• Ch.2 - Le Bloc • [✓]

Précédemment:
Emilie s'est réveillée dans une boîte et a fait la rencontre de Gally, Minho, Newt et Alby.

— Le bloc ? demandai-je, confuse.

— Oui, c'est le nom qu'on lui a donné. Mais j'ai à faire, alors Newt va te faire la visite.

Il partit sans que je ne puisse ajouter quoi que ce soit. Je me retrouvai donc seule avec Newt. Je me tournai vers lui et attendis sa réaction.

— Bon, c'est moi qui m'y colle... chuchota-t-il pour lui-même.

J'avais entendu sa remarque mais je n'y prêtai aucun intérêt et toussai légèrement pour attirer son attention. Il sortit de ses pensées et releva la tête.

— Mhm ?

— J'ai bien remarqué que cela te dérangeait mais tu pourrais quand même me faire la visite !

— Excuse-moi, j'étais ailleurs... s'excusa-t-il. Allez viens, suis-moi !

Il commença à avancer et je me mis à sa hauteur pour pouvoir lui parler.

— Je peux te poser une question ? lui demandai-je.

— Bien sûr, je suis là pour ça.

— Il y a d'autres filles ici ?

— En fait... non. Tu es la première alors que ça fait deux ans que...

— Deux ans ? hoquetai-je.

— Tu as bien entendu, le premier est arrivé ici il y a deux ans. J'imagine que tu aimerais rentrer chez toi, non ? (j'acquiesçai) Alors dis-toi qu'il y en a qui sont là depuis quelques années.

— Je n'imagine même pas ce qu'on ressent...

— Tu sais, au bout de deux ans, j'ai fini par m'y habituer, comme tous les autres d'ailleurs.

— Tu es là depuis le début ? m'étonnai-je.

— Oui. Mais le premier arrivant, c'est Alby. C'est pour ça qu'il est le chef. Quant à moi, je suis arrivé juste après lui, alors je suis son second.

— Combien de temps après ? le questionnai-je.

— Un mois.

— Tout le monde arrive à un mois d'intervalle ?

Newt hocha la tête en me souriant amicalement.

— On continue la visite ? proposa-t-il.

Je regardai autour de moi ; nous nous étions arrêtés à la lisière de la forêt. Je n'avais même pas remarqué que nous ne marchions plus.

— Alors ici, c'est le bloc, c'est ça ?

— Oui et...

Subitement, Newt se retrouva à terre après s'être fait renversé par un garçon qui courrait sans regarder devant lui.

— Regarde où tu mets les pieds, tocard ! s'insurgea Newt.

— Désolé, mais c'est cette face de plonk qui...

— Oui c'est bon, repars travailler plutôt !

Le garçon se leva et repartit en courant. Newt, lui, était toujours à terre. Je lui tendis ma main. Il la prit et se remit debout, puis soupira d'agacement.

— Newt ? Vous parlez bizarrement je trouve, fis-je remarquer.

— Ah oui, c'est notre langage ici : tocard, plonk et bloc. Bon, il vaudrait mieux que l'on se dépêche si on veut avoir le temps de finir la visite.

— Pourquoi ?

— À chaque fois qu'il y a un nouveau, on fait une fête. Mais ce mois-ci, c'est donc une nouvelle, expliqua-t-il, un sourire au coin des lèvres.

— Tu as raison alors, il faut que l'on se dépêche !

Il laissa échapper un rire face à mon entrain puis nous continuâmes à faire le tour du bloc. Il me montra les différents endroits qu'il y avait comme : la ferme, le gnouf, l'infirmerie, la boîte, le jardin et les douches — mais, pour être franche, je n'avais pas tout mémorisé.

— Il va aussi falloir que tu te choisisses un métier. Il y a bâtisseur, torcheur, trancheur, sarcleur — qui est mon métier — medjack, cuistot, cartographe et cou... énuméra-t-il, en comptant sur ses doigts.

— Cartographe ? À quoi sert ce métier ? Vous devez vous y retrouver dans le bloc maintenant.

