• Ch.6 - Le Jugement • [✓]

Précédemment:
En fin de journée, elle a été libérée du gnouf par Newt. Dans la nuit, elle est allée se laver dans le lac et a été attaquée par un blocard contrôlé par WICKED. Elle a fini par le tuer à mains nues.

– Emilie...

Je ne me retournai toujours pas, de peur de voir l'expression de son visage. Mais je m'y résignai lorsqu'il se fut assez approché pour poser une main sur mon épaule. Je ne pus retenir plus longtemps mes larmes qui dévalèrent alors mes joues. Je fis un demi-tour pour faire face au blond, en gardant tout de même une certaine distance avec lui.

– Newt, éloigne-toi, je t'en prie... Je ne veux plus blesser. Je ne comprends pas comment tu...

– Emilie, je n'ai pas peur de toi.

– Tu devrais, répliquai-je.

– Assieds-toi et raconte-moi tout.

– Mais...

– Tout ! me coupa-t-il.

Sous son ton définitif, je m'assis et m'adossai contre un arbre. Je lui racontai alors tout, sans oublier le moindre détail. Durant mon récit, je n'arrêtai pas de pleurer et Newt me consolait. Je ne le comprenais pas; je l'avais frappé, et maintenant j'avais tué un blocard. Mais pourtant, il n'avait pas l'air de m'en vouloir.

– Tu sais que c'est horrible ce que tu as fait, Emilie ? Je peux comprendre que tu te défendes mais de là à le tuer ! Et comment il aurait pu... Je le connaissais ce blocard, tu sais. C'était un bâtisseur, un bon gars...

– Newt, il y avait une lueur vraiment étrange dans son regard. Il a aussi dit qu'ils le contrôlaient.

Il réfléchit quelques instants avant de s'exclamer, d'un air furibond :

– Encore le WICKED ! C'est toujours eux. Ils l'ont contrôlé pour te pousser à bout, j'en suis certain !

Tout à coup, j'entendis au loin des bruits de pas précipités et des blocards débarquèrent. Encore ensommeillés, ils ne remarquèrent pas tout de suite le corps du défunt. Cependant, ils prirent tous soudainement un air choqué ou énervé lorsqu'ils le virent.

Subitement, la foule se sépara en deux et Alby apparut accompagné de Gally. Tous deux étaient confus mais c'était Gally qui m'apeurait le plus ; son visage était d'une couleur fort inquiétante. Celui-ci s'approcha de moi et m'empoigna par le col avant de me gifler. Je tombai à terre, du sang s'écoulant de mon nez.

– C'est toi qui as fait ça ?! Réponds !

– Gally, calme-toi ! gronda Alby.

– Mais tu as vu ce qu'elle a fait ? Tu vois qu'elle est dangereuse ? C'est sûrement une espionne envoyée par le WICKED pour tout détruire !

– Gally, tu vas la boucler oui !?

Après avoir presque crié cette phrase au maton, il ramena son attention sur les autres blocards.

– Retournez dormir, enfin sauf toi Newt. Et je voudrais deux coffreurs pour lui ! ajouta-t-il, en fouillant la foule du regard.

J'étais contente qu'Alby veuille que Newt reste car sa présence me rassurait. Ce dernier me prit la main et m'aida à me relever. Le chef se tourna vers moi, l'air épuisé. Il se frotta les yeux d'un geste las avant de m'ordonner, d'une voix sans appel :

– Bon, Emilie. Tu vas m'expliquer ce qui s'est passé ici et dis-moi toute la vérité, je le saurai si tu mens – tu n'es pas une bonne menteuse. Demain, nous déciderons de ton sort.

Je frissonnai à l'idée de ce qui allait m'arriver. Je pris une inspiration et redis mot pour mot ce que j'avais dit à Newt. Ce dernier dut aussi expliquer sa présence. Il expliqua que c'était suite au cri que j'avais poussé qu'il avait accouru. Alby me fixa de son air froid avant de conclure.

– Newt te l'a sûrement déjà reproché, alors je ne vais pas trop m'attarder. Tu te rappelles des propos que je tu avais tenus alors que tu étais enfermée au gnouf ? (je hochai faiblement la tête) Je t'avais prévenue ! Alors bordel, pourquoi tu es allée jusqu'à lui ôter la vie ?

Dans élan de fureur, il donna un coup pied dans un caillou qui roula plus loin. Je me crispai, attendant sa sentence. Mais il n'en fit rien et se contenta de repartir sans rien ajouter.

Je me détendis un peu et remarquai que je n'avais pas lâché la main de Newt. Je deserrai mon étreinte et lui souhaitai une bonne nuit avant de partir en direction de mon hamac sauf qu'il me retint par le poignet.

– Je veux que tu saches que je te pardonne pour ce que tu m'as fait subir et que je te soutiendrais au conseil même si je sens que ce sera très dur de plaider en ta faveur.

– Merci Newt, j'apprécie.

Je fus réveillée brutalement : mon hamac avait été tourné sur le côté, de sorte à ce que je me retrouve par terre. Mon corps, ayant rencontré douloureusement le sol, je ne bougeai pas durant quelques secondes le temps de m'habituer à la douleur.

– Allez, lève-toi la débutante ! C'est l'heure de ton jugement.

