Chapitre 25

Vendredi 11 janvier 2018, 15h57.

Charlie ramassait lentement les morceaux de verres coupants sur le sol du salon quand la porte d'entrée s'ouvrit soudainement. Elle releva la tête et aperçut sa petite sœur passer en courant pour foncer à l'étage. Julian s'apparut dans l'encadrement de la porte du salon et écarquilla les yeux quand il prit en compte la situation.

Wow, qu'est-ce qui s'est passé ici ?

Se relevant de sa position accroupie, sa sœur regarda autour d'elle. Elle avait à peine commencé et le sol était encore plein de débris. Charlie attrapa l'avant-bras de Julian, l'entraîna vers le bureau du rez-de-chaussée et referma la porte derrière eux. Elle lui expliqua l'état dans lequel elle avait retrouvé leur père et qu'elle l'avait ramené dans sa chambre pour qu'il puisse se reposer puis elle finit son discours en lui indiquant qu'elle ne trouvait pas leur mère.

Comment ça « tu ne trouves pas maman » ?

Elle est nulle part dans la maison et ses affaires ne sont plus là.

C'était comme si l'adolescente l'avait frappé dans l'estomac, il lâcha un souffle brusque et recula d'un pas.

Quoi ?

Je crois qu'elle est partie de la maison, confia-t-elle. Et c'est sûrement pour ça que papa a pété un câble et a fait un carnage avec les photos de la cheminée.

De nouveau, Julian recula encore et alla s'asseoir sur le canapé. Il se pencha en avant, appuya ses coudes sur ses genoux et se frotta le visage, paraissant prendre dix ans de plus.

Tu as appelé ses amis ?

Non. Je ne savais pas quoi faire et puis tu es arrivé très vite.

Pendant quelques minutes, la pièce fut plongée dans un silence tendu puis Julian se leva du canapé, vient se mettre en face à sa triplée et posa une main sur son épaule.

OK, voilà ce qu'on va faire... Je vais aller faire le tour de la ville pour voir si quelqu'un a vu maman. Et toi, tu restes à la maison pour passer des coups de téléphone à tous ceux à qui tu penses, ordonna-t-il. Et aussi, assure-toi qu'Ellie et papa vont bien.

Charlie hocha la tête, attrapa le téléphone fixe sur le bureau et ressortit de la pièce. Elle monta à l'étage et entra dans la chambre de sa petite sœur afin de s'assurer que celle-ci se jouait tranquillement sur le tapis.

Ellie, tu restes dans ta chambre d'accord ? Je viendrais te chercher.

La fillette garda la tête baissée sur ses jouets tout en acquiesçant. Charlene redescendit au salon et s'aperçut que Julian était déjà parti de chez eux. Elle prit le temps de finir de nettoyer la pièce et alla vérifier que son père allait bien, ce dernier était allongé sur le flanc et avait les yeux ouverts. L'adolescente s'assit au bord du lit et hésita quelques secondes puis elle tendit sa main vers lui et lui caressa ses cheveux avec tendresse.

Comment tu te sens, papa ?

Ce dernier porta ses yeux sur elle une seconde avant de se détourner et d'hocher la tête. Soupirant, Charlie se leva du lit, sortit de la pièce et referma doucement la porte. Elle alla s'asseoir sur le canapé du salon après avoir récupéré le répertoire dans la table de chevet de sa mère et commença à passer plusieurs coups de fils. Elle appela d'abord sa famille -ses oncles, ses tantes, ses grands-parents et ses cousins- et ensuite les amis de sa mère.

Personne ne l'a vu ou même eu au téléphone.

Après avoir jeté un coup d'œil à l'horloge, elle commanda des pizzas et prépara de l'argent sur la table de basse. Charlene monta dans sa chambre, ferma sa porte à clés, se dirigea vers son placard et s'accroupit pour attraper le sachet de poudre caché au fond d'un tiroir. Elle se prépara plusieurs lignes et les sniffa rapidement avant de s'allonger sur son lit le temps que son frère revienne ou que le livreur arrive. La sonnerie retentit dans la maison après un moment faisant sursauter la jeune fille qui somnolait. Elle se précipita à l'extérieur de la chambre et courut dans les escaliers, manquant de se fouler la cheville. Elle ouvrit brusquement la porte d'entrée et espéra voir sa mère de l'autre côté mais ce n'était que le livreur. Elle lui demanda de patienter, alla chercher les billets sur la table basse, paya le livreur -lui disant de garder la monnaie- et récupéra les cartons de pizzas. Charlie se dirigea vers l'escalier, s'arrêta à la première marche et appela Ellie qui descendit rapidement. Elle la fit s'asseoir à la table de la cuisine, lui servit plusieurs parts de pizzas et, pendant que la fillette mangeait, tenta de nouveau d'appeler sa mère mais elle tomba sur la messagerie. Quand Ellie eut fini de manger, l'aînée lui donna un bain, lui fit se brosser les dents et l'emmena dans sa chambre pour qu'elle se couche puis elle se pencha pour embrasser son front.

