué, on y prête plus vraiment attention.

Je suis très heureux qu'ils prennent cette histoire aussi bien. Pas que j'ai douté d'eux à un moment donné, mais ils auraient pu s'inquiéter et nous dire qu'il ne valait mieux pas jouer avec ce genre de chose... enfin, dans ces cas-là on s'imagine toujours les scénarios les plus négatifs.

Mais comme je m'en doutais, ils ont été tout simplement géniaux, et je ne les en remercierais jamais assez pour ça.
   
   

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Le soir, de retour au dortoir, alors que je faisais la vaisselle avec Hoseok, après un délicieux repas de mon amoureux, j'entends un vacarme résonner depuis le couloir.

- C'est l'apocalypse dans les chambres, qu'est-ce qu'il se passe ? demandé-je à mon acolyte de plonge

- On s'est dit que vous méritiez votre petit endroit à vous, alors Jooheon et Kihyun changent de chambre, pour le plus grand bonheur de Minhyukkie, explique-t-il, tout souriant

- Oh, je vois, soufflé-je, heureux et stressé. Merci beaucoup, souris-je faiblement, en terminant d'essuyer les couverts

- Mais on t'en prie, ça nous fait plaisir ! Essayez quand même d'éviter les bêtises quand on est là, pouffe-t-il, légèrement gêné

- On va essayer promis, pouffé-je à mon tour

Si tu savais comme on est bien loin du compte mon gars.

Une fois ma tâche accomplie, j'entre avec appréhension dans la chambre. Kihyun est déjà allongé sur le dos dans son nouveau lit, son masque UV pour la peau sur le visage. Il ne voit rien et n'entend rien grâce aux écouteurs qu'il a dans les oreilles. Je m'avance lentement, et me glisse à ses côtés sous la couette.

Il est surpris mais ne dit rien et se pousse légèrement pour me laisser un peu plus de place.

Le sourire aux lèvres, je pose une jambe sur son ventre, et un bras sur sa poitrine, humant ainsi son odeur fruitée et délicate, la tête bien calée contre son cou.

Il finit après un bip-bip désagréable, par retirer le masque encombrant, puis le pose sur la table de nuit. 

- Tu as besoin de faire quelque chose après ça ? demandé-je

- Il ne me reste plus qu'à mettre ma crème de nuit, souffle-t-il en regardant le plafond

Je me redresse sur les genoux, prends sa pommade et en dispose sur mes doigts. Il paraît étonné mais ne dit rien pour autant.

Je m'approche un peu plus de lui et étale correctement le produit sur son visage lisse et doux.

Il ferme les yeux, et profite de ce moment calme et agréable, tout comme moi.

- Merci, souffle-t-il simplement, alors que je me réinstalle correctement à ses côtés

Il semble tendu, stressé et mal à l'aise, ce qui ne m'inspire rien qui vaille.

Je pense qu'il va lui falloir un moment avant de réellement prendre conscience qu'on est en couple. Je ne sais même pas s'il se rend compte que tout ça n'est pas un jeu...

Est-ce qu'il prend ce semblant de relation pour quelque chose de réel, ça, ça reste à voir.

- Qu'est-ce qu'il ne va pas ? posé-je enfin, sans grande envie de le savoir

- Cette histoire de chambre commune, souffle-t-il, après un long moment d'hésitation. Je ne sais pas si c'est une bonne décision. Cette histoire est en train de prendre des proportions beaucoup trop grandes... J'ai l'impression qu'ils sont tous bien plus excités que moi, murmure-t-il, comme pour lui-même, le regard toujours fixé vers le plafond

- Wow, soufflé-je, abasourdi

- Non, attends ! s'emporte-t-il, angoissé. Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire ! essaye-t-il de me convaincre, en agrippant mon avant-bras de ses mains, cherchant un regard que je ne voulais pas lui donner

- Je suis fatigué, dis-je simplement, en regardant à mon tour le dessus de la chambre. Parlons demain, d'accord ? terminé-je, en m'asseyant au bord du lit

- Non, s'il te plaît ! Je- Tu peux dormir avec moi ? demande-t-il finalement, sachant pertinemment qu'il n'aurait aucune autre conversation avec moi

- Si tu veux, réponds-je froidement

Je m'allonge à nouveau dans son lit, lui tournant le dos, le coeur douloureux.

Douloureux de l'ignorer ainsi.

Douloureux de m'être fait broyer le coeur avec une facilité déconcertante.

Douloureux parce que j'en ai trop demandé en peu de temps, et que tout me retombe dessus avec une violence sans nom.

Douloureux parce que j'aurais dû reconnaître la limite.

Douloureux parce que comme un con, je l'ai dépassé.

Pour tout ça, le karma est maintenant contre moi, et il est en train de me faire bouffer tous les mauvais choix que j'ai pu prendre durant ces derniers mois.

Les larmes dévalent à présent silencieusement mes joues, tandis que des petites mains s'agrippent à mon t-shirt. Ma poitrine me fait souffrir un peu plus, et après de longues heures à broyer du noir, je finis par m'endormir, épuisé.

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- Kyunnie ? murmure mon colocataire, le front collé à mon dos, les mains toujours posées contre celui-ci

- Mmh, grogné-je, fatigué

- Réveille-toi ~

- Pour quoi faire ? râlé-je. J'ai encore le temps

- S'il te plaît, finit-il par dire

- Si tu veux parler à quelqu'un, va voir Minhyuk, soupiré-je
 

Merde, j'y suis peut-être allé un peu fort...

