Chapitre 33
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Dimanche 17 février 2018, 3h59.
Les yeux obstinément fermés, Charlie grommela quand des cheveux lui chatouillèrent le nez. Elle se retourna et s'allongea sur le dos tout en gardant son flanc blotti contre le dos de son amie. Les deux adolescentes s'étaient payé une chambre dans un motel miteux pour dormir dans un endroit chaud. Cependant, malgré l'épaisse couette en patchwork, Charlene avait froid et tremblait.
‒ Qu'est-ce que tu fous, C ? Marmonna Lucy dans son oreiller.
La brune ouvrit légèrement ses paupières pour essayer de la voir mais la pièce était trop sombre alors elle les referma. Elle se sentait mal d'avoir réveillée son amie, celle-ci avait clairement besoin de sommeil.
‒ J'ai froid, indiqua Charlie en mâchant ses mots.
Lucy soupira, se retourna pour être face à elle et passa ses bras autour de son corps pour la tirer contre elle après avoir remonté la couverture jusqu'à leurs mentons. Charlie se tenait de nouveau sur le flanc et avait sa tête enfouie dans le cou de son amie. Elle soupira de soulagement quand la chaleur de celle-ci la réchauffa.
‒ Tu te sens mieux là ? Questionna Lucy après un moment.
‒ Oui. Merci L.
‒ Bien. Dors maintenant, grogna-t-elle, se rendormant lentement.
Charlie se sentait désormais plus au chaud mais ses tremblements ne cessaient pas et elle se demandait comment Lucy avait pu se rendormir. De plus, elle avait l'impression que le lit double se balançait lentement de droite à gauche. Elle ouvrit ses yeux et se mit à fixer le plafond pour repousser les nausées qui la prenaient.
Après plus d'une heure à essayer de se rendormir en vain, Charlene se dégagea doucement des bras de son amie, repoussa la couverture de ses jambes et les balança sur le côté du lit. Elle resta assise au bord pendant un moment, attendant que ses vertiges faiblissent, puis se leva du matelas et marcha jusqu'à son sac à dos. Ce dernier était posé entre une commode qui semblait prête à s'effondrer et un fauteuil au tissu usagé qui était déchiré par endroit. Charlie s'accroupit, ouvrit son sac et fouilla à l'intérieur pour attraper un pull qu'elle enfila par-dessus son t-shirt de pyjama à manches longues. Du regard, elle chercha ses Uggs et les trouva là où elle les avait laissés la veille en rentrant du Museum of Clean. Elle glissa ses pieds à l'intérieur, attrapa le fauteuil et la tira devant la fenêtre. Elle s'assit dessus, amena ses jambes contre sa poitrine, enroula ses bras autour et posa son menton sur ses genoux. Pendant plusieurs heures, elle regarda distraitement le parking miteux et ne vit même pas que l'aube commençait à l'éclairer.
‒ Charlie ? L'appela-t-on.
Mollement, celle-ci déplia ses jambes courbaturées, les posa sur le sol et tourna son visage vers le lit derrière elle. Lucy s'était redressée sur ses coudes et regardait autour d'elle perdue, ses cheveux orange formaient un fouillis autour de son visage.
‒ Je suis là, L.
‒ Salut, marmonna-t-elle avec un bâillement.
Elle se redressa, attrapa la couverture et l'enroula autour de ses épaules. Une fois bien emmitouflée, elle frotta son visage de ses deux mains puis les passa dans ses cheveux pour les repousser de son visage. Elle croisa ensuite ses bras sur ses genoux et appuya sa joue dessus.
‒ Qu'est-ce que tu fais, assise sur ce fauteuil pourri ? Questionna Lucy.
‒ Je réfléchissais.
‒ Depuis combien de temps ?
‒ Eh bien, en fait, je n'ai pas réussi à me rendormir, avoua Charlie en tournant de nouveau son regard vers le parking et en baissant les manches de son pull pour se réchauffer les mains. Mais, et toi ? Est-ce que tu as bien dormi ?