Bonne nuit chaton.

Où sont tout le monde, Charlie ?

Ne t'occupe pas de ça, marmonna-t-elle. Contente-toi de faire de beaux rêves.

Elle lui sourit tout en la bordant, embrassa sajoue, se redressa et sortit de la chambre pour retourner au salon où elle s'assiten attendant son triplé. 

Samedi 12 janvier 2018, 10h59.

Charlie n'avait presque pas dormi de la nuit. Elle avait essayé de faire manger son père -qui avait refusé- et avait passé de nouveau coups de téléphone. Julian était rentré aux alentours de minuit, épuisé. Le frère et la sœur avaient mangé et s'étaient blottis l'un contre l'autre dans le canapé du salon avec l'espoir que, si leur mère rentrait, elle les voit immédiatement. Les deux Clark étaient restés assis de longues heures devant la télévision, en silence. Finalement, elle s'était endormie vers trois heures contre son frère. Le matin, Charlene avait annulé sa sortie bowling avec Léo. Celui-ci avait parfaitement compris et lui avait proposé de se voir un autre jour.

On sonna à la porte d'entrée. Charlie repoussa le plaid qui la couvrait avec un soupir et retira les jambes de son frère de sur ses cuisses pour se lever. Elle traîna des pieds jusqu'à la porte et l'ouvrit pour tomber face à Mary et David. Frigorifiée par les bourrasques de vent qui s'engouffraient dans la maison, elle les fit entrer et claqua la porte derrière elle.

Salut, grommela-t-elle encore à moitié endormie.

Julian nous a envoyé un message hier soir pour nous prévenir de la situation. Comment tu vas ?

La réponse de Charlie fut un haussement d'épaules.

Steven et Nina arrivent, lui précisa Mary.

La brune hocha la tête, retourna au salon avec ses amis sur les talons et réveilla son triplé. Celui-ci salua son meilleur ami et embrassa sa petite amie tandis que Charlie alla préparer du café. Cette fois, quand on toqua à la porte, ce fut Julian qui alla ouvrir au reste de la bande. Ils se réunirent tous au salon, des tasses à café dans leurs mains. En silence, Charlene s'installa sur un des fauteuils, s'emmitoufla dans un plaid et enroula ses mains autour de son mug pour laisser la chaleur du café réchauffer sa peau. Ses yeux tombèrent sur la forme de Nolan qui était adossé sur le mur du salon en face d'elle.

Alors, vous avez des nouvelles de votre mère ? Questionna David après avoir bu une gorgée de sa boisson.

Non, toujours pas, répondit vainement Nolan.

Personne ne l'entendit -évidemment.

Non, on ne sait toujours pas où elle est, parla Julian.

De son côté, Charlie regarda l'hallucination de son triplé arpentait la pièce de long en large, il paraissait fatigué. Et soucieux, vraiment soucieux. L'était-il pour leur mère ?

Oui, Jenna avait été une bonne mère -ou du moins, elle avait fait de son mieux. Et, comme beaucoup d'enfants, Julian et Nolan étaient des fils à maman alors, ça semblait plutôt logique que Nolan soit inquiet pour l'une des femmes de sa vie. Cependant, pour Charlie, Jenna avait cessé d'être une mère le jour où Nolan était décédé. Elle avait fui, bon sang ! Elle avait fait ses bagages et était partie de la maison alors qu'ils avaient besoin des uns et des autres. Bienvenue chez les Clark, les spécialistes de la fuite, pensa sarcastiquement la jeune fille. 

Julian ?

La voix ensommeillée d'Ellie s'éleva depuis le haut de l'escalier, semblant fragile. D'un accord silencieux, Charlie et Julian décrétèrent que leur petite sœur n'avait pas besoin de savoir que sa mère avait abandonné son rôle, qu'elle avait abandonné la maison. Ils lui diraient dans quelques temps, quand elle sera prête.

Je suis en bas avec la bande Ellie, répondit le jeune homme. Pourquoi ne viendrais-tu pas nous rejoindre ?

D'accord.

L'escalier grinça, des pas se firent entendre sur le parquet et Ellen apparut dans le salon. Elle portait son pyjama vert clair avec des pastèques dessinés dessus. Sa peluche licorne, Lady Cecily Lytcott, était coincé entre son flanc et son bras.

