• Ch.3 - La Fête • [✓]

Précédemment:
Newt a fait faire la visite du bloc à Emilie puis lui a montré le lac où elle s'est ensuite lavée.

J'avançais dans les bois quand je fus poussée et que je tombai lourdement sur le sol. Suite à ce choc, une douleur commença à naître dans mon épaule ; je la massai légèrement. Je tournai ensuite la tête pour voir qui m'avait renversée : je pris peur et me reculai d'un mètre ou deux lorsque je vis qu'il s'agissait de Gally.

Qu'est-ce que tu veux ? l'affrontai-je, en essayant de paraître le plus sûre de moi possible.

Tu la boucles la bleue, c'est moi qui parle ! aboya-t-il. Je me souviens de toi, tu sais. Et je suis sûr que tu ne vas nous apporter que des ennuis et que tu fais partie des enfoirés qui nous ont envoyés ici. Tu n'as pas intérêt à faire quoi que ce soit ou je m'occuperai de toi, j'espère que c'est pigé.

Pendant qu'il parlait, je m'étais remise debout. Gally me repoussa par terre sans retenue avant de s'enfuir, non sans m'avoir fusillée du regard avant. Bien que je sois assise dans l'herbe et la terre, je ne me relevai pas. Je mis ma tête entre mes mains, refoulant mes larmes de rage et d'incompréhension tant bien que mal.

De quoi est-ce qu'il parle ? Il parle d'eux, de « ils » ? Pourquoi m'auraient-ils envoyée ici si je suis de leur côté ? Ou alors, ils m'ont peut-être transférée ici pour justement semer le désordre ? C'est incompréhensible, comment je pourrais être dangereuse ?

Soudain, une branche craqua ; quelqu'un arrivait. Je restai immobile tandis que les pas se rapprochaient de seconde en seconde. La personne qui venait d'arriver posa une de ses mains sur mon épaule et m'interpella :

— Quelque chose ne va pas ?

Je reconnus la voix : c'était celle de Newt.

Qui t'as fait ça ? précisa-t-il, inquiet.

Je réfléchis un instant et relevai la tête pour lui faire face.

— Je me suis pris un arbre.

Ah, et ça va mieux ? lâcha-t-il, feignant d'avoir compris que je lui mentais.

— Oui, ça va. Je n'ai plus mal. On va à la fête maintenant ?

— Je ne veux pas que tu prennes ça pour de la pitié, mais si tu as besoin, je suis là, d'accord ?

Je le fixai : ses yeux trahissaient l'intérêt qu'il portait à ma sérénité. Je baissai les miens, de peur qu'il ne remarque que je ne pensais pas un mot de ce que je disais.

Oui, évidemment.

Il sourit légèrement puis m'aida à me relever. Je repris mon sac et nous continuâmes notre marche en silence. Arrivés à l'orée du bois, je vis un feu allumé, crépitant dans la nuit, et des blocards en train de mettre des rondins autour de ce dernier. Newt m'accompagna jusqu'à mon hamac et je déposai mon sac sur le lit suspendu à un peu plus d'un mètre du sol. Enfin, je revins vers Newt et nous nous dirigeâmes vers la fête.

Alors, tu es contente d'avoir une fête en ton honneur ?

— Il y a un truc qui m'intrigue en fait. Comment vous pouvez faire la fête en sachant que la mort rôde derrière ces murs ? Que vous êtes enfermés ? rappelai-je, sérieuse.

— C'est bien pour cette raison-là qu'on en fait. Ça nous permet de penser à autre chose, me confessa Newt.

Il baissa légèrement la tête quand il prononça la dernière phrase. J'eus l'impression qu'il savait quelque chose que je ne connaissais. Ne sachant pas quoi faire, je posai simplement une main sur son épaule.

Il leva les yeux vers moi. Je lui servis un sourire — le plus authentique dont j'étais capable. Il dut prendre conscience de mon effort fourni pour lui remonter le moral car il me le rendit. Il ne parla pas, ne dit rien, mais nous continuâmes de sourire jusqu'à ce que nous fûmes arrivés à la fête.

La nouvelle est là !

— Le bloc te plaît, la débutante ?

— Et moi, j'te plais ?

À cette phrase, je me tournai. Celui qui avait posé cette question était un garçon plutôt grand avec des cheveux blonds. Je haussai les épaules et il afficha un air triste. Je m'approchai alors de lui, ne souhaitant pas le laisser dans cet état.

Hum, salut, tu t'appelles comment ? débutai-je, hésitante.

— Ben.

— On peut être amis, si tu veux.

— Ça marche ! accepta-t-il, tandis que son sourire réapparaissait sur son visage.