Son amie haussa les épaules avant de répondre :
‒ Plus ou moins. Bon, on va à la ferme aujourd'hui ou au fort ?
‒ Je ne sais pas. Lequel tu préfères ?
‒ Uhm, le choix est difficile !
‒ Ouais. On ne rentre que ce soir alors... on pourrait faire les deux, proposa Charlie après avoir réfléchi un instant. D'abord la ferme et ensuite le fort. Qu'est-ce que tu en dis ?
‒ D'accord, faisons ça ! Mais allons prendre un petit déjeuner avant !
‒ Bien, je vais me laver. Prends ton temps pour bien te réveiller.
Charlene prit son temps pour se lever du fauteuil, attrapa les vêtements qu'elle avait fourré dans son sac à dos et se dirigea vers la minuscule salle de bain pour se préparer.
Dimanche 17 février 2018, 8h09.
La jeune Clark expira, sa respiration créant un nuage de vapeur à cause du froid extérieur. S'adossant au capot de la voiture empruntée à Boone, elle enfouit une main dans la poche de son manteau et ressortit son téléphone portable. Elle fit défiler les contacts et appela son petit ami qui décrocha après deux sonneries.
‒ Allô ?
‒ Hé, salut Léo.
La voix de Charlie était rauque et légèrement étouffée par l'écharpe qui couvrait le bas de son visage et la protégeait du froid.
‒ Hey bébé, s'enthousiasma le jeune homme. Salut. Comment tu vas ?
Distraitement, elle gratta une petite tâche claire sur la carrosserie de la voiture.
‒ Je vais bien, et toi ?
‒ Oui, moi ça va. Ton frère m'a appris que tu étais partie en weekend avec ton amie, Lucy. Alors, dis-moi ce que tu fais de beau ? Tu visites des endroits sympas ?
La jeune fille fronça les sourcils : depuis quand son petit ami et son triplé discutaient ensemble ?
‒ Ouais, on s'est rendue à Pocatello, tu connais ?
‒ Ça me dit quelque chose. Je crois que ma tante m'a emmené là-bas une fois quand j'étais petit. Est-ce que c'est dans cette ville qu'il y a le Fort Hall Replica ?
‒ Si ! D'ailleurs, on va aller le visiter aujourd'hui !
‒ Cool, je suis sûr que tu vas aimer. Quand est-ce que tu rentres ?
‒ Ce soir.
‒ Et tu t'amuses bien ?
‒ Beaucoup. Et toi, qu'est-ce que tu fais chez nous ? En plus de parler avec mon frère.
‒ Rien de spécial. J'ai travaillé au garage samedi et je compte passer du temps avec Léna aujourd'hui, rétorqua Léo. Et, pour info, si je me suis retrouvé à discuter avec Julian c'est parce que sa jeep avait un petit problème alors il est passé au garage samedi. D'ailleurs, il a dit que tu étais partie hier matin mais... tu ne t'étais pas portée volontaire pour aider à retirer les décorations de la Saint Valentin à ton lycée ?
À ses mots, Charlie se figea et écarquilla ses yeux, elle avait complètement oublié ça.
Vendredi après-midi, son petit ami l'avait conduite à son rendez-vous médical, l'avait attendu dans la salle d'attente pendant une trentaine minutes puis l'avait ramené chez elle et était reparti chez lui par la suite. Une heure plus tard, Lucy s'était pointée en bas de chez elle, sous sa fenêtre, et l'avait appelé jusqu'à ce que Charlie descende. L'ancienne blonde l'avait ensuite trainé dans un parc où elles s'étaient mises à l'abri des regards pour fumer des joints et boire de la tequila et, sous alcool et marijuana, elle avait proposé un weekend loin de tout. Charlie s'était empressée d'accepter l'idée sans le moindre soupçon d'hésitation. Les deux filles avaient fini leur joint et, tandis que Lucy allait prendre le bus pour rentrer à Boise chercher la voiture de Boone, la brune était rentrée chez elle et avait préparer un sac à dos pour qu'il soit prêt quand Lucy arrivait.
