Chapitre 66

Mardi 5 août 2018, 10h38.

Charlie salua sa marraine d'un signe de la main et s'engouffra hors de la salle de réunion. Elle jeta un coup d'œil à sa montre tout en s'empressant de rejoindre l'arrêt de bus.

Aujourd'hui était son jour de congé alors elle avait décidé qu'elle le passerait avec sa petite sœur. La réunion avait un peu tardé parce qu'un des participants avait été particulièrement bavard aujourd'hui alors Charlene était en retard. N'ayant pas encore récupérer son téléphone portable, elle ne pouvait pas prévenir son père qu'elle était en route. Elle pariait qu'il commencerait à s'inquiéter quand il verra qu'elle n'était pas à la maison à onze heures. Elle courut pour attraper le bus qui venait d'arriver et s'assit à l'avant avec un soupir.

Quand elle arriva sur le perron de chez elle avec quelques minutes de retard, elle n'eut pas le temps de frapper à la porte que son père lui ouvrit avec une mine anxieuse.

Bonjour papa, désolé pour le retard. La réunion a duré plus longtemps que prévu, se précipita-t-elle de dire. Ellie est prête ?

Charlie !

La voix aigue de sa jeune sœur rebondit dans le calme de la maison alors qu'elle se jeta contre elle.

Salut toi. On y va ?

Oui !

À tout à l'heure papa, je te la ramène pour quinze heures !

Elle lui embrassa la joue, attrapa la main d'Ellie dans la sienne et l'entraîna à sa suite dans leur avenue en direction du centre-ville. Hébété de n'avoir pas eu le temps de placer un seul mot, leur père les regarda s'éloigner lentement jusqu'à devenir des petits points noirs dans l'horizon.

Plusieurs heures plus tard, elles rentrèrent chez elles et l'aînée repéra immédiatement le pick-up de Léo garé dans l'allée derrière la jeep de Julian. Le cœur battant et les mains moites de stress, elle suivit sa petite sœur à l'intérieur et marcha lentement vers le salon d'où provenaient des voix familières.

Ellie ! Tu as coupé tes cheveux ! s'exclama celle surprise de Julian.

Oui ! Tu aimes ?

Toute la journée, Charlie avait remarqué que la fillette repoussait constamment ses cheveux de sa nuque et se plaignait de la chaleur. Elle lui avait alors proposé de se rendre chez le coiffeur pour les faire raccourcir et dégager son cou.

Charlene entra dans le salon pour voir sa sœur tourner sur elle-même, un grand sourire au visage, tandis que Zac, Julian et Leo l'observaient avec des sourires similaires.

Je pensais que tu aimais tes cheveux longs comme ceux de ta mère.

Je les préfère plus courts. Comme ça je ressemble plus à Charlie, c'est mon modèle.

Emue par ces mots, cette dernière enroula un bras autour des épaules d'Ellie, la serra contre son flan et du dos de son index elle caressa sa joue encore rebondie par sa graisse de bébé. Puis, alors que son père et son triplé complimentaient la petite fille, elle se détacha d'elle et rejoignit Léo.

Salut, commença Charlie incertaine, presque timide.

Salut.

Qu'est-ce que tu fais ici ?

Ton frère m'a prévenu que tu venais à Nampa pour la journée, je voulais te voir un peu et prendre de tes nouvelles.

Oh.

Tu dois rentrer quand à ta maison de transition ?

Uhm, il faudrait que je me mette en route maintenant, signala-t-elle après avoir jeté un coup d'œil à sa montre.

Je te raccompagne ? proposa le jeune homme en sortant ses clés de voiture.

Pourquoi pas.

Après avoir salué sa famille et promis à Ellie de revenir très vite, ils montèrent dans le pick-up en route pour Boise. Charlie craignit qu'il y ait un silence gênant mais Léo commença immédiatement à lui poser des questions.

Alors, tu t'es bien installée ?

Uhm oui, je commence doucement à me faire une place et à avoir une petite routine.

Les gens sont accueillants ?

Plutôt oui. La propriétaire est stricte mais sympa et les autres pensionnaires sont gentils. C'est un peu différent du centre cependant, ils sont moins dans l'entraide, c'est plus individualiste. Je veux dire, si j'ai besoin d'aide ils seront là mais on est plus centré sur sa propre guérison.

