꧁ 𝐒𝐨𝐮𝐯𝐞𝐧𝐢𝐫𝐬 ꧂
Plus d'un mois s'était écoulé depuis que j'avais fait la découverte du beau-fils caché d'Henry. Et je n'avais toujours rien trouvé dans le manoir prouvant son existence. Pas un justificatif de naissance, pas une photo, pas même un objet qui aurait pu lui appartenir. Je ne savais plus trop où chercher... On a vite fait le tour de Phantom Manor, quand on le connaît par cœur... Alors, comme à mon habitude, comme chaque soir, je me dressais à la plus haute fenêtre, respirant l'air fraiche et ignoble de Thunder Mesa. Je fermais les yeux. Je revoyais, cette scène horrible, qui me hantait chaque jour, quand mon fils, me sauvant et sauvant le manoir, tombait à la renverse par la même fenêtre que celle sur laquelle j'étais appuyée. Une fine pluie commençait à tomber, bien que les nuages commençaient à laisser filtrer quelques rayons de soleil. Quelque chose attira mon intention, il brillait au soleil. Cela venait du petit Gazebo au fond du jardin. Je me suis soudainement rendu compte, que c'était le seul endroit que je n'avais pas inspecté. Je m'apprêtais à descendre, pour voir de quoi il s'agissait, lorsque je vis une personne escalader la grille du manoir, et rentrer par effraction dans le jardin. Cela me rappelait un souvenir tient ! Je me rapprochais un peu de la fenêtre, plissant les yeux pour voir qui était cette personne. Un homme, j'avais l'impression... Il portait une valise. Il était arrivé sur le perron, et tapa trois fois à la porte, grâce au heurtoir. Il ne fallait pas répondre. Notre existence était un mythe. Certaines personnes me croyaient toujours vivante, enfin, sous une autre forme qu'humaine, d'autres, pensaient que j'avais tué mes enfants, et m'était suicidée après... Ils avaient de l'imagination, pour des personnes n'ayant jamais mis les pieds dans le manoir... Trois autres coups se firent entendre. Sarah, volant, entra dans la pièce pour m'informer :
- Quelqu'un vient de toquer à la porte...
- Je le sais. Mais il ne faut pas le faire entrer.
Sarah passa par la fenêtre pour aller regarder si l'homme était toujours là.
- Il est entré, maman.
Hors de moi, je commençais à descendre les marches.
- Ne t'inquiètes pas. Viens avec moi, on va lui faire le coup habituel.
Ma fille soupira et passa devant moi.
Juste derrière les portes de la Stretchroom, qui donnaient sur l'entrée, nous entendions l'homme marcher.
- Vas-y ! Fais-lui le coup du tableau ! Chuchotais-je à Sarah, l'oreille collée contre la porte coulissante.
Elle leva les yeux aux ciel et commença à réciter une incantation.
- Souvenirs passés,
Mots dits depuis des années,
Refaites surface pour effrayer,
Les visiteurs les plus aguerris.
Nous pouvions entendre l'homme pousser de drôles d'exclamations, à la vue du tableau qui changeait.
- Parfait ! Fis-je, un pouce en l'air, à Sarah.
- Comme d'habitude... Retoqua-t- Elle, visiblement ennuyée.
Nous avions l'habitude, toute les deux, d'utiliser un sort de retour arrière pour faire fuir les visiteurs trop curieux. Il s'agissait d'un sortilège qui répétait les actions passées dans une pièce. Donc, quand Henry traumatisait avec ses pouvoirs les gens qui s'aventuraient trop près de lui. Le plus souvent, nous avions à faire à des groupes de jeunes, qui venaient " prouver leur courage" à leurs camarades, d'autres fois, des agents immobiliers... D'ailleurs, je n'aurais pas été étonnée que cet homme ne soit un.
La plupart du temps, les visiteurs s'étaient déjà enfuis depuis bien longtemps, mais bizarrement, cet homme était toujours là.
- Continue Sarah, continue.
- Monstres horribles
Venez les détruire...
- Sarah ! Il ne veut pas partir ! Plus fort !
Elle se mit à crier.
