Chapitre 6 - Arbitre
Martin Luther King a dit un jour : "J'ai fait un rêve", eh bien ça tombe bien, moi aussi. D'habitude mes rêves sont plus ou moins flous et je ne les comprends jamais très bien, mais bizarrement, celui-ci a été très explicite : J'ai rêvé de mon mariage. Tout allait bien, tout se passait même très bien et puis d'un coup, le ciel s'est couvert jusqu'à en devenir noir et le vent se leva emportant aussi bien les invités un par un que ma pièce montée.
Mauvais présage ? Allez savoir.
En soi, ce n'est pas mon rêve qui m'a réveillée au beau milieu de la nuit, c'est plutôt la sonnerie du portable d'Olivier qui répondit aussi sec. Je ne sais même pas quelle heure il est et je ne veux pas savoir.
"- Oui. Oui c'est lui-même. QUOI ?"
Je me suis réveillée d'un coup à l'intonation de sa voix. À peine a-t-il raccroché qu'il se précipite hors du lit tandis que je cherche aveuglément le bouton de la lampe de chevet.
"- Qu'est-ce qu'il y a ? "
J'ai la tête dans le cul, c'est horrible.
"- Je suis désolé...Rendors-toi.
- Non, dis-moi ce qu'il y a ? Pourquoi tu t'agites comme ça ? C'était qui ?"
Il attrape sa chemise traînant au pied du lit et je devine à son regard sévère, celui des mauvais jours que je mate habituellement, que ce n'est pas une bonne nouvelle.
"- C'est Timéo, il est au commissariat."
Pardon ?
"- Je vais le récupérer ! Je reviens.
- Tu veux que je vienne avec toi ?
- Non, non rendors-toi, je n'en ai pas longtemps."
Et il disparaît.
J'ai traîné, je pense, une bonne heure au lit sans entendre la porte s'ouvrir et je crois que c'est là que j'ai décidé de me lever en me disant que je me ferais bien des gaufres.
Il est 2 heures du matin, et j'ai envie de gaufres. Tout va bien avec moi.
"- Non, mais c'est n'importe quoi là ! Reste ici ! Je n'ai pas fini de parler !
- C'est bon, lâche-moi la grappe, ça va faire une heure que tu me fais la morale !
- Tu te rends compte de ce que tu as fait ? C'est totalement inconscient ! Depuis quand ça dure cette histoire ?
- Hé ça va, j'ai aucun compte à te rendre, ok ? T'es pas ma mère !
- Je suis ton frère putain !"
Houla. Le ton monte, c'est rare entre ces deux-là.
À peine je m'approche de leur appartement que mon regard croise celui de Timéo.
"- Quoi ? T'as un problème ? Tu veux ma photo ?"
Ouais, pour la mettre dans mon album de singe.
"- Hé ! Philippine elle ne t'a rien fait ! Excuse-toi.
- C'est ça ouais..."
Soudain, la main d'Olivier va se perdre sur le visage de son frère et ce dernier se précipite dans la chambre, laissant un blanc s'installer dans le salon.
Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Olivier reste là, figé, regardant sa main tremblante.
"- Hé...
- Je...Je n'aurai pas dû...Je..."
Il s'effondre dans le canapé, prenant son visage entre ses mains.
"- Putain...
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Timéo s'est fait arrêté pour ivresse sur la voie publique avec l'un de ses amis peu fréquentables.
- Et ?
- Comment ça "et" ? Philippine ne me dit pas que...
- Wow ! Mollo sur les suspicions. Je ne me fais pas avocate du diable là, je dis juste que les écarts de conduite, ça arrive. Ne me dis pas que tu as été un saint toute ton adolescence ?
- Non...Loin de là même.
- Bon, eh bien. Tu n'as pas eu de grand frère pour te taper sur les doigts, mais lui t'a. Vois le bon côté des choses, il sait qu'il a merdé. On le voit sur sa tête, il regrette et regrettera sans doute encore plus avec le recul. Ne sois pas trop dur avec lui, ok ?
- Franchement, je ne sais pas si c'est lui le plus chanceux de t'avoir de son côté ou moi...
- Tous les deux !"
