Chapitre 35
A toute fin utile, nous rappelons que cette fanfic a été classée en "adulte", car elle pourrait, je cite "contenir des représentations graphiques de violence" (non, ça va aller) "de sexualité,"... ha.... Euuhh... "de langage fort et/ou d'autres thèmes matures".
Voila voila...
Bonne lecture !
*****
Le front plissé par les soucis, Lan WangJi feuilleta encore quelques pages, avant de refermer le livre traitant de Fureur sombre qu'il était venu consulter dans la bibliothèque secrète. Dans le temple Guanyin, trop nombreux avaient été les témoins des excès de son aîné, pour que le fait puisse être longtemps ignoré du monde de la Cultivation. Et pour les rares pratiquants qui n'avaient pas eu « la chance » d'y assister, Huaisang se chargeait régulièrement de les en informer. Le chef de clan Nie répétait à qui voulait l'entendre que Zewu-Jun avait pulvérisé les restes de son pauvre frère, lui volant à jamais toute chance de se réincarner ou d'atteindre l'Illumination. Un crime qui ne pouvait pas rester impuni.
Il était inutile de s'attarder plus longtemps, c'était bien ce que pensait le XianDu : à moins d'accepter de renoncer à l'objet de son entrée en fureur sombre, Xichen ne pourrait pas conserver son poste de chef de secte. Or, imaginer Xichen renoncer aujourd'hui à Meng Yao tenait de l'hérésie. Cela ne se pouvait tout simplement pas ! Car le jour où Wangji avait ouvert les portes de son HanShi pour y introduire Meng Yao, Lan Xichen s'en souvenait encore ; il en était resté plusieurs secondes le souffle suspendu.
A-Yao... c'était son A-Yao ! Vif, et d'après ce qu'il pouvait en juger au premier regard, en parfaite santé, ce qui n'était pas tout à fait son cas. Mais Xichen avait tout de suite noté que l'émerveillement était réciproque. Après un bref arrêt sur le seuil, A-Yao lui aussi l'avait fixé, de ses grands yeux incrédules. Il faut dire qu'ils n'avaient eu le temps ni l'un ni l'autre de se préparer à un tel bonheur, si bien que le bonheur les avait pris de court, les laissant tout étourdis et presque sans réaction. Néanmoins, le Second Jade, extrêmement satisfait de l'effet produit sur son aîné par l'apparition de son invité surprise, avait tout doucement refermé sur eux les portes du HanShi et ordonné à tous les membres de la communauté de ne les déranger sous aucun prétexte !
Et comme ce premier jour, à GusuLan, où il l'avait vu débarquer dans sa salle de classe, Xichen avait contemplé, muet d'admiration, celui qui n'était alors que le jeune assistant de son ami Nie MingJue. Beaucoup d'eau, depuis, avait coulé sous les ponts. Mais rien n'avait réussi à altérer la beauté de son adoré : sa taille souple et gracile, sa peau de porcelaine, sa bouche vermeille, son regard empli d'ombres et d'étoiles... Mais que ce fût dans cette vie ou dans la précédente, Meng Yao n'avait pas eu l'habitude d'être admiré, si bien qu'embarrassé, il s'était vite avancé jusqu'à la couche où reposait Lan Huan, pour entamer un quelconque bavardage et faire diversion.
— Je suis resté si longtemps à JinlinTai que j'ai eu peur un instant de ne pas reconnaître YunShen Buzhi.
Xichen aussitôt se redressa, sentant son flux vital circuler dans ses veines à la vitesse d'un ouragan. Sans réfléchir, il posa la main sur le bras nu de Meng Yao.
— Tu ne dois pas oublier YunShen Buzhi. Ça va bientôt être chez toi.
Les yeux posés sur les longs doigts de Lan Huan, qui faisaient naître des frissons sur son épiderme, Meng Yao écarquilla grand les yeux, pas vraiment certain d'avoir bien entendu... Zewu-Jun était un homme de la haute, qui n'avait aucune idée des vraies réalités sociales. Il avait beau en être le chef, comment pouvait-il seulement envisager que le très prestigieux et distingué clan Lan puisse accepter en son sein quelqu'un comme Meng Yao ? Un ancien criminel doublé d'un enfant de putain. Autant dire un moins que rien ! C'était à ce genre de détails qu'il mesurait le fossé qui séparait leurs deux mondes.