C'est une bonne chose ?

Je saurais pas te dire... c'était bien de savoir que j'avais une sorte de matelas de protection en cas de chute mais d'un autre côté il faut que je réapprenne à ne déprendre de rien ni personne, tu vois ?

Mmh mmh.

J'ai un travail, continua Charlene afin d'éviter que la conversation ne s'essouffle. Juste pour l'été.

C'est déjà bien.

Oui, ma marraine dit que c'est important d'avoir des responsabilités. Et l'argent que je touche va me permettre de verser une partie à papa pour régler les fraies engendrés par mes hospitalisations. Je pense qu'il va refuser que je l'aide dans un premier temps mais je compte pas le lâcher jusqu'à ce qu'il accepte, dit-elle en jouant avec la sangle de son sac. Ma marraine est d'accord avec ma démarche, il faut pas que mes proches paient pour mes bêtises.

Pendant tout le trajet, les deux jeunes gens échangèrent des nouvelles sans laisser le temps au silence de s'installer. Charlie partagea son quotidien et ce qu'elle faisait pour aller mieux et Léo, quant à lui, racontait son travail et comment allait sa famille. Bientôt, la voiture fut arrêtée devant la maison de transition.

La jeune fille regarda sa montre et vit qu'elle était arrivée juste à temps pour le diner. Elle espérait que quelqu'un ait ajouté une assiette pour elle mais c'était peu probable, elle ne les avait pas prévenu de l'heure à laquelle elle serait là. Elle détacha sa ceinture de sécurité et, une main sur la poignée de la portière, elle se tourna vers Léo.

Merci de m'avoir ramené.

C'est pas un soucis.

Ils se regardèrent quelques secondes en silence, ne sachant pas vraiment comment se dire au revoir.

Léo, euh, je voulais te demander... hésita-t-elle alors qu'elle mordillait l'intérieur de sa joue. Euh... Où... où on en est ?

C'est-à-dire ?

Toi et moi... on est plus ensemble, je me trompe ? Tu veux qu'on soit juste amis ? Je pense pas que j'en sois capable.

Pendant qu'elle parlait, elle jouait avec ses mains pour calmer son anxiété.

Je pense pas que tu doives te prendre la tête avec ça Charlie. Tu as d'autres choses à penser comme ta guérison.

Mais j'ai besoin de savoir Léo, je peux pas rester dans le flou encore pendant des semaines voire des mois.

Hésitant, le jeune homme pinça ses lèvres entre elles tandis que son regard était fuyant. Charlie lâcha la portière pour se pencher vers lui et attraper fermement sa main dans la sienne.

S'il te plait, Léo.

Ce dernier tourna son visage vers elle et plongea ses yeux dans les siennes.

Parle-moi.

D'accord, soupira-t-il. Tu as raison, les choses ont fait que nous ne sommes plus ensemble... mais je tiens encore à toi. Enormément. Et je sais pas si à l'avenir je veux être avec toi mais je sais que ce n'est pas le moment de régler ça. Tu traverses des temps difficiles, tu ne peux pas avoir le cerveau pris par notre histoire.

Qu'est-ce que ça veut dire ?

Ca veut dire que pour l'instant, nous mettons notre histoire en pause. Le temps que tu ailles mieux. Puis nous en reparlerons. En attendant, je serais un ami pour toi, quelqu'un sur qui tu peux compter, sur qui tu peux t'appuyer.

Charlie vit la sincérité et l'émotion brute dans ses yeux clairs. Elle aurait aimé savoir tout de suite ce qu'il en était entre eux mais il avait raison, elle ne doit pas se prendre la tête avec ça pendant sa guérison. Ils parleraient plus tard. Reculer pour mieux sauter.

D'accord. Merci.

Sa gorge était nouée et sa voix sortit rauque. Porter par l'émotion, elle se pencha un peu plus vers lui, enroula ses bras autour de son cou et le serra contre elle.

Merci d'être là malgré tout ce qui s'est passé entre nous, murmura l'adolescente dans son oreille.

