• Ch.9 - Alby • [✓]
Précédemment:
Emilie a dû expliquer à Alby et Newt comment elle a survécu et a révélé l'existence du poignard dont Newt a revendiqué sa totale responsabilité. Elle lui a ensuite appris qu'il était son frère.
— Je vous ai rassemblés pour qu'on décide du boulot de la débutante ! tonna Alby, aux blocards rassemblés dans la ferme.
— Emilie... corrigeai-je en grognant.
— Du boulot d'Emilie.
Cela faisait plusieurs jours que j'avais réchappé du labyrinthe. Depuis tout ce temps, je m'étais exercée dans les différentes professions du bloc.
J'avais commencé par expérimenter le travail de trancheur. Malheureusement, j'avais bien vite découvert mon ineptie à manipuler des boyaux et à supporter la vue du sang.
Ensuite, j'avais tenté de faire mes preuves en tant que sarcleuse. Cela s'était révélé une tache assez simple sauf que je m'amusais à lancer des tomates et Zart en avait, un jour, reçu une. Comme correction, j'avais dû tout nettoyer bien que je trouvais cela inutile car la pluie l'aurait fait à ma place.
Le travail de bâtisseur était très manuel et rigoureux, ce qui m'aidait à me canaliser mais Gally en était le maton. Il n'existait pas un seul monde dans lequel je me retrouverai sous la gouverne de ce blocard.
J'avais également découvert que je n'avais aucun talent en cuisine et que cuistot n'était pas du tout fait pour moi. Quant à medjack, j'avais été assez méticuleuse et cela m'avait plu.
Mon choix définitif se jouait entre sarcleur et medjack. D'un côté, soigner les blocards me permettraient d'apprendre à me soigner moi-même si un jour nous parvenions à sortir du labyrinthe et que je me retrouvais blessée de quelque façon que ce soit. Apprendre à cultiver de la nourriture et soigner le sol semblait dérisoire mais en connaissant toutes les techniques de ce travail, je pourrais produire de la nourriture ou ne pas manger du poison. Mon boulot dépendra de la décision du conseil.
— Emilie s'est exercée dans les différents boulots d'ordinaire présentés aux nouveaux. Mais nous ne pouvions pas ne pas nous pencher sur son cas exceptionnel d'échappée du labyrinthe. Je me suis entretenu avec Minho, et nous en avons conclu, que si elle le souhaitait, elle pouvait faire un stage chez les coureurs.
Je levai la tête à l'entente du mot « coureur ». Ainsi, on me donnait le droit de faire mes preuves pour ce travail ? Les matons semblaient aussi ahuris que je l'étais et parlaient tous en même temps. Chacun donnait son avis mais je n'en recevais que des bribes dénuées de sens. Alby leva soudain la voix pour les faire taire et leur donna la raison de ce choix:
— J'avais déjà remarqué qu'elle courait assez vite puis elle a survécu une nuit dans le labyrinthe. Ce sont des faits extraordinaires que nous ne pouvons pas ne pas nous y référer pour son avenir. C'est pour cette raison que j'en ai parlé avec Minho. Il est d'accord pour tester ses capacités.
Tout le monde recommença à parler en même temps, chacun exprimant son opinion sur mon cas. J'étais certaine qu'il n'y avait pas que du bon. Le chef finit par les mettre dehors. Dans la pièce, il ne restait plus qu'Alby, Newt, Minho et moi. Mon frère prit la parole:
— Mais Alby, c'est une fille !
— C'est surtout parce que je suis ta soeur que tu refuses... pestai-je.
J'ouvris grand les yeux quand je me rendis compte de la bêtise que je venais de faire. Je mis ma main devant ma bouche mais Alby et Minho avaient déjà entendu.
— Cette fille est ta soeur ? demanda Minho en s'adressant à Newt.
— Cette fille a un nom. Le chinois, ajoutai-je, grimaçante.
Il se tourna lentement vers moi et me scruta, sournoisement.
— Aurais-je entendu le mot chinois ?
— Je vois que tu n'es pas sourd, répliquai-je, sarcastique.
Avant que je n'ai eu le temps d'esquiver, il m'attrapa avec ses bras musclés et me plaça en sac à patates sur son épaule. Il m'emporta au dehors. Mon champ de vision, quant à lui, se résumait à une vue sur son postérieur. Je me relevais légèrement et tira sur ses cheveux, bien coiffés avant mon intervention. Il gémit légèrement sous le coup de la soudaine douleur et me chatouilla pour se venger.
— No-Non... A-Arrêt... Arrête... Mi... Minho...
— Alors ne tire plus sur mes cheveux, accusa-t-il d'un ton catégorique.
— On verra.
— C'est ce que tu penses ?
Je hochai la tête une esquisse de sourire sur les lèvres. Il fut bien vite effacé au moment je me retrouvai immergée entièrement dans des eaux froides. Minho m'avait jetée dans le lac, sans que je ne soupçonne rien. Je m'extirpai hors de l'eau avec lenteur et vis qu'il affichait un sourire de vainqueur.
— Au lieu de rester comme ça, va me chercher mon sac, je suis trempée jusqu'aux os ! grondai-je, gelée.
Il ricana une dernière fois puis tourna les talons en direction des bois. Son rire résonna encore quelques secondes dans ma tête, jusqu'à ce qu'il revienne avec mon sac qu'il déposa dans l'herbe avec délicatesse. Suite à cela, il attendit en me regardant.