‒ Merde, j'avais oublié, s'exclama Charlene en portant sa main gelée à son front. Est-ce que tu penses qu'ils s'en sont sortis ?
‒ Je suis sûr qu'il y avait plus qu'assez de monde pour aider.
‒ Tu crois ?
‒ Oui, ne t'inquiète pas.
Alors qu'elle parlait avec son petit ami, Charlie vit Lucy descendre les escaliers extérieurs du motel en trottinant. La chambre avait été payé la veille et elles devaient se contenter de poser la clé de la chambre sur la commode de celle-ci et claquer la porte derrière elle, la femme de ménage s'occupera du reste.
‒ Hé Léo, je vais devoir te laisser, reprit la brune. On va aller prendre notre petit déjeuner avant d'aller faire des visites.
Lucy avança vers Charlie en sautillant, haussa un sourcil et fit un geste vers le téléphone en mimant « c'est qui ? ». À son tour, la brune mima « Léo » tandis que l'ancienne blonde hocha la tête et s'éloigna pour grimper dans la voiture.
‒ OK, à plus tard alors bébé.
‒ Oui, à plus.
Cependant, aucun des deux ne raccrocha. Distraitement, Charlene se retourna face au parebrise et jeta un coup d'œil vers son amie qui était concentrée sur son propre téléphone.
‒ Hé, Léo ?
‒ Mmh ? Oui ?
‒ Je t'aime.
Il y eut un petit silence mais elle était sûre que le jeune homme souriait à l'autre bout du combiné.
‒ Je t'aime aussi bébé.
Charlie pinça ses lèvres entre elles pour retenir son propre sourire, souffla un au revoir et raccrocha.
❀
Lundi 18 février 2018, 19h31.
Allongée la tête en bas sur son lit double, Charlene tendit ses jambes vers le plafond et appuya ses talons sur la tête de lit. Sa tête était posée sur l'abdomen de Léo qui -lui était allongé en travers sur le matelas. Celui-ci passait distraitement sa main dans les cheveux bruns de sa petite amie et jouait avec. En silence, ils profitaient de la présence de l'autre.
Des pas précipités se firent entendre dans le couloir de l'étage, par-dessus la musique jouée par la radio de Charlie. La porte de sa chambre s'ouvrit soudainement quelques secondes avant qu'un poids ne s'ajoute sur le lit. La jeune fille sut qu'il s'agissait d'Ellie quand elle entendit son petit rire d'enfant semblable à un son de clochette. Se tournant sur le côté, Charlie replia ses jambes en position fœtale et regarda sa petite sœur qui s'était agenouillée sur le matelas de l'autre côté de Léo.
‒ Comment était l'école aujourd'hui mon chat ? Demanda-t-elle.
Immédiatement, Ellen commença à babiller et raconta de A à Z toute sa journée à sa sœur et le petit ami de celle-ci. Après un moment, on toqua à la porte et, sans attendre de réponse, quelqu'un entra. Charlie regarda par-dessus son épaule pour voir que son frère se tenait dans l'embrassure. Elle roula alors sur le ventre et appuya son menton dans la paume de sa main. Celle de Léo glissa de ses cheveux jusque dans son dos et y frotta des petits cercles apaisants.
‒ Qu'est-ce qu'il a Julian ?
‒ Je suis venu vous chercher... Uhm, papa a... Il a préparé le dîner.
Charlene haussa un sourcil, étonnée. Son triplé pinça ses lèvres entre elles, croisa ses bras sur son torse et appuya son flanc sur l'encadrement de la porte.
‒ Ouais, je sais, c'est surprenant. Je suis resté sur le cul, soupira-t-il alors qu'il levait une main pour se gratter la mâchoire. Oh, et Léo ? Il voudrait que tu restes manger avec nous.