Bonjour lady Cecily, salua Julian en faisant mine de serrer la patte de la peluche. Oh, et vous êtes là aussi lady Ellen, bonjour.

Bonjour sir Julian.

La fillette monta sur le canapé, s'assit sur les genoux de son frère -face à lui- et posa sa tête sur son torse. Celui-ci enroula ses bras autour de son cœur menu et la serra contre lui. Nolan s'approcha d'eux, s'accroupit devant le canapé et leur lança un regard attendri. Il avança sa main pour caresser les cheveux de sa petite sœur mais s'arrêta à mi-chemin en lançant un regard triste à Charlie avant de disparaître soudainement.

Cette dernière aurait voulu tendre la main pour le retenir mais elle ne le pouvait pas. Elle posa brusquement son mug sur la table basse, repoussa le plaid qui tomba au sol et marmonna une excuse alors qu'elle se précipitait à l'étage. Elle fouilla dans son sac à main à la rechercher de la petite boîte en métal qui contenait ses pilules d'ecstasy. Elle s'empressa d'en enfoncer un dans sa gorge et déglutit. Charlie se laissa tomber au sol, s'appuya contre le mur jouxtant la porte du placard et ferma ses yeux, espérant que son cœur se calme. Celui-ci semblait prêt à sortir de sa poitrine et à prendre la fuite à la suite de sa mère. 

Samedi 12 janvier 2018, 15h41.

Complétement stone, Charlene s'était étendue sur l'herbe au fond du jardin et regardait le ciel sans le voir vraiment. De leurs côtés, Ellie faisait la sieste et Zac était enfermé dans sa chambre tandis Julian était parti chez Mary pour y passer la nuit. Charlie en avait profité pour prendre de la cocaïne et de l'ecstasy sous le faible soleil de janvier. Elle s'était emmitouflée dans un manteau et une chaude couverture, elle se sentait bien. Une de ses mains sortait de la couette et entortillait les brins d'herbe avec ses doigts, l'esprit ailleurs.

Est-ce que tu vas bien ?

Charlie mit de longues secondes à réagir à la voix qui venait de sa droite. Elle tourna mollement sa tête pour voir que Nolan était allongé à ses côtés dans une couverture identique à la sienne.

Hé ! Salut toi... Salut Nolan, murmura-t-elle, désorientée.

Elle garda son visage tourné vers lui et le frère et la sœur se fixèrent pendant plusieurs minutes. Soudainement, l'arrosage automatique se déclencha et une fine pluie s'abattit sur eux. Si Nolan disparut dès que la première goutte le toucha, Charlie resta obstinément allongée sur l'herbe à se faire arroser. Une bonne demi-heure plus tard, elle se releva difficilement et retourna se mettre au chaud à l'intérieur de la maison, se débarrassant de ses vêtements mouillés pour en mettre des propres avant de se recroqueviller en position fœtale sur le tapis dans sa chambre. 

Dimanche 13 janvier 2018, 12h43.

Ellie jouait dans le jardin arrière avec sa meilleure amie -la fille d'une voisine, Nayeli- sous la surveillance de Charlie. Quant à cette dernière, elle préparait le déjeuner pour cinq puisque Nayeli mangeait avec eux. Julian était aussi présent dans la cuisine, il était assis à la table et tenait sa tête entre ses mains.

Maman a disparu depuis deux jours, marmonna-t-il. Je commence à être vraiment inquiet.

Je suis inquiète aussi. Surtout pour papa, rétorqua Charlie en jetant un coup d'œil par-dessus son épaule. Il n'était pas sorti de sa chambre depuis vendredi et il a à peine manger. Je pensais à faire une tarte aux myrtilles demain, peut-être que son dessert favori l'amadouera un peu.

Hochant la tête, Julian se leva de sa chaise avec un soupir et commença à mettre la table. Charlie éteignit le gaz, sortit la poêle du feu pour la mettre sur un dessous de plat et essuya ses mains sur un chiffon. Elle commença à remplir tandis que Julian ouvrit la porte arrière pour appeler les deux petites filles qui jouaient dehors. Encore une fois, elle eut l'impression que son triplé et elle avaient remplacé leurs parents. Ellie et Nayeli entrèrent en courant dans la cuisine et allèrent se laver les mains. Un bruit sourd dans la chambre parentale fit relever la tête à Charlie. Elle dit à son frère de commencer à manger avec les petites pendant qu'elle allait voir leur père. Elle poussa la porte d'une légère pression et plissa les yeux pour essayer de voir quelque chose dans la chambre plongée dans le noir. Son nez se renfrogna quand elle sentit l'odeur de renfermer mais ne s'en formalisa pas alors qu'elle entrait dans la pièce pour chercher Zac du regard.