— Tu sais, pour me changer, j'aurais besoin d'un peu d'intimité...
— Quoi ? Ah oui ! feignit-il la surprise.
Il s'enfonça à nouveau dans les bois, mais cette fois-ci pour de bon. Dès que je n'entendis plus ses pas s'éloignant, je m'avançai vers mon sac, sentant mon corps semblable à une éponge réagir à chacun de mes pas. Je récupérai des vêtements propres à l'intérieur et me changeai, non sans jeter des regards incertains vers les arbres.
Quand j'eus finis, je m'enfonçai à mon tour dans la forêt, les cheveux toujours trempés.
Je déposai mon sac dans mon hamac et partis à l'infirmerie. Je ne faisais mon stage de coureuse que demain au lever du soleil. Pour cette période d'expérimentation, j'avais décidé d'y aller avec Ben. Je ne lui avais plus beaucoup parlé depuis la fête, et j'avais besoin d'un ami.
•
J'étais partie me coucher particulièrement tôt quand on me secoua sans réel ménagement. J'allais répliquer mais on posa une main sur ma bouche pour me faire taire. Je découvris avec étonnement Alby qui m'intima le silence en posant un doigt sur sa bouche puis retira sa main. Je me levai avec méfiance et le suivis.
— Alors Emilie, ta nuit dans le labyrinthe t'as calmée ?
Je savais à quoi il faisait allusion et je hochai la tête même si je savais au fond de moi que ce n'était pas aussi simple. Je ne savais pas me contrôler et c'était justement pour cette raison qu'Elsa... Elsa ! Elle ne m'avait toujours pas recontactée depuis notre bref échange. Le chef des blocards s'arrêta subitement et je fis de même en m'arrêtant à sa hauteur, mécaniquement.
— Bien. Tu sais, tu n'es pas la première à avoir eu ce comportement agressif. Mais tu es la première meutrière à avoir survécu aux griffeurs. Je dois te dire quelque chose: si jamais tu tues encore un blocard, je m'occuperai de toi personnellement.
Je me tournai vers lui, en essayant de ne pas laisser transparaître mon inquiétude et ma peur. Il me fixait de ses yeux sombres et je luttais pour ne pas baisser les miens. Je ne pouvais que constater qu'il ne rigolait pas, ce qui m'effraya d'autant plus. Je remarquai une lueur étrange dans ses yeux — la même que celle dans les yeux du bâtisseur. Je frémis imperceptiblement. Ce n'était en effet pas une réaction ordinaire de sa part. Et si c'était là l'oeuvre de WICKED ? Les Créateurs étaient imprévisibles. Elsa avait raison. Mais pourquoi moi ? Qu'est-ce que j'avais fait de mal pour que ça me tombe dessus ?
À côté de moi, Alby secoua légèrement sa tête, comme pour remettre ses idées en ordre. Je scrutai ses yeux; la lueur avait disparu.
— Suis-moi Emilie, je dois te montrer quelque chose.
Je fronçai les sourcils, il faisait comme si rien ne s'était passé. Il ne se rappelait plus de ce qu'il venait de me dire ? C'était étrange. Alby se retourna vers moi sans s'arrêter de marcher:
— Tu viens tocarde ?
Son jargon me tira un sourire mais je restais néanmoins sur mes gardes. Je trottinai pour pouvoir marcher à sa hauteur et écouter ce qu'il souhaitait m'apprendre.
— On a eu des temps sombres, comme je te l'ai dit. C'est pour ça que je ne sais pas quoi penser de toi. Tout d'abord, tu es la première fille et un blocard est mort par ta faute. Mais on a déjà eu des gars comme toi, des types dangereux. Ils n'ont pas tué mais ils auraient pu alors on les a bannis. Sauf que toi, j'ai envie de te faire confiance — indépendamment du fait que tu sois une fille.
Il sortit un couteau de sa poche et je me raidis; il comptait faire un pacte du sang ou quelque chose du genre ?
— Tu es une blocarde dorénavant, déclara-t-il en me tendant l'arme.
Ne sachant que faire, je pris le couteau et attendit. Il s'avança près du mur du labyrinthe devant lequel nous nous étions arrêtés. Alby souleva le lierre et je pus voir les noms de tous les blocards inscrits dans la roche. Certains étaient barrés ce qui m'intriguait et me glaçait le sang.
— Inscris ton nom.
Sous l'ordre d'Alby, je me rapprochai du mur et commençai à graver mon nom. Quand j'eus fini au bout de plusieurs longues minutes, je questionnai le chef :
— Pourquoi certains sont barrés ?
— Je te l'ai dis, on a connu des temps sombres.
Suite à cette phrase, il tourna les talons, et je le suivis. Il reprit son couteau, le glissa dans sa poche et me souhaita une bonne nuit avant de partir de son côté.
Quant à moi, je partis vers mon hamac. Je m'y installai et réfléchis: Pourquoi avaient-t-il contrôlé le bâtisseur ? Savaient-ils que j'allais le tuer ? Ils en étaient sûrement pour quelque chose. Et pourquoi Elsa ne m'avait toujours pas recontactée ? Pourquoi avaient-ils contrôlé Alby pour qu'il me menace comme ça ? Je devais apprendre à me contrôler si je voulais survivre. Ce fut sur cette résolution que je m'endormis, épuisée.
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Chapitre pas très intéressant je trouve... Mais sinon des avis ??
— Bisou mes griffeurs ♡
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