- SOYEZ LIBRES !
RÉVEILLEZ VOS SOUVENIRS !
Un orage soudain se déferla sur tout Thunder Mesa. Le manoir fut secoué par le tonnerre. Un éclair transperça même l'une des fenêtres, et vint tout droit sur Sarah. Elle tomba, devant mes yeux.
- SARAH !
L'homme de son côté, se mit soudain à hurler. D'instinct, laissant ma fille derrière moi, je coulissais la porte, pour voir ce qu'il c'était passé.
L'homme s'était réfugié dans un coin de la pièce, tandis que de faibles formes vertes se formaient dans la pièce. C'était des personnes. Deux d'entre elles étaient collées contre le mur, tandis que la troisième se tenait en face d'elles. Et je reconnus sans problème ce troisième. Henry Ravenswood. C'était un souvenir.
" Je voudrais conclure un marché. Je vous promets de vous libérer et de vous rendre le temps perdu, qui vous a attaqué ici, en vous rendant éternels. Mais en échange, vous me promettez de tuer... le descendant."
Je venais de comprendre qui était les deux personnes que je n'avais pas reconnues. Anna et Jasper Jones. Je gardais un très mauvais souvenir d'eux deux.
" Or de question ! "
Jasper chuchota quelque chose à l'oreille de sa sœur, suite à quoi, Henry retoqua :
" Non, pas immortels, juste éternels. Tant qu'il ne vous arrivera rien de grave vous vivrez, dans le cas contraire, vous mourez. "
L'homme qui était entré par effraction semblait de plus en plus effrayé. Anna quant à elle, regardait son frère avec insistance. Mais celui-ci déclara enfin :
" Nous acceptons avec plaisir ! "
Une grosse fumée verte s'élevait dans l'air, puis a disparu, pour laisser place aux deux morts vivants que j'avais tués. Puis, le souvenir se dissipa. Anna n'y était pour rien. Elle avait tenté de me tuer parce qu'elle y avait été obligée. Jasper était un monstre.
Me souvenant tout à coup que ma fille gisait sur le sol de la stretchroom derrière moi, j'ai lancé à l'homme d'un ton plus que sec :
- Sortez de chez moi.
Me tournant vers ma pauvre fille, je remarquais que sa boule ne s'était pas brisée. C'était juste elle qui était tombée dans les pommes après le coup que l'éclair lui avait infligé. Je serais la sphère contre moi, la réchauffant avec mon corps. L'homme était toujours derrière moi.
- Madame ?
Je le transperçais du regard.
- Allez-vous-en. Et ne racontez à personne ce que vous avez-vu. De toute façon, on vous prendrait pour un fou.
Mais il insistait, tendant une main que je ne pris même pas la peine de serrer.
- Je... Je m'appelle Bob. Bob Knight.
Je me retournais, surprise. J'étais sûre et certaine d'avoir déjà entendu ce nom quelque part, mais, remettre le doigt dessus était une autre histoire.
- Knight ?
- Oui... Je suis venu ici pour vous poser une question... Et je ne pensais pas avoir à faire à...
Il marqua une pause regarda le vestibule, et continua :
- À ça.
- Et quelle était votre si importante question ? Lui demandais-je.
Il sortait de sa poche un portefeuilles assez volumineux. Il en sortait une photo et me la tendis. C'était un homme, le même que sur le tableau qui s'avérerait se trouver juste derrière lui. Ignatius Knight. Je reconnaissais ce nom à présent. C'était l'un des quatre prétendants de Mélanie tous morts dans d'étranges conditions. Bob était bien son descendant. Il fallait dire qu'ils se ressemblaient comme deux gouttes d'eau, et je fus surprise de ne m'en être pas rendue compte avant, car je connaissais le tableau par cœur à force de passer devant.
- Mon arrière-arrière-grand-père aurait pu habiter ici, un certain temps, avec une certaine Melania Ravenswood...
- Mélanie, le corrigeais-je, en le coupant dans son élan. Et c'est mon arrière-arrière-grand-mère.
Il semblait surpris.
- Donc... Ignatius a bien vécu ici ! Conclut-il.
