Chapitre 2 - Houston, nous avons un problème !

Alors que mon cerveau avait expressément sorti sa tenue de boxe dans le but de mettre K.O Judith March, Olivier a décidé de mettre court à notre duel en m'entraînant à l'extérieur de la galerie me promettant un resto si j'arrêtais de grogner.

« - Bonsoir, nous n'avons pas réservé, une table pour trois c'est possible ?

- Mais bien sûr ! Extérieur ou intérieur ?

- Intérieur si possible. »

On suit la serveuse sans rien dire qui nous installe tous les trois confortablement dans un petit coin.

« - On devrait peut-être demandé un cendrier

- Pourquoi ?

- Philippine fume comme un pompier. »

Je ne fume pas, mais je ne suis pas particulièrement enthousiaste à l'idée de ne pas avoir rabattu son caquet à cette nana.

« - T'es encore dessus Philippine ? »

Difficile de faire autrement.

« - Oh ! Monsieur Joyeau quelle coïncidence. »

Dites-moi que je rêve ? C'est un mauvais sort, c'est ça ? Une sorte de blague tordue dont je ne comprends pas la finalité ?

Qu'est-ce que cette pouffe vient faire dans le décor ?

« - Cindy...Quelle surprise. Vous êtes ici pour... »

Pour manger visiblement, mais pas son plat. C'est écrit partout sur sa tête.

« - C'est qui ? »

Timéo se penche légèrement en avant vers moi, curieux de connaître l'identité de cette nuisance.

« - Une secrétaire du bureau.

- Oh.

- Une qui passe sous le bureau.

- Beurk ! »

Ne m'en parle pas. Rien que de l'avoir minaudé autour d'Olivier, ça me file la nausée.

Je n'ai plus faim.

« - Mais je n'avais pas vu Mademoiselle Tagliani ! C'est drôle. Votre nom vous a-t-il inspiré un restaurant italien ? »

Vas-y, ose pouffer de rire, crois-moi tu seras mon hors d'œuvre.

« - La seule inspiration que j'ai présentement Cindy, c'est de vous considérer comme l'un de ces oignons que l'on mets sur les pizzas : inutiles et indésirables. »

Cette fois c'est Timéo qui cache son grand sourire tandis qu'Olivier me fusille du regard. Quoi ? Qu'est-ce que tu veux toi ? Tu les attires comme des mouches aussi ! En fait, c'est de ta faute.

« - De toute évidence, vous n'êtes guère d'humeur ou alors est-ce votre nouvelle position qui vous donne ce droit d'autorité ?

- Le seul droit que je vais m'octroyer sera de vous transformer en dogy bag si vous continuez. N'ai-je pas été assez claire quant à l'inutilité de votre présence à notre table ? Regardez nous sommes trois et il n'y a que trois couverts. Dommage !

- Un quatrième couvert peut facilement se rajouter, vous savez.

- Je ne pense pas non.

- Il suffit de demander. Serveur ! »

Si j'étais un de ces personnages d'animation japonaise, je pense que l'on aurait vu une aura rouge autour de moi ainsi que des flammes.

« - Vous savez quoi ? Prenez ma place. Ça ira plus vite. »

Face à l'inaction d'Olivier, je ne me voyais pas rester une minute de plus à ne serait-ce que partager le même air que cette bonne femme.

« - Philippine où est-ce que tu vas ? Attends! »

Je quitte le restaurant, les laissant derrière tandis qu'Olivier me rattrape dans la rue.

« - Qu'est-ce qui te prends ? »

Sérieusement ? Tu veux jouer à ce petit jeu ?

« - Quoi ? T'es pas sérieux, là j'espère ? J'accepte qu'elles gloussent au boulot sans rien dire. J'accepte qu'elles fassent des aller-retour dans ton bureau pour rien, sans rien dire. J'accepte que tu passes du temps en salle de réunion avec elles pour des formations....Et là, quand moi je te demande une soirée d'attention et d'amour que je dois déjà partager avec ton frère...T'es pas foutu de faire un effort ?

- Pourquoi t'es fâchée ? On passait une bonne soirée jusqu'à présent, non ?

- Oui jusqu'à Judith devant laquelle tu t'es encore plié et jusqu'à cette pouffe que t'es pas foutu de renvoyer alors que clairement elle te drague sous mon nez sans une once de gêne ! Tu veux te faire draguer ? Pas de soucis, mais sans moi. Faut croire que ça te manque de jouer le mec désiré.

- Tu n'y es pas du tout ! Tu sais très bien que personne n'a autant d'importance pour moi que toi. Je veux dire...Ces derniers temps on a eu des moments difficiles, c'est vrai. Le décès ton grand-père, mon accident, Timéo qui reste plus longtemps que prévu, mais je te promets que ça ne va pas durer ! Bientôt on aura du temps pour nous.

- Tu ne comprends pas, c'est ce que je demandais ce soir. Avoir du temps pour nous ! »

Suis-je impulsive ? Oui.

Est-ce que je m'emporte certainement pour une broutille ? Clairement.

Mon cerveau a-t-il gardé sa tenue de boxe ? Totalement.

J'ai besoin d'une pause.

**********************

Vautrée dans mon canapé, liseuse en main, Bora sur le ventre ronronnant, j'ai vaguement entendu la porte de l'appartement d'à côté s'ouvrir.

« - Elle est là.