Il ne répond rien, et je suis content de ne pas voir sa tête en cet instant.

- Excuse-moi, cédé-je, en me retournant

Il baisse automatiquement les yeux, et s'agrippe de nouveau à mon t-shirt.

- Est-ce qu'on peut, discuter ? chuchote-t-il, en fixant mon menton

- Pourquoi tu as dit oui quand j'ai dit qu'on sortait ensemble ? demandé-je sans plus de cérémonie

- J'en sais rien, j-j'ai paniqué, j'ai pensé à d'autres choses en même temps, et j'ai répondu sans réfléchir, bégaye-t-il, les oreilles rouges

- Tu pensais à quoi ?

- À notre baiser, souffle-t-il, gêné

Comment est-ce que je peux être en colère s'il agit ainsi ?

Je n'ai jamais pu m'énerver réellement contre lui, et je pense que ça n'arrivera jamais.

- Je peux comprendre que tu sois perdu, soupiré-je après un temps de réflexion. Mais, s'il te plaît, arrête de jouer avec moi, parce que tu ne fais que me faire souffrir davantage, tenté-je de lui faire réaliser

- Je ne joue pas avec toi ! s'écrie-t-il, en me regardant dans le blanc des yeux. J-je-j'ai envie d'être avec toi, je suis bien avec toi, mais je n'arrive pas à me dire que c'est normal, avoue-t-il, la voix tremblante et les doigts ancrés dans mon haut. C'est gros pour moi, beaucoup trop. Ok on s'en fout des autres, m-mais tu restes un homme. J-j'ai accepté le fait que tu en sois un, enfin... Ça paraît tellement absurde dit comme ça, pouffe-t-il, désespéré. Je me sens tellement ridicule, si tu savais. Je me sens tellement mal. Mal vis-à-vis de toi, mal vis-à-vis de mes émotions et sentiments

Il a de plus en plus de mal à parler, ses yeux humides ne vont pas tarder à faire couler les larmes, et je me retiens encore un peu, avant de céder totalement pour le serrer dans mes bras.

Il inspire une énorme goulée d'air, et reprend.

- Je me sens mieux avec toi qu'avec n'importe qui d'autre, c'est un fait. Et j'aime m'imaginer plus. T'embrasser, dormir avec toi, te serrer dans mes bras, ce sont des choses que j'aime faire avec toi, sourit-il faiblement. J'aime quand tu m'embrasses, vraiment. Et j'aime qu-quand tu me touches. Quand tu me dis que tu m'aimes, ça me fait frissonner, ça me rend heureux. Mais j'ai peur, si peur, souffle-t-il, les joues toutes mouillées. Te dire je t'aime, t-te toucher, qu'on fasse... l'amour. Je suis terrifié, si tu savais à quel point. Et en vrai, je saurais même pas te dire pourquoi. Excuse-moi encore, pleure-t-il à chaudes larmes

Les yeux vitreux, je le fais glisser dans le creux de mes bras, lui caressant le dos en lui embrassant à plusieurs reprises le haut de son crâne.

- Trésor, là, tu viens de m'expliquer clairement que tu avais des sentiments pour moi, murmuré-je, touché. Merci, j'avais besoin d'entendre ça. Merci aussi de t'être confié à moi et de ne pas avoir tout gardé en toi. Kihyun, commencé-je, en lui enveloppant le visage dans mes mains, nos regards brouillés par le liquide salin. Si tu veux toujours de moi comme petit ami, je ne veux pas que notre relation te fasse peur ou te stresse. Je veux qu'elle te rende heureux, que tu te sentes à l'aise avec moi, à 100 %. Je ne veux aucune gêne entre nous, souris-je, chaleureusement. Je t'aime Yoo Kihyun. Et j'attendrai le temps qu'il faudra pour que tu sois prêt pour ce genre de chose. Rien ne presse. Je peux me contenter de ton amour. Tout ça me suffit amplement

- Et, si, si je n'y arrive jamais ? craque-t-il, les larmes coulants à flot rapide

- Tu es courageux et curieux, je suis sûr que ça viendra, pouffé-je doucement. Dans tous les cas, si ça ne vient pas, on en reparlera dans quelque temps, et on verra bien à ce moment-là. Pour l'instant, profitons juste de ce qu'on a à s'offrir, d'accord ?

- D'accord, souffle-t-il après s'être calmé. Merci Chan, conclut-il en enserrant ma taille de ses petits bras, la tête posée contre ma poitrine

- Je t'en prie mon cœur, réponds-je, heureux d'avoir éclairci les choses

- Embrasse-moi, claque-t-il soudain

Seigneur Dieu.

Pourquoi tant de haine envers mon coeur fragile ?

Le front collé au sien, je l'observe durant de longues minutes, le sourire aux lèvres, et finis par fondre sur ses croissants de chairs.

Nos bouches se caressent timidement, avec amour et douceur, et je finis, après un moment, par me décoller de l'être que je chéris le plus au monde.

- Allez, viens mon ange, je meurs de faim, souris-je, en quittant la chaleur du lit

- Bonne idée, sourit-il, en m'imitant

Une fois debout face à moi, je lui essuie le visage avec le tissu de mon haut de pyjama, le sourire aux lèvres.

Un dernier baiser rapide, et je le tire par la main, vers le couloir.

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