Prenant Olivier dans mes bras et tentant de mettre un terme à cette colère inutile, il ne me reste plus qu'à m'occuper du second Joyeau pour voir cette affaire bouclée.
"- Va te faire un bain, je te rejoins dans cinq minutes.
- Ça ne sert à rien de lui parler maintenant...Il est...
- Borné ? J'en connais un autre comme ça !"
Au moins, ça a le mérite de le faire rire.
Je m'approche de la porte de la chambre et frappe deux fois. Sans réponse. Je recommence mon geste et j'entends alors un léger grognement. Je me répète.
"- Quoi ?
- C'est moi, ouvre.
- Non.
- Ouvre ou je défonce la porte."
Je l'entends se déverrouiller et s'ouvrir légèrement.
"- On peut discuter ?"
Je me demande à quel moment j'ai commencé à prendre ce rôle de "tampon" entre les deux frères. A quel moment je me suis dit que c'était une bonne idée d'essayer de régler des problèmes qui n'était pas les miens ? A quel moment "Philippine" est-elle devenue une adulte presque respectable, cachant la peste qu'elle est ?
"- Tu viens me faire la morale toi aussi ? C'est bon, je sais que ce n'est pas cool ce que j'ai fait.
- Tu m'as prise pour Super Nanny ? Encore si j'étais elle, je te mettrais une paire de claques, mais ton frère m'a devancée. Et puis à quoi ça servirait ? Tu le sais.
- Il m'en veut ?
- Je pense qu'il était plus inquiet qu'il te soit arrivé quelque chose que véritablement en colère. Tu sais ô combien il est protecteur.
- Je m'en veux Philippine...
- Tant mieux. C'est ça ta punition. La peine que tu viens de t'infliger et celle que tu as infligée à ton frère. Demain, tu t'excuseras. En attendant, tu devrais prendre une bonne douche et aller dormir.
- Ouais..."
Je m'apprête à quitter la chambre quand Timéo m'interpelle.
"- Tu sais, il a vraiment beaucoup de chance de t'avoir.
- Non...VOUS avez beaucoup de chance. La prochaine fois que vous vous disputerez à en réveiller le voisinage, croyez-moi...C'est moi qui m'occuperais de vos deux paires de fesses et ça ne sera pas beau à voir."
Lui aussi, ça le fait sourire et d'un certain côté, je suis assez contente d'avoir réussi à adoucir l'atmosphère plus que tendue.
En rentrant dans la salle de bain, je m'aperçois qu'Olivier dort dans le bain sans même prendre le temps de m'attendre. Et dire que je comptais profiter de ce début de matinée. Maintenant qu'ils m'ont tous les deux réveillée, c'est moi qui vais rester là comme une idiote ?
"- Hé ! Si tu veux mourir noyer, fais-le chez toi dans ton bain.
- Hmmm...."
Il se redresse et me regarde, poings sur les hanches.
"- Je ne dormais pas...
- Non, à peine ! Allez, sors de là et va te coucher.
- Mais je croyais que t'allais me rejoindre !
- T'es clairement pas en état de subir ce que je veux te faire. Tant pis pour toi. Tu ne sais pas ce que tu rates !
- Attends ! Attends! Attends ! Regarde ! Je suis parfaitement réveillé ! Tu vois ?"
Prends moi pour une conne, je ne dirais rien.
Maintenant c'est moi qui suis épuisée à devoir avoir un rôle qui ne me convient pas.
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Temps mort et petite pause dans mes révisions donc un chapitre s'imposait, ça va de soit ! Question de patience les amis, je reviens bientôt, promis.
En tout cas, malgré tout, ce chapitre m'a fait plaisir à écrire car ça montre que la relation entre Olivier et Timéo n'est pas toute "rose" et que par moment ça craque. Maintenant que Philippine les a mis chacun dans leur chambre, à votre avis...Comment sera le petit déjeuner ?
J'ai bien lu vos théories quant au "mariage", ça m'a bien fait rire même si certains s'approchent assez bien de ce qu'il se passera ! Je vous adore ! J'adore lire vos théories farfelues.
Bon sur ce...Mes fiches m'appellent ! De gros bisous !
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