Maïa

Aujourd'hui,

Les signes étaient si énormes que j'aurais dû me douter que cette journée tournerait au cauchemar.

Entre le bouton infâme apparu sur mon menton durant la nuit ; l'averse abominable à laquelle je n'ai pas pu échapper ; et ma presque chute dans les escaliers interminables à la sortie du métro – arrêt Palais de Justice –, le destin cherchait clairement à me faire passer un message.

Parce que le dernier truc auquel je m'attendais ce matin, c'était bien de surprendre Antoine dans les bras d'une fausse blonde minuscule à la bouche en cœur et à la poitrine disproportionnée par rapport à sa taille.

J'attaque rarement les autres femmes sur leur physique, mais aujourd'hui fera exception.

Car, non, en me levant ce matin, je ne pensais pas que j'allais tomber sur mon petit ami, depuis maintenant trois ans, me trompant avec une fille dont le physique est à des années-lumière du mien. Pas quand il passe son temps à me répéter à quel point il adore ma peau couleur Terre de Sardaigne. Pas quand il disait adorer ne pas avoir à se baisser pour m'embrasser. Pas quand il disait m'aimer !

Ouais, j'étais loin d'imaginer que j'allais prendre sur le fait mon chéri Rondoudou, les mains posées sur le cul d'une autre.

Mais je suppose que, parfois, la vie aime se montrer imprévisible.