— Que veux-tu dire par : « Ça va bientôt être chez toi » ? demanda-t-il timidement.
Et tout à coup, sans trop savoir comment, il se retrouva dans le lit de Lan Huan.
— Tu seras désormais dans mon clan comme dans ta propre maison, tout comme tu es en ce moment dans ma couche comme dans ta propre couche ! lui expliqua Xichen, la voix rauque, avant de passer ses mains sous ses robes.
La respiration de Meng Yao se fit plus courte. Il tenta de lutter contre la montée du plaisir, mais la douceur des caresses de Lan Huan sur ses jambes et ses cuisses rendait l'exercice difficile. Or, il souhaitait pouvoir encore conserver un peu d'empire sur lui-même.
— Pourquoi m'as-tu caché que c'était toi qui m'avais tué ?
À l'écoute de ce ton accusateur, Xichen émit un soupir. Il savait bien que cette question allait un jour ou l'autre revenir sur le tapis.
— Je ne te l'ai pas caché. Disons qu'au moment où j'ai voulu t'en parler, l'ambiance ne s'y prêtait pas vraiment.
— Quand était-ce ?
— Nous revenions de la conférence de discussion exceptionnelle dont l'objet était de trouver une solution pour Jin Ling. Tu venais de me dire que tu étais fatigué et que tu ne voulais plus entendre parler de choses tristes.
Meng Yao se rappelait parfaitement ce moment. Il avait certes effacé son passé, mais depuis qu'il était revenu dans cette vie, sa mémoire fonctionnait aussi brillamment qu'elle l'avait fait autrefois.
— C'est vrai, je t'ai demandé de me parler plutôt de toi. De nous...
Xichen s'émerveillait de constater à quel point Meng Yao avait retrouvé toutes ses facultés mentales, quand ce dernier ajouta :
— Et tu as sauté sur le prétexte, parce que tu avais envie d'une relation sexuelle avec moi.
— Pas toi peut-être ? lui rétorqua malicieusement Xichen.
— Cesse, je t'en prie, ces insinuations vulgaires ! Je suis en train de te parler sérieusement.
Surpris par ce ton sévère, Xichen se mit à rougir et retira ses mains.
— Je reconnais qu'à cet instant, l'idée d'un rapprochement intime avec toi m'a effleuré plus que fortement. Mais je pensais sincèrement que c'était réciproque. Si tu avais soulevé ne serait-ce que la plus petite objection, j'aurais arrêté tout de suite !
Ce fut au tour de Meng Yao de rougir, en se rappelant ce délicieux intermède qu'il avait appelé de tous ses vœux. Mais loin de s'en douter, Xichen eut envie de se jeter à ses pieds.
— Écoute-moi, je t'en supplie ! Je t'ai mortellement blessé parce que j'ai été berné. Je sais bien ce qu'il y a de ridicule à t'en demander pardon aujourd'hui. Mais pour preuve de mon attachement et de ma bonne foi, sache que lorsque tu m'as demandé de rester et de mourir avec toi, je l'ai accepté. J'ai fermé les yeux et serré ta main, car je n'ai jamais voulu être séparé de toi, que ce soit dans la joie ou dans la peine.
— Alors pourquoi es-tu toujours là, bien vivant ?
— Parce que c'est toi, A-Yao, qui m'a repoussé...
Il s'interrompit quelques secondes, envahi par l'émotion, pendant que Meng Yao, la mâchoire serrée et le visage crispé, accueillait l'information avec scepticisme. Impossible ! Pourquoi aurait-il agi d'aussi invraisemblable façon, alors que Zewu-Jun représentait tout ce qu'il aurait voulu être ? Il était l'homme que Meng Yao admirait le plus au monde. Xichen alors précisa tout doucement :
— Tu m'as repoussé pour me sauver des foudres du cadavre féroce de ChiFeng-Zun, avant de périr dans l'effondrement du temple.
Cette révélation laissa Meng Yao sans voix. La gorge nouée, il finit malgré tout par articuler, difficilement :
— ChiFeng-Zun... on m'a rapporté que tu... tu l'as détruit.
