Partie 22 ✉

/!/SUIVEZ-MOI SUR INSTAGRAM POUR SUIVRE MES AVENTURES : DSHOOTINGSTARS /!/

(A écouter avec Shades Of Cool Instrumental de Lana Del Rey -> Voir médias).


Les jours sont difficiles. Tellement difficiles que chaque matin, je rêve de rester allongée au milieu des draps froissés toute la journée. Tellement difficiles que j'ai la boule au ventre à chaque instant. Tellement difficiles que j'ai l'impression qu'à chaque seconde, je pourrais craquer. Et si ces jours sont si difficiles, c'est parce que je dois faire comme si de rien n'était. Par rapport à mon histoire avec Harry, je veux dire. Je dois cacher mes sentiments, les dissimuler sous un air blasé et désintéressé que j'ai construit de toutes pièces. Je ne peux en parler à personne, pas même à Holly. Pire encore, je dois lui mentir. Oui, parce qu'aux autres, je ne dois simplement pas aborder le sujet, alors qu'à elle, je dois mentir. Je lui avais dis, le soir du bal, qu'il y avait quelqu'un qui comptait à mes yeux. Je lui avais aussi dit que je lui en parlerais et que je le lui présenterais. Mais il s'avère que je ne puisse pas le faire. Alors je lui mens, en lui disant que finalement, il ne sait rien passé entre ce garçon et moi et qu'il n'en valait pas la peine. Holly me croit. Elle n'a pas remis en question, ne serait-ce qu'une fois, mes propos. Elle me croit déprimée, c'est pour dire. Et elle n'arrête pas de me rabâcher que je trouverais bientôt le garçon que je mérite et que je suis géniale.


Ouais, je mens si bien que Holly me croit désespérée et en quête d'amour.


Mais le plus difficile dans cette histoire, ce n'est pas tout ça. Le plus difficile à supporter, c'est que je ne peux pas le voir autant que j'en aurais envie. Pourtant, j'aimerais pouvoir déjeuner avec lui le midi. J'aimerais pouvoir rentrer des cours à ses côtés, le soir. J'aimerais pouvoir lui tenir la main à l'instant même où l'idée m'en effleurerait l'esprit. J'aimerais simplement qu'il soit présent, qu'il soit à mes côtés tous les jours. C'est vrai, j'aimerais tout ça. C'est ce que je voudrais le plus au monde mais je sais que je ne l'aurais pas.


La seule chose à laquelle j'ai le droit, c'est à ces conversations téléphoniques. C'est la seule chose qui nous est autorisée. Mais ça ne me suffit plus. Non, ça ne me suffit plus depuis le soir où nous nous sommes embrassés sur ce terrain de foot. Ça ne me satisfait plus parce que je peux encore sentir la douceur de ses lèvres contre les miennes et l'ardeur de ses touchés sur ma peau. Je peux encore voir l'émeraude de ses iris briller dans le noir de la nuit et sentir son doux parfum m'enivrer dangereusement. Alors oui, ces simples conversations ne me suffisent plus. J'ai besoin de plus. J'ai besoin de le voir, j'ai besoin d'entendre sa voix, j'ai besoin de le sentir et j'ai besoin de le toucher.


Alyssa : Ça va me tuer.


J'ai envoyé ce message désespéré il y a une petite demie-heure et j'ai regretté presque immédiatement ce geste compulsif. Je n'aurais pas dû lui envoyé un tel message. Parce que ça montre que je suis faible, incapable et lamentable. C'est sûrement ce que je suis, d'ailleurs. Mais qu'est-ce que je peux y faire au fond ? Je n'y suis pour rien, si je me sens si démunie. C'est la faute de ce sentiment qui me donne l'envie constante de le voir. C'est ce putain de sentiment qui me donne l'impression d'être incomplète lorsqu'il est loin de moi.


C'est cette connerie de sentiment amoureux qui me rend si faible, si incapable et si lamentable. J'y suis pour rien, tout compte fait.


Je fume, pour m'occuper. En fait... Ce n'est même plus une occupation, mais une habitude. Je fume, mais ça ne m'apporte rien. Je me sens toujours aussi mal. A croire que la nicotine, elle aussi, a décidé de m'abandonner. Et plus ça va, plus j'ai l'impression qu'on s'acharne à m'ôter  toutes aides qu'on aurait pu m'octroyer. Tout semble se mettre contre moi pour que cette situation soit encore plus difficile à gérer et à supporter qu'elle ne l'est déjà.