J'avais reconnu cette voix et c'était bien la dernière personne que j'aurais accepté pour me réveiller. Je me retournai sur le dos, voulant répliquer quelque chose à Gally, mais il était déjà en route vers la ferme. Je me levai d'un bond et enfilai mes chaussures à la hâte avant de rejoindre à petites foulées le blocard.

Il ouvrit la porte du bâtiment et j'entrai à sa suite. Il s'installa sur une chaise, ne faisant pas attention à moi, contrairement aux autres dont je sentais les regards fixés sur moi. Ne sachant pas vraiment où m'asseoir, j'hésitais au pas de la porte quand Newt me montra d'un regard prononcé une chaise pas loin de lui. Je marchai d'un pas rapide en direction de cette dernière. Je m'assis et posai mon regard incertain sur Alby qui venait de se lever. Il paraissait tendu et fatigué.

– Vous êtes sûrement tous au courant de l'accident d'hier. (des murmures se firent entendre mais le chef les fit taire) On doit maintenant décider de la punition d'Emilie.

Le jugement commença. Les matons parlaient chacun leur tour. Je m'attendais au pire. En sachant que je n'étais pas là depuis bien longtemps, les blocards s'importaient donc peu de mon sort. Sauf Newt, et Minho j'imagine. À mon grand désespoir, la plupart des jugements étaient inquiétants pour moi.

Je fus finalement mise à la porte au bout de quelques dizaines de minutes. Alby, son second et les matons souhaitaient parlementer en toute tranquillité.

Après un quart d'heure, la porte de la ferme tourna sur ses gonds et les blocards en sortirent. Positionnée sur le côté de la ferme, Newt ne me remarqua pas tout de suite et me chercha, le regard plissé et la main en visière. Je scrutai ses traits, essayant de deviner le choix de mon sort. Au moment où il se tourna enfin vers moi, je sus.

– Emilie, je suis désolé, je n'ai rien pu faire. T-tu vas être bannie ce soir, m'avoua-t-il, la larme à l'oeil.

Je ne compris pas tout de suite mais lorsqu'il m'expliqua plus en détails, je ravalai à mes sanglots du mieux que je pus. Alors, c'était déjà la fin de ma courte vie ?

On allait m'envoyer dans le labyrinthe, au milieu des griffeurs, ces redoutables créatures. Je ne pouvais accepter la triste vérité qui me faisait face. N'y tenant plus, je laissai les larmes couler en abondance et m'enfuis dans la forêt.

J'étais adossée contre un arbre quand Newt m'apporta mon déjeuner. Il le déposa sur un coin de verdure et s'installa à mes côtés. Il me prit la main et me déposa quelque chose dans cette dernière. Je baissai les yeux et découvris un poignard. Il donnait l'impression de n'avoir jamais servi – c'est d'ailleurs ce que je pensais.

L'arme était de taille étonnamment adaptée pour moi. Une superbe arme mortelle. Je levai vers lui un regard interrogateur.

– Je l'ai trouvé dans la Boîte à ton arrivée. Il a tout l'air d'être conçu spécialement pour toi. Cache-le dans ta chaussure, c'est plus sûr.

– Mais, je ne peux pas...

– Si, tu peux. Je t'offre une chance de t'en sortir. Tu sais te battre apparemment alors peut-être qu'avec un poignard en plus...

Je lui lançai un sourire triste. Il avait peut-être raison. Personne n'avait jamais survécu une nuit dans le labyrinthe, mais personne non plus n'avait déjà assassiné un blocard. Et puis, il y a un début à tout.

Je pris le blond dans mes bras. Newt... C'était peut-être la dernière fois que je le voyais et que je pouvais le serrer dans mes bras. C'était lui m'avait accueillie au bloc. Il était mon ami. Mais c'était même plus que ça, il était comme un grand frère pour moi.

– Newt, si jamais on ne devrait plus jamais se revoir, je-

– Arrête Emilie, tu vas revenir, me coupa-t-il.

– Tais-toi, d'accord ? Tu le sais autant que moi. Et même si on ne se connaît pas depuis longtemps, sache que tu es mon ami et que je te considère même comme un frère.

– Tu ne peux pas m'empêcher d'espérer. Et je suis heureux d'être ton ami, ou ton frère, comme tu veux. Tu es une bonne personne, tu sais. Je suis désolé de ce qui t'arrives... se lamenta-t-il, en baissant les yeux.

– Newt, vraiment, ça ne sert à rien de broyer du noir. Ce qui est fait est fait, ok ? Alors, adieu...

– Ne me dis pas adieu. Et promets-moi que tu vas te battre pour survivre.

Je ne répondis rien. J'en avais assez des mensonges.

– Promets ! Reviens pour moi au moins ! insista-t-il.

– Je te le promets dans ce cas.

Mes joues étaient striées de larmes à présent. On se prit une dernière fois dans les bras avant qu'il ne reparte au travail. Quant à moi, je restai assise là à savourer, sûrement, les derniers moments de ma petite vie.

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Vous trouvez ça injuste ce qui a été décidé pour Emilie ?

J'ai essayé de poster le chapitre à minuit pile mais je l'aurais au final posté 3 minutes en retard...

Bisou mes griffeurs

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