Chapitre 1 : Réveil
Le drap est humide, il colle à ma peau. Je me réveille lentement mais je suis incapable d'ouvrir les yeux. J'ai l'impression que de la glue maintient mes paupières fermées. J'ai mal au crâne, aux jambes, à plusieurs de mes articulations. Partout, en fait. J'ai mal partout. Je peine à bouger, à respirer même. Qu'est-ce qui m'arrive ? J'essaye de poser ma main sur mon front, mais la douleur que me procure ce geste au niveau des côtes m'arrache un cri.
Aussitôt, j'entends du bruit à côté de moi. Quelqu'un qui s'agite.
-Louis ? Tu es réveillé ?
C'est la voix de ma mère. Elle me saute dessus, pressant ma main fermement dans la sienne. J'essaye d'ouvrir à nouveau les yeux mais la lumière qu'il y a dans cette pièce m'éblouit.
-Comment te sens-tu, Louis ? Oh mon dieu, j'ai eu si peur !
Je ne reconnais pas la voix tremblante qui vient de prononcer ces mots. Ma mère à l'air totalement paniquée, au bord de la crise de nerf. Que s'est-il passé ? Je n'ai aucun souvenir, aucun moyen de comprendre la situation. Mes yeux finissent par s'ouvrir et le visage que je découvre face à moi me glace le sang. Ma mère à les yeux rouges, remplis de larmes. Elle a des cernes jusqu'aux pommettes et sa mâchoire tremble à s'en décrocher.
-Je... J'ai mal partout, finis-je par répondre.
A peine ai-je prononcé ces mots, ma mère se laisse tomber à genoux et sanglote son front appuyer contre ma main.
-Oh mon pauvre chéri, je suis tellement désolée.
-Qu'est-ce qui se passe, maman ?
Elle relève un visage rempli de larmes vers moi.
-Tu... Vous avez eu un accident, Harry et toi.
Je me paralyse. Un accident ? Harry et moi ? Une sueur froide me traverse l'échine.
-C... Comment ça un accident ? Comment il va ?
Ma voix s'étrangle complètement. J'ai un mouvement de recul et arrache ma main de la prise de ma mère. Je ressens brusquement une douleur au niveau de mes côtes, mais celle qui comprime mon cœur est plus forte.
Comme si j'étais aveugle jusque là, tout s'illumine autour de moi. Je remarque enfin cette seringue de perfusion enfoncée dans mon bras, l'espèce de robe de chambre qui m'habille et l'endroit dans lequel je suis : une de ces chambres blanches et impersonnelles d'un hôpital.
Un hôpital. C'est tout sauf bon signe.
-Réponds-moi ! Crié-je à ma mère, emprunte à une panique nouvelle.
Son silence me tue. Pourquoi refuse-t-elle de me répondre ? Elle entrouvre la bouche, prête à parler mais la porte de la chambre s'ouvre. C'est mon père. Son visage semble se détendre au moment même où il s'aperçoit que je suis réveillée.
-Louis, mon chéri.
Il s'approche rapidement de moi, comme ma mère l'a fait quelques secondes plus tôt. Mais je ne fais pas attention à lui, et continue de fixer ma mère.
-Où est Harry ? Où est-il putain ?
Je me redresse brusquement prêt à m'arracher de ma perfusion et partir à sa recherche. Mais mon père pose sa main sur mon épaule et m'oblige à me rallonger.
-Il est dans une autre chambre, il... Il est mal en point.
Je ferme les yeux et essaye de me calmer, sachant pertinemment que ça ne fonctionnera pas.
-J'me souviens de rien.
-Vous avez eu un accident de voiture, reprend mon père. Vous avez été percuté sur l'autoroute. Les secours sont vite arrivés sur place et vous ont transportés d'urgence jusqu'ici.
-Harry... ? Qu'est-ce qu'il a ?
-Nous ne savons pas très bien... La dernière fois que les médecins sont venus nous voir, il n'était pas encore réveillé.
Ma respiration se bloque dans ma gorge, j'ai l'impression de suffoquer. Il faut que je le vois, immédiatement.