Léo lui rendit son étreinte avec autant de force et déposa un léger baiser sur sa tempe. Ils se séparèrent l'un de l'autre une minute plus tard et, après un échange de sourires émus, Charlie sortit de la voiture et marcha jusqu'à la porte d'entrée. Avant de s'engouffrer à l'intérieur, elle se retourna une dernière fois vers le pick-up et sourit en voyant qu'il attendait qu'elle soit en sécurité dans la maison pour partir. Elle lui fit un signe de la main puis entra dans la chaleur accueillante de son foyer temporaire. 

Mercredi 13 août 2018, 11h50.

À cette heure-ci de la journée, le magasin était peu fréquenté par les clients qui prenaient plutôt leur déjeuner et Charlie s'ennuyait. Elle gribouillait distraitement sur un post-it pour passer le temps et fredonnait la chanson que diffusait le vieux poste de musique posé sous le comptoir. La clochette au-dessus de la porte tinta, signalant que quelqu'un entrait dans le magasin.

J'en ai pour deux minutes Karlton, je me dépêche, assura une voix familière.

La jeune fille se redressa, abandonna son crayon et jeta un coup d'œil vers la droite pour voir Janet Dietrich qui observait attentivement les étagères de la boutique. Le cœur battant à tout rompre, elle la regarda choisir une boîte de clous et se rapprocher de la caisse en fouillant dans la poche de son short en jean.

Charlene n'avait pas vu un seul membre de la famille de Lucy depuis qu'elle était retournée en cure la deuxième fois. Paralysée par l'anxiété, elle ne savait pas comment elle devait réagir. Elle se sentait suée dans son uniforme de travail.

C ! s'éclaira la plus jeune quand elle releva ses yeux dans sa direction et la reconnut. C'est dingue, ça fait une éternité ! Comment tu vas ? Tu travailles ici ?

Sans attendre qu'elle ne réponde, Janet se pencha par-dessus le comptoir et l'enveloppa dans une rapide accolade. Elle se recula avec un grand sourire, posa son article près de la caisse et sortit quelques billets de sa poche.

Je suis si contente de te voir ! Tu devrais passer à la maison un de ses jours, les parents seraient ravis de revoir ton visage. Oh et tu verrais la maison... elle est magnifique ! Les travaux sont presque finis, il manque juste deux ou trois petits détails comme une armoire à monter et- d'ailleurs c'est pour ça que je suis ici, mon père avait besoin de clous.

Pendant que Janet parlait sans s'arrêter pour respirer, Charlie encaissa l'argent et lui rendit la monnaie puis l'écouta d'une oreille distraite jusqu'à ce que le téléphone de la jeune fille sonne. Elle le sortit de sa poche, regarda qui l'appelait et se stoppa net.

Je dois y aller, on m'attend, signala-t-elle en rejetant l'appel. Hé, y a une soirée chez Kylie ce soir, tu devrais venir.

Euh...

Allez ! Ce serait cool qu'on passe plus de temps ensemble ! l'encouragea Janet, déjà à moitié hors du magasin.

Je vais y réfléchir, mentit Charlie.

Super ! À ce soir !

Et Janet disparut comme elle était arrivée, dans un coup de vent. 

Dimanche 24 août 2018, 15h31.

Charlene écoutait Nina lui expliquer pourquoi elle partait pour New York dès le lendemain tandis qu'elle attrapait distraitement la canette de soda que lui tendait Mary.

... et comme ma tante part en vacances la semaine prochaine alors elle pourra pas m'accueillir si je viens plus tard. Et puis, je veux être déjà bien installée pour le début des cours.

Tu as raison, mieux vaut s'y prendre avant, répondit la jeune Clark avec un sourire pour son amie. Et toi Steven, tu en es où de la chercher d'un appartement ?

Pour la première fois depuis un moment, Charlie se permettait de penser à l'avenir de manière détendue. Elle se sentait sereine entourée de ses amis et profitait largement de ce moment.

Toute la petite bande s'était réunie pour passer une dernière journée ensemble. Avec leurs accords, elle avait aussi invité Léo, M.J. et Kara à venir. Ils s'étaient installés près du lac et avait profité du beau temps pour se baigner mais, en milieu d'après-midi, il s'était soudainement mis à pleuvoir. Ils avaient du alors se réfugier dans le hangar à bateau des Clark et, parce que la température avait chuté, s'étaient créé un petit coin de chaleurs avec des couvertures trouvées dans un des placards.