Je souris aussi, heureuse de m'être fait un ami. Je lui fis un signe de main et repartis avec Newt qui me fit rencontrer un peu tout le monde. Après avoir salué tout le monde, sauf Minho et Gally, je partis m'asseoir sur un rondin avec Newt. Il me parlait mais je ne l'écoutais pas. Je regardai les combats qui se faisaient. Alors, c'est ça, les combats dans le cercle. Newt, voyant que je regardais, me dis.

— Ceux qui se battent, c'est les bâtisseurs. Des gros bras sans cervelle.

Je ris.

— Gally gagne à chaque fois, avoua-t-il.

— Je n'aimerais pas le combattre, alors.

— Ouai, t'as raison. Bref, tu vois le groupe près du feu là-bas ? (je hochai la tête) Ce sont des coureurs.

Je les regardai, je ne les connaissais pas tous sauf deux personnes, Minho et Ben. Je me détournai mais sentis que l'on me regardait. Je me retournai subitement et vis Minho tourner sa tête dès qu'il croisa mon regard. Minho me regardait... Je secouai la tête en soupirant et ramenai mon regard vers le blond quand on m'appela.

— Eh, la bleu ! Tu viens te battre ?

Je tournai la tête et remarquai que c'était Gally qui m'avait parlé. Il me faisait peur mais je ne voulais pas qu'il le voit. Je me préparai à me lever lorsque Newt m'attrapa le poignet.

— Tu n'es pas obligée, tu sais... me chuchota-t-il.

— Je ne veux pas passer pour une faible.

Il hocha la tête en sachant qu'il ne me ferait pas changer d'avis. Je me levai donc et me dirigeai vers Gally. L'épisode dans les bois me revint en mémoire et me donna une poussée d'adrénaline pour battre le garçon. Je me mis dans le cercle tandis que Gally affichait un air narquois en sachant qu'il était sûr de me battre. Ne jamais sous-estimer une fille... Il m'expliqua brièvement :

— Le premier qui met l'autre hors du cercle a gagné. Mais tu peux encore arrêter, tu sais.

— Sans façon. Mais toi aussi, tu peux encore arrêter, tu sais, dis-je, même si je savais que ça ne ferait que l'énerver encore plus.

Quelques garçons autour de nous rigolèrent à ma réplique, mais se turent rapidement en voyant le regard haineux de Gally. Mais pourquoi je l'ai provoqué ? Il se passe quoi dans ma tête, franchement ? Je ne savais pas pourquoi mais j'ai souris. Je sentais que j'allais gagner. Je le voulais. Pour avoir le respect des autres et pour ne pas qu'ils s'approchent trop...

J'entrai dans le cercle et Gally me chargea aussitôt, sans prévenir. Je fus plaquée à terre si violemment que j'en eus le souffle coupé. Je rassemblai tout mon courage et me relevai. Gally retourna à l'attaque mais c'était prévisible et je parai son coup. Il faillit s'affaler à terre à cause de son élan. Il se retourna vers moi et souffla bruyamment. Il commençait sérieusement à m'inquiéter.

Il s'avança vers moi et me donna un coup de poing dans la mâchoire. Ma lèvre explosa et une douleur commença à naître à l'endroit où il m'avait frappée. Une poussée d'adrénaline me prit et je me jetai sur lui. Il n'eut pas le temps de se protéger que je lui assénai un coup dans la mâchoire, également. Tout de suite après, je le poussai de toutes mes forces mais il m'attrapa les jambes. Et je m'effondrai à terre. Je reçus un énorme choc à la tête. Et pour me venger, je le frappai au tibia. Cela fit son effet et il tomba à terre.

J'attendis qu'il se relève avant de le propulser hors du cercle où il tomba en arrière au milieu des blocards. Mon combat fini, je regardai autour de moi. Certains étaient surpris, d'autres choqués et il y en avait même qui avait peur. C'est là que je pris conscience de ce qui venait d'arriver. J'ai battu Gally... Je l'ai frappé... Que va-t-il me faire à présent ? Alors que je viens de le ridiculiser devant tout le monde ? Avait-il raison tout à l'heure ?

C'est à ce moment-là que ma tête me lança et ma vue se brouilla. Mes genoux me lâchèrent et je tombai... Mais je ne touchai pas le sol dur et rocailleux, quelqu'un me rattrapa, à temps. Je n'eus le temps que de voir des cheveux noirs avant de sombrer.

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Vous pensez que c'est qui le blocard qui la rattrape à la fin ?

Merci pour vos avis et vos votes, vous êtes géniaux !

Bisou mes griffeurs

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