Xichen baissa la tête, contemplant les doigts de Meng Yao entrelacés aux siens.
— Oui, affirma-t-il simplement, le ton grave.
— A-Huan... souffla Meng Yao sans qu'il fût nécessaire d'aller plus loin.
Cependant, Xichen éprouvait le besoin de poser des mots sur tout cela. Il avait trop perdu, par le passé, en se taisant pour ménager les sensibilités des uns et des autres.
— Je suis entré en fureur sombre, résuma-t-il sans délicatesse.
La situation ne l'avait pas été, elle. Inutile de l'enjoliver par des mots superflus.
— Depuis mon réveil, j'ai du mal à canaliser les fluctuations de mon Qi. Contrairement à ce qu'a vécu Wei Wuxian après sa résurrection, ma force ne semble pas m'avoir déserté, elle est juste... instable. Parfois je me sens faible, comme si je ne possédais aucun noyau d'or, l'instant d'après j'ai du mal à ne pas me laisser consumer par elle.
Xichen ferma un instant les yeux. Quand il les rouvrit, il sourit tendrement à Meng Yao.
— Mais ce qui me perturbe le plus, c'est que tout cela m'indiffère.
Les yeux plongés dans les siens, Meng Yao oscillait entre la fascination et l'horreur. Xichen discutait là, posément, d'une situation catastrophique pour lui ; de quelque chose qui allait changer sa vie à jamais, et il en parlait comme du prochain cours à dispenser à des disciples débutants.
Meng Yao ouvrit la bouche pour parler, mais le sourire serein que lui adressa Xichen le laissa muet.
— La seule chose qui m'importe, à présent, c'est toi. La secte Lan se porte on ne peut mieux, la situation entre nos clans est apaisée, mon frère est heureux, nos disciples prometteurs ont bien grandi... Je dois juste réapprendre à contrôler mon Qi, suffisamment pour qu'il ne représente plus de danger...
— Et ? fit Meng Yao d'une voix joueuse. Comment imagines-tu ton avenir, après ça ?
Pour toute réponse, Xichen lâcha ses doigts fins et replaça les siens là où ils se trouvaient quelques minutes plus tôt. Sans quitter son adoré des yeux, il caressa doucement du pouce les chevilles tant aimées, avant de remonter lentement le long de ses jambes, se délectant de voir rosir son teint de porcelaine.
Puis Xichen attira A-Yao contre lui et recouvrit son corps gracile du sien, plongeant son nez dans son cou, tandis que leurs cheveux se mêlaient. Il étouffa un gémissement contre cette peau douce, en sentant les doigts d'A-Yao glisser sur sa nuque et ses bras s'enrouler autour de lui, rapprochant leurs corps avides.
Xichen s'empara de sa bouche, abandonnant dans le baiser tant attendu les dernières bribes de retenue qu'il conservait encore. Le regard de Meng Yao s'enflamma lorsque les doigts de Zewu-Jun enserrèrent ses cuisses, les meurtrissant légèrement, dans un geste de possession que son corps reconnaissait malgré des années passées dans le noir et la solitude. Sa peau semblait réclamer des caresses dont il avait été trop longtemps privé. Le souffle court, Meng Yao sentait son cœur s'affoler dans sa poitrine, le sang battant à ses tempes, le désir lui dévorant les entrailles.
Ce manque de contrôle l'inquiéta quelques secondes, mais le regard enfiévré de Xichen fit voler en éclats ses dernières barrières. Il s'abandonna alors à cette étreinte, laissant libre court à sa passion, remettant son corps à cet homme qui avait protégé son âme durant toutes ses années en entretenant sa mémoire, lui conservant une affection sincère.
Les caresses de Xichen le mettaient au supplice, et toute pensée cohérente le déserta, lorsque ses lèvres partirent de sa clavicule pour descendre lentement entre ses pectoraux finement dessinés, taquinant son nombril quelques secondes avant de le faire gronder de délice. Totalement indifférent au sort des vêtements qui avaient été plus arrachés que retirés, Meng Yao serrait un poing sur les draps délicats, l'autre enserrant fermement les cheveux de Xichen.