— En fait, c'est des plans du labyrinthe qu'ils font, et non du bloc.

Un mot dans sa réponse avait retenu mon attention.

— Un... labyrinthe ? balbutiai-je, sérieusement perdue.

— Je t'expliquerai après, ne t'en fais pas. Oh et je dois te dire, nous avons trois règles. Un : tu fais ton boulot. Deux : tu ne frappes jamais un blocard ; sauf légitime défense, évidemment. Et enfin, la troisième et la plus importante : tu ne vas JAMAIS dans le labyrinthe, acheva-t-il, en appuyant bien sur le mot « jamais ».

— Pourquoi ?

— Tu ne voudrais pas le savoir, crois-moi. Je peux continuer maintenant ?

Voulant pourtant en savoir plus sur ce fameux dédale de couloirs interdit, j'opinai, et il reprit :

— Il reste un dernier métier : coureur. Ils vont dans le labyrinthe pour en faire des croquis qui sont ensuite redessinés par les cartographes.

— Je croyais qu'on n'avait pas le droit d'aller à l'intérieur ?

— Les coureurs, si. Ce sont les plus endurants et les plus rapides du bloc, expliqua-t-il.

— Pourquoi ils vont dans le labyrinthe ? demandai-je.

— Comme je te l'ai dit, ils font des croquis du labyrinthe pour qu'il soit cartographié, car il se modifie chaque nuit. Comme ça, ils le connaîtront de fond en comble. Leur but est de trouver une sortie pour nous sortir de cet endroit.

Comme je restais bouche bée, il m'apprit une chose susceptible de me faire réagir :

— Le chef des coureurs, c'est Minho.

— Minho ? Il n'a pas réussi à me rattraper tout à l'heure, signalai-je.

— Il rentrait du labyrinthe alors il devait être épuisé. D'ailleurs, les portes devraient bientôt se fermer...

À peine avait-il prononcé cette phrase, qu'un bruit assourdissant se fit entendre. Je poussai un petit cri de surprise et tournai la tête dans tous les sens pour en trouver l'origine. Le bruit se reproduisit alors que le sol se mit à trembler.

— Viens ! dit Newt en m'empoignant par le bras.

Il m'amena devant l'entrée du labyrinthe, mais en gardant tout de même une certaine distance avec ce dernier. Le bruit venait de l'intérieur de ces lieux, arpentant les couloirs en faisant s'agiter le lierre. Le sol trembla plus fort et je tombai à genoux sans m'en rendre réellement compte. C'est à ce moment-là que les murs commencèrent à bouger et à se rapprocher l'un de l'autre. On dirait...

— Des portes !

— Je vois que tu comprends vite, avisa-t-il en souriant.

Les portes continuaient à se rapprocher alors qu'un cri retentit. Et ce n'était pas humain. Qu'est-ce que c'est ?

— Ce bruit, c'était un griffeur. Je te souhaite de ne jamais te retrouver face à l'une de ces créatures, m'informa-t-il, l'air grave.

— À quoi ça ressemble ?

— Personne ne le sait vraiment, sauf ceux qui ont eu la malchance d'en rencontrer un. Mais ceux-là, ils ne sont jamais revenus. Alors tout ce que je sais à propos des griffeurs, c'est qu'ils sont très dangereux, parce qu'ils tuent tout ce qu'ils trouvent, sans même réfléchir.

Je déglutis d'effroi. Sans avertir le blond, je me détournai et partis afin de m'éloigner loin des portes qui venaient de se fermer. J'entendis des pas se rapprocher de moi.

— Eh, attends ! s'exclama Newt.

— Rassure-moi, il y a un verrou aux douches ?

— Mhm, non. Entre mecs, ça ne fait rien. On ne savait pas qu'il y allait avoir une fille, tu sais.

— Je fais comment alors ? m'inquiétai-je, mal à l'aise.

— Tu peux te doucher en pleine nuit, mais ça réveillera les autres et je ne te dis pas leur caractère après. Ou il y a le lac, sauf qu'il y a des risques que des blocards te voient, proposa-t-il, l'air embêté.

