Chapitre 4 - Saucisse, Sucette et Galipette

On s'est rapidement mis à table tous les quatre sous le regard malicieux de papa Joyeau et désapprobateur de maman Joyeau. Là, tout de suite, je commence à comprendre ce qu'à ressenti Boucle d'Or face aux trois ours, même si je n'ai pas eu le luxe d'essayer trois chaises différentes, ni de goûter trois bols de soupe et encore moins de m'allonger dans trois lits.

"- Donc...Philippine, vous travaillez avec Olivier c'est ça ? J'espère qu'il vous traite bien !

- Ce n'est pas le meilleur des patrons, mais il s'améliore chaque jour. J'essaye de l'aide et le soutenir au maximum dans son entreprise

- Quel dommage que Judith ne travaille plus avec lui ! C'était une jeune femme pleine d'ambition et de talent. Dites-moi Philippine, avez-vous un talent particulier ?"

J'ai bien compris le message, visiblement sa mère a une dent contre moi et ne jure que par la rouquine, mais bon même si je n'ai pas été élevée par mes parents, cela ne m'empêche pas d'avoir reçue une éducation correcte et je sais que lui rentrer dedans n'arrangerait en rien mes rapports avec ce qui s'apparentait être ma future belle-famille.

"- J'en ai bien un oui.

- Oh ! Éclairez-moi dans ce cas."

Olivier garde un œil sur moi sentant certainement la tempête arrive tandis que mon sourire s'élargit de lui-même malgré le verre de vin.

"- Je pète comme un homme"

Tandis qu'Yves éclate de rire en tapant sur la tape, Olivier me fusille du regard et sa mère s'étrangle avec son verre d'eau.

Et toc !

"- Oh mon...

- Ne l'écoute pas maman ! Philippine plaisante ! C'est ça son talent. N'est-ce pas mon amour ?"

Mon amour ? Tiens, c'est bien la première fois que je l'entends celui-là. Apparemment, en bon fils à maman, Olivier a décidé de me dévoiler un autre aspect de sa personnalité. Parfait. S'il faut que je lutte seule dans cette bataille, je le ferais. Ce n'est pas comme si j'avais besoin d'un quelconque soutien après tout.

Je vais me la faire sa mère.

Je la vois d'ailleurs me tendre le plat de saucisses.

"- Voulez-vous une saucisse Philippine ?

- Je préfère celle de votre fils, mais pourquoi pas ! Merguez ou Chipo ?

- Philippine !

- Elle est grandiose cette petite ! Fils, il fallait nous la présenter avant !"

Apparemment, je n'ai qu'un seul allié et j'échange avec Yves un regard complice alors qu'il me glisse un clin d'œil.

Si votre fils pouvait être à moitié comme vous Monsieur.

Alors que je me sers, je vois sa mère me fixer du regard comme si elle essayait de me déstabiliser d'une quelconque façon ou alors elle est en train de me jeter un sort en le chuchotant dans sa tête.

Cours toujours sorcière, ça ne marchera pas sur moi.

Mais puisque tu veux jouer...

Je pique la saucisse et la glisse à moitié dans ma bouche avant de croquer dedans violemment tout en la regardant. Elle comprendra l'allusion.

"- Vous êtes d'une vulgarité jeune fille...

- Vous voulez une côtelette, Colette ?

- Je me servirais moi-même, merci !"

Coincée, va !

" Viens on lui donne le coup de grâce ! Allez ! T'as assez joué avec elle Philippine ! Laisse-moi les commandes maintenant ! Laisse-moi me la faire."

Coucouche panier cerveau. Ton tour viendra.

"- Et vos parents ? Que font-ils dans la vie ma petite ?

- Ils sont morts."

Briseuse d'ambiance bonjour !

"- Ceci explique donc le manque cruel d'éducation. Cela ne m'étonne même pas.

- Maman ! S'il te plaît..."

Finalement, je vais peut-être te laisser la place cerveau.

"- Avec tout le respect que j'ai pour vous, je n'ai sûrement pas grandi avec mes parents, mais j'ai eu des grands-parents aimant et qui ont excellé dans mon éducation. Alors, je suis venue aujourd'hui par politesse, mais vous savez quoi ? Autant jouer franc jeu. Je suis la femme qui couche avec votre fils, que ça vous plaise ou non. Je suis celle avec qui il passe ses nuits, que ça vous plaise ou non. Je suis certainement celle avec qui il va se caser, tout fou qu'il est, que ça vous plaise ou non. Donc maintenant vieille peau, vous allez manger votre bout de viande et moi, je vais gracieusement me passer de votre bénédiction parce qu'on a plus besoin de ce genre de connerie de nos jours.

- Je ne vous permets pas de me parler sur ce ton !

- Et moi je ne vous permets guère de m'insulter, chose que vous faites depuis le début. Alors par respect pour Olivier, jusqu'à présent, je n'ai trop rien dit, mais il ne faut pas pousser le bouchon un peu trop loin.