— Pardon, pardon ! souffla-t-il, honteux, alors qu'il ne pouvait retenir les mouvements de son bassin et la poigne qui maintenait la tête de son amant.
Xichen parvint cependant à se libérer de cette douce emprise pour embrasser ses lèvres.
— C'est moi qui devrais implorer ton pardon, mais je n'en ferai rien. J'aime trop être responsable de cet abandon, mon amour.
Meng Yao n'eut guère le loisir de méditer ces paroles, encore moins de répliquer. Quelle qu'ait pu être la réponse qu'il envisagea d'ébaucher, elle se transforma en un gémissement sourd, lorsque Xichen fit glisser sa langue sur la longueur de sa verge avec une lenteur révoltante. Le malheureux ne put qu'implorer, dans un borborygme incompréhensible, sans vraiment savoir ce qu'il voulait : que tout cela s'arrête ou continue ?
Alors qu'il se sentait sur le point d'être submergé par le plaisir, articulant quelques mises en garde inutiles à son amant, Xichen cessa ses cajoleries et le surplomba de nouveau, plongeant son regard dans celui, plein de défiance, d'un Meng Yao qui ne savait s'il appréciait ou détestait ces manœuvres.
Décidé à poursuivre ce jeu, bien qu'il lui en coûte également beaucoup, Xichen se contenta de sourire. Il alternait les baisers tendres et les caresses délicates avec des étreintes plus passionnées et, tandis que Meng Yao approchait une troisième fois de la jouissance, il sourit de l'entendre implorer :
— S'il te plaît... S'il te plaît... A-Huan. Je te veux. Viens...
Xichen avait toujours adoré ces moments ; ces instants où le grand LianFang-Zun acceptait de s'en remettre à un autre, lui qui avait tant œuvré pour contrôler son destin et s'affranchir des caprices des puissants. Cet instant précis où il rendait les armes et suppliait que l'on fasse de lui ce que l'on voulait ; lorsqu'il n'était plus qu'un homme pris dans les affres de la passion. Il n'y avait alors plus aucune distinction de pouvoir, de classe sociale, ou de richesse. Il n'était plus question que d'amour. Et Xichen aimait encore plus lui accorder ce privilège pour lequel il suppliait.
Lui qui se montrait si humble en toutes circonstances, dans ces moments intimes, prenait plaisir à observer son amant se donner entièrement. Relevant une de ses jambes d'une main, les yeux plongés dans ceux d'A-Yao, il le pénétra d'une lente poussée, profitant de chaque infime expression de ce visage aimé.
— Regarde-moi, mon amour.
Jamais Xichen n'avait exigé une quelconque reconnaissance. La confiance que le monde de la Cultivation lui accordait en était une bien suffisante, à ses yeux et à son cœur, mais à cet instant, il voulait plus. Il exigeait que son amant ait pleine et entière conscience de ce qu'il lui faisait. Tout ce plaisir, toute cette béatitude, il en était l'unique responsable. Personne d'autre ne pourrait jamais lui faire ressentir autant de choses, personne d'autre ne possèderait ainsi son corps, son cœur, et son âme.
Lui qui se montrait toujours si prévenant et délicat, il lui arrivait parfois d'éprouver quelque honte à se laisser aller à son propre désir, à se laisser porter par la fougue, mais rien qu'il ne put cependant contenir. Les gémissements de Meng Yao se transformèrent en cris, qu'il tenta de réfréner quelques secondes, en vain. Xichen était un amant passionné qui n'était pas avare de tendresse, mais son désir le submergeait et il posséda Meng Yao avec vigueur, tandis que ce dernier marquait son dos de ses ongles.
Leur plaisir atteignit son paroxysme à quelques secondes d'intervalle, mais ils restèrent lovés l'un contre l'autre, le souffle court. Meng Yao embrassa l'épaule de son amant, qui remarqua qu'une légère brûlure l'endolorissait. Il réalisa alors que son partenaire l'avait mordu lors de leurs ébats et rit légèrement.
— J'aime lorsque tu te montres sauvage, murmura-t-il à A-Yao, qui rougit adorablement.
— Un peu de tenue, premier Jade, répondit-il.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top