Le jeune homme nommé se redressa, lança un coup d'œil à sa petite amie qui haussa les épaules puis tourna son regard vers Julian.
‒ D'accord.
‒ Parfait, donc... On descend parce que c'est prêt.
‒ Euh, oui. Je vais juste appeler ma tante pour la prévenir que je reste ici. Je vous rejoins.
Descendant du lit, Charlie se pencha pour embrasser la joue de Léo, se redressa et attrapa la main d'Ellie dans la sienne. Les enfants Clark laissèrent l'invité à l'étage, descendirent les escaliers, traversèrent le salon et entrèrent dans la cuisine. La table était dressée pour cinq et Zac était dos à eux, devant le plan de travail. Il portait un tablier offert par Ellie pour la fête des pères et mélangeait quelque chose dans un bol en bois. Il sursauta quand Julian recala la gorge et se tourna vers eux.
‒ Les enfants ! S'exclama-t-il. Venez, asseyez-vous !
La joie éclairait son visage, contrastant avec la fatigué et la nostalgie qui tiraient ses traits. Il laissa ce qu'il préparait pour tirer une des chaises de la table et aida sa plus jeune fille à s'asseoir. S'avançant lentement dans la pièce, Julian et Charlie échangèrent un regard et s'assirent l'un en face de l'autre.
‒ Ton petit ami n'est pas là, Charlene ?
‒ Il arrive.
Comme s'il les avait entendus, Léo entra dans la cuisine tout en rangeant son téléphone dans la poche de son jean.
‒ Bonjour monsieur Clark, désolé du retard.
‒ Ce n'est pas grave, assura Zac en attrapant le bol en bois qui s'avérait contenir de la purée. Installe-toi.
Le jeune homme obéit immédiatement et s'assit sur la chaise à côté de Charlie.
‒ J'espère que tu aimes l'agneau, Léo ?
‒ Euh, oui oui. J'aime ça.
Alors que le silence régnait dans la pièce, le chef de famille sortit le plat du four, le posa un milieu de la table, de la fumée s'élevant dans les airs, et les servit tous.
‒ Tenez, voilà la sauce, ajouta-t-il en posant un autre bol sur la table. Allez-y, manger. Alors Ellen, qu'est-ce que tu as de beau à raconter ?
Aussitôt, la fillette commença à raconter à son père tout ce qu'il avait manqué pendant son « absence ». À un moment donné, elle souleva même son t-shirt et lui montra les petites cicatrices qu'elle avait gagné avec son opération de l'appendicite. Zac Clark hochait la tête de temps à autres mais son regard restait fixer sur Léo. Ce dernier se dandinait légèrement sur sa chaise tandis que Charlie posait sa main sur sa cuisse pour le tranquilliser. Elle n'aimait pas que son père mette mal à l'aise son petit ami. Elle coupa alors sa sœur dans son récit :
‒ Bon papa, c'est quoi ce bordel ?
Surpris par l'interruption, il détourna les yeux de Léo et la regarda, sa fourchette arrêtée à mi-chemin entre sa bouche et son assiette. Les têtes étaient toutes tournées vers elle.
‒ De quoi tu parles, Charlene ?
Celle-ci lui lança un regard du genre « tu te fous de moi » tout en avalant sa bouchée de purée.
‒ Tu me poses vraiment la question ? Papa, ça fait des semaines que tu ne t'occupes plus de nous trois. Au point où on ne t'a presque pas vu depuis le début de l'année. Tu nous as négligé, méprisé... Et puis là, soudainement, ce soir... tu décides de préparer un repas et de passer la soirée avec nous, rétorqua-t-elle en laissant son couvert claquer sur son assiette. Et en plus, tu demandes à mon petit ami de rester sans vraiment me demander mon avis là-dessus.
‒ Tu exagères, souffla le paternel. Et puis, il m'a semblé bien que je rencontre enfin ton copain.