Je me suis assisse sur la pelouse de mon jardin, après avoir envoyer le texto à Harry, et je me suis mise à écrire. Ça ne m'était pas arriver depuis... Des lustres. Je n'arrive même pas à me souvenir de quand était la dernière fois où je me suis posée avec un bloc note et un crayon pour griffonner quelques mots. Ça devait être avant mon entrée au lycée, en tout cas. J'ai arrêté d'écrire à mon entrée en seconde parce que c'est à partir de ce moment où j'ai compris que mes rêves n'aboutiraient pas. Enfin, c'est l'idée que mes parents avaient réussi implanter dans mon cerveau. Une idée si tenace, que j'avais l'impression qu'elle était ancrée au fer rouge dans mon esprit. Ouais... J'avais perdu espoir jusqu'au soir où Harry et moi nous sommes revus. J'ai repris confiance en moi ce soir là, parce que je me suis sentie importante aux yeux de quelqu'un depuis un bon bout de temps. Et ça m'a redonné envie de croire en moi et de croire en mes rêves.


Je tire une taffe de ma clope avant d'écrire une phrase de plus sur le papier froissé du carnet. Là dedans, je raconte tout ce que je ressens et ça me fait le plus grand bien. Depuis que je me suis assise là, j'ai écris deux pages sur mon histoire avec Harry dans lesquelles j'ai consacré un grand passage pour sa description. Une description où j'ai listé toutes ses qualités et tous nos points communs. J'ai aussi mentionné ses défauts et ses préférences. Ça m'a fait du bien, de faire ça. Ça m'a donné la vague impression d'exprimer ce que je ressens et de pouvoir parler de lui.


Lui : Qu'est-ce qui va te tuer ?


Je pose mon stylo et mon carnet à côté de moi pour répondre au message qu'Harry vient de m'envoyer.


Alyssa : Est-ce que tu crois que le manque puisse tuer quelqu'un?

Lui : Le manque ? Ouais, peut-être. Je pense que les drogués en manque sont capables de se suicider s'ils n'ont pas leur dose rapidement. Alors oui, je pense que le manque, ça peut tuer. Mais... Pourquoi tu me demandes de ça ? 

Alyssa : Pour savoir. Mais, je ne parle pas de ce manque là. Je parle plutôt du manque de quelqu'un.

Lui : Dans ce cas, non, je ne pense pas.

Alyssa : Pourtant j'ai l'impression que le manque va me tuer.

Lui : C'est moi qui te manque, Aly ?

Alyssa : Ouais, tu me manques tellement que s'en est douloureux.

Lui : Chérie... On en a déjà parlé.

Alyssa : Je sais, oui. Je sais qu'on doit se cacher pour que Marc ne sache rien mais c'est trop douloureux, tu comprends ? Ça fait à peine deux semaines qu'on s'est embrigadé dans cette histoire et je suis déjà à bout de force. Jamais je n'aurais cru que ça serait si difficile à supporter.

Lui : On doit continuer, Alyssa. On n'a pas le choix.

Alyssa : Mais pour combien de temps on va devoir faire ça, Harry ? Combien de temps allons devoir jouer à ce jeu ? Combien de temps allons-nous devoir nous cacher ?

Lui : Le temps qu'il faudra pour que Marc trouve une nouvelle proie.

Alyssa :« Une proie » ? Tu sous-entends que j'en suis une ?

Lui : Tout à fait, oui. C'est ce que tu es à ses yeux, du moins. Il faut juste attendre qu'il s'intéresse à une autre fille que toi. A partir de ce moment, je pense qu'on pourra envisager une relation normale.

Alyssa : Tu penses qu'on pourra se revoir quand ?

Lui : Pour être honnête, je ne sais pas. Je n'aimerais pas que Marc s'aperçoive que je m'éclipse trop souvent de la maison. On est en période d'examens et même lui ne sort plus alors... S'il voit que je sors, moi, il va se poser des questions.

Alyssa : Je le déteste, ton frère.

Lui : Je sais. Il est venu te reparler ?