Relâchant mon étreinte d'une main, je pointais du doigt le tableau derrière lui. Il se retourna.
- Oui ! C'est bien lui ! Il s'occupait de la mine de Big Thunder Mountain !
Je claquais des doigts, et les tableaux commencèrent à s'allonger, sous ses yeux ébahis. Une fois tous complètement allongés, et donc que le tableau d'Ignatius Knight révélait sa mort, entouré de feu, et debout sur des caisses d'explosifs, Bob mis une main sur sa bouche.
- Nous... Nous ne pensions pas qu'il était mort... dans ces conditions...
- Et il a sûrement souffert. Allez, partez de chez moi.
Il m'attrapa l'épaule, alors que je commençais à repartir plus loin dans le manoir, avec ma fille, toujours dans mes bras.
- S'il vous plait... Je veux en savoir plus sur lui...
Je me retournais et lança énervée :
- Donnez-moi une bonne raison de vous laisser pénétrer dans mon manoir.
Il me regarda, l'air battu et répondit :
- Je pense que j'ai le droit de savoir d'où je viens. De savoir le passé de ma famille, comme vous, quand vous êtes passée par cette étape. Car je sais qui vous êtes, et ce que vous avez vécu. Les villageois sont bavards, madame Gwenda Robinson.
Décidément, Thunder Mesa voulait ma mort... Bob venait de marquer un point. Je ne pouvais pas l'empêcher d'en découvrir un peu plus sur sa famille... Sur son arrière-arrière-grand-père...
- Je présume que vous n'avez aucun endroit pour dormir...
Il haucha la tête de bas en haut.
- Je viens du Massachusetts... J'ai pris l'avion, puis j'ai été conduit jusqu'ici en autostop. Et... Je n'ai pas pris grand-chose... dit-il en secouant sa valise. Je pensais trouver un chambre d'hôte... Ou autre...
- Il y en a eu une, un petit hôtel tenu par un jeune couple. Mais ils ont fermé à cause du manque de vacanciers... Thunder Mesa n'est pas une ville bien intéressante...
Il y eu un petit blanc, et un malaise s'installa peu à peu. Pour le fait cesser au plus vite, je lui proposais :
- J'ai depuis déjà un petit bout de temps, une petite cabane en bois, en bas... Je peux éventuellement vous la prêter, pour quelques jours, le tant que vous puissiez avoir un peu plus d'infos sur Ignatius, et acheter des billets pour rentrer chez vous.
Un sourire s'étala de tout son long sur son visage.
- Je vous revaudrai ça ! Merci infiniment !
Je lui fis signe de me suivre, me dirigeant vers la bibliothèque du manoir. Celui-ci était tout excité à l'idée de découvrir un peu plus l'imposante bâtisse.
En poussant la porte coulissante menant au couloir aux tableaux. Mais, je me suis arrêtée nette, barrant d'un bras le passage à Bob.
Un souvenir d'un Henry jeune et vivant se trouvait assis par terre, adossé contre le mur, écrivant dans son journal. Je m'approchais de lui, suivi de Bob, et passa une main à travers lui.
- Euh... Et c'est comme ça tous les jours chez vous ?
Je me retournais, Bob pointait du doigt un souvenir qui venait d'apparaître dans la Stretchroom, que nous venions de quitter à l'instant.
Je reconnus Martha, elle aussi assise, dos contre le mur, sauf qu'elle avait l'air épuisée.
" Voici votre enfant madame. "
Une femme tandis un bébé à Martha, qui le pris délicatement dans ses bras, avec tendresse et amour.
" Bonjour Gracey. "
Henry jeune ? Martha accouchant d'un garçon ? LE PREMIER ENFANT ! Je collais Sarah dans les mains de Bob, qui, horrifié, la pris à bouts de bras, puis m'approchais de la scène.
" Tu es un magnifique petit garçon, Gracey."
Puis le souvenir s'estompa.
- C'était qui ? Demanda Bob.
Je ne lui répondais pas. J'étais sous le choc. J'étais maintenant certaine qu'il y avait eu un autre enfant que Mélanie. Et il s'appelait Gracey.
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