- Je vais lui parler, tu peux nous laisser ? »

Timéo tourne directement dans le couloir se dirigeant vers la chambre et Olivier passa à peine l'encadrement de nos deux salons respectifs.

« - Toc ! Toc ! Je peux venir ?

- Qu'est-ce qui t'en empêche ? »

Je ne le regarde pas. Je ne veux pas le voir. Je sais que si je tourne la tête, je vais m'énerver et je n'ai pas envie de me battre avec Olivier.

« - Écoute Philippine...Je sais que j'ai merdé. »

Non, tu crois ça ? Bravo !

« - Et je veux me rattraper.

- Tu cherches à faire amende honorable ? On peut savoir comment ?

- Je ferais tout ce que tu veux pendant une journée. »

Un rire sarcastique m'échappe. Mon pauvre Olivier...

« - Je fais déjà de toi ce que je veux en général alors bon...

- Pas faux. Mais je trouve ça injuste ! Dès que tu pars en me plantant comme un con, ça me frustre et tu sembles être la seule à bénéficier de ce genre d'emprise ou de pouvoir mystique.

- C'est parce que je sais comment m'y prendre avec toi. Tu es comme un livre ouvert.

- Tu pourrais au moins me regarder quand tu me parles.

- Désolée, si je penche la tête, je vais avoir un torticolis et Bora étant sur moi, je ne peux pas bouger non plus. »

Ça, c'est le message subliminal du « Je ne ferais aucun effort ».

« - Ok. Pas de soucis. »

Olivier attrape le chat, le mets par terre et me grimpe dessus sans ménagement avant de jeter ma liseuse sur le fauteuil d'à côté.

« Oh merde. Oh merde. Oh merde ! On fait quoi là Philippine? »

Du calme cerveau, il ne me fera rien. Je le sais.

« - Et maintenant ? J'ai toute ton attention ou pas ?

- Ça dépend...Tu crois que parce que tu m'écrases de tout ton poids, ça m'excite ? Je suis en train de mourir plus qu'autre chose en fait.

- Dis que je suis gros.

- T'es pas spécialement mince non plus.

- Désolé que mes tablettes de chocolat aient fondu au soleil !

- Tu sais le chocolat, je le préfère à tartiner qu'en tablette.

- Ça tombe bien ! »

Sans ménagement, il m'enlève mes lunettes de repos et les jette par terre aussi, se penchant en avant pour m'embrasser.

" Mayday ! Mayday ! Houston nous avons un problème ! Un gros problème ! »

Depuis quand il connaît ce genre de tour lui ?

« - Et là ?

- Hmm non, rien du tout. »

Son baiser descend jusque dans le creux de mon cou et à l'évidence s'il continue comme ça, je vais devoir me rendre. Il dit qu'il n'a rien pour lui, mais il n'imagine pas l'effet qu'il me fait juste avec ce genre de petites choses.

Olivier Joyeau, je te déteste.

« - Et maintenant ?

- Peut-être que je suis tout ouïe.

- Bien...Maintenant que j'ai toute ton attention, on va pouvoir discuter. »

« Déconne pas ! Si tu t'arrêtes là, ça s'appelle de la frustration sexuelle et c'est interdit ! Tu m'entends mon gros ? INTERDIT ! »

« - Je disais donc...

- On s'en fou de ce que tu disais ! »

À peine s'est-il redressé que ce sont mes lèvres qui sont parties chercher les siennes tandis qu'en me redressant, je ne fais perdre l'équilibre et nous voilà par terre sur le tapis à rigoler comme deux enfants.

« - On ne devrait pas faire ça ici...Imagine Timéo nous voit ?

- On emmerde mon frère pour une fois ! Il fermera les yeux !

- Ouuh Monsieur Joyeau, vous prenez des risques ce soir !

- Uniquement parce qu'une certaine demoiselle a osé dire que je ne m'occupais pas assez d'elle.

- Et que comptes-tu faire pour te rattraper ?

- J'ai ma petite idée et cela comprend peut-être une nuit de folie.

- Ce n'est pas raisonnable très cher. Comprenez j'ai un patron sévère qui n'aime pas les retards.

- On emmerde ton patron aussi. Il ne sait même pas à quel point tu es précieuse.

- Je pense que si...Il doit s'en douter. »

Et ça le fait rire. Ce type me désespère vraiment par moment.

Alors que de ses mains habiles, ne me laissant presque aucun répit, Olivier marque une brève pause en me murmurant tout bas

« - Soyons fous Philippine...Épouse-moi. »

Pardon ?

**********************

Hé !

Je sais, je sais, je ne suis plus aussi régulière qu'avant dans la publication, mais je suis en pleine période d'examen à la fac, et ce, jusqu'à la fin du mois donc j'essaye de mettre des nouveautés quand j'ai cinq minutes.

Et puis honnêtement ? Pouvez-vous m'en vouloir avec ce chapitre, HEIN ?! Non, vous ne pouvez pas.

Vous ne me lapiderez pas non plus parce que tout à fait entre nous...Qui n'a jamais rêvé d'un mariage philippinesque ?

Allez, je vous embrasse très fort et je suis toujours aussi contente de vous retrouver et de vous lire dans les commentaires !

Dans le prochain chapitre vous allez avoir du beau monde car autant vous connaissez la famille de Philippine (aussi détestable soit-elle), autant...Vous n'avez pas eu un aperçu de la famille Joyeau !

De gros bisous et à très vite.

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