Merde, j'ai pas amené de décapsuleur, grommela David, une bière à la main.

Attends, je vais t'en trouver un. Y en a surement dans ces tiroirs.

Charlie se démêla de la couverture sous laquelle elle était blottie et l'arrangea pour que Mary ne sente pas un courant frais sur son côté. Elle fouilla dans l'établi de son père, convaincue qu'il en cachait un par là. Ce dernier buvait souvent des bières avec son frère quand ils travaillaient sur le bateau. Alors qu'elle ouvrait un des tiroirs avec un peu trop de force, son contenu s'envola et s'éparpilla dans la pièce.

Fais chier.

Besoin d'aide ? proposa M.J.

Volontiers, merci.

Les deux amis rassemblèrent tout ce qui était étalé sur le sol et le rangèrent dans le tiroir en un rien de temps. Quand elle était agenouillée sur le sol, Charlene avait repéré une boîte à chaussures abandonnée sous l'établi. Elle connaissait son père, il était du genre à ranger ses affaires n'importe comment dans le hangar à bateaux alors la jeune fille se pencha et attrapa la boîte. Elle l'ouvrit dans l'espoir d'y trouver le décapsuleur mais resta stupéfaite quand elle tomba sur un tas de photos. La première d'entre elles était un cliché de près où on discernait à peine la moitié du visage de Charlie et une mèche de cheveux orange.

Qu'est-ce que c'est ? questionna Nina.

Les sourcils froncés, l'adolescente revient s'asseoir auprès de ses amis, la boîte entre les mains.

Des photos. De moi, répondit-elle, consternée, alors qu'elle feuilletait les images. Et d'amis.

Il y en avait bien une trentaine mais Charlene ne se souvenait pas d'avoir pris ne serait-ce que la moitié d'entre elles. En fait, elle n'avait pas le souvenir de la plupart des moments qui avaient été capturés sur ces photos.

Tu savais que tu les avais mises là ? demanda Mary en regardant par-dessus son épaule. Oh, celle-là est très belle.

J'en avais aucune idée. Je ne suis même pas sûre que ce soit moi qui les aie rangés ici. C'est peut-être Lu-

Charlie s'arrêta net dans sa phrase quand elle souleva la dernière image et vit une petite pochette en velours bleu nuit dessous. Curieuse, elle la sortit de la boîte, déroula la cordelette qui la gardait fermée et la retourna pour renverser son contenu au creux de sa main.

Charlie ? Tu disais ? l'encouragea son triplé.

Sa voix semblait lointaine alors qu'elle regardait trois petits cachets rose pâle roulaient dans sa paume. Ils s'entrechoquèrent légèrement faisant stopper leurs courses.

Charlie ?

C'était... de l'ecstasy.

Là, dans sa main.

C'est quoi ?

Si près.

Tellement près.

Trop près...

Il lui suffirait d'un seul mouvement. Un simple mouvement de la main et elle pourrait gober ses petits cachets. Elle connaissait les effets que ça lui procurait... le bien-être, l'euphorie. Les hallucinations...

En dehors du fait que ça lui faisait oublié sa souffrance et ses émotions négatives, ce qui manquait le plus à Charlie quand elle se défonçait était de voir son frère.

Nolan lui manquait.

Atrocement.

Comment avait fait Julian tous ces mois sans drogues pour l'aider, pour l'apaiser ?

Charlene ? l'appela une nouvelle fois son triplé.

Cette fois, sa voix sembla percée la brume qui entourait son cerveau, ses pensées.

J'ai besoin d'aller à une réunion. Tout de suite.

Les mots étaient sortis de sa bouche presque comme si elle les vomissait. Elle sentait un sentiment d'urgence monté en elle alors que ses yeux ne quittaient pas les cachets dans sa main.

Pourquoi ?

Si simple....

Se serait si simple de se laisser aller. De replonger.

Qu'est-ce que tu tiens ?

C'est de l'ecsta, réussit-elle à répondre malgré le nœud qui bloquait sa gorge.

Ça fout quoi là ?