-Je dois le voir, m'assurer qu'il va bien.
Une fois de plus, mon père m'empêche de bouger.
-C'est impossible, Lou. Reste calme.
-Non ! Je dois m'assurer que ça va. Laisse-moi passer !
Se laissant tomber dans un siège, ma mère se met à pleurer à chaudes larmes. J'imagine le trop plein d'émotions qui la bassine depuis que je suis ici, dans cet hôpital. La voir dans cet état par ma faute me fout une véritable claque. C'est une des rares fois où je la vois pleurer, et ça me refroidi instantanément si bien que je me rallonge sans protestation. Comme mon père, elle n'est pas du genre démonstrative. Si elle pleure, surtout devant moi, c'est que ça ne va vraiment pas bien. Ça me donne envie de chialer, à mon tour. Les émotions me montent à la gorge, la serrant fermement. Je reporte mon attention sur mon père, et lui lance un regard de détresse.
-Dis-moi que ça va aller, qu'il n'a rien de trop grave. Dis-moi qu'il va s'en tirer.
J'ai un de ces mal à m'exprimer, les larmes menacent de couler à tout instant. J'agrippe la manche de l'homme face à moi, d'un geste qui trahi mon désarroi. Son corps s'affaisse légèrement et il caresse mes cheveux d'un geste réconfortant :
-Ça va aller, oui. Il va s'en sortir.
Ses mots m'apaisent, bien qu'ils ne soient pas forcément vrais. Comment mon père pourrait-il avoir la conviction qu'Harry va s'en sortir ? Il ne peut pas l'avoir. C'est impossible. Mais je m'en fous, j'ai trop besoin de me rattacher à ça pour ne pas faire de crise. Je jette un œil autour de moi. Quelques unes de mes affaires sont posées sur le deuxième fauteuil de la pièce, d'autre sur la table de chevet. Mes clés, mes vêtements, mon Zippo – qui a sûrement échappé à la garde de mes parents – et mon portable.
Mon portable.
Mon sang ne fait qu'un tour, je sens le bout de mes doigts frémir. Je reste à fixer l'objet à l'écran fissuré. Marche-t-il encore ? J'ai besoin de savoir. Là dedans, toutes mes conversations avec l'Inconnu sont stockées. Et s'il y a bien une chose que je ne veux pas perdre, ce sont ces messages. Il faut que je sache si ce téléphone marche encore.
-Je... J'aimerais rester seul un instant.
-Bien sûr, Lou, s'empresse de dire mon père. Avec ta mère on va faire un saut à la cafeteria et informer le médecin que tu t'es réveillé.
-Ne lui dis pas tout de suite. J'aimerais avoir quelques minutes pour moi.
Il hoche la tête avant d'aider ma mère à se relever. Cette dernière vient embrasser mon front avant de se laisser tirer vers la sortie par mon père. La porte se referme derrière eux et je me jette littéralement sur mon portable. J'essaye de l'allumer. Les quelques secondes où l'écran demeure noir, me paraissent infinie mais finalement, il s'illumine de blanc. Les fissures auront été les seuls dégâts causés à mon téléphone.
A peine arrivée sur la page d'accueil, je me rue sur l'onglet des messages.
Lui.
Les doigts tremblants, j'appuie sur notre conversation. Les derniers messages que nous nous sommes échangés s'affichent et me retournent le cœur. Je ferme un instant les yeux, avale ma salive et me décide à lui envoyer un message :
Louis : Je t'en pris, ne me laisse pas seul.
***
Chapitre dédié à beingalarrie parce qu'elle croyait qu'elle ne gagnerait jamais. Je maintiens toujours le petit concours pour avoir la dédicace du prochain chapitre décerné à celui ou celle qui aura tapé le "meilleur commentaire". Je posterais toutes les deux semaines un chapitre, parce que ça fait plus de 2 mois que l'auteure originale de la fiction n'a plus publié et que je n'ai donc aucun chapitre. Pour arrêter de vous faire languir, je commence à poster tous les chapitres déjà publiés (prévu comme décrit ci-dessus) et si elle n'a pas posté de nouveau chapitre, et bien il faudra alors attendre.
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