Chapitre 57 - Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants
Le mariage. Une institution sacrée pour certains, une formalité sur un bout de papier pour d'autres.
Pour mes parents, c'est encore autre chose.
"- Vous avez l'air...
- Parfaits ?
- Ridicules...J'allais dire ridicules."
Avant de passer à la mairie à 12h, ils ont décidé de faire le tour de la ville en costume de dragon et de prince charmant. Je vous laisse faire la distribution des rôles pour savoir qui est qui.
"- On a pas eu d'enterrement de vies de jeune fille et de jeune garçon.
- C'est parce que vous n'êtes pas jeunes, déjà dans un premier temps, et aussi...Non ça c'est méchant.
- Et aussi quoi Acacia ?
- Bah, vous n'avez pas d'amis, clairement."
Ils échangent un long regard avant de lâcher un soupir las en disant plus long qu'ils ne veulent bien l'admettre.
"- Je vous préviens, si vous sortez comme ça, je vous renie. Vous n'êtes plus mes parents.
- Et qui va prendre des photos de nous ?
- Vous-mêmes. Maman tu fais d'excellent selfie quand t'es aux toilettes.
- Ouais d'ailleurs faut que t'arrêtes Philippine, c'est dégoûtant. Tu fais des selfies quand tu fais caca quoi.
- C'est pour ça que t'es tombé sous mon charme non ? Pour mon caca posé chez toi avec amour.
- Quelle horreur..."
Je ne veux pas savoir, je ne préfère pas savoir tout compte fait.
"- Fait pas cette tête Acacia, tu crois peut-être que tu es née de la cuisse de Jupiter ?
- Non, mais je suis assez grande pour savoir que je ne suis pas un produit de ton anus.
- Pas ce trou-là effectivement.
- Rappelez-moi pourquoi on parle caca et anus le jour de notre mariage ?
- Parce que c'est sexy à souhait !
- Non. Pas vraiment.
- Bon allez, on y va!"
Et les voilà parti, bras dessus, bras dessous dans la rue tandis qu'ils me font de grands signes de la main.
Non. Je ne connais pas ces gens ridicules.
Mes parents se marient aujourd'hui. C'est bizarre. Je veux dire, mes parents, 40 ans et en pleine crise de la quarantaine se marient aujourd'hui. Seuls.
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Que ce soit dans les romans, à la télévision, au cinéma ou qu'importe, on nous a souvent vendu le mariage comme le plus beau jour de l'existence d'une femme. Le jour où elle a toute l'attention du monde. Le jour où elle porte une robe de princesse et où elle peut enfin passer le restant de sa vie avec l'homme qu'elle a toujours aimé.
Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants en somme.
Mais bon, le mariage, pour moi, c'est un concept différent. Tout est différent depuis Olivier. Depuis Acacia.
"- C'est bon ? T'es prête ?
- Attends, j'essaye de remonter la fermeture éclaire de mon pantalon.
- Philippine dépêche-toi le Maire nous attends.
- Oui bah je vais pas y aller la foufoune à l'air non plus.
- Pourquoi elle est cassée ? Qu'est-ce que t'as fait ?"
Et d'un grand sourire je lui réponds
"- Caca."
Parce que tu penses sérieusement, mon cher Olivier, que je changerais avec l'âge ? Tu penses sincèrement que je ne serais plus "Philippine" si tu venais à me passer la bague au doigt ?
C'est toi qui te passes la corde au cou.
"- Tu sais quoi ? On s'en fiche, croise les jambes.
- Quoi ?
- De toute façon, je vais le déchirer complètement ce soir ce pantalon...Et tout le reste de tes vêtements, voilà !
- Ouuuh petit coquin ! J'aime quand tu me parles comme ça.
- Si Madame Tagliatelle veut bien me suivre.
- Mais après vous Monsieur caillou. J'insiste.
- Théoriquement, tu deviendras Madame caillou aussi. Ça te vas bien je trouve...Vue comment t'as la tête dure.
- Hé ! Un peu de respect pour ta future femme. Je peux encore partir en courant dans mon ensemble ensemble tout en prenant un air dramatique.
- Tu ne partiras pas. Je le sais.
- Et pourquoi tu en es si sûr, je peux savoir ?
- Parce qu'on a eu Acacia ensemble. Qu'on a ...Bora 2, rejeton de ce pauvre Bora 1.
- Bora est Bora ! Je ne veux pas entendre de numéro.
- Bien, bien, si tu insistes."
"Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants", hein ? J'ai déjà une fille. Bientôt j'aurai un mari et la belle-mère insupportable qui va avec. D'ailleurs, on ne l'a pas invitée, j'espère qu'elle n'en sera que fâchée. Pauvre mamie Colette, savoir que c'est une brune qui passe la bague au doigt de son fils et non une rouquine.
Pauvre Judith, elle doit aussi pleurer à chaudes larmes en regardant "La proposition" elle aussi.
Désolée, mais c'est moi qui l'épouse ! Vous m'entendez ? MOI !
Et ce, que ce soit pour le meilleur....ou pour le pire.
Surtout pour le pire en fait. Parce que le pire est à faire encore, non ?
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