- Olivier ! Tu ne dis rien ? Tu vas vraiment la laisser me parler sur ce ton là ? Judith n'était pas aussi...

- Assez maman ! Certes, je ne suis pas d'accord sur la façon dont te parle Philippine, mais dès qu'elle a fait un pas dans cette maison, tu n'as fait que lui claquer le fantôme d'une ex à la figure. Judith était une croqueuse d'hommes bordel ! Philippine est différente. Philippine est unique, authentique et entière dans son amour comme dans sa haine. Ok, elle n'est pas parfaite, mais je suis amoureux de chacun de ses petits défauts et tu sais quoi ? Je suis fier qu'elle te soit rentrée dedans. Maintenant, si vous voulez bien nous excuser...Papa...

- Allez-y...Tu n'as plus besoin de ma permission à ton âge Olivier."

Il se lève et m'attrape par la main avant de m'entraîner dans le couloir précipitamment allant jusqu'à nous enfermer dans une chambre.

"- Je te jure que ce..."

Je n'ai même pas eu le temps de finir ma phrase qu'il s'empare de ma bouche comme pour me faire taire m'embrassant d'une façon si passionnée, si sauvage que j'eus l'impression d'être embrassée par un inconnu.

"- Pour une fois, tais-toi."

"Oh oui ! Une petite galipette avant le dessert !"

"- Olivier...Qu'est-ce que tu...

- Tu sais ce que je fais."

Oh mon dieu. Oui, je sais.

Alors étendu l'un sur l'autre, sa main parcourt mon bras tandis qu'un soupir lui échappe.

"- Quoi ? Tu regrettes d'avoir répondu à ta mère alors que t'as presque 30 ans ?

- Tu sais quoi ? Même pas. Au contraire, ça m'a fait bien fou. En fait, je crois que j'avais juste besoin d'un électro-choc. J'avais besoin de quelqu'un comme toi pour m'en rendre compte...non...J'ai besoin de toi. Même si ce n'était pas...

- Pas très courtois ? Je suis désolée. Je me suis laissée emporter par la situation.

- Je sais qu'elle a dépassé les limites quand elle a parlé de ton éducation. Je m'excuse.

- Pourquoi tu t'excuses pour elle ?

- Elle reste ma mère Philippine. Ô combien je t'aime, elle a aussi une grande place dans mon cœur.

- Et moi qui te prenais pour un fils à maman...Tu m'as surprise ! Mais ce que l'on vient de faire là...C'était totalement inattendu de ta part.

- Faire l'amour dans ma chambre d'enfant ? J'avoue que ce n'était certainement pas au programme, mais que veux-tu ? Tu es impulsive et moi, j'ai des impulsions d'un autre genre.

- J'aime bien ce genre-là. Ça devrait te prendre plus souvent.

- Tant que Timéo est à la maison, ça risque d'être difficile. Normalement, il devrait bientôt rentrer.

- Ça va être bien calme sans lui. Ne lui dis pas que j'ai dit ça !

- Promis, ça reste notre petit secret.

- Bon, du coup, peut-on dire que ça y est, j'ai rencontré ta famille ?

- Philippine Tagliani, ne me dites pas que vous voulez fuir avant le dessert ?

- Je t'avouerais que l'idée m'excite et me séduit comme le fait de partir du resto sans payer."

Tu n'as qu'un mot à dire et je te suis.

"- T'es folle ma parole."

Malgré tout, il rigole, des étoiles pleins les yeux et je sais dès lors que je n'ai rien à rajouter pour le convaincre. Il en est !

"- Tiens, remets ta robe.

- Et toi tu vas sortir comme ça ? Torse nu ?

- Attrape juste ma chemise. T'es prête?"

Je lui attrape la main tandis qu'il ouvre délicatement la porte de sa chambre vérifiant que le couloir est libre.

"- C'est parti !"

On se précipite à l'extérieur tous les deux tandis que sa mère nous poursuit jusque dans l'allée.

"- OLIVIER MARTIN JOYEAU REVIENS ICI TOUT DE SUITE !!!

- Cours Philippine ! Cours !!!"

On se retrouvera au mariage belle-maman ! Entre deux parts de pièce montée.

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Je veux qu'on prenne cinq minutes pour applaudir Olivier. Franchement au début j'étais entrain de me dire "Non, il ne faut pas qu'il réponde" et puis au bout d'un moment "merde!" ça s'est écrit tout seul...Quand je vous dit qu'ils font n'importe quoi parfois ces deux-là.

En tout cas, je suis contente parce que vous avez eu un aperçu de Papa et Maman ours et croyez-moi, vous allez avoir l'occasion de les retrouver plus tard ! J'espère que ces deux petits chapitres "familiaux" vous auront plus car là on va aller vers autre chose, mais je ne vous dit rien !

Je garde la surprise, même si, vous me connaissez maintenant, il ne faut pas s'attendre à grand chose de ma part !

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