Je pesai le pour et le contre des deux endroits et finis par choisir le lac. Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de monde qui aille dans la forêt la journée. Et les douches en pleine nuit : il ferait trop noir. Et Newt a raison, je les réveillerais.

— Alors, il est où ce lac ?

— Suis-moi !

Nous nous dirigeâmes vers les bois. À mesure que nous avancions dans la forêt, c'était de plus en plus boisé et j'aperçus même un cimetière. Je n'imaginai que trop bien qui était enterré et je décidai donc de ne pas poser la question à Newt. Il finit par s'arrêter devant un grand lac.

— Wow, c'est grand ! m'étonnai-je, ravie.

— Évidemment, c'est un lac. Tu t'attendais à quoi ?

Pendant quelques secondes encore, j'admirai l'étendue d'eau, puis je revins à la réalité et me tournai vers Newt :

— Tu peux... hésitai-je, embarrassée.

— Oui, je m'en vais, mais je ne reste pas loin. (à cette phrase, je rougis, mais il reprit) Non, mais moi, c'est au cas où un tocard s'approcherait trop. Je ne regarderai pas, ne t'inquiète pas pour ça !

J'acquiesçai, soulagée. Il me fit un bref signe de la main avant de partir en direction des arbres, mais il se retourna et ajouta :

— Ne traîne pas trop, il y a la fête dans peu de temps. Je t'appellerai si tu veux.

Je lui répondis par l'affirmative et me rapprochai du lac à petits pas. Je me retournai et tendis l'oreille pour savoir si Newt était assez loin et s'il n'y avait personne d'autre. Une fois rassurée, j'enlevai mes vêtements et me glissai aussitôt dans l'eau. Je m'avançai et bientôt, je n'eus plus pied. Je nageai un peu et remarquai que j'étais une bonne nageuse. Ensuite, je m'enfonçai entièrement sous l'eau avant de remonter, trouant magistralement la surface du lac.

Je commençai à revenir vers la rive lorsque j'entendis une branche craquer. Oh non... Je m'enfonçai sous l'eau, ne laissant que ma tête dépasser.

— Qui est là ? clamai-je.

Personne ne répondit mais je vis une personne émerger des arbres.

— Ne me regarde pas comme ça, je ne suis pas Gally ! C'est juste Newt qui m'envoie. Il m'a demandé de t'apporter ça.

Il visa et lança le sac qu'il tenait près de mes vêtements.

— Hum, merci Minho.

— Il n'y a pas de quoi.

Il n'ajouta rien d'autre et repartit.  Un détail émergea dans mon esprit, un sourire en coin était apparu sur son visage lorsqu'il m'avait regardée. Pas discret ce Minho. Mais heureusement que ce n'était pas Gally, vu ce qu'il a dit.

Le sac n'étant pas très loin de l'eau, il me suffit de tendre le bras le plus possible pour parvenir à me saisir du sac. Une fois cela fait, je le ramenai vers moi. Je remarquai une inscription sur le devant : GIRL.

Je l'ouvris avec un peu d'hésitation tout de même. Il contenait le nécessaire pour me laver — dont une serviette que j'enroulai autour de moi — ainsi que d'autres affaires qui semblaient avoir été spécialement choisies pour moi. Il y avait également des tampons. Ils sont sérieux ? Ils nous envoient tout ça mais ils ne pensent pas à nous donner des indices pour trouver la sortie ? D'ailleurs, c'est qui « ils » ?

Restant sans réponse plausible, je décidai de m'habiller et disposai, cette fois-ci, la serviette autour de mes cheveux. J'attrapai ensuite un élastique, retirai la serviette de ma tête et attachai mes cheveux en une queue de cheval haute. Mes chaussures à présent à mes pieds, je rassemblai mes affaires. Alors que je les rangeais dans « mon » sac, Newt m'appela.

— J'arrive ! répliquai-je en retour, avant de me diriger vers la forêt.

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Voilà le second chapitre ! J'espère que vous avez aimé :) Je le mets un peu en avance parce que je pouvais plus attendre :3

Bisou mes griffeurs

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