Chapitre 41 - Je te tiens tu me tiens...Partie 1
De temps en temps, je traîne sur Youtube et je regarde les vidéos de cette émission "La France à un incroyable talent" et puis je reste dix minutes devant en me disant "Waw ! Il y a vraiment des gens incroyables qui font des choses extraordinaires" et puis à côté, il y a...Toi qui détiens pour seul record de savoir manger trois crottes de nez en un laps de temps limité.
Puis, de l'autre côté, il y a moi, Acacia, 16 ans, championne du "cache-cache".
"- ACACIA IRIS ADELAÏDE JOYEAU-TAGLIANI ! JE SAIS QUE TU ES LA"
Parce que forcément, quand ta mère débarque au beau milieu d'une fête où la quasi-totalité de ton lycée est réunie, c'est bon pour ta cote de popularité ensuite.
Mais bon, ne dit-on pas "Ce qui ne vous tue pas vous rends plus fort" ? Quoique là de suite, je remets en question ma survie si ma mère vient à m'attraper, alors je passe discrètement sous les tables, derrière les gens et je fais en sorte de ne passer que les zones se situant dans l'ombre.
Elle ne m'attrapera pas comme ça. Après tout, qui a dit que j'étais ici ? Si ça se trouve, je suis déjà chez moi.
"- MONTRE-TOI"
Et puis quoi encore ? Tu ne veux pas cent balles et un mars tant qu'on y est ?
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Si tu crois pouvoir m'échapper, crois-moi, tu te mets le doigt dans l'œil. Je savais qu'elle viendrait ici à la première occasion où on allait tourner le dos. Acacia est comme une abeille indéniablement attirée par le miel que produit Gaston. J'aurai dû installer des barreaux à sa fenêtre, un peu comme ceux dans Harry Potter.
Je sais que cette enfant est quelque part dans le coin, car si elle est à moitié ma fille, elle doit avoir gardé un point de vue où elle doit pouvoir me voir. Donc...
"- JE TE VOIS !"
Derrière les tables de buffet.
"- Je te tiens !"
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Vous avez déjà vu votre propre mère voler ? Dans le sens littéral du terme. C'était comme si la scène se passait au ralenti. On s'est croisé du regard, elle m'a repérée me faisant la malle derrière son dos et là, elle s'élance dans ma direction avec la grâce d'un pachyderme et se jette sur les tables écrasants petits plats et desserts, glissant de tout son long.
Tout ça pour au final me louper et finir par terre.
"- Tu sais maman, y'a un âge où il faut savoir s'arrêter avant de véritablement se faire mal. T'es plus de première jeunesse non plus ! Faut pas déconner."
Au moment même où je m'apprête à partir, je sens un poids lourd à ma cheville droite.
"- Tu crois que je vais te laisser partir comme ça ? Hein ?
- Ça suffit maintenant ! Lâche-moi.
- Tu ne sais pas ce qui t'attend quand tu vas rentrer !
- Je pourrais porter plainte !"
Je crois que papa m'a raconté ça une fois. Lors de sa première rencontre avec maman, elle s'était accrochée à lui ou un meuble de son appartement. Elle avait fait la même chose lors d'une rencontre professionnelle avec un client asiatique. Au fond, ma mère, c'est une adolescente dans sa tête.
"- Mais grandis un peu regarde ! Y'a tout le monde qui nous observe. Je te préviens, je demanderais à changer de lycée si lundi c'est la honte
- Faudrait déjà que tu survives à ce soir."
Je ferais bien le coup de l'éléphant rose derrière elle, mais je sais qu'elle n'est pas stupide au point de croire ça. Bien au contraire.
"- Oh bonjour Madame March ! Vous êtes déjà rentrée?"
Le temps d'un bref instant, sa prise s'est défaite et je me suis sauvée en courant. Vous savez ce que l'on dit ? Sauve qui peut.
"- Acacia !"
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Je dois le reconnaître, elle est forte. Elle est même très forte. Quelque part, une partie de moi est fière d'elle, mais une autre furieuse. Faire le mur pour s'incruster à une fête où des mineurs boivent de l'alcool ? Là, elle me déçoit. Et tout ça pour quoi ? Poil de carotte ?
"- Madame Tagliani, je vous suggère de quitter ma maison avant que...
- Du calme Gaston, tu vois sur le coup en te voyant j'avais une idée de blague sur les roux, mais je ne vais pas te la raconter. J'ai peur qu'on me la carotte ensuite."
Oh oui, je me fais vieille. Même mes mots ne sont plus de premières jeunesses, c'est dingue.
"- Où est ta mère Gaston ?
- En voyage d'affaires. C'est une femme très occupée"
Oh ça, je n'en doute pas.
"- Péripatéticienne est un noble métier. Après il en faut pour tous les goûts, je ne critique pas."
Je le vois alors me dévisager étrangement.
"- Vous savez au moins qu'un péripatéticien est un philosophe grec suivant la doctrine d'Aristote ?"
Pourquoi faut-il toujours qu'il complique tout ? Je reconnais bien là, le tempérament de Judith. Toujours à vouloir avoir le dernier mot.
Sur ce, où est ma fille ?
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