Papa ? Appela-t-elle alors qu'elle ne le voyant pas sur son lit.

Elle s'enfonça un peu plus dans la chambre, fit le tour du lit et soupira en retrouvant son père allongé sur le parquet, à plat ventre et les yeux fermés. Elle s'accroupit devant lui et le secoua doucement.

Papa, allez. Il faut que tu te lèves, ordonna Charlie gentiment. Papa.

Les paupières de Zac papillonnèrent puis elles s'ouvrirent complétement. L'homme laissa son regard naviguer dans la pièce jusqu'à ce qu'il retombe sur le visage de sa fille.

Tu es tombé du lit, indiqua-t-elle.

Cependant, l'information ne sembla pas intéressée Zac. Charlie soupira, attrapa son bras, l'aida à se relever et passa son bras autour de sa taille pour le garder debout. Elle se stoppa avant de l'allonger sur le lit.

Et si tu venais manger avec nous, papa ?

Zac hocha mollement la tête et laissa sa fille aînée l'entraînait à la cuisine. Charlie l'assit sur une chaise et lui servit une assiette puis elle s'assit à son tour. Ellie et Nayeli étaient plongées dans une grande conversation sur leurs poupées respectives et ne faisaient pas attention à ce qui les entourait. Julian entama directement la discussion avec son père en lui lançant un sourire encourageant.

À la fin de leur repas, les deux petites filles repartirent dehors pour jouer, Zac retourna dans sa chambre, Charlie débarrassa la table et Julian faisait la vaisselle. La brune monta à l'étage, récupère la panière à linge et fit le tour de leurs chambres pour récupérer leurs affaires sales qui trainaient. Elle traversa la chambre parentale silencieusement, s'engouffra dans la salle de bain privative et prit le linge sale. Elle se dépêcha d'aller dans le bureau et fourra les vêtements dans la machine à laver mais celle-ci ne sembla pas vouloir se mettre en route.

Merde, grogna Charlene.

Elle resta accroupie devant la machine et frotta son visage avec un nouveau soupir. L'adolescente ressortit de la pièce et partit à la recherche de son frère qu'elle retrouva dans le jardin avec les deux fillettes.

Julian, je vais me rendre à la laverie.

Pourquoi ?

La machine à laver a lâché et on doit absolument faire une machine.

OK.

Après avoir mis les vêtements dans une panière, elle enfila des vêtements chauds et sortit pour retrouver le vélo de sa mère. Elle coinça la panière à l'arrière et l'enfourcha pour se rendre à la laverie dans le centre de Nampa où elle attacha le vélo à un poteau. En se précipitant à l'intérieur du bâtiment, elle ne fit pas attention où elle allait et se prit de plein fouet un homme.

Oh, pardon.

Elle s'excusa en se reculant d'un pas et remarqua qu'il s'agissait de Cole. Charlie se recala la gorge et arrangea son panier entre ses bras.

Hé, salut Charlie !

Le jeune homme jeta un coup d'œil à la panière puis à la laverie avant d'hausser un sourcil interrogateur.

Ma machine à laver est cassée, déclara-t-elle avec un petit sourire presque timide.

Cole hocha la tête en pinçant ses lèvres entre elles, regarda par-dessus l'épaule de Charlene et replongea ses yeux dans les siens.

Je n'ai rien à faire aujourd'hui et... tu en as au moins pour deux heures dans la laverie. Tu veux que je te tienne un peu compagnie ? Proposa-t-il. Je peux aller nous chercher un café.

Dansant d'un pied sur l'autre, la jeune fille hésita et regarda autour d'elle avant d'hocher la tête. Elle donna sa commande à Cole qui partit rapidement au café du coin pendant que Charlie entra dans la laverie. Elle mit en route la machine, s'assit sur celle-ci et sortit son téléphone pour continuer la conversation qu'elle avait commencé avec Léo.

(1) nouveau message.

De Léo (14h24) : Je peux venir te rejoindre si tu veux.

Réponse (14h24) : Non, c'est bon. Cole, le capitaine de l'équipe de basketball du lycée, est parti me chercher un café et il va venir me tenir compagnie.

De Léo (14h24) : Cole, hein ?

Réponse (14h25) : Ouais, il est sympa.

De Léo (14h25) : Je suis sûr qu'il l'est.

De Léo (14h25) : Pourquoi il ne le serait pas, mmh ?

