Grim Grinning Ghosts - Gwenda
Lorsque nous sommes arrivés à Boot Hill, il faisait nuit noire. Mais, Mr. Collins avait apporté une lampe à huile, sûrement aussi vielle que Thunder Mesa. Je me suis retournée pour voir au loin le manoir. Il était encore plus effrayant vu d'ici.
Je grelotais. Et j'étais épuisée. Je ressentais le besoin de dormir. Mais je ne pouvais pas laisser mes deux enfants dans cette situation. Ce n'était pas possible. Et ce pauvre Luis, je ne savais même pas ce qu'il était devenu.
Ms. Collins a pris un chemin à droite, et nous l'avons suivie. Nous sommes entrés dans le cimetière privé de la famille Ravenswood.
Nous nous sommes arrêtés devant deux tombes à ras du sol. L'une était au nom de Martha, l'autre au nom de Henry. Il ne restait plus qu'à briser la sépulture.
Mr. Collins a posé sa lampe à terre, tandis que Ms. Collins m'a invitée à déplacer le lourd couvercle de pierre.
J'ai commencé à donner des coups de pied réguliers dans la tombe, repensant à tour ce que j'avais enduré aujourd'hui. Et plus j'y pensais, plus je frappais fort.
Mais, au bout d'un certain moment, je me suis rendue compte que tout était parfaitement calme. Voire même trop calme. Je me suis retournée. Personne. J'ai soudain senti un souffle dans ma nuque puis, quelqu'un m'a chuchoté à l'oreille :
- Cours Gwenda...
J'ai aussitôt fait un pivoté. Quelle horreur ! Ms. Collins se tenait derrière moi... la peau en putréfaction ! C'était une porte vivante ! Et elle n'était pas la seule ! Mr. Collins se tenait derrière elle. Tout autour de moi, des mains sont sorties de la terre, ou ont ouvert leurs cercueils pour laisser des dizaines de morts revenir à la vie.
- Gwenda, a chuchoté l'un des zombies. Gwenda Robinson...
Je reculais doucement ... Mais, eux avançaient... Le même mort vivant continuait sans cesse de répéter mon nom, avant que tous le fassent à l'unisson. Puis, Mr. Collins s'est penché vers sa sœur, en disant :
- Viens Anna... Nous avons fait une promesse à Henry... Tenons-la !
Anna ! Mais oui ! Tout s'expliquait ! Ils n'étaient pas les descendants des Jones, ils étaient les étaient ! Anna et Jasper !
J'ai commencé à accélérer la cadence, toujours à reculons. Mais, mon pieds s'est cogné dans une chose dur.
" Aïe " a chantonné quelque chose derrière moi.
J'ai lentement tourné ma tête pour découvrir quatre bustes d'hommes différents s'animer juste devant mes yeux. Ils se sont échauffé la voix, puis ont commencé à chanter.
" Quand les portes de la crypte grincent,
E
t que les pierres tombales tremblent,
Les fantômes sortent pour se réveiller en chanson... "
J'étais terrifiée, j'ai couru pour arriver à la cabane de l'oncle Luis. Même à cette distance, j'arrivais à les entendre chanter.
" Des esprits joyeux apparaissent,
E
t commencent à chanter :
Les sinistres fantômes souriants sortent pour se faire des amis ! "
E
n arrivant devant la porte de la maison j'étais essoufflée. Je n'avais plus mes clefs, les ayant perdues dans le manoir. Alors j'ai enfoncé la porte de derrière, en bois, en me jetant dessus à plusieurs reprises. Une fois dans le salon, je savais déjà quoi attraper. Il y avait accroché au mur, et nous ne l'avions pas enlevé - fort heureusement -, un gros fusil. J'espérais juste pouvoir trouver des munitions. Dans la cuisine, nous avions fait des cartons avec toutes les affaires à se débarrasser de Luis, soit parce que nous n'en avions pas l'utilité, soit parce que les objets étaient casés ou usés avec le temps. Et je crois, qu'il y en avait. J'y ai couru, avant que les zombies, lents, ne me rattrapent. Je les entendais déjà m'appeler. Ils étaient bientôt là. Par miracle, j'ai mis la main très facilement sur des balles.
En sortant, j'ai pu constater qu'ils n'étaient plus qu'à trois quelques mètres de moi. Du monde était sorti pour voir ce qu'il s'était passé. Des enfants apeurés pleuraient, des adultes choqués... J'ai chargé mon fusil, puis je l'ai pointé sur le crâne de Ms. Collins. Ou Jones...
Je n'avais jamais utilisé d'arme, mais il fallait une première à tout. J'ai doucement appuyé sur la détente, puis une balle a foncé droit dans le crâne d'Anna. D'après les dizaines de séries et de films de morts vivants que j'avais pu regarder, dans chaque il était question de toucher le cerveau de la créature pour la tuer. Et visiblement, ça marchait.
Elle s'est effondrée sur le sol, pendant que je canardais un par tous les autres. Une fois le boulot fait, il me restait quelque chose à faire : je me suis retournée, et je me suis abaissée bien bas devant tous les spectateurs.
- J'espère que mon petit spectacle vous aura plus, ai-je souri.
Aucun n'y a cru, toujours bouche-bée.
- Et puis zut, ai-je juré.
Prochaine étape : déterrer mon fils.
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J'ai passé la manche de mon pull sur mon crâne pour essuyer la sueur qui s'y trouvait. Les bustes derrière moi chantaient toujours.
- Fermez-la ou je vous réduis en tas de gravier, ai-je aboyé hors de moi.
Mais rien n'y faisait ... Ils continuaient...
" Nous la fermons !
Nous la fermons !
À l'unisson !
À l'unisson ! "
C'était vraiment insupportable ! Une fois le couvercle totalement enlevé, j'entendais des respirations et des sanglots depuis le cercueil en bois qui se trouvait à l'intérieur.
- Jason !
J'ai l'ai ouvert et je suis tombée nez à nez avec la dépouille de Henry Ravenswood. Je me suis bouché le nez, à cause de l'odeur horrible qu'elle émanait.
- Maman, a demandé le corps en se relevant.
Mais, il est tout de suite retombé, inerte.
- Jason, l'ai-je appelé.
Je suis directement sautée dans le cercueil.
- Jason ! Jason !
J'ai secoué le cadavre, mi-squelette, mi-chaire, sans réponse. L'âme de mon fils n'était plus ici. Elle m'avait encore échappée.
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