‒ Ah ouais ? Que tu le rencontres enfin ? Mais tu l'as pourtant déjà rencontré, répondit-elle avec sarcasme. Tu as oublié ?
Pour essayer d'apaiser la colère de Charlie, son petit ami attrapa discrètement la main posée sur sa cuisse et lui donna une légère pression.
‒ Non, mais il n'était pas ton copain à l'époque. Ça te dérange que je veuille le connaître, peut-être ?
‒ Si ça le met mal à l'aise, eh bien oui.
À ses mots, l'homme tourna son visage vers Léo qui était assis en face de lui et ouvrit sa bouche pour demander :
‒ Qu'est-ce que tu en dis, Léo ? Je te mets mal à l'aise ?
Celui-ci pinça ses lèvres en une fine ligne et tourna la tête vers Charlene qui le regardait déjà. Quand leurs yeux se verrouillèrent, il sut qu'il devait calmer les choses. Pour elle. Déterminé, il replanta ses yeux dans ceux de Zac et déglutit avant de répondre.
‒ Uhm, non monsieur, ça va.
‒ Tu vois Charlene, déclara l'adulte en lançant un regard suffisant à sa fille. La seule ici qui est dérangée par ça, c'est toi.
L'adolescente se força à garder sa bouche fermée pour ne pas lui balancer une remarque cinglante. Surtout que sa petite sœur les regardait avec des grands yeux incertains.
‒ Maintenant que nous avons réglé ceci, reprenons. Quel âge as-tu Léo ?
‒ J'ai vingt ans, monsieur.
‒ Oh, alors tu es à l'université ?
‒ Non, les longues études ce n'est pas trop pour moi. J'ai obtenu mon diplôme à Boise et j'ai commencé immédiatement à travailler.
‒ Tu habites à Boise ?
‒ Habitait, corrigea Léo. J'habite à Nampa désormais. J'ai emménagé l'année dernière chez mon oncle et ma tante quand mes parents ont déménagé au Pérou pour le travail de mon père.
‒ Tu n'as pas voulu les suivre ?
‒ Non. Le Pérou est sympa mais seulement pour des vacances. Cependant, ma vie est ici.
‒ Oui, je comprends. Je ne suis pas sûr de pouvoir quitter Nampa un jour.
Sentant que son petit ami était de plus en plus à l'aise au fils des questions, Charlie put se détendre et reprendre son repas.
‒ Bien, et où travailles-tu ?
‒ Dans un garage dans le centre de Nampa. Les voitures, c'est mon truc.
‒ Moi, c'est les bateaux.
‒ Oh oui ! J'ai vu le voilier que vous avez construit dans votre hangar, s'exclama le jeune homme. Le « Jenna », c'est ça ? Il est magnifique.
Les sourcils de Zac se froncèrent et son sourire se figea légèrement quand il entendit que sa fille l'avait emmené dans le hangar. C'était une règle implicite chez les Clark : le hangar était seulement pour la famille, même son oncle et sa tante paternels y vont très peu. Zac était assez protecteur avec lui avant tout ça et pour cause, c'était un cadeau de son propre père. Ce dernier le lui avait confié quand il était si malade qu'il sentait sa fin arriver. À son unique fille, Sinclair Clark avait donné la bague de fiançailles de sa mère et, à Bartholomé son fils aîné, il avait offert sa vieille voiture qu'il aimait tant pour avoir appris à conduire dedans. Pour en revenir au hangar, Zac y avait de si bons souvenirs qu'il avait décidé de le consacrer entièrement à ses enfants pour qu'ils puissent y créer leurs propres souvenirs dedans.
‒ Merci, répondit finalement Zac alors avoir lancé un regard à sa fille. C'est gentil.
Il reprit contenance et posa une nouvelle question à Léo. Pendant tout le repas, tout le monde parla -sauf Charlie- et posa des questions les uns aux autres pour apprendre à se connaître.
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Media : Charlie
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