Réponse (14h25) : Petit jaloux !

Plusieurs minutes plus tard, Cole entra dans le bâtiment et tendit son café à Charlie avec un sourire. Celle-ci le remercia et retira le couvercle de son gobelet pour humer l'odeur de la boisson. Cole s'adossa à la machine à laver en face d'elle et but une gorgée de son café alors qu'ils étaient plongés dans un long silence.

Comment est-ce que ça se passe chez toi en ce moment ?

Charlie le sonda du regard par-dessus son gobelet puis elle haussa les épaules. Cole était un ami de confiance, elle pouvait lui parler.

Ma mère est partie de la maison, vendredi.

Oh, désolé Charlie. Je ne savais pas.

Ce n'est rien, assura-t-elle avec un petit sourire. On gère.

Le capitaine de l'équipe de basketball plissa les yeux et semblait tenter de trouver une signification à son ton nonchalant. Finalement, il abandonna l'affaire et continua la conversation l'air de rien en lui parlant de son plâtre.


Dimanche 13 janvier 2018, 15h48.

Cole haussa un sourcil et sourit à son amie.

Et donc, c'est ton petit ami maintenant ?

Oui, depuis neuf jours.

Les deux étaient en train de plier le linge désormais propre et le rangeaient dans la panière à linge. Ils essayaient de faire en sorte que Charlie puisse rentrer plus vite car son oncle Bart l'attendait chez elle avec sa femme et ses enfants. Léo lui avait proposé de venir la chercher et elle avait accepté. Désormais, le jeune homme l'attendait à l'extérieur du bâtiment contre le capot de son pick-up rouge, les bras croisés sur son torse.

Il a de la chance de t'avoir, confia Cole avec un sourire léger.

Rougissant, Charlene le remercia. Quand ils eurent fini de plier le linge, il attrapa la panière et les deux amis sortirent de la laverie. La brune présenta Cole à son petit ami qui passa un bras possessif autour de sa taille. Ils échangèrent quelques mots avant que le lycéen ne s'éloigne et que le couple ne monte dans le pick-up, la panière entre eux deux.

Une fois chez elle, Charlie ne rentra pas tout de suite dans la maison contrairement à Léo. Elle alla dans le jardin arrière pour étendre le linge puis, profitant qu'elle soit seule, elle plongea sa main dans la poche de son jean, sortit sa boîte en métal de la taille d'une gomme et l'ouvrit. Elle prit entre son pouce et son index un comprimé vert pomme avec un papillon gravé dessus. Elle le posa sur sa langue, la fit rouler vers l'arrière et l'avala sans eau avant de retourner dans la maison pour déposer son panier sur l'un des comptoirs de la cuisine. Bartholomé et Linette -sa femme- y étaient présents avec Loïse -la grand-mère paternelle des enfants Clark-, ils buvaient un café en discutant. Dans le salon, son triplé était assis sur le canapé avec Léo, Carter et Téo tandis que Travis et Ellie jouaient dans un coin de la pièce. Charlie salua d'un geste sa famille, monta rapidement à l'étage et entra dans la chambre. Elle s'arrêta net dans l'encadrement de sa porte quand elle vit que son cousin, Derek, était prêt de son bureau et tenait un papier dans sa main.

Derek ! Cria-t-elle. Qu'est-ce que tu fous dans ma chambre ?

Le jeune homme sursauta et se retourna vers sa cousine, la feuille toujours en main.

Euh, j'allais aux toilettes, indiqua-t-il en faisant retomber son regard sur ce qu'il tenait. Ton dessin est à la fois beau... Et super flippant. 

 


Charlie se précipita dans sa chambre, lui arracha le dessin des mains en manquant de le déchirer, ouvrit un tiroir de son bureau et fourra la feuille à l'intérieur, recouvrant un petit sachet de cocaïne.

Descend avec les autres, grogna-t-elle, mécontente. Je vous rejoins dans quelques instants.

Elle attendit que Derek sorte de la chambre et troqua son jean et son pull contre un legging et un vieux sweat-shirt. Elle attacha ses cheveux en chignon, s'approcha de son bureau dont le tiroir était encore ouvert et jeta un coup d'œil à son dessin, elle l'avait réalisé sur un coup de tête alors qu'elle venait de fumer des joints. Charlene referma le tiroir brusquement, sortit de la chambre, descendit les escaliers et s'arrêta dans le hall. En voyant son petit ami s'intégrait aussi bien dans sa famille, elle sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. Et ce fut à ce moment-là que la brune se rendit compte que ses sentiments pour lui étaient profonds.

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Média : Charlie, allongée dans l'herbe.



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