Chapitre 39 - Entre père et fille

On a tous cette petite fringale en fin de soirée voire début de nuit, celle qui nous pousse à craquer sur ce formidable paquet de gâteaux qui se trouve juste sous notre nez, ou à ouvrir discrètement les bonbons sans prendre le risque d'éveiller les soupçons de la maison quasiment toute endormie.

Et puis pour les gens qui ont une mère gloutonne, comme la mienne, qui a déjà mis la main sur les friandises, vous prenez ce qu'il vous reste : Ce bon vieux pot de cornichons.

C'est fou comme il sauve des fringales de minuit celui-là. On le sous-estime un peu trop à mon goût d'ailleurs.

"- Une petite faim ?

- Tu m'as fait peur ! J'ai failli lâcher le pot.

- Sérieusement Acacia ? Du cornichon à pratiquement onze heures du soir ?

- Avoue que t'étais venu chercher un truc dans la cuisine aussi.

- En fait, je fuis la chambre. Ta mère vient de me lâcher un pet, je ne te dit pas. Horrible.

- Je te comprends. Des fois ça m'arrive aussi de m'empoisonner toute seule et le pire...C'est quand tu secoues les draps. Une infection.

- Épargne-moi les détails. Bon pousse, je vais me faire un truc à boire."

Pauvre papa. Des fois je me demande comment mes parents sont tombés amoureux ? Je veux dire, ok, être l'enfant de deux êtres, c'est souvent être le fruit de cet amour improbable, mais quand je les regarde, je me dis que le simple amour ne suffit pas.

Ma mère est caractérielle. Râleuse. Bornée. Impulsive.

Mon père est patient. Passif. Doux. Relativement calme.

Les opposés s'attirent, je le sais bien, mais il y a des limites à ce genre de conneries.

"- Dis-moi papa, pourquoi tu aimes maman ? Pourquoi tu la demandes en mariage tous les 36 du mois alors que tu sais pertinemment que tu vas te prendre un râteau ?"

J'ai l'impression de mettre du sel sur une plaie ouverte ou d'enfoncer des portes, mais quelque part, ça m'intrigue. Est-ce que c'est ça "l'amour" ?

Il finit de préparer sa tasse et me rejoint au niveau du comptoir tout en gardant un petit sourire.

"- J'aimerais bien te dire que tu comprendras quand tu auras notre âge, mais nous-mêmes je ne suis pas certains que l'on comprenne exactement ce qu'il se passe. C'est juste..."comme ça" c'est histoire de demande en mariage, c'est devenu comme une sorte de jeu tordu entre nous. Tu sais, dans toutes les histoires d'amour, ils font des demandes fabuleuses, merveilleuses et puis tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes, ta mère et moi, on aime faire les choses différemment.

- Vous aimez surtout compliquer les choses ! C'est trop difficile de vous passer la bague au doigt ?

- Ta mère finira par me dire "oui" au moment où je m'y attendrais le moins, je la connais.

- Et ça ne te gêne pas ?

- D'attendre ? De proposer cinquante mille fois ? Non. Je m'en fiche. J'aime ta mère. Je pourrais l'épouser à 82 ans que je m'en foutrais éperdument. Je l'aime malgré tous ses défauts et dieu sait qu'elle en a toute une chiée !

- C'est juste que tu manques de répondant.

- J'en ai eu pendant un temps, puis je me suis rendu compte que face à Philippine, je faisais pâle figure. Quoique tu lui dises, elle trouvera toujours LE truc, le mot pour te répondre. C'est son pouvoir magique à elle.

- Ouais enfin, c'est toi l'homme de la maison. Même tonton Timéo fait mieux

- Laisse-le celui-là...De toute façon, c'est un adopté.

- Au moins, les adoptés, on les veux."

Je n'ai jamais compris où était la blague dans le fait de dire à son cadet "de toute façon, toi, on t'a adopté". Arrêtez avec ça, au moins les adoptés on fait des démarches pour les avoir, ça montre qu'on les veut...Tandis que les autres...Vous pouvez très bien être un accident ou le produit d'une nuit d'un coup dans les toilettes cradosses du bar malfamé du coin.

"- Tu vois, en te voyant, je me dis que tu lui ressembles de plus en plus.

- Moi j'ai quand même pitié de toi papa...Faudrait que tu te rebelles de temps en temps ! Montre ce que tu as dans le pantalon ! Soit un bonhomme un vrai ! Par exemple...Tiens...Engueule-moi.

- Quoi ?

- Engueule-moi, fais ton travail de père. Ce week-end je vais à la fête de Gaston.

- Hors de question.

- Plus de volonté ! De conviction !

- Acacia, c'est non.

- Essaye avec l'intonation pour voir ?

- Il est hors de question que tu aies chez un garçon pour faire la fête ! Non, c'est non."

On y est presque ! Je sens que c'est là, mais....il manque le petit quelque chose.

"- Tu sais quoi ? Je note l'effort, ce fut chou d'essayer. Pour la peine, je vais y aller. Ça serait dommage que tu te sois fatigué pour rien, tu ne crois pas ?"

Alors que je m'apprête à retourner dans ma chambre, voilà que ma mère me tombe dessus à l'entrée du couloir, ayant certainement entendu toute la conversation.

"- Tu vas où ?

- Euh...Dans ma chambre ?

- Ne joue pas à ce petit jeu avec moi Acacia. J'ai bien entendu ? Une fête chez Gaston ?

- Oui...

- D'accord. Alors, sache qu'à neuf heures, la porte d'entrée sera fermée à clé.

- Neuf heures ! Mais maman...

- Ah oui et hors de question que ton père ou moi venions te chercher à je ne sais quelle heure. Rêve ma fille.

- Et du coup, je dormirais dans la rue, c'est ça ?

- Ou tu peux profiter de tous les bienfaits de ton lit en restant tranquillement dans ta chambre ce week-end. Après tu as 16 ans, tu es assez grande pour prendre tes propres décisions et assumer les conséquences de tes actes."

Voilà ce qui fait la différence entre papa et maman.

Néanmoins, je me demande si Gaston a une chambre d'ami chez lui.

**************

Coucou Wattpad,

Je me suis trouvé une petite plage horaire pour écrire aujourd'hui et j'en ai profité pour faire ce chapitre pour le coup entre Olivier et sa fille. Acacia prof particulière pour papa ? A voir ! En tout cas, le chapitre 40 , ça va chauffer dans les chaumières croyez-moi.

Je vois que pour la F.A.Q vous avez été complètement dingue et c'est cool ! Je vous la met bientôt à disposition également ! Tout le monde a eu son mot à dire et c'est vachement chouette (même moi).

Ma période d'examen continue donc je ne sais pas quand sera ce fameux chapitre, mais c'est pour bientôt, promis !

Par contre, on approche aussi de la fin de ce dernier et ultime tome de "Philippine", sachez-le et préparez-vous. Encore une vingtaine de chapitres et encore, je ne pense pas en faire autant que dans le tome 1. On a au moins fait la moitié de l'histoire présentement et il ne nous reste qu'à régler l'ultime détail que tout le monde attends : LE MARIAGE ! (Je sais je traîne, mais c'est voulu)

Je vous embrasse bien fort et merci d'être au rendez-vous !

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