Alyssa : Non, on ne s'est pas adressé la parole depuis un bon bout de temps, maintenant.

Lui : Tant mieux.

Alyssa : Peut-être qu'il finira par passer à quelqu'un d'autre plus rapidement que prévu.

Lui : Je ne suis pas sûr, Aly. Il sait que... Tu comptes beaucoup à mes yeux et je doute fort qu'il renonce à toi si facilement. Il ferait tout pour me causer du tort et il sait que la meilleure façon de me faire mal, ça serait de t'avoir. Il ne va sûrement pas lâcher l'affaire si rapidement.

Alyssa : Il perd son temps, alors. Il ne m'aura pas.

Lui : Je pense qu'il l'a compris seulement... Il n'acceptera jamais que tu sois ma copine alors qu'il s'intéresse à toi.


Sa copine. Un frisson parcoure mon échine. C'est la première fois qu'il met un mot pour définir notre relation. Même dans mon esprit, je n'avais jamais osé donner d'appellation à notre « nous ». J'ai sûrement fait ça pour ne pas souffrir et pour ne pas me faire de faux espoirs. Mais ça me fait tellement de bien de savoir qu'il me considère comme sa copine que je m'autorise à penser qu'un jour, nous pourrons être un coupe à part entière.


Alyssa : Je ne sais pas si je te l'ai dit, mais Marc m'a clairement dit que s'il ne pouvait pas m'avoir, tu ne m'aurais pas non plus.

Lui : Il a dit ça ?

Alyssa : Oui, c'est exactement ce qu'il a prétendu.

Lui : Putain... Ça risque d'être plus long que prévu, Alyssa...


Au fond, je sais qu'il a raison. Je sais que Marc ne se laissera pas battre si facilement. Ce n'est pas son genre, ça se sent dans sa façon d'être.


Alyssa : Promets-moi qu'on se reverra vite.

Lui : Je ne peux rien te promettre, Chérie.

Alyssa : Dans ma phrase « vite » ne voulait pas dire demain, ni même dans la semaine. Ça voulait dire dans le mois. J'ai besoin de savoir qu'on se reverra ce mois-ci.

Lui : Tu sais que je ferais de mon mieux pour te revoir rapidement. Tu n'es pas la seule à souffrir du manque... Je pense constamment à nous et à l'unique soirée qu'on a réellement eu, la semaine dernière. Je me remémore sans cesse nos baisers et la douceur de ta voix lorsque tu me parles. C'est ça qui me fait tenir. Ce sont c'est minces mais si beaux souvenirs de cette soirée là. Parce que je sais qu'au final, c'est pour la bonne cause, tout ce qu'on fait. C'est pour qu'on puisse être ensemble. C'est pour toi. C'est pour t'avoir à mes côtés, c'est pour te prendre dans mes bras, pour te tenir la main et pour sentir tes lèvres contre les miennes. Alors oui, c'est difficile et c'est douloureux, mais c'est pour la bonne cause.


Je me laisse tomber dans l'herbe en posant mon téléphone sur mon cœur. Je ferme les paupières quelques instants et je respire profondément. Bordel de merde, c'est fou à quel point ses mots ont le pouvoir de me rendre tout chose. Je sens la chaire de poule se dresser sur ma peau alors qu'un sentiment étrange se répand dans mon ventre. Et je crois que c'est à ce moment précis, que j'ai compris ça. Que j'ai compris qu'il n'y avait que lui dans mon cœur et qu'il n'y aurait jamais que de la place pour lui.


Si le manque peut tuer un drogué, alors j'en suis une. Je suis une droguée, accro à un garçon que je n'ai vu que deux fois. Et putain, je suis tellement en manque, que je sens mon cœur se comprimer à chacune de mes respirations...


***


Voilà la partie 22 ! J'espère vraiment qu'elle vous aura plu !


Comme d'habitude, n'hésitez pas à me donner votre avis, à votez, et à partagez l'histoire avec vos amis ! N'oubliez pas de vous abonner !


Allez réagir sur Twitter avec le #PPFic !


Groupe Facebook a réjoindre -> Fans de PhonePlay

Mon Twitter → MorganeBcl

Mon Insta → DShootingStars

Mon Snap → dshootingstars

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top