La jeune fille pouvait entendre la colère dans la voix de son frère. Pensait-il qu'elle l'avait fait exprès ? Qu'elle était au courant qu'il y avait de la drogue cachée dans le hangar ?

Je sais pas... Lucy a dû les planquer ici avec les photos. Juste au cas où on soit en manque un jour. Ou c'était peut-être moi ? J'en sais rien... je m'en rappelle pas. Je me souviens de rien...

Très bien, d'accord, s'interposa Mary, essayant encore et toujours d'apaiser les choses. Tu vas me donner ces cachets qu'on s'en débarrasse puis on va t'emmener à une réunion.

Je peux pas.

La voix de Charlie était très basse, presque comme un murmure. Comme si elle avait peur d'avouer sa faiblesse, sa vulnérabilité.

Tu peux pas quoi ?

Je peux pas te les donner.

Pourquoi ?

J'y arrive pas.

Mary avança sa main ouverte sous celle de son amie et attrapa son menton de son autre main pour faire rencontrer leurs regards.

Tu peux le faire. Je le sais.

La confiance que la petite blonde mettait en elle réchauffait son cœur et calmait un peu son angoisse, la spirale infernale qui se jouait dans sa tête. Charlene garda ses yeux plantés dans ceux de son amie afin de pas perdre son courage alors qu'elle refermait son poing autour des cachets. Elle sentait tout le monde l'observer dans l'attente, la faisant suer de stress. L'adolescente fit lentement pivoter son poignet puis, après un moment de latence, elle ouvrit sa main pour son contenu tombe dans celle de Mary. Cette dernière s'empressa de les passer à la personne à côté d'elle -David- en lui murmurant de s'en débarrasser et entremêla leurs doigts.

C'est bien Charlie, tu as été plus forte que ta dépendance, la félicita la blonde. Je suis fière de toi. On l'est tous.

Rassemble tes affaires, ordonna Julian, son ton oscillant entre dureté et douceur. Je te conduis à une réunion.

Fébrilement, Charlie fourra ses affaires dans son sac et, avec l'aide de Steven, se leva et marcha jusqu'à la jeep garée dehors. Ses jambes tremblaient, heureusement que son ami la gardait debout avec un bras enroulé autour de sa taille. Elle s'installa à l'arrière de la voiture, clipsa sa ceinture et regarda par-dessus l'épaule du jeune homme pour voir où en était son triplé. Le reste de son groupe était en train de parler dans l'encadrement de la porte du hangar, leurs visages sérieux. L'adolescente détourna son regard et fouilla dans son sac.

Qu'est-ce que tu cherches Charlie ?

Mon téléphone. Je dois appeler ma marraine, répondit-elle. Tu peux aller voir si je l'ai pas oublié à l'intérieur ?

Pas de soucis.

Cinq minutes plus tard, Julian se frayait un chemin à travers la forêt pour rejoindre la route principale qui menait à Boise tandis que sa sœur était au téléphone avec sa marraine. Elle lui avait brièvement raconté ce qu'il venait de se dérouler et lui faisait part de comment elle se sentait.

Agitée. Nerveuse... Pendant un instant, tous les effets positifs que ça me procurait me sont revenus en tête et j'avais envie de ressentir ça à nouveau. Mais je veux pas revenir à ce que j'étais y a quelques mois encore mais je me sens faible.

Aujourd'hui est un autre jour. Tu es différente. Tu n'as pas cédé à la tentation, ça fait de toi quelqu'un de fort, assura sa marraine.

Mais je suis censée faire quoi maintenant ?

Tu m'as dit que tu te rendais à une réunion, mmh ?

Oui.

Très bien. C'est ce qu'il faut faire. Si tu t'en sens capable, j'aimerais que tu prennes la parole mais tu n'es pas obligée. Ce soir, quand je sortirais du travail, je passerais te voir à la maison.

D'accord.

Tu as très bien agi Charlene, je suis fière de toi. Tu peux l'être aussi, affirma-t-elle, un sourire dans la voix. Tiens bon aujourd'hui et si as besoin de parler de quoique ce soit, tu peux toujours m'appeler, d'accord ?

Oui. Merci.

Elle raccrocha et, le cœur un peu plus léger, se laissa porter par le vrombissement de la voiture alors qu'elle se rendait à sa réunion. 


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top